Par Jean-Luc Ginder.
Comment expliquer qu’en France, les chiffres du chômage ne se placent jamais sous la barre de 7% même durant les phases hautes d’activité ? Comment expliquer que le recrutement des jeunes se fasse de plus en plus sous CDD, en intérim ou sous forme de stage ?
Dans le secteur de la PME qui est le premier employeur français, on sait qu’il est plus facile d’embaucher si on a la latitude de licencier plus facilement. Un chef d’entreprise recrute essentiellement en fonction de son carnet de commandes et calcule en permanence les modalités d’une séparation éventuelle en calculant la balance entre les coûts d’une séparation individuelle et l’acceptation d’une commande supplémentaire.
Il est évident que si se séparer d’un salarié était simple, tous les salariés seraient recrutés en CDI.
Le chef d’entreprise est confronté à un calcul économique basique qui le conduit à choisir entre prendre une commande et embaucher une personne d’une manière durable ou renoncer à la commande. Il est de plus en plus fréquent qu’il renonce à la commande.
Ce fait concret résume une raison centrale du chômage français.
De plus, à l’heure actuelle, malgré la situation économique que nous traversons, les PME et PMI gardent plus de salariés qu’il n’est nécessaire. Ces entreprises espèrent que l’activité redémarrera. Elles sont conscientes des compétences de leurs salariés formés pour répondre à l’attente de l’entreprise et conscientes de la difficulté qu’il y aurait à remplacer après licenciement. Un chef d’entreprise a donc tout intérêt à conserver ses salariés.
L’attitude qui consiste à penser qu’il ne faut pas embaucher avec un CDI car l’avenir est très imprévisible est à éviter et elle est cependant suivie par la majorité des PME.
Cela explique que la situation reste bloquée.
De plus, si l’option de certains de conserver une production low cost en France est retenue et si cette production perd de l’argent, l’entreprise concernée décidera d’une manière légitime de déplacer son activité hors de l’hexagone.
Pour toutes ces raisons relevant de l’observation pratique, il me semble judicieux de soutenir la mise en place d’un CDI sans charge pendant 3 ans avec possibilité donnée à l’ employeur de licencier à tout moment pour raison économique durant cette période.
Ce CDI appelé de droit progressif repose sur une simple idée qui se veut efficace. Il devient le régime de droit commun car étant proposé à chaque nouvel employé en France lors de son embauche et présente des avantages forts.
Quel nouvel espoir pour un jeune que de retrouver le pouvoir de s’inscrire dans un vrai projet personnel et professionnel, que ce soit fonder une famille, louer ou acquérir un logement ou tout autre rêve grâce à la protection d’un CDI ? Quel nouvel élan professionnel que savoir que les garanties se multiplient au fil du temps ? Au cours des 3 premiers mois, le licenciement se fera sans justification majeure avec la protection des garanties universelles, et ce délai passé les garanties seront renforcées.
L’avantage social de cette mesure est une véritable explosion du nombre de CDI entraînant une diminution réelle et rapide du chômage.
L’écueil viendra de la confrontation avec les syndicats
La solution est simple, efficace mais il faut force et courage.
Pour réussir, il est incontournable de dépasser la négociation du contrat social et il faudra sans doute faire usage du passage en force. L’urgence est de débloquer le niveau du chômage en France car la misère sociale qui en résulte est insupportable.
Nous avons tous compris que le problème économique social de la France découle du différentiel entre les coûts salariaux et sociaux et le niveau de spécialisation. Des décisions dans ce sens et la généralisation du CDI sont la clef de la reprise.
Ces mesures ne remettent pas en question le niveau de salaire des employés ni les charges sociales. Mais il est nécessaire de produire des produits ou des services qui justifient ces salaires et ces charges.
La production à forte tendance low-cost à la française est suicidaire.
Pour exemple Dacia (gamme de produits du groupe Renault, voiture la plus vendue en France) : d’un point de vue industriel, il est évident et logique d’aller fabriquer la voiture en Roumanie plutôt qu’en France car la valeur ajoutée que l’industriel Renault peut extraire de la voiture DACIA n’est pas celle qu’il aurait pu extraire s’il avait produit une Cadillac. Cela explique qu’il ne peut se permettre d’avoir des salaires élevés, y compris les charges.
