Par la rédaction de Contrepoints
Le baromètre BVA de la vie politique française d’avril 2016 réalisé pour Orange et iTELE 1 révèle que les Français sont toujours très critiques vis-à -vis de l’exécutif pendant que la droite prépare non sans mal une alternance qui semble être à sa portée.
Une vie politique marquée par le record d’impopularité de François Hollande
Seuls 19% des Français déclarent avoir une bonne opinion du Président de la République, soit encore deux points de moins qu’en mars dernier. À l’inverse, quatre Français sur cinq (80% ; +1) affirment en avoir une mauvaise opinion. C’est un record d’impopularité pour François Hollande, qui avait déjà touché ce seuil en septembre 2014.

Il n’y a donc qu’au Parti Socialiste que François Hollande rassemble encore une majorité de bonnes opinions mais il perd 9% sur le mois écoulé.
… et de son Premier ministre
La cote de popularité du Premier ministre Manuel Valls, qui s’était considérablement dégradée lors des deux précédentes vagues de sondages pour atteindre un niveau historiquement bas (28% ; -5 points depuis février et -11 points depuis janvier), se stabilise ce mois-ci (30% ; +2). Ce n’est donc pas un record d’impopularité mais presque.

Manuel Valls parvient ainsi à contenir le mouvement de colère des Français à son égard, mais il est un peu tôt pour affirmer qu’il a réussi à amorcer un réel mouvement d’amélioration. Avec 30% de bonnes opinions, il se situe toujours à un faible niveau par rapport aux résultats qu’il enregistrait en 2015. Par ailleurs, seule une minorité de sympathisants de gauche a une bonne opinion du Premier ministre (45% ; +3). Même si les résultats sont un peu meilleurs que le mois dernier, cela ne suffit pas à rattraper les points perdus en mars (-7), en plein mouvement de contestation du projet de loi El Khomri.
Dans le détail, le Premier ministre continue de susciter une majorité de jugements négatifs auprès des sympathisants de la gauche du PS (81%) et des personnes se disant proches d’EELV (72%). Comme François Hollande, Manuel Valls peut encore compter sur la bienveillance d’une majorité de sympathisants PS (62%), mais son crédit auprès de cette population a tendance à s’éroder (-2 points depuis mars, -11 points depuis février).
La politique du gouvernement contestée
Si le jugement des Français sur la politique du gouvernement n’a jamais été très favorable, il atteint à nouveau les niveaux très bas approchés en 2014. Seuls 10% des sondés considèrent que la politique du gouvernement est efficace et 21% trouvent qu’elle est juste.

Dans un an, les élections présidentielles
La popularité de François Hollande (19%) est inférieure de 11 points au score le plus bas atteint par Nicolas Sarkozy sur la période 2007-2012 (en février et avril 2011) et est également très en dessous des scores « planchers » de François Mitterrand (31% en mars 92, en fin de mandat d’Édith Cresson) et de Jacques Chirac (32% en novembre 1995, au moment des grèves nationales).

Ainsi François Hollande est non seulement le premier Président de la République à être aussi impopulaire, mais il parvient aussi à le rester sur une durée là aussi assez inédite. Seul Nicolas Sarkozy avait approché les 3 années de grande impopularité. Les autres épisodes de mauvaises opinions s’étaient soldés par une cohabitation qui avait d’ailleurs bien souvent permis la réélection du sortant.
Si l’on élargit l’investigation à l’ensemble des personnalités politiques, on constate que 50% des Français souhaitent qu’Alain Juppé ait d’avantage d’influence dans la vie politique du pays, contre 48% pour Emmanuel Macron, 36% pour Bruno Le Maire, 33% pour François Bayrou et 31% pour François Fillon. Marine Le Pen recueille 26% en 10ème position alors que Jean-Luc Mélenchon arrive en 21ème position (20%), un point devant Nicolas Sarkozy. On remarque une représentation forte dans le haut du classement des personnalités moins iconoclastes que les Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy ou Jean-Luc Mélenchon. Aussi, la représentation des personnalités proches du centre du spectre politique est très forte.
Auprès des sympathisants de gauche, Christiane Taubira arrive en tête devant Anne Hidalgo et Martine Aubry. Emmanuel Macron, en 7ème position, est la seule personnalité de gauche à rassembler plus auprès de l’ensemble des Français (48%) qu’auprès des sympathisants de gauche (41%).
À droite, c’est encore Alain Juppé qui arrive en tête, devant Bruno Le Maire et Valérie Pécresse. Le recul de Nicolas Sarkozy est fort sur un mois (36% ; -6%) en 9ème position, à égalité avec Rama Yade.
Enfin, si l’on s’intéresse à la cote de popularité des différents partis politiques, ce sont les deux partis du centre (Modem et UDI) qui arrivent en tête, devant Les Républicains et Debout la France.

