Suisse : un autre revenu universel est possible

L’expérience suisse ne doit pas nous tromper : il existe une approche libérale du revenu universel, celui de l’impôt négatif !

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drapeau suisse by Fabienne D.(CC BY-SA 2.0)

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Suisse : un autre revenu universel est possible

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 9 juin 2016
- A +

Par Gaspard Koenig.
Un article de Génération Libre

drapeau suisse by Fabienne D.(CC BY-SA 2.0)
drapeau suisse by Fabienne D.(CC BY-SA 2.0)

Cordiales félicitations, comme disent les Genevois, à nos voisins suisses !

D’abord parce qu’ils ont eu le courage de proposer et de débattre l’idée d’un revenu universel : voilà une vraie démocratie, dans laquelle le peuple peut passer par-dessus l’opinion de ses représentants pour voter sur les sujets de son choix.

Ensuite parce qu’ils ont eu la prudence de rejeter, à 77 %, une proposition mal conçue : si la question portait formellement sur « l’instauration d’un revenu de base inconditionnel pour permettre à l’ensemble de la population de mener une existence digne et de participer à la vie publique », les détails du projet laissaient à désirer, et justifiaient, en partie, les slogans des opposants, tels que : « NON à une utopie à 208 milliards par an » (un tiers du PIB suisse, tout de même).

En effet, les promoteurs de l’initiative avançaient la somme assez considérable de 2500 francs suisses (2250 euros) par citoyen, sans avoir résolu la question du financement.

On a vu passer l’idée de doubler l’impôt sur le revenu, d’instaurer un taux de TVA à 77 %, ou de créer l’inévitable taxe sur les transactions financières, Graal de la politique publique, quand toutes les autres solutions ont été abandonnées.

Dans un pays plutôt prospère et harmonieux, on comprend que la révolution fiscale ne soit pas à l’ordre du jour.

 

Éviter l’improvisation

Voilà exactement le genre d’improvisations qui nuit à la puissante idée du revenu universel, plus que jamais discutée dans le monde.

Voilà le genre de discours sur la « fin du travail » qui a incité la bible des libéraux, le journal The Economist, à condamner longuement dans sa dernière parution la vision d’une société où « les rues seraient remplies de boutiques de glaces désertes, les citoyens utilisant les largesses de la collectivité pour entreprendre des projets dont personne n’a vraiment besoin ». Les robots ont encore besoin de nous pour quelques années, voire quelques siècles. Et personne ne veut vivre dans un enfer égalitariste où l’argent tombe du ciel.

Il faut donc marteler qu’il existe une autre approche du revenu universel, défendue par les libéraux depuis Milton Friedman, et introduite en France dès les années 1970 par Lionel Stoléru : celle d’un impôt négatif, où le revenu inconditionnel est calculé de manière à subvenir simplement aux besoins de base, et où il prend la forme d’un crédit d’impôt (le même pour tous) financé par une taxe au premier euro (en substitution de l’actuel impôt sur le revenu) : certains se trouvent donc automatiquement récipiendaires, d’autres contributeurs nets.

Loin de détruire le capitalisme, un tel dispositif a pour objectif premier d’éliminer la grande pauvreté en évitant les affres du paternalisme et de la bureaucratie.

C’est un système social conçu sur un mode émancipateur, où l’individu est considéré comme le mieux à même d’effectuer ses propres choix, et où le travail paye toujours.

Une telle philosophie aboutit à un dispositif plus modeste, mais aussi plus acceptable : en France, nos modélisations montrent qu’il serait budgétairement neutre sur les finances publiques et relativement indolore dans ses effets redistributifs.

 

Préférer l’impôt négatif

Si les Suisses proposaient un montant aussi élevé, c’était pour garantir l’ensemble de l’existence, notamment le logement, et une grande partie des assurances sociales (de manière assez étonnante, la Fondation Jean-Jaurès a récemment publié une note dans cet esprit).

L’impôt négatif, lui, se contente de couvrir les besoins primaires (alimentation, habillement, énergie, télécommunications, transports), et ne prétend donc pas se substituer à l’intégralité de l’État providence, que rien n’empêche de réformer par ailleurs.

L’impôt négatif est une solution moins coûteuse, plus réaliste et, à mes yeux, plus juste.

