Par Stéphanie Delestre.
Selon l’Observatoire des Inégalités (janvier 2015), le taux de chômage des non diplômés est presque trois fois plus élevé (17 %) que celui des personnes qui disposent d’un diplôme niveau bac + 2 (6 %). Le taux chômage des jeunes non diplômés n’est pas loin de 40 %.
Chômage des jeunes : une question de qualifications et d’insertion
L’enquête Génération 2004 menée par le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) sur l’insertion des jeunes, montre que deux tiers des jeunes non diplômés sont entrés très jeunes dans la vie active (18 ans en moyenne) et que durant les 3 premières années de leur vie professionnelle, 53 % d’entre eux ont passé plus de 6 mois au chômage (et 36 % plus de 1 an).
Après 3 ans, près d’un tiers était toujours au chômage. Sur la tranche des 50-64 ans, 33 % a au plus un brevet des collèges. Le rapport du Céreq souligne que quand les non-diplômés accèdent à un poste, il s’agit souvent d’un emploi précaire. 31 % des non diplômés intègrent le monde du travail grâce à un CDD ; 27 % sont intérimaires.
L’insertion des non, ou peu diplômés, fait l’objet d’une grande attention des pouvoirs publics et de nombreuses mesures sont prises pour y remédier (allègement des charges et du coût du travail). L’objectif est de diminuer la sélectivité dont le marché du travail fait preuve à l’encontre des non diplômés. Les individus ont des productivités différentes liées à leur niveau de capital humain [Becker, G. S. (1964). Human capital theory. Columbia, New York].
Ceux qui ont une productivité perçue comme très faible par les employeurs (qui ne reçoivent pas de signaux de productivité élevée) risquent de ne pouvoir être embauchés si le salaire minimum imposé sur le marché est supérieur à cette productivité, ou s’il y a excès de travailleurs avec des signaux de productivité supérieure. Les diplômes jouent en effet un rôle de signal [Spence, M. (1973). Job market signaling. The quarterly journal of Economics, 355-374].
Imperfections informationnelles
Parmi les multiples explications du chômage, les imperfections informationnelles (coûts de collecte et de traitement de l’information, asymétries d’information entre offreurs et demandeurs, limitations cognitives des individus, asymétries d’offre et de demande) ont été soulignées [Dale T Mortensen and Christopher A Pissarides. Job creation and job destruction in the theory of unemployment. The review of economic studies, 61(3), pp. 397–415, 1994].
Une fonction d’appariement formalise mathématiquement la rencontre entre un flux d’offres de salaire émanant des entreprises et un flux de demandes d’emploi ; les imperfections informationnelles sont analysées comme un facteur frictionnel significatif, qui fait que même avec un chômage important, des emplois restent inoccupés, soit environ 900 000 chaque année.
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Selon Julien Gonzalez L’expatriation est une chance pour la France. Les jeunes diplômés ne trouvant pas d’emplois à la hauteur de leur niveau de qualification envisagent l’émigration pour satisfaire leur besoin d’accomplissement. Retrouvez son analyse sur le blog Trop Libre (http://www.trop-libre.fr/derri%C3%A8re-lexpatriation-le-ch%C3%B4mage-des-jeunes-fran%C3%A7ais/).
Le gouvernement a peur de soulever le problème de la sélection à l’entrée des universités alors que tous les présidents d’universités sont à bout, dénoncent l’asphyxie, et n’en peuvent plus d’être obligés d’accueillir des étudiants qui n’ont aucun avenir dans une filière.
Mais au niveau du ministère, il faut faire croire que tout inscrit dans une filière aura du boulot ! Halte à l’utopie socialiste en matière d’études supérieures !
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