Brexit : libéraux, n’abandonnez pas l’Europe !

En France, la fin de l’Union Européenne aurait des conséquences dramatiques pour tous les défenseurs des libertés et d’une économie ouverte.

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Brexit : libéraux, n’abandonnez pas l’Europe !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 10 juin 2016
- A +

Par Vincent Delhomme.
Un article de GenerationLibre

Sergeklk-Europe(CC BY-NC-ND 2.0)
Sergeklk-Europe(CC BY-NC-ND 2.0)

La campagne sur le Brexit au Royaume-Uni offre ceci d’intéressant qu’elle met aux prises des arguments rarement entendus de ce côté-ci de la Manche. Nombreux sont les partisans de la sortie du pays de l’Union Européenne à justifier leur combat par la défense de la liberté : une critique du centralisme de l’institution, de son inflation réglementaire et de son ardeur harmonisatrice, et, plus fondamentalement, de ses velléités politiques d’expansion continue. Des libéraux contre l’Union ? Surprenant, pour nous qui sommes abreuvés à longueur de journée des dénonciations par le duo Mélenchon-Le Pen de l’ultralibéralisme bruxellois. Inquiétant aussi, car ce rejet de l’Union Européenne se répand chez les libéraux français, traditionnellement plutôt favorables à sa construction.

Cette position est une erreur majeure, historique. En additionnant leurs voix aux populistes de tous bords, les libéraux ne font pas qu’une erreur politique, ils se trompent sur la nature même de l’Union Européenne et les bénéfices qu’elle apporte. Plus pragmatiquement, quand bien même il puisse exister une critique libérale légitime de l’Union Européenne, la désintégration de celle-ci ne mènerait sûrement pas à plus de libertés sur le continent, mais bien au repli nationaliste et au cortège de régressions qui l’accompagne : protectionnisme, fermeture des frontières, autoritarisme.

L’Union Européenne n’est pas exempte de défauts. Elle souffre des maux communs à toutes les bureaucraties modernes. Elle est imparfaite et son caractère démocratique doit être approfondi. Surtout, elle est le fruit de négociations et d’équilibres qui mènent parfois à l’adoption de politiques planistes et dispendieuses, dont la Politique Agricole Commune est un bon exemple. Mais elle n’est pas le Léviathan que l’on veut bien dépeindre et reste, particulièrement en France, un allié de poids pour tous les défenseurs des libertés.

Une entité politique aux pouvoirs équilibrés

Une première crainte vis-à-vis à l’Union Européenne est de la voir devenir un « super-État » qui ne ferait qu’accroître son pouvoir, celui-ci venant se superposer à celui déjà détenu par les États membres. Il s’agit d’une lecture totalement erronée de ses institutions.

L’UE est une entité politique originale : une fédération d’États-nations. Elle est plus qu’une confédération mais moins qu’un état fédéral. Elle apporte un contrepoids et une limite au pouvoir de ses membres qui exercent eux-mêmes un contrôle sévère sur ses activités. Elle est soumise au principe de subsidiarité et son caractère post-national fait qu’elle doit justifier continuellement de ses interventions, notamment auprès des gouvernements et des opinions publiques. Loin d’être une bureaucratie tentaculaire, l’UE est en réalité une administration très sévèrement contrôlée, scrutée, aussi bien juridiquement que politiquement.

Plus important encore, elle prévoit dans ses traités depuis 2008 une possibilité pour les États d’en sortir, une clause que le Royaume-Uni activerait en cas de victoire du Brexit dans quelques semaines. L’Union Européenne n’est pas une prison pour les peuples. Quel État dans l’histoire a pacifiquement accepté de voir une partie de sa population faire sécession ? Ils sont fort peu nombreux. En l’état actuel du droit de l’Union, aucune « dérive » étatiste qui soit irrémédiable pour les États n’est possible, si tant est qu’elle ait une quelconque probabilité de se produire au vu des rapports de force existants aujourd’hui en Europe.

Cette crainte se double souvent d’une critique du caractère non-démocratique du pouvoir exercé par l’Union Européenne. Là encore, c’est faux, et il est important de rappeler quelques vérités institutionnelles.