Il assure un filet de sécurité stable, prévisible, digne et décorrélé de l’impératif social du travail, mais sans se prononcer sur l’avenir de celui-ci. Au minimum, c’est une manière de simplifier drastiquement le système social actuel, complexe et stigmatisant. Dans la meilleure hypothèse, c’est un chemin politiquement raisonnable vers une autre société, dont nul ne saurait anticiper la forme définitive. En dignes héritiers de Popper, méfions-nous des utopies, et avançons pas à pas vers le revenu universel !

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  • Gaspard Koenig: « L’impôt négatif est une solution moins coûteuse, plus réaliste »

    Plus réaliste si et seulement si les politiques ont l’interdiction formelle de modifier le dispositif fiscal une fois le RU établi.
    Sinon le retour de l’imbroglio fiscal est inéluctable après quelques décennies, surtout dans des pays féodaux comme la France ou la gabelle est à la base du pouvoir des petits seigneurs.

    • L’impôt négatif ? Ce n’est pas la prime pour l’emploi dans l’idée ?

    • Tu mets le doigt sur l’essentiel… pour moi, je suis très mitigé sur le RU, de manière générale…. mais il y a un truc qui me fait vraiment basculé dans le non, c’est précisément ce que tu dis, il n’y a strictement aucun doute, les politiques voudront mettre leur main la dedans, et meme si on faisait une loi qui portégerait cela, il voterait pour la suppression de la protection a un moment, et c’est tout…. et ca tu peux en etre sur a 100%. Le principe meme de dite « démocratie représentative » qui fait en sorte qu’un président élu a pratiquement automatiquement la majorité à l’assemblée, fait que si le dit président choisi de mettre une réserve sur le RU, la majorité de son camp votera pour et la loi passera…
      Quand on va se tapper le prochain attentat, que le terroriste sera arrété, est-ce que les politiques et les citoyens vont accepter qu’il touche ce RU ? non, maintenant si Dutrouc Francais est arrété, idem non, et après le pouvoir communiste passe et que vont-ils faire pour les riches ? bref aucune chance que cela ne soit pas modifié et se transforme en outil politique.

    • J’ai eu l’occasion de discuter le sujet avec Nathalie MP.
      En gros, j’étais d’accord avec le RU, ou suite à ce billet, avec l’idée d’Impôt Négatif.
      Un problème toutefois et pas des moindres : n’est-ce pas une pompe à migrants ?

    • Plus réaliste si et seulement si les politiques ont l’interdiction formelle de modifier le dispositif fiscal une fois le RU établi.

      C’est clair, sinon un crétin style « Moi président » viendra et clamera haut et fort : avec moi le RU sera doublé.
      Et le pays l’aura bien profond là ou il faut.

  • Marre de lire toujours les mêmes bêtises dans ce genre d’article et de devoir donc répéter les mêmes arguments.

    L’impression que CP cherche à faire passer la pilule comme d’autres l’on fait en nous parlant du mariage pour tous à longueur d’articles, de films et de séries télés avec force homos, lesbiennes et transgenres. Les minorités font la loi.

    • Tu auras noté que le revenu universel est discuté depuis des dizaines d’années et il n’est pas en place, ca ne t’aura pas échapper ? Donc les minorités ne font pas la loi…. ce qui marche bien aujourd’hui c’est l’étatisme, ou l’Etat décide de ce que tu gagnes, qu’est-ce qu’un pauvre, qui a besoin d’aides,….
      Je suis assez opposé au revenu universel, mais… en aucun cas, je ne vois pourquoi les partisans devrait se taire, et ne pas faire tout pour faire en sorte que leur idée soit mise en place… c’est aux opposants d’avancer des arguments réels a cela. Mais par pitié, surtout, pas de victimisation, ou on voit une minorité qui est « trop méchante » et qui fait la loi. Juste pour précision, et ce n’est pas méchant pour Gaspard Koenig, mais le RU n’a strictement aucune chance de s’établir en France, aucune… si un politique distribue de manière indiférencier un Revenu, il n’a plus de soutient politique du tout, et en France, il n’aura par conséquent aucune voix pour lui, et plus généralement, les politiques Francais sont des frileux, on le voit tous les jours, donc tenter un truc dont personne peut vraiment savoir si il serait bon ou mauvais, mais par contre qui changerait forcément les choses de manière violente…. aucune chance.

      • @ Liberté adorée

        Bien d’accord avec vous: le revenu universel est impossible actuellement en France!

        Le mythe égalitaire est perpétuellement revendiqué, politiquement, mais combattu, tout aussi politiquement, par une législation pléthorique, qui veut sans cesse prévoir des modulations, corrections, et autres détails petits ou gros qui, sous le même prétexte, a pour conséquence un traitement différent pour chacun qui rend la loi finalement tout sauf « universelle ».

