Par Gaspard Koenig.
La ruée chez les fleuristes dimanche pour la fête des mères devrait suffire à nous rappeler à quel point nous vivons encore sous l’héritage du maréchal Pétain, qui l’avait promu au rang d’événement national. Plus fondamentalement, les structures technocratiques de notre État datent du funeste régime de Vichy. C’est ce que l’historien américain Robert Paxton, dans son livre très commenté sur la période, nomme « la marche de l’étatisme ».
Cette idéologie a un nom, le planisme, développé dans les années 1930 au sein du groupe X-Crise, le think-tank de la jeune élite de l’époque. Pensé comme une alternative au socialisme collectiviste autant qu’au capitalisme individualiste, le Plan se fonde sur l’autorité des experts. L’État, qui, depuis la Révolution, était conçu comme un instrument de libération de l’individu, devient le principe d’organisation des forces économiques et sociales. En créant « l’État français », Vichy a recruté les cerveaux d’X-Crise, le plus emblématique étant Jean Bichelonne, installé au ministère de la Production industrielle (dont Céline se moquera : « Un vrai cybernétique tout seul ! »).
Pétain lui-même, dans son discours du 11 octobre 1940 sur l’ordre nouveau, proclame les bases d’une économie « organisée et contrôlée », rejetant le libéralisme comme un « produit étranger, importé, que la France rendue à elle-même rejette tout naturellement ».
L’héritage de Vichy
C’est ainsi que Vichy inventa les grandes fonctions d’État qui perdurent de nos jours, et que Cécile Desprairies a recensées dans L’Héritage de Vichy.
Le régime posa d’abord les bases du dirigisme économique : planification industrielle, ordres professionnels (médecins, experts comptables,architectes…), retraite par répartition, Code de l’urbanisme, salaire minimum…
Pour gérer ce nouveau système, il fallut regrouper les fonctionnaires sous un statut de la fonction publique, et en former de nouveaux dans des écoles de cadres, (qui deviendront l’Ena). Afin de recenser la population, que l’État se proposait désormais de gérer, Vichy institua la carte d’identité et le Service national des statistiques (l’ancêtre de l’Insee). Et pour contrôler les mœurs, le régime mêla mesures d’incitation (les allocations familiales) et de répression (l’Institut national d’hygiène, futur Inserm, qui veille à produire toutes sortes de nouvelles normes).
Même au niveau culturel, Vichy inaugura le rôle de l’État central en créant le Comité d’organisation des industries, arts et commerces du livre, ainsi qu’une école publique de cinéma, l’Idhec, qui deviendra la Fémis. En quelques années, l’État reprit en main la production économique et la société civile.
« Rupture culturelle »
Cette « révolution nationale » sera largement reconduite à la Libération.
Pierre Rosanvallon l’assimile à une « rupture culturelle » : « On célèbre en 1945 l’État comme on célébrait en 1789 la souveraineté de la nation. »
La France, pays très libéral jusque dans l’entre-deux-guerres, entre brusquement dans l’économie administrée. Nulle surprise que le général de Gaulle, grand adepte du Plan, reconnaisse ainsi sa dette dans un passage stupéfiant de ses Mémoires de guerre (tome 3) :
« Si, dans le domaine financier et économique, ces technocrates [de Vichy] s’étaient conduits, malgré toutes les traverses, avec une incontestable habileté, d’autre part, les doctrines sociales de la révolution nationale, organisation corporative, Charte du travail, privilèges de la famille, comportaient des idées qui n’étaient pas sans attraits. »
L’attachement à ce modèle explique largement notre incapacité actuelle à réformer.
Que nous discutions dépenses publiques, politique agricole ou mesures sanitaires, nous restons planistes sans le savoir. Comme l’écrit notre Prix Nobel Jean Tirole, dans son dernier livre, « l’idée du planisme issue du régime de Vichy et reprise après guerre doit faire place à l’État arbitre ».
Il est temps de revenir à nos origines révolutionnaires, en retrouvant le sens des droits individuels et du marché libre. Cessons de parler avec indulgence de la France colbertiste, et rejetons une fois pour toutes la France vichyste.
Cet article a été publié une première fois en 2016
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Pétain: appelé par les socialistes après la débâcle, 5 ans de pouvoir dans un pays ayant rendu les armes, amputés de moitié mais responsable de tous les maux en France! Il a bon dos le bougre.