L’Union Européenne fonctionne sur la base de traités librement consentis par les pays qui la composent1. Elle s’organise autour de quatre institutions majeures dont trois sont directement démocratiques : le Conseil Européen qui rassemble les chefs d’États et de gouvernement des États membres, le Conseil de l’UE (Conseil) qui réunit les ministres compétents de chaque État et le Parlement directement élu au suffrage universel direct. À noter que Parlement et Conseil votent seuls les lois européennes qui sont donc toutes doublement avalisées par les députés européens et les représentants de chaque État.

Quant à la Commission, la plus décriée, elle n’est ni plus ni moins qu’une vaste administration placée sous la tutelle d’un collège de commissaires soumis au vote de confiance du Parlement et dont le président doit désormais être choisi en tenant compte du résultat des élections européennes. Certes l’UE n’élit pas ses ministres et ses fonctionnaires, mais pas plus qu’aucun des États qui la composent.

On pourrait certainement aller plus loin en renforçant le rôle du Parlement européen, par exemple en lui donnant l’initiative législative, et des parlements nationaux, ou bien en approfondissant le mécanisme d’initiative citoyenne déjà existant.

Une Constitution libérale

Si l’on s’intéresse maintenant au contenu des traités européens, on s’aperçoit que leur but principal est de faire respecter sur le continent des principes libéraux organisés autour des quatre libertés de circulation (biens, personnes, services et capitaux), adossées à des règles de concurrence et au respect de la démocratie et de l’état de droit.

S’agissant des libertés économiques, les pro-Brexit sont formels. Il n’est nul besoin d’une telle entité politique, le libre-échange peut être unilatéral et le marché ne nécessite ni institutions ni traités. Mais le libre-échange unilatéral, séduisant en théorie, n’a eu que peu d’applications pratiques2. Surtout, s’il peut s’envisager sur une catégorie de biens ou de services, il ne servira jamais de substitut à un marché unique fondé sur l’interdiction de toutes les barrières aux échanges dans 28 pays et pour 500 millions de consommateurs.

Les traités européens sont une véritable Constitution qui restreint l’action des États dans le domaine économique et qui permet à tous ses citoyens de circuler librement mais également de travailler où ils le souhaitent, d’y étudier, d’y fonder une entreprise et d’y mener une vie de famille. Une liberté précieuse pour des centaines de milliers d’européens, qui serait immédiatement menacée si l’Union Européenne venait à disparaître.

Par ailleurs, et même si son action dans ce domaine est restée jusqu’ici fort timide du fait de sa portée politique, l’Union Européenne veille aussi au respect des principes de l’Etat de droit et de la démocratie, comme elle le fait aujourd’hui avec la Pologne. La marée humaine qui a défilé à Varsovie aux couleurs du drapeau européen le 7 mai dernier ne s’y est pas trompée.

Une harmonisation globalement positive et limitée

Autre aspect critiqué de la construction européenne, ici de manière plus convaincante, celle de l’harmonisation des législations nationales qui limiterait la concurrence juridictionnelle entre les États et conduirait à une augmentation de la pression réglementaire et fiscale.

Première remarque, l’harmonisation en Europe reste encore majoritairement une affaire de prescriptions techniques et vise simplement à faciliter l’accès des différentes productions au marché unique. De plus, ce marché reste fondé sur une principe de reconnaissance mutuelle qui signifie que tout produit vendu légalement dans un pays de l’UE peut être vendu dans un autre même s’il ne respecte pas toutes ses règles techniques.

L’harmonisation des systèmes socio-fiscaux est encore loin d’être engagée. Si l’on prend l’une des rares taxes qui fait l’objet d’une harmonisation, la TVA, on se rend compte qu’elle est en fait encadrée par une fourchette qui laisse aux États une grande marge de manœuvre. Il faudra néanmoins être vigilant à l’avenir et limiter au maximum raisonnable et nécessaire les velléités de convergence des systèmes sociaux-fiscaux en Europe. Une idée de salaire minimum européen, aussi absurde économiquement que dangereuse politiquement, doit évidemment être combattue.