        J’adopte, je crois, une position personnelle assez libérale en pensant, en particulier, que dans votre devise nationale « Liberté » vient bien avant « Égalité ». Égalité étant supposée: par la naissance et face à la loi, sans plus. Mon bémol au libéralisme me semble être le besoin normal dans tout groupe humain, d’une solidarité minimum. Ce qui devint malheureusement capté par la politique, qui oublie trop souvent qu’entre prélèvement (fiscal) et « redistribution » (sociale), la « commission » prélevée pour ce service est devenu incalculable et d’ailleurs « incalculé ».

        En ce sens, il est évident qu’un revenu universel, un impôt négatif ou une allocation individuelle généralisée, en lieu et place du système actuel, pourrait probablement générer une économie de législation et d’administration bienvenue.

        Pour le reste, si le revenu universel parait intellectuellement séduisant, c’est bien son application réelle et ses conséquences qui suscitent tous les doutes raisonnables: je ne tranche donc pas et j’attends impatiemment les résultats finlandais de l’essai, un peu timide, qui est en cours. Il est dans mon éducation, dans tous les cas de prévisions incertaines, de passer par le test en conditions réelles avant décision.

        • Le soucis avec le test Finlandais, c’est que ce n’est qu’un test sur un échantillon volontaire… c’est comme si vous jugiez la solidarité des gens sur le volontariat, par définition, vous n’allez avoir que les volontaires engagés qui vont postuler et donc que ceux qui sont en général solidaire… et pas ceux qui ne sont pas intéressé.
          Par exemple, dans un test de RU, il est certain que la majorité des gens qui vont postuler a ce RU, sont des gens qui travailleront et qui feront évoluer la société, c’est certains, ce seront des gens qui sont déja actuellement lié à la solidarité par exemple, ou des entrepreneurs, etc… maintenant si vous l’etendez a toutes la couche de la population, le rendu ne sera pas le meme.

          Maintenant la seule raison qui me pousse a m’y opposer c’est la certitude absolue que les politiques rendront ce RU inégalitaire et donc on retournera dans le meme système qu’actuellement. Car meme si on prend le principe de Koenig d’impot négatif, la droite le soutiendra, mais la gauche le voudra pas, donc arrivé au pouvoir le retireront, ensuite la droite au pouvoir le retirera d’abord aux terroristes en suite aux délinquants, l’extreme gauche qui sera aux commandes le supprimera aux déscendants de libéraux, puis l’extreme droite arrivant au pouvoir le retirera aux gens pas tout a fait comme les blancs,… bref vous aurez le système actuel en gros. Donc tout ca pour çà.

          Je crois par contre beaucoup en l’humain libre, donc si on supprime l’intégralité des subventions aux entreprises et aux associations (on ne laisse que les subventions pour le droit de se nourrir et de se loger au cas par cas) l’humain viendra en aide a ces voisins, il y aura toujours quelqu’un pour aider son voisin, aujourd’hui ce n’est pas le cas, votre voisine se fait violer dans le train devant vous, vous n’agissez pas, car finalement il y a bien quelqu’un qui va le faire… ba oui a habituer les gens a l’Etat Nounou, l’humain se désengage… si l’humain était responsabilisé et qu’il devait prendre son destin en main, je mettrais l’autre main a couper qu’il viendrait en aide aux vrais nécessiteux (en opposition a ceux qui ont 3 consoles de jeux de derniere generation, une tele 55″, un apple phone,… et qui prenne le RSA) j’ai beaucoup plus confiance dans l’etre humain libre que dans le mouton pouponné par l’Etat qui devient irresponsable.

  • le RU , une grande idée pour une grande catastrophe. c’est toujours comme ça lorsque l’on bouleverse un équilibre atteint difficilement au bout de dizaines d’années d’efforts.

  • « l’Etat providence, que rien n’empêche de réformer par ailleurs. » ?
    « méfions-nous des utopies, et avançons pas à pas vers le revenu universel ! » ?

  • Bonjour

    J’ai vu G Koenig à C dans l’air, en réponse à ATTAC qui n’était pas d’accord au RU il a dit que le financement était une flat tax mais qu’il n’était pas opposé à un impôt progressif donc encore plus spoliateur.

    G Koenig grand redistributeur ?