Le défunt maréchal, homme du XIX° siècle né sous Napoléon III (il avait 14 ans en 1870) et qui devait prendre sa retraite en 1914 n’est sans doute pas pour grand chose dans cette dérive qui l’a certainement dépassé. En 1940, il était l’un des derniers survivants de sa génération. Son aîné de quelques années avait été son ennemi le maréchal von Hindenburg, mort en 1935, qui avait participé à la guerre de 1870 comme jeune officier sorti d’école.
C’est toute une génération de jeunes technocrates et administrateurs qui est arrivée dans les années trente comme collaborateurs des ministres et hommes politiques de la génération précédente, celle de 14/18 et d’avant, et qui rédigeait leurs textes en y mettant leurs propres idées sur l’organisation de la société.
Durant la guerre, ces jeunes technocrates servirent Vichy ou Alger selon les circonstances. C’est d’ailleurs pourquoi ceux d’Alger revenus à Paris au moment de la libération ne trouvèrent pas grand chose à redire aux textes rédigés par leurs camarades de promotion restés en métropole et que de nombreux « actes dits lois du régime appelé Etat Français » furent validés par le gouvernement provisoire et rentrèrent tels quels dans notre arsenal législatif.
Ce qui est évoqué ici, ce sont des faits, pas des procès d’intention. 99% de la population ne connait pas ces faits. Cr genre de rappels est donc utile pour diffuser la vérité et déclencher la réflexion sur les réformes à mener.
Il est également frappant de noter que, en matière économique et sociale, les idées développées par le Conseil National de la Résistance, qui restent si populaires (il suffit de lire l’opuscule de S. Hessel) sont très proches de celles mises en place par Vichy et rappelées ici.
Ce qui explique aussi la persistance de ces idées et notre difficulté à réformer.
Pour bien des gens le CNR est une « vache sacrée » et ils ne connaissent pas la proximité avec Vichy.
Le CNR ne fait que reprendre les idées du régime de Vichy. A lire: http://www.eric-verhaeghe.fr/les-racines-vichystes-de-la-securite-sociale/
c’est un peu ce que je viens d’écrire 🙂
Les – grosses – différences entre les idées du CNR et celles de Vichy étant bien sûr le refus de la soumission à l’Allemagne et les lois raciales évidemment.
Le reductio ad hitlerum, l’argument des imbéciles.
Tiens un inculte. Que vous le voulez ou non, notre fameux modèle social est une invention du régime de Vichy. Sur le sujet, il faut lire « Ces 100 mesures toujours en vigueur, L’héritage de Vichy » de Cécile Desprairies,
On a voulu faire croire que notre modèle social date du CNR alors qu’il date de Vichy.
J’imagine que les autoroutes allemandes c’est mal, parce que c’est les nazis qui ont développé le réseau en premier? Voilà le niveau de votre argumentation. Je confirme: les comparaisons au nazisme ou au vichysme est l’argument des crétins qui n’ont rien d’intelligent à dire. Et ca marche dans les deux sens, quand tout et n’importe « rappelle les heures plus sombres de l’histoire ». Argument de crétin, point final.
Des insultes, arguments de ceux qui n’en n’ont plus.
Alors, les autoroutes allemandes, c’est bien ou c’est mal? Éclairez-moi.
Moody ou la pensée binaire 🙂 bien/mal, blanc/noir, le camp du bien/les libéraux égoïstes.
L’article dit quand même qu’il faut rompre avec le planisme et revenir à « l’héritage révolutionnaire », et la seule chose qui pourrait ressembler à un argument pour soutenir cette prescription c’est le rappel historique qui précède, donc le rappel historique que le planisme est issu du régime de Vichy. L’article n’est donc pas juste un rappel historique, puisqu’il défend la prescription faite à la fin. A mon avis l’article contient bien le sophisme « le planisme est issu de Vichy, donc abandonnons le ». La prémisse « Vichy est à abandonner » n’est certes pas explicite. Donc soit l’article est défaillant soit il est sophistique.
Oui enfin on aurait pu arrêter la phrase à « le planisme… »
Ca n’aurait rien changé à la conclusion, qu’il vienne de vichy ou d’ailleurs ne change pas le problème, mais si on veut expliquer l’histoire on à besoin de la phrase entière.
Oui, et les saucisses de Francfort.
Ce n’est pas une comparaison, ce n’est juste que de l’histoire.