Deuxièmement, l’idée d’une concurrence juridictionnelle en l’absence de structure supranationale doit être fortement relativisée. Les États ne sont pas des entreprises privées qui réagissent à la concurrence en adaptant leurs réglementations. L’exemple des travailleurs détachés le montre : lorsque les États se sentent menacés par des travailleurs plus compétitifs, ils ferment leurs frontières mais ne changent pas leur législation. En réalité, en imposant un marché unique et une harmonisation limitée, l’Union Européenne est aujourd’hui le meilleur moyen d’assurer entre les États un certain degré de concurrence.

La libéralisation de l’économie européenne

Autre aspect très positif de la construction européenne : les libéralisations. Dans sa volonté d’instaurer un marché unique effectif, l’Union Européenne a entrepris dès sa création de libéraliser de très nombreux secteurs de l’économie européenne et de mettre fin à divers monopoles. On peut citer notamment les télécommunications, les services postaux, l’énergie, les jeux en ligne ou le transport aérien et ferroviaire. En France, c’est sous les coups de boutoir de la Commission et au gré de ses mises en demeures que l’État a bien voulu se plier à ses obligations, et nul doute que sans l’action de l’Union Européenne, de nombreux pans de notre économie n’auraient pas été ouverts à la concurrence.

On dit souvent que l’existence de l’UE ne produit pas de résultats tangibles pour les citoyens. Il faudrait alors leur rappeler que l’existence de Ryanair qui permet aujourd’hui de traverser le continent pour quelques dizaines d’euro, les forfaits téléphoniques bon marchés de Free et la diversification des offres de paris en ligne sont tous à mettre au crédit de l’action volontariste de l’Union Européenne. De même qu’une hypothétique ouverture du rail à la concurrence que la France combat âprement, et qui pourtant a conduit à des baisses de coût pour les voyageurs en Allemagne ou en Suède.

Une administration sobre

Enfin, sévèrement critiquée pour son caractère bureaucratique, l’Union Européenne se comporte pourtant de manière bien plus vertueuse que la plupart des administrations nationales. Avec ses 55 000 fonctionnaires et son budget équivalent à 1% du PIB européen, l’UE est une institution raisonnable, surtout si l’on compare ces montants à l’importance des missions qu’elle assure. Ensuite, l’Union Européenne a tenu compte des reproches qui lui étaient adressés et a mis en place depuis les dernières élections un agenda Better Regulation qui vise à contenir la profusion de normes et de lois européennes ainsi qu’à mieux préparer leur élaboration. Là encore, des réformes dont bon nombre d’États membres seraient bien avisés de s’inspirer.

Le Royaume-Uni, pays de tradition libérale, a sans doute moins que quiconque besoin de l’Union Européenne pour maîtriser les pulsions interventionnistes de son État et moderniser son économie. C’est ce qui peut aussi expliquer la réticence des libéraux britanniques à soutenir une Union dont la plus-value leur paraît moins évidente. Leur départ serait un coup dur pour tout le continent et menacerait certainement la pérennité du projet européen. En outre, malgré leur euroscepticisme et leur opposition à la construction d’une Europe plus politique, les britanniques restent des alliés de poids dans la libéralisation des marchés et la défense du libre-échange.

En France, la fin de l’Union Européenne aurait des conséquences dramatiques pour tous les défenseurs des libertés et d’une économie ouverte. Égoïstement, souhaitons donc que le Royaume-Uni demeure à nos côtés. Libéraux, n’abandonnez pas l’Europe !

Sur le web

  1. Il faut regretter la manière dont le non à la Constitution de 2005 a été traité par le gouvernement français, il n’empêche que tous les peuples, directement ou par l’intermédiaire de leurs représentants, ont consenti au traité de Lisbonne.
  2.  On peut citer la fin des Corn Laws au Royaume-Uni au XIXe siècle.
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  • https://www.youtube.com/watch?v=-5bdhn0IKKU
    vivre dans une URSS bis ne me convient pas, que chaque peuple se décide de son avenir, les libéraux iront là où l’herbe est la plus verte.

    et :  » les forfaits téléphoniques bon marchés de Free » me semble nettement plus dû au jeu de la concurrence classique.