    • « G Koenig grand redistributeur ? »

      Ça n’aurait rien de surprenant de la part d’un libéral autoproclamé (ce qui en soi n’est pas mal) qui considère que The Economist est « la bible des libéraux » alors que c’est une publication très keynésienne…
      C’est comme un « chrétien » qui dirait que son texte de référence c’est le Coran, on ne serait pas surpris qu’il explique que Jésus était un prophète…

    • Koenig veut réaliser « l’individu par l’Etat ». Ceux qui sont contre au Goulag ?

  • L’auteur mélange allègrement deux choses qui n’ont a priori rien à voir : la question du montant et celle du système de paiement du RU. (Un troisième aspect indépendant étant le système de financement du RU.)

    La proposition suisse ne précisant rien sur le montant, on ne voit pas trop pourquoi il se réjouit de son rejet, ni qu’est-ce qu’il trouve à redire à la formulation de l’article constitutionnel proposé.

    Quant aux deux systèmes impôt négatif et revenu universel, ils devraient, à montants équivalents et dans une bonne analyse bien statique comme celle qu’affectionne tout bon socialiste / défenseur du RU, être équivalents 🙂 En pratique, j’aurais tendance à dire que l’impôt négatif serait effectivement sans doute moins pire (pour le même montant), mais ça reste un projet socialiste, et il n’est pas « défendu par les libéraux depuis Milton Friedman ».

  • fichez nous la paix avec ce truc

  • une idée pour rendre ce RU plus populaire que populiste : le Revenu Citoyen.
    revenu pour remercier les gens de vivre en France et pas ailleurs qu’ils travaillent ou pas . son montant…..le minimum vieillesse , si les vieux peuvent vivre avec , tout le monde peut également le faire.
    pour le financement…..sérieusement , en France , 80% du travail est converti en taxes et impôts divers et privilèges..

  • Pour les médias et ceux qui les écoutent, les libéraux sont en train de devenir ceux qui défendent une rente offerte à tous par la communauté sans contre-partie, toute autre notion propre au libéralisme étant occultée. Il serait temps de parler d’autre chose : ceux qui viendraient au libéralisme par le RU ou l’impôt négatif seront les premiers à combattre et dénigrer les libertés quand on verra que ça ne peut pas fonctionner.

    • C’est tellement drôle l’argument « et en plus c’est une proposition libéral », dans un panel ou il n’y a que des socialistes et des communistes.

  • Pourquoi donner de l’argent sans contrepartie, pourquoi faire bénéficier de la solidarité du groupe ceux qui se comportent mal ? A chacun selon ses mérites.

    Cette idée de RU va à l’encontre de la parabole des talents.
    Chacun doit faire de son mieux pour développer ses dons. On doit punir la paresse et aider uniquement les victimes du malheur.

    • « Pourquoi donner de l’argent sans contrepartie »
      c’est ce que je me dis a chaque fois que je paie l’impôt ,un argent redistribué entre amis sans contreparties , pourquoi pas aux pauvres ?

      • « pourquoi pas aux pauvres ? »

        Le recul de la pauvreté mettrait fin à la justification de la spoliation étatique et de ses cohortes de parasites sociaux institutionnels.

  • Bienvenue dans l’ère des utopies. Sur le plan du concept, toutes ces idées sont intéressantes. Dans la pratique on voit bien que ça ne tient pas la route, que c’est impossible à mettre en place et que surtout cela ne peut qu’exacerber d’autres mouvements et idéologies de masse comme la xénophobie. A force de donner de l’importance à des minorités revendicatrices, on en arrive à des absurdités comme l’affrontement des veilleurs et des somnambules place de la République venant revendiquer ensemble des choses totalement opposées.

    Hollande a mis la reprise à l’arrêt en entamant ses réformes en fin de mandat et maitrise le déficit en signant des chèques en bois. Et la presse nous dit que tout va bien … Ah bon !

  • De mémoire, Milton Friedman est plus clair dans sa proposition : l’impôt négatif remplacé TOUTES les aides, et c’est bien pour cette raison que le principe présente une certaine potentialité.
    Pour GK, on a simplement certaines aides qui sont remplacées, les autres (logement par exemple) perdurent. L’Etat Providence persiste et s’opacifie un peu.
    De plus, pou r GK, les besoins primaires sont vraiment particulier puisqu’ils intègrent transport ou télécommunication. Pourquoi la justice ? Et le respect de la propriété privée ? Ce ne sont pas des besoins primaires mais des droits de l’homme ? Ah, OK. Alors en besoin primaire il y a aussi l’accès à la Culture, non ?
    Ça me fait penser un grèves qu’il y a eues il y a quelques années aux Antilles. Les grévistes avaient établi la liste des 50 produits de première nécessité qui devaient être moins taxés par la métropole. En n°1 il y avait … Le rhum blanc !
    J’avais l’impression qu’il y avait déjà trop de redistribution et trop de spoliation légale : il me semble férocement que le mécanisme dont GK fait la promotion est du socialisme déguisé sous des termes libéraux.
    C’est nuisible au libéralisme.
    Et par ailleurs, pour avoir vu C’est dans l’Air également, ça manque sévèrement de pédagogie et d’ouverture d’esprit.
    Pauvre France…