Est ce que l’auteur dit que tous les antilibéraux, tous les défenseurs du modèle social francais sont des vichystes ? Absolument pas. Il faut savoir lire. Il rappelle juste des faits. Il est intéressant de se rappeler d’où vient ce modèle social, d’où vient l’antilibéralisme très fort qu’il y a en France. Or, il date clairement du régime de Vichy ne vous en déplaise.
D’ailleurs, 80 % des collabos en France venaient de gauche. A lire sur le sujet, l’historien Simon Esptein
Oui,mais,justement,pourquoi faire cette fixation sur Vichy(en n’accusant que Vichy !), alors que,comme vous le démontrez si clairement comme vous dites,
l’antilibéralisme vient encore plus clairement de la gauche, (entre autre de Marx qui le baptisait Capitalisme,pour qu’on y comprenne plus rien ) ?
Alors que toute économie est par définition capitaliste en tant qu’économie,quelque soit le régime politique. Ce que Lénine avait fini par piger en disant tristement que le communisme qu’il avait instauré en Russie,n’était finalement rien d’autre qu’un capitalisme d’Etat bureaucratique. (Lire Roy Medvedev ).
Parce que Vichy est considéré comme le Mal par ceux-là même qui défendent l’œuvre de Vichy (la retraite par répartition, le corporatisme, le planisme, …) et qu’il est bon de souligner leur contradiction pour les destabiliser
C’est tout à fait inexact
– la gauche est à l’origine libérale. Thiers par exemple est de gauche. La jonction entre socialisme et gauche se fera au moment de l’affaire Dreyfus.
– Les socialistes tels Marx ne se réclamaient pas à l’origine de « gauche ».
– Les premiers opposants au libéralisme sont les catholiques et le font sur des bases religieuses.
Oui enfin il faut juste arrêter d’utiliser les terme gauche et droite, ce sont des termes relatifs et imprécis, il y a des étatistes et des libéraux, point barre.
Parler d’argument ad hitlerum quand on rappelle des faits historiques, c’est vraiment être imbécile. D’ailleurs, les gauchistes n’arrêtent pas avec leur arguments ad hitlerium (ou de fascisme) et puis ils osent se scandaliser quand on rappelle des faits historiques. C’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité
Et quand les dictateurs d’Amérique du Sud mettent en place des politiques économiques libérales, est-ce que ca veut dire que le libéralisme a été inventé par Pinochet? Vous voulez encore d’autres exemples comme ca, ou bien vous commencez à comprendre que l’argument de Gaspard c’est du niveau CM1?
L’auteur met en lumière le fait que la droite national-socialiste à quasiment les même idée économique que la gauche prolétarienne. Bonne ou mauvaise, les solutions des nationalistes et des étatistes sont identique dans la plupart des cas, et se ressemble dans les autres.
Pinochet à pris le pouvoir après que la gauche prolétarienne ait ruiner le Chili, forçant le parlement Chilien à demander une intervention militaire. Mais vous pouvez dire que le « Pinochisme » à quasiment les même idée économique que les libéraux. C’est tout aussi vrai.
La « droite » nationale-socialiste ??? Parce que le nazisme serait « de droite « ??? Quelle analyse III
Et qui a nommé Pinochet, sinon un sotcialiste ❓
Pinochet, un des rares (unique?) dictateur à être parti parce-qu’il a perdu un referendum, ca mérite méditation….
Est-ce à dire que Vichy c’était génial, et que si il n’y avait pas eu la déportation de 75 000 juifs (à peine un quart de ceux vivants en France, le taux le plus bas d’Europe), Pétain aurait mérité sa place au panthéon ?
Et puis ça marche très bien, le RAH, notamment sur les imbéciles , les seuls qui compte électoralement parlant (Cf. Georges « J’engraine les cons » Freches ), alors pourquoi se priver de retourner l’argument, aussi débile soit-il, contre les prétendu « antifa » qui soutiennent largement la politique de Pétain ?
Dénoncer un reduction ad hiterium dans un article sur Pétain, c’est cocasse.
Gaspard Koening ne connait pas l’histoire : il y avait des anti-libéraux bien avant Pétain.
» Gaspard Koening ne connait pas l’histoire : il y avait des anti-libéraux bien avant Pétain. »
Il n’a jamais affirmé cela. Avant de juger l’auteur uniquement sur le titre du billet faut un peu comprendre le texte qui explique bien que Pétain est le père de l’anti-libéralisme qui s’est imposé en France de sous Pétain à nos jours de part sa politique anti-libérale.