    • Sauf que sans UE la téléphonie serait encore le monopole des PTT…

      • Vous mettez le doigt sur le seul truc valable de l’UE : des directives organisant la concurrence entre états européens pour libéraliser des monopoles publiques. est-ce que ça redore le blason de l’UE?

        A mon humble avis non. S’il y a un consensus démocratique non faussé comme on peut le voir dans les dictatures qui abusent de la propagande, pourquoi mettre fin aux monopoles? Aujourd’hui les pro-européens votent des mesures libérales (et des saloperies qui les arrangent ou des lobbies qui les soudoient) à Bruxelles et tiennent un discours marxisant à Paris pour gagner les élections locales. Il faut sortir un jour de cette schizophrénie.

        Si le Brexit a lieu c’est une catastrophe pour les français conscients que les instances européennes sont bancales et trop peu démocratiques, les britanniques étant les meilleurs pour les critiquer et proposer un autre fonctionnement. J’ai alors très peur de ces centristes français qui sont socialistes à Paris et prêts à vendre la démocratie à Bruxelles pour un machin technocratique au non d’un fédéralisme qui ne veut rien dire.

        Si j’étais anglais, je voterais le brexit sans état d’âme, que les français se débrouillent avec leurs socialisme qui les a ruiné discuter avec Merkel et les allemands qui n’ont jamais été aussi puissants depuis les réformes Hartz et un euro-mark sous évalué…

    • C’est amusant, parce que sur l’article de Federbusch un autre intervenant m’avait cité le même auteur en référence (via son bouquin, et pas une vidéo).
      C’est interpellant que plusieurs intervenants ayant le même discours aient les mêmes (uniques) références, venues étrangement de Russie. Cela fait un peu penser à l’armée de trolls qui se déchaîne dès qu’un article sur contrepoints parle du merveilleux pays de M. Poutine. Qu’ils interviennent aussi pour défendre la fin de l’UE n’est peut-être pas une coïncidence.
      Et sur le fonds, confondre l’URSS et l’Union est simplement insultant pour les millions de morts dus au système soviétique. L’UE est imparfaitement démocratique, c’est un fait, mais la comparaison avec l’URSS n’a simplement pas de sens.

      • le pays de poutine n’est pas merveilleux, mais il serait bon de rappeler que les mêmes causes provoquent les mêmes conséquence hein 🙂
        L’UE a un fonctionnement similaire à l’URSS, seulement plutôt que d’appliquer une méthode brutale, elle le fait mollement.
        désolé mais les couches de fonctionnaires ajouté les uns sur les autres ne me conviennent pas.

        Par ailleurs, l’UE aurait pu rester à la fonction première de ne garantir que le libre commerce et le libre échange, et à le faire correctement avant de légiférer pour tout et n’importe quoi, de ce point de vue, ils sont devenue aussi fort que les législateur français, et ce n’est absolument pas un compliment.

        • A nouveau, je ne comprends pas comment on peut dire que l’UE a un fonctionnement « similaire à l’URSS ». Ils partagent leurs points communs éventuels avec n’importe quelle administration étatique. En fait je suis prêt à parier que les points communs entre l’administration française et celle de l’URSS sont bien plus nombreux qu’entre celle-ci et celle de l’UE.
          Pour le reste, oui, l’Europe aurait gagné à être moins interventionniste, mais encore une fois tout est relatif. Comme le dit l’article, l’UE est bien plus souvent un rempart libéral que le contraire. C’est peut-être moins le cas pour le RU (encore que les pro-brexit le sont souvent pour des raisons très antilibérales comme le rejet de l’immigration…), mais je pense qu’il est à la fois préférable et plus efficace pour eux de se battre pour la liberté de l’intérieur de l’UE qu’à partir de l’extérieur.

          • Non la CEE, était « libérale » et c’est dans la CEE que les britanniques sont rentés.
            Mais aujourd’hui la CEE n’existe plus et c’est l’UE qui l’a remplacé.
            L’UE ce n’est qu’un monstre boureaucratique froid dont les britanniques auraient bien raison de se barrer.

            Les mêmes raisons pour les quelles sont rentrés les britanniques sont celles qui les poussent aujourd’hui à partir.