  • Cher Gaspard, je vais essayer de vous faire comprendre en peu de mots pourquoi c’est une très mauvaise idée et que vous devriez penser à autre chose :
    prenons 500e de la naissance à la mort. En combien de temps verrions nous des familles de 10enfants et plus? 5000euros par mois, c’est bien! pas à Paris ? ah oui, et partout ailleurs, les gens peuvent déménager?!

    • GK est agrégé de philo, pas de modélisation numérique, donc il ne comprendra pas votre argument. Il serait d’ailleurs bon qu’il précise ce qu’il entend par « nos modélisations » qui montreraient que ce serait possible en France : son parcours à Bercy et à la BERD n’inspire guère confiance quant à ceux qui auront modélisé pour lui.

  • Le revenu universel consiste à redistribuer des richesses prélevées sur les uns pour les donner à d’autres qui n’en sont pas à l’origine.
    De plus ça suppose une dépendance à la collectivité vu que c’est elle qui gère la redistribution

    Et il y a une façon libérale de faire ?

    C’est désespérant d’ignorance de l’ensemble de la théorie libérale.

    • @ Foinfoin

      Sans doute, mais c’est bien vous qui habitez en France en 2016 (pas moi!), où le libéralisme n’est pas vraiment la théorie dominante et où vous êtes bien plongé dans la « redistribution socialiste » et infiniment complexe traitée par une administration pléthorique et où votre « monarque « Républicain » élu provisoirement » sera évidemment le premier (avec 2 autres) à percevoir à vie un salaire de 6 000 € ne correspondant pas à un travail!

      À quoi sert un libéralisme théorique parfait théoriquement qui ne se retrouve en rien dans la vie réelle? Simplement à critiquer la réalité? C’est un point de vue que je respecte si il fait votre bonheur (ou pas!).

      Personnellement, je préfère alors vivre dans mon pays où il est appliqué avec des concessions, tous mes concitoyens n’étant pas libéraux et le pays restant démocratique!

      Mais chacun ses goûts!

  • « qui a incité la bible des libéraux, le journal The Economist » gné ?

  • Le RU est un projet socialo-communiste qui vise à accroître encore plus la dépendance des citoyens envers l’Etat, point. Je ne vois pas comment on peut qualifier cette horreur de libérale.

    • Vous ne voyez pas ? Rassurez-vous, l’ignorance c’est la force !

    • le RU n’est ni libéral ni socalo-communiste, c’est un système de redistribution plus simple (et même simpliste …) que le maquis d’aides actuelle.
      Si il remplace ce maquis, c’est un projet libéral, je dirai même ultra-libéral (j’entends déjà les hurlement des bureaucrates, professionnels de l’aide sociale sectorielle sous conditions)
      Si il s’y ajoute, c’est un projet communiste.

      • P: »Si il remplace ce maquis, c’est un projet libéral »

        Zéro chance que les petits potentats français accepte le RU, puisque c’est la base de leur pouvoir.
        Et une fois établi par on ne sait quel miracle (probablement une version frankensteinienne du RU), zéro chance que les mêmes se retiennent de tripoter le bidule pour en refaire un enfer fiscal.

        Le problème principal des français c’est la fascination du passé fantasmé dans le verbe: les pouvoirs façon ancien-empire, les luttes, la révolte.
        N’importe quel système fiscal ou législatif ne peut que mal tourner.

        • Les petits potentats sont en guerre les uns contre les autres ; ceux de Bercy salivent de bonheur à l’idée d’exterminer ceux des autres ministères, les aides au logement du ministère du logement, les aides sociales du ministère social, etc.
          Et puis ce n’est pas parce qu’un projet à zéro chance d’aboutir que l’idée qui le sous-tend devient ipso facto idiote, ou alors il faut abandonner le projet libéral …

  • Mon soutien à GK pour le projet de revenu universel présenté à C dans l’air. Certains ici sont des extremistes et rejette completement ce projet parce que pas assez liberal. A ce rythme on ne fera jamais rien.

