Par PABerryer.
La succession des événements autour de la Loi Travail respecte une chronologie presque classique en la matière. On a l’impression d’assister à un ballet 100 fois vu et revu où tout s’enchaîne mécaniquement. Tout d’abord, et comme de coutume, cela commence avec un projet de loi, dont les aspects positifs et innovants sont aussi nombreux que les opinions favorables de la cote de popularité du Président.
Après l’indignation soulevée par le projet de loi vient la contestation. Petite nouveauté, elle débute avec le mouvement « Nuit Debout » qui regroupe sur les places publiques les habituelles populations gauchistes que l’on s’attend à trouver là : étudiants grévistes qui n’ont pas commencé en bloquant les facs pour changer, altermondialistes, zadistes, etc.
Ils essayent de refaire une sorte de mai 68. Sur ce premier noyau de contestataires se greffe ensuite l’équipe habituelle de syndicalistes, de fonctionnaires et de grévistes avec comme dernier rebondissement le blocage des raffineries. Bref, rien de neuf, on prend en otage les Français pour faire avancer ses revendications.
Déchaînement de violence
L’élément le plus intéressant de cette contestation n’est pas tant « Nuit Debout », devant laquelle les médias perdent toute objectivité, que la violence qui se manifeste de façon de moins en moins retenue. Nous avons tous en tête les images de ces dernières semaines : ces centres-villes dévastés, ces places souillées, ces policiers lynchés en pleine rue et les porte-paroles de la contestation qui refusent de se désolidariser de cette violence. Un léger changement est survenu récemment avec les attaques contre les permanences du PS.
Cela a commencé par des dégradations plus ou moins fortes, et récemment celle de l’Isère a été la cible de tirs à balles réelles. Heureusement il n’y a pas eu de victimes mais Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire des restes du PS, a sorti un communiqué condamnant les violences contre le parti. Uniquement celles à l’encontre du PS. Rien sur les autres victimes des violences, innocents citoyens et même policiers, rien sur les biens privés détruits, rien sur les dégâts que le contribuable devra rembourser.
La gauche pompier pyromane
Le fait est que la gauche française est un véritable pompier pyromane tant elle cultive un rapport ambigu à la violence. Elle aime son confort petit bourgeois mais rêve du Grand Soir qui verra les ennemis du Peuple portés à la lanterne. La gauche française n’a pas pu se détacher de la violence comme moyen politique, tout comme elle n’a jamais vraiment renoncé au marxisme. Son incapacité à condamner les violences de la contestation de la Loi travail traduit une fascination malsaine pour la violence assimilée à la Révolution. À cela s’ajoute son désir de ne pas paraître en retrait du combat social en se coupant des militants qui battent le pavé. La gauche doit prendre garde car elle pourrait bien finir balayée par ceux-là même qui s’agitent en ce moment.
En effet, si les opposants à la Loi travail parvenaient à s’emparer du pouvoir les conséquences seraient bien pires qu’un deuxième mandat de François Hollande. Ces opposants sont des socialistes qui considèrent le PS comme social traître. Ils sont empreints du marxisme qui fit tant de dégâts au XXème siècle.
Chaque fois que le socialisme fut introduit dans un pays cela se termina systématiquement mal : la violence sans fard, la misère uniforme et la froide égalité des charniers. Le Venezuela de Chavez et Maduro en est le dernier exemple en date. Le socialisme n’a jamais fonctionné et pourtant certains veulent encore essayer ; même les Shadocks auraient déjà arrêté de pomper. Ces attaques contres les permanences PS ne sont qu’un avertissement à côté de ce qui se produira si jamais les opposants à la Loi Travail l’emportaient.
Cette violence légitime aux yeux de la gauche
Au delà de cela, une autre conclusion est à tirer de ces événements, relative au rapport de la gauche française à la violence : celle de sa légitimité comme arme de la lutte des classes. Pour la gauche la violence est légitime si elle sert à combattre les ennemis du progrès (souvenons-nous de ce prémonitoire « Ce sang est-il donc si pur ? » à propos des victimes du 14 juillet 1789).
Il est impossible de ne pas faire le parallèle avec les événements de La Manif Pour Tous. Pour la gauche il est légitime et nécessaire de recourir à la force contre des manifestants pacifiques si ceux-ci s’opposent au progrès tel qu’envisagé par le Camp du Bien.
De même il est nécessaire de disperser, d’arrêter et d’emprisonner les Veilleurs qui se réunissaient pour chanter et réciter du Péguy. Par contre la violence devient odieuse si elle s’attaque aux représentants du Bien, qu’il s’agisse des opposants à la Loi Travail ou bien aux permanences du PS.
Ceci explique l’indécision de la gauche française en général vis-à -vis de la violence des opposants à la Loi Travail. Ses liens avec la violence sont tellement malsains qu’elle ne peut la combattre, elle reste fascinée. Il suffit de se montrer violent pour qu’elle écoute et finisse par céder. Fort avec les faibles, faible avec les forts, voilà la devise de la gauche française.
Bin je suppose que c’est « l’extrémisation » qu’elle soit de gauche, de droite, religieuse, athée qui rend la violence légitime.
C’est juste le syndrome de Zorro : le justicier doit être d’un milieu aisé, surgir de la nuit, être masqué et violent, ridiculiser l’autorité, etc., moyennant quoi il est :
* renard rusé qui fait sa loi,
* vainqueur à chaque fois,
* toujours défenseur de son pays,
* combattant de la liberté,
* et partout porteur d’espoir.
On connaît la chanson…
Excellente analyse, bravo.
La réthorique des casseurs est simple: ils ne sont pas des casseurs: les casseurs cassent pour casser, tandis qu’eux, cassent en vue d’un but noble (propos entendus à la radio). Logique révolutionnaire imparable: la fin justifie tous les moyens.
Il semble que la récente campagne du gouvernement contre la haine et la violence n’ait pas porté tous ses fruits (« ça commence avec des mots »…). Il y a des mots de la CGT qui font froid dans le dos, mais tout est à géométrie variable pour la gauche française: il y a des haines acceptables et des haines « nuséabondes ». Cette gauche en devient ridicule quand elle fait semblant de s’étonner que ses alliés sont en réalité des révolutionnaires violents.
Les mêmes tenteront de nous persuader que le vrai danger vient du FN…
L’expérience des « rats plongeurs » montre que ~20% de la population cherche à s’accaparer les richesses des autres par la violence.
La gauche, c’est le parti des voleurs, le parti de ceux qui pensent que l’on peut vivre aux dépend des autres (cf. Bastiat). Regardez les bien, ces syndicalistes et leaders socialos, ils ont des look de gangsters.
Comme expliqué dans un autre article de CP, les entrepreneurs et ingénieurs quittent le pays, « l’argent des autres » devient de plus en plus difficile à voler.
Alors exactement comme dans l’expérience des rats plongeurs (ou « Atlas Shrugged ») la violence monte d’un cran.
Christophe Donner dans son roman L’Empire de la morale a bien montré que le communisme était animé par une pulsion de mort et qu’il faut être aveugle pour ne pas voir que la violence est son ressort essentiel.
Christophe Donner dans son roman L’Empire de la morale a bien montré que le communisme était animé par une pulsion de mort et qu’il faut être aveugle pour ne pas voir que la violence est son ressort essentiel.
Il y a une gauche qui n’a aucun espoir d’arriver au pouvoir démocratiquement. Elle pense simplement pouvoir profiter du chaos qu’elle espère générer par la violence.