Il ne reste plus qu’à la France de réaliser en plus du CDI universel son paradigme industriel afin d’avoir des emplois avec des salaires élevés et charges sociales élevées en produisant de vrais produits ou services permettant d’incorporer ces coûts dits élevés par certains…
Je le répète avec force, pour y arriver il faudra dépasser la négociation du contrat social et faire usage du passage en force pour débloquer la situation de l’orientation industrielle.
La solution est simple, efficace mais il faut force et courage et surtout beaucoup moins de poids syndical.
Au lieu de rester debout, bougez-vous…. sans syndicats.
Merci à Jean Luc GINDER et, merci à CONTREPOINTS de susciter le débat.
Le titre « Comment les syndicats alimentent le chômage » est provocateur.
La photo figurant en tète de l’article associe le libéralisme à l’austérité…elle traduit une idée reçue chez nombre de français.
Dans une véritable démocratie, le libéralisme doit être la possibilité pour les individus de pouvoir se déterminer librement et démocratiquement notamment en ce qui concerne le droit d’entreprendre dans une économie de marché.
Cette notion s’oppose à l’étatisme à la française – unique au monde – dirigé par des fonctionnaires formatés pour agir contre les entreprises en prélevant impôts et taxes à plus que de raison.
Ce sont donc les prélèvements étatiques qui limitent la capacité des entreprises à investir et donc à créer des emplois!!
La réorientation industrielle de notre pays préconisée par l’auteur, seule source de création de richesses et d’emplois pour nos jeunes générations, implique l’anéantissement du jacobinisme cause de tous nos maux.
J’aime beaucoup la proposition assez radical. Je pense qu’il y a un moyen simple pour contrer l’opposition syndical. C’est tout simplement de revenir à la mission syndical qui doit se cantonné à la défense des conditions de travail face aux patronat. Car haut de là les syndicats ne font que de la politique.
Depuis quarante ans, la France décroche. Chômage record, croissance atone, productivité stagnante, dette qui explose et inégalités en hausse dès l’école, les symptômes sont connus de tous. Les solutions non plus ne font pas mystère : la France a besoin de réformes structurelles pour enrayer son déclin. Les rapports d’experts, la littérature économique, les exemples de nos voisins de l’OCDE convergent tous et unanimement dans ce sens. Alors pourquoi notre pays peine-t-il tant à se réformer ? Une réponse réside vraisemblablement dans la méthode.
Les réformes ont échoué à cause de l’absence de véritable méthode pour les conduire selon Erwan Le Noan et Matthieu Montjotin dans leur note « Gouverner pour réformer : Éléments de méthode » pour la Fondation pour l’innovation politique : http://goo.gl/CnnXrq
« Comment expliquer qu’en France, les chiffres du chômage ne se placent jamais sous la barre des 7% ». Mais alors pourquoi donc attribuer une responsabilité aux syndicats sur les difficultés des entreprises à embaucher?
Le rôle des syndicats consiste à défendre les salariés par rapport aux employeurs; ils ne sont en rien responsable de la situation économique actuelle et de la situation de l’emploi en France. Par exemple, en Allemagne, les syndicats recueillent bien plus d’adhésions qu’en France et l’industrie y est prospère; il faut rechercher les responsabilités ailleurs.
Dieux sait combien j’execre les syndicats, pour tout le mal qu’ils font aux salariés.
Mais les rendre responsables du chomage est juste une fumisterie intellectuelle.
Ce ne sont pas les syndicats qui sont responsables :
– des lois votées dans ce pays par des législatures godillots, réélues sans coup férir par des electeurs qui en apprecient l’inaction.
– de la,piètre qualité des produits et des services, qui ne trouvent de clients que grâce à des lois ou normes protectionnistes, des monopoles savament organisés et des subventions à n’en plus finir.
– de la médiocratie du management des entreprises et des banques, formée dans les memes Ecole et qui mene leurs carrières à celui qui lecher à Le cul le mieux.
Ce qui creuse le chomage :
1- l’assistanat généralisé des entreprises comme des particuliers
2- l’absence de liberté d’entreprendre sans contraintes administratives et corporatistes.
il faudrait tout de même faire référence à la schizophrénie des employeurs qui veulent des jeunes ayant déjà de l’expérience…