Primaires américaines : le sentier victorieux de Donald Trump

Après sa victoire à New York, le milliardaire Donald Trump est maintenant bien en selle pour remporter l’investiture républicaine.

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Donald Trump By: Mark Taylor - CC BY 2.0

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Primaires américaines : le sentier victorieux de Donald Trump

Publié le 22 avril 2016
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Par Daniel Girard, depuis les États-Unis.

Donald Trump By: Mark TaylorCC BY 2.0

 

Le déni n’est pas dans le registre de l’analyste ; on le retrouve plutôt dans la palette politicienne. Il y a exactement deux semaines, le 8 avril, alors que les candidats à l’investiture républicaine s’apprêtaient à s’affronter à New York, Dana Bash, de CNN, demandait au sénateur Ted Cruz de reconnaître qu’il n’avait pratiquement aucune chance d’atteindre le chiffre magique de 1237 délégués.

Par son déni, formulé de manière on ne peut plus politicienne, Ted Cruz a démontré, que, quoi qu’il en dise, il n’est pas très différent des politiciens de cet establishment, qu’il aurait tant aimé combattre, mais qui s’est finalement rallié a lui pour combattre Donald Trump, le seul véritable outsider dans cette course. Par sa victoire écrasante, le milliardaire dispose maintenant de 845 délégués, ce qui lui donne une avance de près de 300 délégués sur Ted Cruz.

La mathématique est cruelle. Il ne reste que 674 délégués répartis dans 15 États à recueillir et seul Donald Trump a des chances mathématiques d’atteindre la barre des 1237 délégués avant la convention de Cleveland en juillet. Il doit récolter plus de 57% (392) des délégués restants. Ses deux adversaires peuvent seulement espérer triompher dans une convention contestée, dans laquelle un certain nombre de délégués pourront voter pour un candidat différent lors d’un deuxième tour.

Le sénateur Ted Cruz répète à qui mieux mieux qu’il était prévisible que Donald Trump l’emporte par une forte marge dans son État. Mais après la déconfiture du milliardaire au Wisconsin, personne n’avait prévu une victoire aussi décisive. Donald Trump n’avait pas encore franchi la barre des 50% lors d’une primaire. Or, non seulement le milliardaire a franchi ce seuil (60,5%) pour l’ensemble de l’État de New York, mais il a dépassé les 50% dans 24 des 27 districts électoraux. Le Nord-Est, un terrain fertile pour Donald Trump Fort de sa victoire dans l’État de New York, Donald Trump est en bonne position pour faire une récolte abondante de délégués lors des primaires du 26 avril dans le nord-est. 172 des 674 délégués restants seront en jeu.

Ces 5 États vont accorder 172 délégués. Dans l’État le plus important, la Pennsylvanie, 71 délégués, Donald Trump jouit d’une avance écrasante : 43,8% des intentions de vote contre 24,6% pour Ted Cruz selon RealClearPolitics. Au Maryland, qui compte 38 délégués, le milliardaire mène à 41% contre 27% pour John Kasich. Au Connecticut, qui offre 28 délégués, Donald Trump domine à 49% contre 27% pour Kasich et un maigre 18% pour Ted Cruz.

L’élan de Donald Trump va se poursuivre

La bataille du 26 avril laisse entrevoir que Donald Trump va récolter la vaste majorité des délégués et elle s’annonce maigre pour son principal adversaire Ted Cruz. Cette primaire permettra probablement à Donald Trump de frôler la barre des mille délégués. Ted Cruz a déjà admis que le Nord-Est sera problématique pour lui et qu’il vise déjà l’Ouest où il a eu plus de succès.

Mais même si Donald Trump subit des défaites contre le sénateur texan dans l’Ouest, il est peu probable que Ted Cruz parviendra à l’empêcher de continuer à récolter des délégués. D’autant plus que le milliardaire est déjà en avance dans l’État le plus généreux pour ses délégués : la Californie, qui en compte 172. Un sondage lui donne 18 points d’avance sur Ted Cruz.

Et si jamais Donald Trump n’atteint pas la barre des 1237 délégués au dernier jour des primaires, le 7 juin, il sera quand même difficile pour ses opposants de proposer un candidat qui a obtenu moins de votes.

Les républicains estiment majoritairement que le parti n’aura d’autre choix que d’accorder l’investiture au candidat ayant récolté le plus de voix lors des primaires.

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  • Akashi aka SweepingWave s’est suicidé ?

