La pénurie de développeurs est une réalité en Europe. Le moteur de recherche d’emplois, Indeed, s’est penché sur le sujet et a publié une étude riche d’informations et de données concrètes. Chez Altaïde nous ressentons depuis longtemps cette pénurie sur la plupart des postes de développeurs.
Par Jacques Froissant.
L’étude qui porte sur la France, le Royaume-Uni, l’Irlande, les Pays-Bas et l’Allemagne, permet d’avoir des données chiffrées concrètes sur cette pénurie de développeurs que certains continuent à nier. Depuis 2010, le nombre de personnes travaillant dans les sciences et les technologies en Europe, a augmenté de manière prodigieuse. Rien que pour l’année 2011, on peut constater au Royaume-Uni une augmentation de 34% de ces profils, par rapport à l’année précédente.
Une augmentation heureuse au premier abord, puisque le nombre de postes à pourvoir dans ces métiers s’est lui aussi accru. Malencontreusement, ces deux tendances ne progressent pas au même rythme.
35 offres d’emploi en Allemagne pour un candidat
En effet, la quantité d’offres d’emploi est nettement supérieure à la demande qualifiée. Une pénurie qui subsiste partout en Europe, mais principalement en Allemagne, où le ratio offres d’emploi / nombre de candidats potentiels est hyper défavorable : 35 offres d’emploi pour un candidat !
Malgré cela, les candidats cherchant un poste à l’étranger se tournent plutôt vers le Royaume-Uni ou l’Irlande, qui ont donc le meilleur ratio offre/recherche.
Pénurie de développeurs : la position de la France s’améliore
Le marché français serait quant à lui, plus équilibré que ses voisins et présenterait un avenir réjouissant. Des données recueillies par e-Skills for Jobs in Europe, placent la France en tant que premier fournisseur de diplômés de premier cycle en informatique. De surcroît, le système fiscal français est perçu par les entrepreneurs du secteur de la technologie comme « extrêmement favorable aux startups » (Financial Times)1. Enfin, Paris est la ville de France comptant le plus d’offres d’emploi dans la technologie, mais est également la destination favorite des candidats : l’écart entre la demande des entreprises et l’intérêt des candidats diminue donc dans cette ville.
 Les chiffres clés sur l’avenir des technologies en France
- L’écart entre la demande des entreprises et l’offre candidats s’est réduit de 8%, le marché français est donc légèrement moins en pénurie. Les efforts de communication autour de l’emploi dans les technologies commencent à attirer plus de jeunes dans les formations, mais le chemin est encore long.
- C’est en France que les investissements dans l’éducation sont les plus importants (6,3% du PNB vs 6% pour le reste de l’Europe
- La France est le pays européen qui a le plus de diplômes en informatique (selon e-Skills for Jobs in Europe, cité dans l’étude)
- La France se place septième dans le classement des pays les plus productifs au monde (productivité horaire)
- Un tiers des entreprises non-américaines présentes au CES Las Vegas 2016 étaient françaises
Pour voir l’étude complète c’est ici.
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- Note de Contrepoints : plus probablement un impact du Crédit Impôt Recherche (CIR) que de la fiscalité légendaire française ↩
Question: Comment se fait-il alors que les salaires n’augmentent pas davantage ?
Les salaires des ingénieurs informatique restent faibles comparés aux autres branches. Ils sont notament plus faibles qu’en finance, secteur qui siphone en ce moment les informaticiens, ce qui explique la pénurie. Les écoles forment largement assez d’informaticiens, mais ces derniers ne font pas d’informatique.
Il faut savoir que les chiffres sur-évaluent la pénurie. Les fausses offres d’emploi sont une pratique courante dans le milieu des SSII. Sans aller jusque là , il est courant que 3 ou 4 entreprises postent une offre pour un même poste, chez un même client. Une seule aura le contrat et emploiera quelqu’un pour l’exécuter, il n’y a donc qu’une seule offre disponible, mais vos statistiques en compteront 4.
A la vue des conditions salariales et conditions de travail proposées en informatique, notament en SSII, non, le marché de l’informatique n’est pas en pénurie de main-d’oeuvre qualifiée. Pas plus tard que l’an dernier, un type est venu me proposer un VIE en Belgique, en gros un CDD d’un an payé environ 1700/mois. J’ai un diplôme d’ingé plus que correct, ça fait maintenant 5 ans que je travaille.
Il y a en revanche pénurie de gens qui rentrent dans les critères de ce que les entreprises recherchent, mais parce que ces critères sont souvent bien trop exigeants :
> Maîtrise absolue de Oracle 8.1 (version précise d’un logiciel précis).
> Maîtrise absolue de HP-UX
> Maîtrise du C et du PHP
> Français, Anglais et Allemand courants
> Salaire proposé : 35k
Oui, il y a pénurie de gens ultra-qualifiés et trilingues prêts à travailler pour des clopinettes et sous des contrats pourris. Ce n’est pas propre à l’informatique.
