Par Youri Chassin.
Le Québec est la nation dans le monde qui dépend le plus de l’impôt sur le revenu des particuliers pour financer ses services publics, nous rappelait mardi matin le chroniqueur Francis Vailles, partageant le constat du fiscaliste Luc Godbout.
En gros, mieux vaut hausser les taxes à la consommation, comme la TVQ, que de hausser les impôts, explique M. Godbout. La raison étant qu’il s’agit d’une politique fiscale moins dommageable pour l’économie. En effet, des impôts trop élevés découragent le travail et l’investissement. Ce n’est pas très intéressant de faire des heures supplémentaires, par exemple, si vous devez donner près de la moitié de vos gains au gouvernement…
C’est un débat qui revient régulièrement. D’ailleurs, l’IEDM montrait déjà les avantages des baisses d’impôts dans un substantiel Cahier de recherche publié en… 2004 !
En fait, ce que fait Luc Godbout, c’est rappeler à quel point sont pénalisés les Québécois qui veulent contribuer à l’économie et améliorer leur sort ainsi que celui de leurs familles. Pourtant, n’est-ce pas la plus humaine et la plus digne des réalisations que d’assurer des jours meilleurs à nos enfants ?
Hausser la TVQ n’est peut-être pas idéal, surtout pour le commerce de détail québécois, mais ce serait moins dommageable économiquement. Par ailleurs, ce n’est pas la seule solution. Luc Godbout rappelle ainsi que la fiscalité ontarienne, si elle était appliquée au Québec, épargnerait 6,5 milliards de dollars aux contribuables que nous sommes. Et l’Ontario, ce n’est pas si différent de chez nous.
Les effets positifs des réductions d’impôts
Pour ceux qui n’aiment pas se comparer avec l’Ontario, comparons-nous avec nous-mêmes. En 2008, au Québec, les contribuables payaient en moyenne 527$ de moins en impôt sur le revenu. Le gouvernement vient donc chercher pas moins de 2,1 milliards de dollars de plus dans nos poches qu’il y a huit ans seulement.
La réduction de l’impôt sur le revenu de tous les particuliers, incluant ceux qui ont les plus hauts revenus, entraînerait les effets les plus positifs sur l’économie. Plus que la réduction des taxes de ventes ou la réduction des tarifs pour les services gouvernementaux, et ce n’est pas que moi qui le dit.
Le Premier ministre Couillard a déclaré que « Nous ne voulons pas [baisser les impôts], car le pouvoir d’achat des contribuables est fragile, et la croissance économique du Québec dépend beaucoup de la demande intérieure des ménages ». Or, justement, une baisse d’impôt augmenterait le pouvoir d’achat de tous et stimulerait la croissance économique. C’est même le remède tout indiqué !
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Si j’ai bien compris, le Québec, c’est la Wallonie canadienne.