La forte représentation dans le haut du classement des partis de droite et du centre montre une aspiration pour l’alternance assez marquée. On remarque aussi que le Front National est le seul parti à susciter un rejet absolu avec 59% de très mauvaises opinions, un résultat qui hypothéquerait les chances de Marine Le Pen lors d’un éventuel second tour.
La Présidentielle se gagne au centre
La vie politique française de ce printemps 2016 est marquée par un important et persistant rejet du couple exécutif et de sa politique. Les Français semblent plébisciter les personnalités et les partis modérés avec tout de même une orientation à droite sensible. Est-ce là le signe d’un certain succès des idées libérales, traditionnellement plus présentes au centre droit ?
Le rejet absolu du Front national de la part d’une majorité des Français souligne quant à lui les maigres chances d’élection de Marine Le Pen, malgré le grand bruit entourant les scores de ce parti aux élections locales.
En définitive, comme souvent, l’élection Présidentielle de 2017 se gagnera au centre mais probablement pas par un centriste. Le clivage droite gauche a toujours peu de succès avant une élection mais il refera comme toujours l’unanimité au moment où l’on pensera aux législatives suivantes. La nouveauté se situe dans la probabilité de victoire très faible de la plupart des candidats de l’édition précédente…
-  Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français recrutés par téléphone puis interrogés par Internet du 25 au 26 avril 2016. Échantillon de 1300 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession du chef de famille et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les évolution signalées dans ce rapport correspondent à des évolutions depuis mars 2016, date de la vague précédente. ↩
En gros, si on regarde les courbes de bonnes/mauvais opinions, c’est quand on ne fait rien qu’on est populaire en France ! C’est pas là de changer ! Les français sont des veaux…
non. des moutons.
Notre système d’élection à la majorité à 2 tours est très clivant. Ce qui fait que l’on ne sort pas du choix gauche ou droite.
Un bel exposé sur le sujet:
J’ espère vraiment que l’on ne va pas se retrouver avec le même président en 2017..Hélas, c’ est fort possible.
Il existe plus de monde en attente d un état providence (politiques, fonctionnaires, et assimilés ) que de personnes de la société civile à tondre.
Il suffit de peu de voix! Quelques promesses aux inféodés et le (mauvais) tour serait joué !
Arrêtez de dire que le mec normal est impopulaire : face à Le Pen, il serait réélu avec un score de dictateur et sans faire la moindre campagne.
Tout à fait d’accord.
Une bonne raison pour la droite, si elle n’est pas idiote, mais je n’en suis plus très sûr, de se rassembler pour être en tête au premier tour en 2017.
theo31
Devant la multiplicité des autres candidatures de droite, sa présence au 2ème tour est fortement probable.
En attendant, “le mec normal”, comme vous le dénommé, a le manche de son coté et il opère des hausses de salaires et il sécurise des avantages attribués aux membres de la fonction publique et assimilée qui vivent de rentes étatiques.
Ces mêmes rentiers étatiques qui vont apporter leurs suffrages à celui le mieux à même de défendre leurs privilèges
En quelque sorte, l’instinct de survie d’une démocratie à la française.
J espère vraiment que l ‘on ne va pas se retrouver avec le même président en 2017… Hélas c’est fort possible…
Il existe plus de personnes en attente de la continuation de l état providence (politiques fonctionnaires et assimilés) que de contribuables à tondre.
Grâce aux promesses aux inféodés et à crédit sur le déficit public, ce pourrait être encore un (mauvais) tour joué…