D.J
Sauf que c’est faux.
L’anti-libéralisme de Pétain est issu par celui du XIXe siècle : notamment celui des « catholiques sociaux » tels La Tour du Pin ou Albert de Mun mais aussi la Doctrine Sociale de l’Église.
L’article parle clairement des réalisations concrètes, des fondations légales du système anti-libéral actuel (Cf. le paragraphe « L’héritage de Vichy »). Les idées anti-libérales viennent évidemment de beaucoup plus profond et loin dans le temps, et elles ont eu avant Pétain des influence sur la législation, mais rien de comparable à l’œuvre géante et massive de Vichy (planification industrielle, ordres professionnels (médecins, experts-comptables, architectes…), retraite par répartition, Code de l’urbanisme, salaire minimum…) . A ce titre, donné à Pétain la place du « père » n’est pas exagéré.
» Sauf que c’est faux.
L’anti-libéralisme de Pétain est issu par celui du XIXe siècle : notamment celui des « catholiques sociaux » tels La Tour du Pin ou Albert de Mun mais aussi la Doctrine Sociale de l’Église. »
Le billet parle de l’anti-libéralisme sous Pétain qui a été le moteur de l’anti-libéralisme qui s’est imposé en France de Pétain à nos jours après que la France selon l’auteur du billet était libéral entre les deux guerres. Il parle de Pétain pères des anti-libéraux qui auront imposés un anti-libéralisme en France depuis plus de 70 ans. On se doute bien que Pétain n’a certainement rien inventé et qu’il a fort bien pu s’inspirer des anti-libéraux du 19ème. Il faut être vraiment de mauvaise foi pour ne pas comprendre que l’auteur du billet évoque Pétain comme étant le père d’un anti-libéralisme qui ne fut pas anecdotique depuis plus de 70 ans mais bien permanent. C’est peut-être pas précisé dans le titre mais ça l’est dans le billet.
D.J
Les catholiques sociaux que vous citez – j’y ajoute Fréderic Ozanam, Le Play, Maignen, Léon Harmel, l’abbé Lemire, Mgr Freppel etc ..jusqu’à Marc Sangnier étaient des libéraux dans la lignée de Lacordaire et Lamennais et toutes les lois sociales d’avant 14 et le front popu ont été pensées par les catholiques sociaux.
Libéral ne signifie pas être indifférent à la misère et à la pauvreté comme l’était la bourgeoisie anticléricale de la seconde moitié du XIX° siècle et et de la première du XX° siècle.
Pour imposer les mesures de bon sens améliorant le sort des employés pauvres, les catholiques sociaux ont du se battre à la fois contre cette bourgeoisie maçonnique indifférente au sort des travailleurs et contre une grande partie des socialistes pour qui la misère du peuple est un bienfait souhaitable puisqu’elle leur apporte les troupes motivées qui feront la « grande révolution » sociale qu’ils appellent de leurs voeux et qui figure dans leurs textes sacrés depuis 1847 https://www.marxists.org/francais/marx/works/1847/00/kmfe18470000.htm
Même s’ils n’ont pas percé durablement en France, les partis chrétiens démocrates catholiques ou protestants sont incontournables dans d’autres grands pays européens en tant que partis de gouvernement.
Ces chrétiens démocrates sont, que certains le veuillent ou non, de vrais libéraux, en fait ils sont une grande composante de la vaste famille libérale qui ne se réduit pas aux illuminés minarchistes.
Pour en revenir au sujet, l’essentiel des mesures sociales que le CNR réarrangea à sa manière marxisante avaient été prises et fonctionnaient bien avant la guerre et Pétain dont les gouvernements durent prendre des mesures pour faire manger les français avec un franc Poincaré qui ne valait plus rien compte tenu du pillage organisé de nos ressources par l’occupant allemand.
Cette situation perdura bien après la libération.
Prenons l’exemple de la répartition. Sans elle, les retraités ruinés par l’inflation auraient crevé de faim et de froid.
Qu’on en voit aujourd’hui, en fait depuis des décennies,les effets pervers est une chose, mais à l’époque c’était une bonne mesure.
La répartition est une mauvaise mesure dès l’origine, il y avait bien d’autres moyens de permettre la survie de retraités ruinés par la guerre dans une économie où le logement ne manquait qu’à cause des lois (encore bien pires que la trop fameuse loi de 1948 !) et où le ravitaillement dépendait de tickets (qu’il était donc parfaitement possible de coupler à des bons alimentaires).
