Par Frédéric Mas.
Des routes coupées, des écoles fermées et des maisons évacuées… Partout en France, les pluies diluviennes ont été catastrophiques. Certaines scènes sont incongrues, à la limite du comique, comme sur les quais de Seine ou encore le parc du château de Chambord dans le Loir-et-Cher transformés en piscine. Seulement, derrière les dégâts qui se compteront en millions, combien de vies vont être bouleversées ? Souhaitons que la catastrophe matérielle ne soit pas suivie ces prochains jours de victimes.
Ces événements sinistres sont pourtant l’occasion de redécouvrir certaines choses qui forment pourtant le ciment de la société : la coopération et l’entraide. Face au malheur, des voisins, des amis, des parents, souvent des inconnus complets viennent aider les sinistrés comme ils le peuvent en sacrifiant de leur temps pour les autres. Les pompiers volontaires, les secours, les membres de la communauté qui accompagnent ceux qui ont perdu leurs maisons méritent l’éloge.
À Saint Rémy-lès-Chevreuse, ce sont des mères d’élèves qui se sont retroussées les manches pour nettoyer les écoles. À Bruay La Buissière, ce sont des jeunes accompagnant la Croix-Rouge qui ont participé à la recension des besoins des sinistrés. Et ce ne sont que quelques exemples.
Liberté de s’associer et solidarité
Dans La démocratie en Amérique, Tocqueville observe que l’association est au cœur d’une démocratie libre. Comme chaque individu est indépendant et « faible », « ils tombent […] tous dans l’impuissance s’ils n’apprennent à s’aider librement ». (DLDA, II, II, V). Plus encore, cette liberté de s’associer aux yeux de Tocqueville est nécessaire à la civilisation : « Un peuple chez lequel les particuliers perdraient le pouvoir de faire isolément de grandes choses sans acquérir la faculté de les produire en commun retournerait bientôt vers la barbarie. » Ici, les Français montrent devant l’adversité qu’ils sont capables de s’entraider et de dépasser leurs dissensions. Contre toutes les formes de déclinisme, le bénévole est un modèle d’espoir.
Merci pour ce sympathique éloge. Dans « La grève », Ayn Rand formule le serment suivant, qui résume son utopie: « Je jure, sur ma vie et l’amour que j’ai pour elle, de ne jamais vivre pour les autres ni demander aux autres de vivre pour moi. » Ce message est totalement contraire à l’esprit et la pratique du bénévolat. C’est dommage car le reste du roman est visionnaire… ou alors il y a quelque chose que je n’ai pas encore compris?
Lost in translation, sans doute.
« I will never live for the sake of another man, nor ask another man to live for mine »
Quelque chose comme « je ne vivrai pas au nom des intérêts et des buts d’autrui, ni n’exigerai d’autrui de consacrer sa vie aux miens ». Pour moi, c’est une question de liberté de choix, on ne donne que quand on a choisi de donner, on n’accepte de recevoir que quand le donateur donne de sa propre volonté.
Ah oui comme ça je comprends beaucoup mieux. Merci 🙂
le bénévolat n’existe pas , c’est un échange commercial non monnayé où ‘l’acheteur’ se retrouve endetté a vie .
« Partout en France, les pluies diluviennes ont été catastrophiques ».
Biais de généralisation des médias: en Bretagne sud, pas d’eau depuis un moment, les jardins sont desséchés…
Cela n’enlève rien à l’intérêt de votre article!
Ça me rappelle cette brave dame, s’exprimant au sujet des inondations dans sa commune.
En gros, c’est la faute à « la mairie » qui n’a pas fait curer les fossés depuis longtemps (c’était l’exemple cité).
Or, comme on dit aux USA : « Ne te demande pas ce que la Communauté peut faire pour toi, mais ce que TU peux faire pour la Communauté » (Ou si l’on préfère, « Aide toi, le Ciel t’aidera »).
Est-il vraiment impossible ou du moins si difficile que cela en France de proposer une ou deux « journées citoyennes » par an, où le plus grand nombre possible d’habitants aiderait à des travaux de nettoyage ou d’aménagements (style « curage des fossés »), ceux qui ne peuvent pas participer directement pour des raisons de santé, préparant la « fête de clôture du soir » ?
Bien entendu, il faut un minimum d’encadrement, de matériel et de formation.
Comme dit dans l’article, on assiste bien à une aide spontanée de ses amis, voisins, voire inconnus dans le cas de catastrophes « naturelles ».
Pourquoi ne pas anticiper ?
Est-ce que »la mairie » (ou pourquoi pas le Président de la République) doit avoir tout prévu, tout fait, sous entendu avec les services techniques tels qu’ils sont ?
Utopie ? Peut être, ou peut être pas, tant ce serait un moyen plutôt sympathique de retrouver/retisser le fameux « lien social », dont, par ailleurs on nous bassine !
Du bénévolat pour faire le travail des agents public à leur place? Pourquoi pas, si on diminue les impôts et taxes en contrepartie. Chiche?
les inondations sont bien souvent aggravées par un urbanisme et un aménagement du territoire mal pensés par les élus.