Par Johan Rivalland.
Situation ubuesque que celle dans laquelle nous nous trouvons plongés dès la première minute de la série Black Mirror par Charlie Brooker.
Et pourtant, pas si insensée ou irréaliste que cela. Bien au contraire. Et c’est bien là que c’est parfaitement effrayant.
Je ne souhaite pas donner d’élément sur la situation en question, pour conserver l’effet de surprise.
Seuls ceux qui connaissent déjà cette série anglaise (on me l’a conseillée, mais je n’en avais jamais entendu parler auparavant) ou ceux qui pousseront la curiosité plus loin, sauront de quoi il en retourne, mais c’est véritablement subjuguant et relativement réaliste. En tous les cas, imaginé avec intelligence.
Une véritable parodie de notre monde dans ce qu’il a de plus pitoyable et abject.
Black Mirror, parodie de notre société médiatisée
Black Mirror est une critique de notre société ultra-médiatisée et des effets pervers qu’elle peut parfois engendrer.
Tout y est : les dangers de l’internet et ses réseaux sociaux, les excès journalistiques, eux-mêmes cernés et dépassés par les Facebook, Twitter et compagnie, avec lesquels ils se trouvent de fait en concurrence, la perte totale d’intimité et de pudeur, le voyeurisme, la psychologie des foules, les mauvais instincts et comportements mimétiques, le règne des sondages, le chantage des groupes de pression, terroristes, ou individus illuminés.
Une perte de contrôle totale de notre entendement. Une société bien fragile et facilement déphasée.
Et il s’en faut de peu pour que cela arrive…
Puissant. Et qui donne lieu à réflexion.
Derrière l’instant détente, pour nous spectateurs, un miroir qui nous renvoie en pleine face notre visage collectif bien sombre et annihilant.
Terrifiant.
Véritable mise en garde ou simple fiction ?
Je n’ai visionné pour l’instant que la première saison, composée de seulement trois épisodes (comme la deuxième, je crois), chacun indépendant. Mais, à l’instar de séries comme La Quatrième Dimension, on peut souhaiter que le projet dure, car il me semble bon (déjà , une troisième saison a débuté).
Chacun des épisodes a en commun avec les autres une même mise en garde contre les excès de ce qui caractérise notre monde contemporain et ses technologies de plus en plus avancées, et pourrait rapidement venir nous déborder.
L’épisode 2 nous plonge dans un monde du futur ravagé par le virtuel et la télé-réalité. Une ambiance sclérosante et absurde, digne de l’univers de la série Le Prisonnier ou rappelant, par certains côtés, celui de Fahrenheit 451.
L’épisode 3, enfin, élabore un scénario de ce qu’il peut se passer lorsque l’homme va trop loin dans le recours aux technologies, jouant ainsi aux apprentis sorciers. Mais idem : je n’en dis pas plus…
Pour les amateurs, à savourer tranquillement. En souhaitant qu’aucune de ces situations ne vienne à nous rattraper, tant nous n’en sommes pas loin.
-  Charlie Brooker’s Black Mirror, PAL, Import, février 2012
Excellente série, je ne peux que valider, à recommander vivement ! Poke @Simon 😉
Ames sensibles s’abstenir, les fins sont vraiment badantes même si elles donnent lieu à de vraies réflexions (et pas de la vaste plaisanterie style #Dormirdebout ahah). La saison 2 est plus hard que la 1 mais tout aussi géniale.
La troisième saison est produite par Netflix il me semble.