    • « pas assez liberal »

      Qu’y-a-t-il de libéral dans ce projet communiste ?

      • Si ça permet de remplacer toutes les aides diverses qui distordent les prix et de vider tous les fonctionnaires qui les octroient, ça serait en effet un premier pas libéral vers un état remis à sa place.
        Sinon c’est un pas de la vers le communisme.

        Faut regarder les dynamiques, pas la valeur statique des « réformes »…

        Cela dit, ça ne peut être une bonne idée si on remplace toute la dépense sociale par ça ET qu’on laisse ensuite les montants (tant des prélèvements que du RU) constants en valeur ce qui fait que la croissance réduira progressivement tout ça à zéro.

        • Franz: « Si ça permet de remplacer toutes les aides diverses qui distordent les prix et de vider tous les fonctionnaires »

          Le problème c’est que ceux qui ont le pouvoirs et les privilèges font tout le contraire puisque c’est la base de leur pouvoir.
          Leur confier la mise en place d’un RU ne peut que mal tourner.

  • Une chose qui n’est pas évoquée mais me semble pourtant évidente c’est l’effet pervers sur le niveau des prix qu’engendrerait la mise en place du RU.

    Un exemple avec les loyers : les loueurs partant du principe que tout le monde a un revenu assuré par mois, ne vont-ils pas en profiter pour relever le loyer puisque les locataires auront toujours une somme disponible à consacrer au loyer déconnectée des aléas économiques (chômage par ex.) ?

    Ce type de comportement s’observe déjà dans les pays du tiers-monde où les commerçants vendent au « vrai » prix aux locaux mais les font monter lorsque les touristes qu’ils supposent (à juste titre) plus riches viennent acheter.

    In fine, la hausse mécanique et généralisée des prix nous fait revenir au point de départ : les pauvres sont toujours en manque de revenu pour vivre décemment…

    • Cette vérité est déjà illustrée par la hausse des loyers qui a eu lieu en réponse aux APL.

      J’imagine que ce raisonnement peut être appliqué à tout bien de consommation qui soit fondamental, si je puis dire : logement, nourriture.
      Un bon boulanger fin comptable, n’a pas de raison de ne pas augmenter le prix de sa baguette si, du jour au lendemain, l’ensemble de la population à 400e de plus à dépenser par tête et par mois. Au jeu de la concurrence d’établir l’équilibre du nouveau prix. Tout comme il faut continuer à se loger, il faut aussi continuer à se nourrir.

    • Pas sur un marché concurrentiel. (Ce dont le marché du logement est bien loin, socialisme oblige, bien entendu, mais c’est un autre problème. L’exemple des touristes relève d’une asymétrie d’information, là aussi pas inéluctable, surtout depuis Internet…)

      A noter cependant que bon nombre des partisans du RU, notamment en Suisse (initiative « monnaie pleine »), prévoient de le financer par création monétaire.

      Dans tous les cas cependant, on ne « revient pas au point de départ » : toute politique d’imposition ou de création monétaire implique toujours une redistrubition…

      • La concurrence n’a rien à voir là-dedans : si vous augmentez brutalement et artificiellement (via la création monétaire), le niveau de revenu de tous les individus, les prix suivront le mouvement ne répondant à aucune logique de marché, juste à un ajustement mécanique de type inflation.

        Si les prix des biens et services d’une région étaient indépendants du niveau de revenu moyen des individus qui y résident, pourquoi existe-t’il un tel écart de prix pour des biens et services identiques ?

        L’exemple des touristes illustre le principe de l’ajustement par le haut des prix lorsque des individus ayant un fort écart de revenu avec les individus déjà présent sur un marché arrivent sur ce dernier.
        Cela me rappelle d’ailleurs : http://silvergoldclassic.blogspot.fr/2013/08/espagne-lor-du-nouveau-monde-et-l.html

        Dans ce cas-là les prix s’ajustent à la tête du client et non sur une base comparative avec les autres vendeurs.
        A moins de développer une appli qui permette de connaître le prix que chaque vendeur a l’intention de proposer à chaque type de touriste…

        Et puis un touriste qui ne se fait pas arnaquer n’est pas vraiment un touriste non ?

  • Vous auriez voté non parce que vous êtes comme cette majorité de Suisses qui a voté sans vraiment approcher le sujet et qui s’est contentée de la désinformation distillée avec grands moyens pas les opposants.