            • « L’UE ce n’est qu’un monstre boureaucratique froid »

              Qui jusque là freine les monstres bureaucratiques français toujours « chauds » pour faire n’importe quoi.

        • Ce qui est amusant c’est que dans la vidéo de propagande mise en lien, on peut aussi remplacer URSS par France dans presque tous les cas. Ministres non élus, hauts fonctionnaires décideurs et amis du pouvoir, fonctionnaires indéboulonnables, privation des droits individuels, et je rajouterai main-mise sur l’éducation, les médias, les forces de l’ordre.
          Oui, ce n’est pas l’UE qui est en cause, mais le socialisme. Et donc la France.

        • « mais il serait bon de rappeler que les mêmes causes provoquent les mêmes conséquence hein »

          Une idéologie impraticable, un complexe d’infériorité face à l’occident et une dictature dirigé par les services de renseignements ? Tout cela ressemble bien plus à la Russie actuelle qu’à l’UE.

          « L’UE a un fonctionnement similaire à l’URSS, seulement plutôt que d’appliquer une méthode brutale, elle le fait mollement. »

          Elle a le fonctionnement d’une fédération, c’est tout. Pour le reste penser qu’il n’y a qu’une différence de degré entre la déportation et le massacre de dizaines de millions de personnes et l’UE, comment dire…

      • « Et sur le fonds, confondre l’URSS et l’Union est simplement insultant pour les millions de morts dus au système soviétique. »

        +1000

        D’ailleurs si l’on comparerait l’UE à l’Allemagne nazie tout le monde trouverait cela écÅ“urant et avec raison. Mais d’une façon curieuse, dans l’esprit des gens, même des libéraux, les morts de l’URSS sont toujours moins graves…

  • une couche administrative de plus …..située on ne sait où , parfois au dessus , parfois au dessous des états , et quand c’est flou , c’est qu’il y a un loup

    • oui , une couche administrative dont les responsables ( Junker , entre autres , pour ne pas le citer ) annoncent qu’ils s’en fichent de la démocratie , tout ça en surcouche d’états déjà obèses.
      je ne vois pas trop le côté libéral de ce machin monstrueux , même si dans le cas français ça nous aura aidé à faire bouger quelques trucs.

  • il faut croire que pour nombre de citoyens en europe et RU , l’europe est loin d’être une grande merveille , sinon pour la rejeterait t’il ? quand même , depuis le temps , tout un chacun aurait du trouver son bonheur dans cette europe que l’on nous vante tant ….

    • il suffit de comparer les promesses de départ et la dure réalité du terrain 🙂
      c’est pareil pour les menaces en cas de sortie de l’UE , en considérant que ces menaces sont aussi crédibles que les promesses du début on se dit qu’on n’a vraiment rien à craindre d’une sortie, bien au contraire.

  • Comment peut on faire appliquer une unique politique cohérente vis a vis de 28 pays différents? Comment les 28 pays peuvent ils bénéficier d’une monnaie unique alors qu’il y a 28 économies différentes ? Comment peut on rassembler 28 cultures et traditions différentes ? L’UE est tout le contraire de votre libéralisme de plus il n’y aucune démocratique ou participation de gouvernance, cela fait deja 20ans que l’euro est en place voir 50 ans que l’europe existe, ca ne marche toujours pas ….

    • le gros défaut de l’ UE n’est pas la Culture folklorique de chaque état mais la langue . les USA fonctionnent parce qu’ils ont une langue commune et respectent les traditions de chacun ( pour combien de temps encore ?) . l’autre exemple d’union est la suisse partagé en 3 langues..l’UE c’est 28 langues différentes. le langage détermine la façon de penser ce qui fait qu’un allemand un anglais ou un français ou un italien ne décrit pas le monde de la même façon.

      l’UE à mal commencé , l’union c’est faite entre ennemis héréditaires , tant que les différences ne seront pas respectées , cela ne marchera pas . l’ UE doit prendre modèle sur la suisse ou se saborder pendant que cela peut se faire a l’amiable .

      • Au contraire, le défaut de l’UE est sa langue commune qui étouffe toutes les autres : la langue de bois.