Rappelons d’ailleurs que l’essentiel des biens des instituions de prévoyance retraites (privées) était sous forme immobilière, très peu touchée par la guerre et le pillage.
Comme Charles Maurras ?
Il faut vraiment arrêter avec les références systématiques à Pétain, Vichy, les années 1930 ou les heures sombres de notre histoire qui relèvent de la névrose intellectuelle. Il y a mille façons de critiquer l’antilibéralisme sans tomber dans ce d’argument convenu et mille fois entendu. Comme disait Raymond Barre : « Ce n’est pas parce que le régime de Vichy a usé du triptyque « Travail, Famille, Patrie » qu’il ne faut plus travailler, faire des enfants ou aimer son pays ».
« Il y a mille façons de critiquer l’antilibéralisme », mais celle-ci à un gros avantage : mettre le nez dans la contradiction de gens qui, d’un coté professe l’anti-vichysme primaire, et de l’autre sanctifie l’œuvre de Vichy comme la retraite par répartition.
Le CNR ne se réclame nullement de Vichy,mais bien des idées de gauche tout simplement, marxisme,communisme,socialisme, donc du Front populaire de 36, qu’il ne fait que reprendre et continuer et développer,à la suite du Front Popu,au moment de la Libération, puis éditer en 45.
Vichy n’ a pas inventé à proprement parler la Sécurité Sociale,dont les prémisses remontent avant 40. Mais il est vrai qu’on lui doit le régime des retraites,baptisés à l’époque,pendant l’occupation, « La Retraite des Vieux » ! Et n’était-ce pas déjà dans le programme socialiste ?
non, ce n’était pas déjà dans le programme socialiste. Significativement, tous les bastions communistes de l’époque (fonctionnaires, SNCF, EDF, etc) n’ont pas été intégrés dans la sécurité sociale, ils ont gardé leurs régimes qu’on appelle maintenant « spéciaux ».
Donc, la question des retraites découle bien des projets de la gauche.
un dirigisme très militaire: pas étonnent d’en être arrivé là avec en plus le général de gaulle qui a suivi, et une élite longtemps représenté par une école militaire: polytechnique(même si elle a de militaire surtout le financement)
Sauf qu’il me semble que Pétain et De Gaulle sont des Saint-Cyriens.
Bon, en fait Koenig est bien meilleur en analysant les faits 76 ans après que sur le coup.
Donc pour le Brexit on attendra son analyse en 2092 !
Le planisme, l’idée que l’Etat doive « réguler » l’économie, est une idée que peu de gens contestent encore aujourd’hui. On rejette Pétain en raison de sa collaboration, mais pas en raison de son planisme. L’anti-libéralisme reste l’idée de base qui sous-tend l’idéologie de presque tous les partis depuis les années trente. Il résulte de notre préférence pour l’égalité au détriment de la liberté et donc pour un Etat puissant qui puisse imposer l’égalité.
Ce que vous appelez ‘le modèle social français’ existait sous une forme similaire en Alsace-Moselle depuis 1883, mis en place par Bismarck.
Il y avait une assurance maladie, des indemnités journalières, la retraite, une forme de RMI financé, déjà, par les communes.
Aujourd’hui intégrée à la sécu nationale, elle a conservé, grâce à une cotisation de 1,5% plus élevée, les remboursements courants à 90% en moyenne et les hôpitaux à 100%.
Il me semble évident que Vichy a adapté un système utilisé par l’occupant.
D’ailleurs en 46, les premiers fonds de la sécurité sociale ‘unifiée’ ont été le transfert de la cagnotte principale alsacienne sur un compte commun, laissant la différence de prestations gérée sous forme de mutuelle séparée.
que ces bidules soient le fruit du travail de maréchal nous voila n’est PAS ce qui prouve que les bidules sont foireux…c’est que ces bidules foirent avant tout. je veux dire par là la paternité d’un bidule n’éclaire pas beaucoup..
la sécu fille ou non de pétain ça change quoi.???
Cela change tout. Les socialo-communistes adorent les belles histoires, la ‘geste’ du front populaire et ses congés payés, le CNR et la retraite, le tout sur une bonne sauce de lyrisme alias les 75 000 fusillés du parti communisme.
Relisez Gramsci, on peut perdre une guerre mais être vainqueur dans l’hégémonie culturelle.
Les cocos ont gagnés, on est tous des pastèques.
CPEF