    Il n’a jamais été question de garantir « une grande partie des assurances sociales », mais au contraire, d’en remplacer une grande partie (AVS, AI, allocation aux enfants, aux étudiants, aide sociale, partiellement l’AC, etc.). Des plans de financement très concrets ont été proposés qui ne touchent pas à la TVA, comme un prélèvement de 40% au niveau primaire de la valeur produite par l’activité économique. La proposition de la micro taxe n’a rien à voir avec « l’inévitable taxe sur les transactions financières », mais d’une taxe minuscule inédite sur toutes les transactions financières électroniques qui est proposée non seulement pour financer le RU, mais aussi pour remplacer toute la fiscalité (Marc Chesney-Félix Bolliger). Enfin, défendre un dispositif qui exclut les frais de logement et de santé (en Suisse, il y a une assurance maladie obligatoire dont le montant des primes mensuelles est près de € 500…) n’est pas un RU (basic income) selon les définitions du réseau BEIN-international qui précise qu’il doit être « suffisant pour mener une existence digne ».

    Ce que vous défendez n’a donc rien à voir avec un RU. Sa cause avancera bien mieux lorsque les gens comme vous prendront la peine de se renseigner sérieusement, assumeront clairement leur éloignement avec l’idée du RU et cesseront de brouiller le débat avec leur lot de contrevérités…

    • Non la cotisation pour une assurance santé coûte l’équivalent de 250€ par personne adulte et 80€ par enfant. Et même moins pour les adultes si vous acceptez une franchise.

      D’autre part toute taxe assise sur une activité finit par faire disparaître cette activité… 40% MDR !

  • Et pourquoi les libéraux ne pourraient-ils pas s’attaquer au problème de la taxe sur les transactions financières et notamment celles qui sont générées par des automates informatiques ? Cette situation de gestion de fortunes génère des revenus immenses qui pèsent lourd sur l’économie mondiale (exemple des cours des matières premières) au détriment des plus pauvres et des pays sous perfusion économique et financière. Il y a là situation à réguler et certainement source de financement, en partie certes, d’un revenu de base avec en accompagnement une réforme fiscale d’ampleur (sans oublier la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale)

    • Parce que les libéraux sont pour la liberté et non la contrainte.
      G Koenig est l’idiot utile des étatistes, c’est pour cela qu’il est visible à la Télévision d’état.

    • Deux réponses.
      1° le constat que vous posez est faux. Totalement
      2° Comme Gillib le souligne, la « régulation » de situations est moralement contraire au libéralisme. Et j’ajouterai, généralement conduit à l’inverse de ce qu’elle souhaite. Comme par exemple… les régulations sur les marchés financiers qui visent (depuis les années 90) à empêcher les krachs, rendre les banques solides, éviter les risques extrêmes. Toutes choses qui se sont au contraire dégradées. Bravo la régulation !

  • « calculé de manière à subvenir simplement aux besoins de base, »
    déterminés par qui ? risque de surenchère électoraliste ?

     » une manière de simplifier drastiquement le système social actuel, »
    ce qui n’est pas une mince affaire tellement il existe de personnes n’ayant surtout pas intérêt à la simplification: à commencer par les syndicats.
    Ces derniers n’accepteront le principe du RU qu’à la condition unique qu’il se rajoute au reste: comme tout ce qui se fait dans ce pays !

  • vous allez finir par vous emmêler les neurones à réfléchir sur le RU . le RU existe déjà mais il s’appelle autrement..le ‘progrès’ sera psychologique : comment vouloir du mal a un truc que tout le monde touche et sans condition….et c’est comme cela que nous pourrons accueillir toute la misère du monde misère qu’il est impossible d’arrêter a une frontière .

  • Un crédit d’impôt financé par une taxe … tout est dit. Merci les Suisses de rester intelligent et de ne jamais accepter un RU

  • Observez dans les médias que comme d’habitude, les plus acharnés sur les idées de solidarité, de revenus universels… sont ceux qui n’ont rien à partager.

  • « L’homme répugne à la Peine, à la Souffrance. Et cependant il est condamné par la nature à la Souffrance de la Privation, s’il ne prend pas la Peine du Travail. Il n’a donc que le choix entre ces deux maux.