  • Merci pour ce suivi.Y a pas un souci dans les chiffres : 845 + 390 = 1235…(soit moins de 1237) alors avec 57% ça donne 845+0.57*390=1067… oops

    « Par sa victoire écrasante, le milliardaire dispose maintenant de 845 délégués, …

    Il ne reste que 390 délégués répartis dans 15 États à recueillir et seul Donald Trump a des chances mathématiques d’atteindre la barre des 1237 délégués avant la convention de Cleveland en juillet. Il doit récolter 57% des délégués. »

    • Merci Sam, il s’agit bien sûr d’une coquille, ce qui sera corrigé. 1798 délégués ont été attribués jusqu’ici et il en reste 674 à sélectionner. 390 est le nombre approximatif de délégués que doit obtenir Donald Trump pour l’emporter. Ce nombre évolue légèrement à tous les jours car il n’existe aucun service central qui confirme ces chiffres. Chaque service de nouvelles fait sa compilation.

    • En passant, merci de la remarque, car la coquille détonnait dans l’article et rendait la mathématique des délégués, déjà compliquée, dure à saisir ! Nous n’avons pas fini d’entendre parler de délégués ici aux USA. Même si Trump remporte la Pennsylvanie de façon massive, il ne gagnera que 17 délégués et les 54 autres de l’État seront  »unbound » donc libres !

      • Et en terminant, j’ai l’impression que l’investiture ne sera pas décidée à un vote près. Il y a beaucoup trop en jeu pour le GOP. Cette course plutôt virulente n’avantage pas le parti. Pour ma part, je crois que l’issue de la course sera décidée AU PLUS TARD en juin alors que 300 + délégués seront choisis.

        • Ou quand les citoyens vont comprendre que lorsque les enchères montent, rien ne doit poser problème.

          Je ne crois pas que Trump sera élu. Non que le suffrage universel ne lui fasse défaut. Mais ce ne sont pas des élections directes. Elles peuvent être manipulées, au sens exact bien que légalement, tant au niveau des conventions avec leurs règles arcanes, soit au niveau du vote final.

          Je crois que la position de repli pour le GOP sera la nomination d’un faux sauveur. Les élites et leurs mandataires du GOP ne veulent pas d’un républicain à la Maison Blanche. Ils ont réussi à imposer une liste invraisemblable de perdants, que ce soit aux élections ou aux postes de négociations (comme les patrons des chambres qui se sont tous systématiquement couchés quand ils n’ont pas sciemment promus l’agenda contraire aux mandats de leurs électeurs). Romney, le dernier présidentiable en titre est le symbole même du gars qui a perdu une élection imperdable. On se demande bien pourquoi.

          Cette solution imposera probablement Ryan qui est « groomé » pour ce genre de choses depuis longtemps (il suffit de voir son ascension au poste de Speaker of the House pour le mesurer), mais il est exposé et nécessaire pour la suite telle que prévue, c’est à dire H. Clinton dans le rôle de présidente.

          Ainsi, il ne serait pas étonnant que les donneurs d’ordre du GOP ne sacrifient l’organisation dans son entier et pousse à la nomination de Trump, puis à l’élection de Clinton, fracturant définitivement le GOP mais mettant cartes sur table leur puissance.

          Si tel était le cas, la présidence d’H. Clinton ne pourrait être marquée que du sceau de la guerre civile en gestation, sorte d’ennemi de l’intérieur qui permettrait d’accentuer drastiquement les tendances au contrôle tous azimut qui ont déjà été mis en place. Le déroulement d’un tel scenario s’accompagnerait probablement d’une recomposition des US en régions, scenario déjà promu indirectement par des mesures de contrôle (les régions des super-gouverneurs de l’état d’urgence) et les débats récurrents (projets de Loi en Californie par exemple) sur la partition de certains états (Californie donc), ou le retrait d’autres de l’alliance face aux exigences de l’état fédéral (voir les tensions entretenues avec le Texas par exemple), le tout afin de favoriser la fédération supranationale envisagée sous NAFTA.

          Je me doute bien que mes amis français trouveront dérangeante une telle analyse, mais la réalité US est assez différente de celle que les médias hexagonaux décrivent. Et beaucoup ne savent pas que l’élection présidentielle ne se fait absolument pas de manière directe. Un candidat peut parfaitement avoir reçu la majorité des votes et ne pas être élu, par ailleurs les électeurs sont les membres du collège électoral et non les citoyens.

          • Votre analyse est réfléchie et elle est bienvenue ici ! Mais il le GOP ne pourra pas parachuter Paul Ryan ou un autre candidat à la convention, compte tenu du vote populaire et de l’hostilité de Ted Cruz, aussi, à cette idée.. Je crois que Donald Trump va remporter l’investiture avant la convention. Le vote de mardi prochain sera fascinant.

  • On peut toujours faire et refaire les comptes, mais il semble que D. TRUMP soit bien parti pour être le candidat républicain à la Présidentielle. Et il me semble que la bataille avec H. Clinton, tournera en sa faveur. La campagne de Trump va évoluer pour gagner de nouveaux électeurs. Contre H. Clinton il l’attaquera comme jamais elle n’a été attaquée.

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