Par Simone Wapler.
La politique des taux bas puis négatifs de la BCE n’a qu’un seul but : éviter la cessation de paiement des pays en faillite dont la France fait partie. Oui, je parle de la France, pas de la Grèce.
Les taux bas et négatifs préservent un système financier corrompu : les gouvernements ont délégué à des banques commerciales un monopole de création monétaire et, en remerciement, ces mêmes banques placent auprès des citoyens les dettes des gouvernements insolvables. Il s’agit de « soutien abusif », qui, dans le secteur privé, est puni par la loi.
Au total, la liquidité créée par les banques centrales avoisine désormais les 20 000 milliards de dollars. Le programme de la BCE, de mars 2015 à septembre 2016, représentera 1 140 milliards d’euros, plus de 10% de la masse monétaire en circulation en Zone euro. La dette publique mondiale, celle qui est émise par les États et au final garantie par les contribuables, dépasse 58 000 milliards de dollars selon la dernière étude de McKinsey.
Les taux bas ou négatifs permettent d’éviter la cessation de paiements des gouvernements surendettés ; il n’en demeure pas moins que ces gouvernements sont en faillite, c’est-à-dire que le principal ne sera jamais remboursé.
Les banquiers le savent, les politiciens le savent. Souvenez-vous, François Fillon, déjà en 2007 :
« Je suis à la tête d’un État qui est en situation de faillite » .
En faillite, mais pas en cessation de paiement.
Si les taux d’intérêt étaient à un niveau normal, disons de 5%, servir les intérêts de la dette française (2 100 milliards d’euros) coûterait en gros aux contribuables 100 milliards d’euros, deux fois plus qu’aujourd’hui. Or aujourd’hui, le budget de notre pays est déjà déficitaire de 75 milliards. Qui voudrait alors nous prêter de l’argent ? La France serait bien en cessation de paiement et sa faillite avérée.
Mario et la BCE veillent au grain
Mais M. Mario Draghi à la Banque centrale européenne veille au grain et rachète la dette de la France pour en faire baisser artificiellement le taux. Quant aux banques commerciales SVT (les Spécialistes en Valeur Trésor), elles continuent à placer la dette fraîchement émise par notre pays (auprès de gens comme vous, via l’assurance-vie).
La cessation de paiement est ainsi évitée.
Dans les procédures de faillite, un tel soutien abusif est sanctionné par la loi (Code du Commerce) :
L’action en responsabilité pour soutien abusif vise à sanctionner les établissements bancaires qui continuent à soutenir ou financer une entreprise tout en sachant que sa situation et sa viabilité est irrémédiablement compromise.
Le législateur entend ainsi punir l’illusion de survie que crée le banquier qui continue à accorder des crédits à un mort-vivant, ce qui lui permet de fourvoyer d’autres prêteurs et vise à passer la patate chaude, c’est-à-dire à se défausser de ses mauvaises créances.
Or le premier métier d’un banquier est de savoir évaluer la solvabilité de son créancier et d’assumer lorsqu’il s’est trompé. En cas d’erreur, il doit payer sur ses fonds propres ou faire payer ses actionnaires au lieu d’essayer de faire endosser les pertes à d’autres. Le banquier est libre d’accorder ou non son crédit mais il est aussi responsable de ses actes.
Continuer à accorder du crédit pour faire croire à la viabilité des dettes passées est, tout simplement, de la tromperie.
C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui avec la dette française. La dette française est insoutenable, le principal ne pourra jamais être remboursé car il excède les capacités de financement des contribuables français.
La BCE et les SVT, en pratiquant le soutien abusif, privent les épargnants de tout rendement et trompent tout le monde : les investisseurs étrangers comme les détenteurs de contrats d’assurance-vie. Car votre assureur vous jure que votre contrat d’assurance-vie rempli de dette française est un produit à capital garanti.
Vous me direz que l’État n’est pas une entreprise et que la procédure en « soutien abusif » ne le concerne donc pas… et vous avez juridiquement raison.
Mais l’esprit des lois n’est-il pas le plus important et au nom de quoi l’État se permet-il ce qu’il défend au secteur privé ?
Il est grand temps de remettre l’État à sa place, avant qu’il ne nous étouffe.
Oii oui ouiiii,
Donc en Bref les banques centrales ont contourner la legislation de 76 en realisant la création monétaire a un échelon supra nationale avec la bénédiction de l’oligopole banquaire.
Ce que vous n’expliquez pas c’est pourquoi l’hyperinflation ne ravage pas tout dans un tel contexte?