    Comment faire pour les éviter tous deux? Il n’a jusqu’ici trouvé et ne trouvera jamais qu’un moyen: c’est de jouir du travail d’autrui; c’est de faire en sorte que la Peine et la Satisfaction n’incombent pas à chacun selon la proportion naturelle, mais que toute la peine soit pour les uns et toutes les satisfactions pour les autres. De là l’esclavage, de là encore la spoliation, quelque forme qu’elle prenne: guerres, impostures, violences, restrictions, fraudes, etc., abus monstrueux, mais conséquents avec la pensée qui leur a donné naissance. On doit haïr et combattre les oppresseurs, on ne peut pas dire qu’ils soient absurdes.

    […]

    Comme il est certain, d’un côté, que nous adressons tous à l’État quelque requête semblable, et que, d’une autre part, il est avéré que l’État ne peut procurer satisfaction aux uns sans ajouter au travail des autres, en attendant une autre définition de l’État, je me crois autorisé à donner ici la mienne. La voici:

    L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. »

    Frédéric Bastiat.

  • Le RU pour les libéraux : étatiste, égalitariste, c’est la coercition généralisée
    Pour les conservateurs : et la valeur travail, et l’immigration ?
    Pour les progressistes : trop ultra-libéral, pas assez de redistribution

    Toutes ces critiques s’appliquent déjà au système actuel. La question est-elle bien posée ?
    Ne faudrait-il pas plutôt se demander si ce dispositif est meilleur ou pire que les dispositifs actuels ?
    Et là, on commence à s’apercevoir que ce sujet devient tout d’un coup nettement moins intéressant.

    • Il faut aussi se poser les questions subsidiaires suivantes :
      1) « meilleur ou pire », en analyse statique ou dynamique ? sur 2, 10, 50 ans ?
      2) « meilleur ou pire », pour qui ? c’est Pareto-optimal ? Kaldor-Hicks-efficace au moins ?
      3) ça augmente ou diminue le nombre de personnes agressées ? augmente ou diminue le degré d’agression des personnes agressées ?
      en admettant, « for the sake of argument », que oui, que c’est « meilleur » que le statu quo :
      4) y a-t-il plus de chances que ce soit accepté que d’autres solution *encore meilleures* ? Le résultat suisse de dimanche dernier semble indiquer que non. Et comme le dit David Gordon : « what is the point of a detailed account of an inferior plan that cannot be realized? » https://mises.org/library/our-hands-plan-replace-welfare-state-charles-murray
      5) quel est le risque que ça rende plus difficiles de faire passer ensuite ces solutions encore meilleures ?
      6) en admettant que ce soit « meilleur de X » que le statu quo, et ait Y% de chances de passer qu’une autre proposition meilleure de X2 > X et ayant Y2 > Y % de chances de passer, cela prouve-t-il encore qu’il soit rationnel d’investir temps et argent pour la promouvoir, en lieu et place d’autres usages de son temps et son argent — avec le risque de se retrouver idiot utile des socialistes qui eux la soutiennent comme but final ?

      et enfin,
      6) Rasoir d’Occam, est-il plus probable que les prétendus libéraux partisans du RU* ont répondu soigneusement à toutes ces questions, ou plutôt, au contraire, qu’il leur manque deux trois fondements du libéralisme qui font qu’en fait ils soutiennent le RU dans son principe, *contra* la théorie libérale du Droit , façon https://www.contrepoints.org/2013/05/27/125712-liberalisme-ou-anarcho-capitalisme-reponse-a-pierre-lemieux point 4. ?

      * les mêmes qui croient que la Bible du libéralisme c’est « The Economist » 😉

      • Et on pourrait ajouter : toute proposition de second-best qui ne fait pas l’unanimité chez les libéraux implique ipso facto que leurs efforts vont s’annuler à se chamailler dessus, lui faisant automatiquement perdre tout avantage par rapport à une « first-best ».

      • Merci, c’est bien ce genre de questions (1 à 6) que je me posais, ce qui rend l’exercice compliqué quand on n’a que très peu de notions d’économie.
        Pour le reste, les fondements du libéralisme, etc …, RU ou pas on est bien loin de tout ça !

      • @Jan, une de mes premières questions sur ce sujet a été celle-ci :
        Le RU (par rapport aux dispositifs actuels), en concentrant par nature la redistribution sur les personnes physiques, est-il susceptible de mettre fin à l’illusion de l’imposition des entreprises ? (en référence à cet article : http://www.libinst.ch/publications/IL-Bessard-Imposition-entreprises.pdf)
        Qu’en pensez vous ?

  • certes certes mais pourquoi ne pas un écorevenu universel éthique et durable?

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