      •  » l’UE à mal commencé , l’union c’est faite entre ennemis héréditaires , tant que les différences ne seront pas respectées , cela ne marchera pas . l’ UE doit prendre modèle sur la suisse ou se saborder pendant que cela peut se faire a l’amiable .  »

        La Suisse ne s’est pas faite sans mal non plus. Avant l’instauration de l’état fédéral en 1848 plusieurs cantons helvétiques étaient souvent des ennemis soit pour des raisons religieuses ou soit politiques comme quand les confédérés suisses allemands qui avaient combattu Charles le téméraires à Grandson combattaient aussi les alliés de ce dernier qui étaient des cantons romands. Il en fut de même quand les genevois ont combattu pour garder leur indépendance contre le duché de Savoie. Des cantons suisses étaient du côté des français. Pendant longtemps les bernois étaient les ennemis héréditaires des vaudois qui étaient sous occupation bernoise. Avec votre raisonnement on se demande quand l’UE n’aurait pas mal commencé avec des ennemis héréditaires?

         » l’autre exemple d’union est la suisse partagé en 3 langues. l’UE c’est 28 langues différentes. le langage détermine la façon de penser ce qui fait qu’un allemand un anglais ou un français ou un italien ne décrit pas le monde de la même façon.  »

        En Suisse la barrière des langues est aussi une réalité. Un suisse allemand ( la suisse allemande est composée n’ont pas d’une seule langue qui serait l’allemand mais de plusieurs dialectes différents ) ne décrit pas la Suisse de la même façon qu’un Romand ou d’ un tessinois italophone. Il y a des sujets de votations qui séparent systématiquement les romands des alémaniques.

         » tant que les différences ne seront pas respectées , cela ne marchera pas  »

        Mais comment ses différences puissent-elles être respectées puisque selon vous les 28 différentes langues semblent être un handicap pour unir tout les pays de l’UE. Il me semble que vous vous marché sur le sac. La prochaine c’est quoi? La culture latine différente de la culture germanique une différence qui ne marchera jamais tant que l’UE ne respectera pas ces deux cultures linguistiques?

        D.J

  • D’accord avec l’article. C’est souvent l’UE qui fait pression sur la France pour qu’elle accepte davantage de libertés économiques. Sans cette pression nous en serions encore aux frontières fermées, aux dévaluations et à un pouvoir d’achat plus faible.

    • Oui à court terme on s’enrichie en venant faire travailler les polonais pour pas cher, on délocalise pour se faire plus de marge et sous payer nos salariés mais à long terme nous serons perdant parce que tout aura été tiré vers le bas, il n’y aura plus de marché équilibré, il y aura des très riches et des très pauvres

    • Sans la pression de l’UE, nous serions soumis à la pression des conséquences de nos choix. Nous ne pourrions nier notre responsabilité.

  • « L’Union Européenne fonctionne sur la base de traités librement consentis par les pays qui la composent »

    Mais une majorité des européens ne connaissent pas ces traités quand bien même ils ont été appelés à donner leur avis dessus.
    Avant de demander l’avis de quelqu’un en lui posant une question, encore faut-il s’assurer que la question a été comprise et que les éléments qui la constituent lui sont accessibles, à défaut, la consultation populaire devient une vaste hypocrisie.
    Les européistes sont convaincus d’être sur le bon chemin, tellement convaincus qu’ils y ont entrainé comme à Hamelin bon nombre de moins convaincus au son de leur flûte enchantée…
    Il y a 60 ans, lier économiquement six pays européens pour éviter les grands conflits avait un sens pour les habitants de ces pays, aujourd’hui le sens de l’union politico-économique de 28 états dans une entité sans colonne vertébrale, sans identité, sans projet cohérent échappe à beaucoup et l’enchantement s’est en grande partie dissipé.

    • Tout comme en France les électeurs se prononcent contre tel candidat ou contre tel projet de Loi sans jamais avoir lu le projet (du candidat ou de la Loi) en question.
      L’UE ne faut que reproduire le m aurais exemple que nous avons créé…

  • De France, ce point de vue se défend. Pour beaucoup des raisons citées, je ne serais pas partisan d’un Frenxit.