Peut-etre que nos « représentants » dans le cynisme ou le pragmatisme absolu ont entendu quelques economistes rappeler que croissance economique et demographique vont de paire et qu’ils essayent juste d’eviter l’effondrement de notre pyramide de ponzi en « lissant » l’atriction economique au meme rythme que l’atriction demographique de l’Europe. L’inflation en externe cela donne la dévaluation, ce que nous observons sur nos euros…
Remettre l’Etat a sa place oui mais comment gerer la cavalerie financière? Elle est deja lancée. Quels choix reste-t-il entre un appauvrissement generale dans la paix sociale et la ruine et pauvreté extreme d’une minorité dans une tension sociale pouvant nous menez a la guerre civile?
Alors a part critiquer, vous proposez quoi?.. c’est la collusion entre systeme financier et pouvoir politique qui a affaiblit notre democratie, remettre les 2 en place necessiterait le soutient et la comprehention de nos voisins, les grecs ont essayer…et decouvert que la collusion etait comme la creation monetaire: un etage plus haut …il n’y a plus rien de démocratique dans le montage financier qui evite l’effondrement des societes civiles européennes.
Merkel a fait un calcul tres tres precis en ouvrant les portes de l’allemagne a l’immigration syrienne, elle va peut-etre sauver l’Allemagne d’apres…
Ce que vous n’expliquez pas c’est pourquoi l’hyperinflation ne ravage pas tout dans un tel contexte?
Fermez les frontières et vous aurez une inflation à … cinq chiffres ❗
Ce qui est en cause ici, c’est la création monétaire par la dette. D’une part, il n’est pas possible qu’un Euro ne circule sans que l’on ait mis une dette en face et d’autre part, plus de la moitié de la monnaie ainsi créée a disparu avant que la dette correspondante ne soit remboursée. Avec quoi allons nous rembourser les dettes si la monnaie ne circule plus ?
La BCE n’a plus aucun sens et pourrait disparaître sans que l’on s’en rende compte. Les billets sont devenus minoritaires en dehors des réserves des banques et ne garantissent rien. Au contraire la valeur du billet est garantie par l’espérance que les dettes seront bien remboursées. Ce sont les banques privées qui font la valeur de la monnaie et non la BCE qui n’a aucune contrepartie à mettre en face de ses billets. Sans les dettes, la valeur des billets ne dépasse pas celle de l’énergie récupérée en les brûlant. Le taux directeur de la BCE s’avère de plus incapable de relancer l’économie.
Les banques privées jouent un rôle important dans la création de bulles et la BCE les y aide en imprimant des billets qui ne trouvent pas preneur dans l’économie. La BCE fait tout ce qu’elle peut pour empêcher la bulle du crédit d’exploser, mais elle ne fait que reporter l’échéance.
Sans banque centrale, on devrait permettre au banques privées de créer leur propre monnaie avec juste un organisme de contrôle de la réalité des contreparties. Selon l’objectif économique de la banque, les contreparties peuvent être très variées et non limitées à la dette et les cycles de remboursement (destruction de la monnaies) adaptés à la réalité économique. Aujourd’hui, avec les moyens électroniques de paiement, il est possible de faire un paiement avec plusieurs monnaies de manière transparente pour l’utilisateur. Le prix peuvent être affichés dans une monnaie qui serait un pool de monnaies comme pouvait être l’ECU.
On dit que la mauvaise monnaie chasse la bonne, mais il me semble que cet effet est souhaitable. Les monnaies les moins stables circulent plus vite et génèrent ainsi plus de PIB alors que les autres servent à l’épargne. Nous avons besoin de ces deux fonctions et la spécialisation permet d’en augmenter l’effet.
Meuh non… La dette a l’avantage de générer des intérêts, manne importante, mais pas trop, et régulière (reste toujours le capital, mais au bout de 50 ans qui s’en soucie vu ce qu’ont rapportés les intérêts). Voir en Grèce ce que les « fonds » versés par les prêteurs génèrent pour la population grecque! Ensuite, les prêteurs à la France savent que l’on a un fond de commerce bradable si nécessaire. On a à peine commencé avec quelques hôtels particuliers et des bouts d’aéroport. Voir de nouveau en Grèce où ils en sont (bientôt un bon demi-millier d’îles qui vont être privatisées pour un petit milliard). Enfin, la thésaurisation des français, qui dépasse les 2000 milliards sur divers supports pas trop exportables ni clôturables rapidement, est une sorte de trésor de guerre, au cas où… Le haircut type effectué à Chypre pourrait tout à fait passer pour une rigolade. Je vois bien un raclage à 99% des dépôts (on vous laisse la monnaie pour les courses…) avec un joli transfert massif en obligations d’Etat à 100 ans. Voir le bon plan des emprunts russes de 14-18. Bref, le soutien est abusif au sens où nos bons gouvernants sont naïfs (à minima) et se laissent abuser mais ils ont toutes les chances de récupérer le beurre, l’argent du beurre et le c.. de la crémière.
Enfin, la thésaurisation des français, qui dépasse les 2000 milliards
Ce sera sans moi 🙂 L’ogre n’aura pas l’argent du beurre, le beurre et la crémière 🙂 🙂 🙂