En revanche, si vous voulez recruter à des conditions normales, c’est-à -dire en CDI et à un salaire correspondant à la qualification, vous n’aurez aucun problème.
Je confirme l’analyse sur l’absurdité de ce qui est exigé. Cela dit, c’est juste du marketing comme un candidat expert en tout. Ca permet d’entamer le dialogue, ensuite tout se discute.
Les salaires n’augmentent pas certes, mais j’augmente sans peine mon tarif journalier. J’ai des contrats de 3 ou 4 mois et tant que tout le monde est content et qu’il y a du travail, on continue. quand ça évolue, on se quitte bon ami, quitte à se retrouver plus tard. Un des mes anciens employeurs qui n’avait plus besoin de moi il y a deux ans et demi n’aurait rien contre une nouvelle collaboration. Bref, c’est souple, c’est tranquille et ça fonctionne sans heurt.
Le problème du salariat perpétuel est la contrainte dans le temps et les coûts de licenciement qui nécessitent de prendre des marges. On ne met fin à un CDI que dans la douleur, parce que la fin n’est pas envisagée en dehors de la retraite, du déménagement et de la mort. Dans cette branche qui évolue en permanence, c’est un non-sens.
Comme le CDI ne va pas évoluer vers plus de souplesse, les salaires n’évolueront que lentement.
« > Maîtrise absolue de Oracle 8.1 (version précise d’un logiciel précis).
> Maîtrise absolue de HP-UX
> Maîtrise du C et du PHP
> Français, Anglais et Allemand courants
> Salaire proposé : 35k
 »
Tout à fait le profil « panama papers » !
Peut-être que s’ils révisaient un peu leurs conceptions de l’architecture informatique, ça irait mieux dans tous les domaines …
C’est tout à fait ça. Il y a pénurie de moutons à 5 pattes qui ont 10 ans d’expériences sur des technos qui sont sorties il y a moins de 6 mois et qui acceptent de bosser pour trois francs six sous plus une séance d’aqua poney par an comme seule prime sur objectifs inatteignables.
Tous ceux qui bossent en tant que dev vous feront exactement les mêmes remarques sur cette soit disant pénurie.
Tous ces chiffres sourcés ou pas sont en carton et fournis essentiellement par les SSII, mieux connues sous le sobriquet tout à fait adapté de viandards.
Comme disent nos amis d’outre atlantique, « If you pay peanuts, you get monkeys ». A mettre en relation avec les succès retentissant de louvois, corus et j’en oubli.
Si le salaire est correcte, les recrutements se feront tout seul, comme un plan sans accros, comme dirait Hannibal Smith.
Surprenant décalage entre le titre de l’article et son contenu…
Oui, étrange contradiction ! On ne comprend pas trop s’il y aurait ou non pénurie en France. Et quand on suit les liens sur la société de l’auteur jusqu’au offres d’emplois (pour des prestations externes), on ne trouve que 10 demandes de moutons à 5 pattes (dont 1 en double et 3 pourvues) qui sentent le camembert.
De grâce, merci d’éviter d’utiliser une nouvelle fois cet argument : « La France se place septième dans le classement des pays les plus productifs au monde (productivité horaire) ».
Cela a été maint et maint fois montré et prouvé*, cette soi-disant supériorité de productivité est le résultat de la mise au rebut (chômage) de tous ceux qui ne sont pas assez productifs pour pouvoir compenser les coûts prohibitifs des charges sociales. Charges sociales qui sont le parangon de la « solidarité » putassière dont nos politiques se targuent.
* http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=85036
Et c’est une bien triste réalité pas suffisamment mise en avant et pourtant tellement d’actualité en ce moment.
Pénurie? :)) #justLoL
Il y a juste 90% de fausses offres qui ne sont là que pour faire du sourcing et proposer un CV lors d’appels d’offres
A noter que nos resultats éducatifs ne sont pas corrélés aux investissemenrts!
Au fait, comment fait-on pour trouver un emploi en sortant de l’école quand tous les employeurs exigent une expérience et foutent votre CV à la poubelle si vous n’avez pas bossé 2 ans ?
Ou bien, vous n’êtes pas expert dans mon Framework (Meteor ou ReactJS) même si vous maîtrisez AngularJS et NodeJS, est-ce que ces tocards savent qu’il existe une ribambelle de Framework sur le marché et qu’en apprendre un, peut se faire rapidement si on s’y met ?
Certains ont bcp de mal à passer d’un framework à l’autre.
Normalement un framework devrait faciliter le travail, mais certains sont tellement complexes et toujours insuffisamment documentés que les utiliser correctement peut prendre du temps (je ne citerai pas de nom).
Néanmoins ce n’est pas long à apprendre.
Tres vrai.avec un bon cv (style école d’ingénieur cotée), dans le domaine mathématiques/informatiques, j’ai pu constater qu’il nest meme pas nécessaire de contacter les boîtes interressantes, qui appellent elles mêmes le candidat, pour des cdi, à peine le profil posté sur les sites concernés.