    De ma Perfide, en revanche, non, toujours pas, désolé. Que de législations et réglementations! Nous n’avons pas attendu l’EU pour libéraliser transport, énergie, etc. La SNCF et EDF (entre autres) en ont bien profité d’ailleurs, tout en s’organisant pour délayer au plus tard l’ouverture en France et noyauter le marché domestique au préalable.
    Le RU se distingue du continent sur 2 autres sujets: peu de nouvelle législature, accompagné d’une justice financée, qui a les moyens de faire régner l’état de droit. Tout écosystème performant a besoin de stabilité. Notre système marche bien, une sur-couche législative compliquée et impossible a comprendre par les entrepreneurs est non seulement redondant mais pose de sérieuses menaces.

    Italie, France, Grèce, sont les premiers responsables de l’échec européen. Tricheries, manipulations, couardises, mensonges d’état, abandon de l’état de droit, instabilité fiscale et politique. A ne pas respecter les traités signés, ces pays ont fait de l’EU une pièce de théâtre assez banale, dont la trame nous est tristement familière: certains ont l’illusion de pouvoir vivre des autres. Thanks but no thanks.

    En l’occurrence, de France, il faut réparer la gouvernance, inscrire la responsabilité budgétaire dans la constitution, avant de même penser a une nouvelle évolution européenne ou de s’occuper d’un éventuel Brexit.
    Combien de temps avant que l’Allemagne perde patience? Il y a pourtant des signes avant coureurs qui mériteraient amplement un article éclairé….

  • « Le Royaume-Uni, pays de tradition libérale, a sans doute moins que quiconque besoin de l’Union Européenne pour maîtriser les pulsions interventionnistes de son État et moderniser son économie. »

    Dans ce cas, pourquoi s’étonner que le RU quitte l’Europe ? Pourquoi s’en indigner ? Tout ce qu’on peut faire est prendre acte. Et d’autres pourraient aussi quitter l’Europe pour d’autres raisons …

    L’auteur fait référence au « volontarisme » de l’Union Européenne. Pour ma part, j’appelle ça « pousser le bouchon » – jusqu’à ce qu’il soit trop loin. Les politiques ont probablement fait une erreur de calcul en pensant qu’on pouvait pousser le bouchon aussi loin dans une fédération que dans un état.

  • De quel droit dire que ceux qui veulent voter pour le NON à l’Europe se trompent. Chacun en responsabilité vote pour ce qu’il croit juste. Les arguments développés ici ne sont certainement pas convaincants alors laissons la parole au peuple anglais sans se mêler de leur choix.

  • Quoi qu’il arrive le 23 juin, la question de la construction de l’UE restera très vive et le coude à coude promet un clan extrêmement frustré qui bataillera ferme.
    On n’arrive à rien en imposant quoi que ce soit par le haut. Si l’Europe pourrait être un bel ensemble, il faudra revoir de fond en comble son fonctionnement.
    Et pourquoi pas en s’inspirant du fédéralisme à la suisse, avec sa démocratie directe et le respect des minorités, le droit d’initiative et de référendum et niveaux décisionnaires qui favorisent la proximité.

  • Le UK, grâce à Maggie Thatcher, n’avait de toutes façons mis qu’un pied dans le Machin européen, refusant Schengen et l’Euroland – No! no! no! https://www.youtube.com/watch?v=P8hpXG-206Q
    Ses successeurs, Major, Blair et Cameron n’ont jamais remis en cause la position affirmée par Thatcher, se félicitant qu’elles aient été affirmées en temps utile, « at the right time ». Pour ma part, je n’ai pas oublié le référendum de 2005 où le NON au TCE avait gagné largement avec 54,68% des suffrages exprimés et qui est revenu grâce à un coup de passe passe parlementaire que l’on peut considérer comme une forfaiture.

    Les britanniques veulent récupérer encore plus de souveraineté sur le plan économique certes mais aussi dans d’autres domaines importants comme le judiciaire par exemple où ils estiment que leur Legal System est le meilleur du monde et est un modèle de justice libérale, mais aussi pour ce qui concerne l’immigration et bien d’autres sujets.
    Bref, ils se considèrent comme un modèle de démocratie en Europe et sont de plus en plus méfiants de la dérive du Machin européen.

