Par Pierre Rondeau.
La politique a eu parfois des liens très fort avec le football, comme lors des divers boycotts de match pendant la Guerre Froide, mais c’est ici dans une nouvelle dimension qu’un des mouvements anglais les plus forts de ces dernières années pourrait révolutionner la Premier League et le Championship, que ce soit en bien ou en mal.
Car le 23 juin aura lieu au Royaume-Uni le référendum le plus important pour l’Union Européenne depuis le traité de Rome de 2004, et qui décidera si l’Angleterre sortira de l’UE ou non. Un sujet qui de prime abord n’a rien à voir avec le football mais qui pourtant peut avoir de très lourdes conséquences.
En effet, si le Brexit est voté, c’est plus de 300 joueurs qui pourraient perdre leur droit de jouer sur les terres britanniques. Dont certaines grandes révélations de cette année comme le français N’Golo Kante ou l’espagnol David de Gea. Le cas est particulièrement urgent pour certaines équipes comme Newcastle United ou Watford qui ont 11 joueurs concernés. Le pire étant atteint par l’équipe de Championship, Charlton Athletic qui pourrait en perdre jusqu’à treize !
Jusqu’alors, la règle pour les joueurs n’ayant pas de passeport européen se faisait selon 2 critères, le classement Fifa de leur équipe nationale, et le pourcentage de match joué dans cette équipe lors des deux dernières années (juste une pour les joueurs de 21 ans ou moins), comme le montre le tableau ci-dessous :
Il existe tout de même un recours pour ceux n’ayant pas pu atteindre la barre des 75% pour cause de blessure, ou pour les superstars d’équipe ne figurant pas dans les 50 premiers.
Pour l’instant, selon ces règles et sans utilisation de recours ce sont toujours 63 joueurs européens non-britanniques de Premier League, 53 du championnat Écossais, et 180 de Championship qui pourraient ne plus avoir le droit de jouer pour une équipe anglaise dans quelques mois.
Autant dire que cela pourrait être un changement majeur pour le football anglais, mais aussi européen. Avec autant de joueurs qui ne pourront plus jouer pour une équipe anglaise, cela pourrait bien signifier un exode massif vers d’autres championnats, européens ou non. Ce qui voudrait donc dire le départ de nombreux joueurs, mais aussi une attractivité bien moins forte car beaucoup basée sur une facilité d’entrée qu’il n’y aurait plus. C’est l’un des arguments des « anti-Brexit », menés par Karren Braddy, la vice-présidente de West Ham qui a déclaré que « la liberté de mouvement joue un grand rôle dans les transferts de joueurs ».
Néanmoins, si les conséquences à court terme seront sûrement désastreuse pour la Premier League, sans loi assouplissant la possibilité de jouer en Angleterre, cela pourrait permettre aux grandes équipes de faire plus confiance aux joueurs de leur propre nationalité, et donc mettre particulièrement l’accent sur la formation et la mise en confiance de ses joueurs, ce qui ne peut être que bénéfique à une équipe anglaise en berne de trophée depuis des décennies, et dont les joueurs ne s’exportent pas assez. Même si tout cela aura aussi pour effet d’augmenter encore plus les inégalités entre les clubs de Premier League, et une autre épopée comme celle de Leicester cette année ne pourrait bien ne plus jamais arriver.
Bref, si pour l’instant le championnat anglais est encore perçu comme l’un des plus prestigieux au monde, cela pourrait bien changer très vite, et il n’est pas à douter que cela sera l’un des dossiers chauds de cet été. Nous sommes tout proches d’une révolution du football anglais, voire même européen.
A quand un article sur le rôle de l’équitation dans le processus nucléaire de la Corée du Nord ?
L’impact du brexit sur le ……..foot … ?! Au risque de surprendre la terre ne tourne pas autour d’un ballon de foot .
C’est un exemple parmi d’autres. Pour illustrer les retombées auxquelles on n’aurait pas pensé en premier lieu. Et en plus ça colle avec l’actualité.
je suis plus inquiet pour le tournoi des 6 nations…. et puis non . de toute façon tous les pays n’ayant pas l’euro sont destinés a sortir de l’UE , ils n’ont rien a y faire !
La France a rejoint le tournoi des 4 nations en 1910. Une époque où l’on n’imaginait pas que les règlements soient aussi fermés à l’évolution que la mentalité d’un cégétiste SNCF…
Un peu dans le sens: les ardeurs indépendantistes catalanes ont été quelque peu refroidies quand la fédération espagnole de foot a indiqué qu’en cas de sécession de la Catalogne, le Barça ne jouerait plus dans la Liga.
Ce ne sont que des menaces. Pensez-vous réellement que la Liga pourrait se passer du Barca ? Que vaudrait un championnat d’Espagne sans El Classico? Cela deviendrait le championnat madrilène et je doute fort que les non-catalans accepteraient ceci sans rien dire. Les catalans peuvent y aller franchement, ils ne risquent rien de ce côté.
Se focaliser sur les aspects techniques et bureaucratiques de l’EU et faire des projections hasardeuses sur l’avenir d’une soixantaine de contrats de travail, plutôt que de l’éclatante réussite de la FA a faire de son produit phare une marque mondiale, qui dépasse de très loin le marché domestique et le marché européen (inimaginable dans les années 80 et début 90). Success breeds money, and money talks.
A se demander qui vit dans une ile.
Il sera toujours moins chers de bénéficier du travail des autres, et notamment, des centres de formation français. Dans ce métier comme tous les autres, les plus ambitieux et talentueux comprennent très vite l’intérêt de jouer et de voter avec leurs pieds.
La révolution européenne sur ce secteur, comme d’autres, serait un alignement des charges fiscales et surtout sociales, tenant compte de la courte durée de vie professionnelle d’un joueur. Nous en sommes loin, le status quo actuel ne peut que bénéficier au modèle économique de la PL.
Je n’ai pas bien compris à combien de joueurs étrangers les clubs anglais ont droit, ni qui fixe cette règle.
Si c’est une règle anglaise ( ce qui semble le cas) ils n’auront qu’à la changer non?
Si c’est l’UE et ben ils ne seront plus dedans. A moins que ce soit l’UEFA?
Non, c’est une règle anglaise. Effectivement, ils n’auront qu’à la changer. A croire que les Remain voient le monde comme un glacis avec un drapeau Européen.