    A propos de démocratie, le democracy index publié par The Economist est parlant.
    La Norvège classée première et l’Islande 3° de même que la Suisse 6° sont hors UE.
    La Suède, le Danemark et l’UK également classés dans le groupe restreint des « full democracies » (vraies démocraties) sont hors Euroland

    Nota: dans l’indice 2014, la France qui faisait partie jusque là du groupe des « flawed democracies » (démocraties viciées) depuis l’origine de l’index a intégré le groupe des vraies démocraties, je me demande bien pourquoi.

  • le libre marché n’a nul besoin de l’union à la Delors.
    L’erreur a été de quitter l’union économique ou de coopération militaire par exemple, pour une union politique qui conduit en fait à la formation d’un état européen sans le dire, sans la volonté des peuples le constituant, et sans réelle économie puisqu’en fait l’administration européenne s’ajoute à celles des membres sans allégement de ces derniers.

  • S’il a été prévu un article pour sortir qui s’avère n’être qu’un article de façade par pure convenance entre gentlemen, quel en est l’intérêt ???
    Le contrepoids que représente l’UE sur les dérives de ses membres est peut-être présent sur le papier mais dans les faits c’est une grosse blague ! Elle n’est même pas capable de faire respecter les critères de convergence devenus critère de stabilité que ses membres se sont eux-mêmes imposés ! Particulièrement en ce qui concerne la France qui ment sans vergogne depuis 30 ans sur sa réduction de déficit, de dette et ses réformes structurelles lourdes…
    Le fonctionnement démocratique de l’UE sur la base des traités librement consentis par les pays qui la compose…encore une vaste blague ! Quand les peuples sont interrogés et ne votent pas dans le sens voulu, on s’en affranchit ! Bel exemple de respect de la souveraineté des peuples…
    Bref, soyons sérieux, si l’UE était aussi formidable, compte tenu de son impact plus que marginal sur le budget des états membres, elle n’aurait pas aussi mauvaise presse auprès des peuples. Certes elle sert d’excuse facile dès qu’une décision contraignante doit être prise mais son fonctionnement opaque, lointain et déshumanisé ne la sert définitivement pas.
    Franchement, je ne vois pas quel problème il y aurait à simplement signer des accords multilatéraux entre pays qui le souhaiterait sans l’existence de tout ce barnum. L’instant fédéral est passé, acceptez le et passons à autre chose. De toute manière, avec ou sans UE, la chute va être brutale et sévère, notamment pour nous qui laissons l’immense majorité de la population vivre dans l’illusion que nous sommes encore un pays qui compte. Quelle plaisanterie !

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Pourquoi pas les deux ? Il fut répondu [ par l’auteur de ces lignes] par la négative dans deux articles parus en 2018 à la suite de la lecture de The Rise of the Fourth Political Theory de l’idéologue et politologue russe Alexandre Douguine, lequel, émule de Heidegger et de Carl Schmitt, rejette explicitement ce qu’il appelle la démocratie libérale et le libéral-capitalisme au nom d’une forme de conservatisme basée sur les notions d’identité nationale, de sécurité, d’ordre, d’autorité, d’héritage religieux, de famille, de traditions.

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À l’occasion de la 9ème séance de l’école du libéralisme, l’IREF a eu le plaisir de recevoir Erwan Le Noan pour répondre à la question suivante : la politique de concurrence est-elle libérale ?

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Cet opus, qui fait partie d’une trilogie, est un point d’entrée à privilégier pour quiconque souhaite acquérir une compréhension solide des mécanismes du libéralisme, dont Serge Schweitzer, grande figure d’Aix-Marseille Université qu’on ne présente plus aux lecteurs de ce site, et dont le nom raisonne encore dans les couloirs de nombreux établissement d’études supérieures (j’en sais quelque chose), se fait à l’évidence le promoteur. Il y offre en effet une synthèse claire et concise à mettre entre les mains de tous, que l’on soit fervent défe... Poursuivre la lecture

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