Ces censeurs qui menacent notre liberté d’expression

Ceux qui s’activent politiquement pour nous émanciper de l’oppression sont ceux qui menacent notre liberté d’expression.

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liberté d'expression By: tangi bertin - CC BY 2.0

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Ces censeurs qui menacent notre liberté d’expression

Publié le 11 juin 2016
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Par Gabriel Lacoste.

Liberté d'expression
liberté d’expression By: tangi bertinCC BY 2.0

Qu’est-ce qui menace notre liberté d’expression ? Les foules, ainsi que leurs démagogues bien-pensants. Si j’étais en Chine ou dans une dictature quelconque, je pointerais du doigt les autorités. Ici, en Occident, j’accuse les organisations militantes en quête de pouvoir.

Au risque d’en surprendre plusieurs, les mêmes qui me font peur sont celles qui s’approprient toutes les vertus de l’humanité depuis la Révolution française. Selon elles, ce sont les racistes, les machos, les religions arriérées, les conservateurs, les policiers, ainsi que l’élite financière qui veulent nous faire taire. Bref, ce sont les méchants qui menacent les gentils. Selon elles, la liberté d’expression, c’est le droit de bloquer les rues, puis d’y parader. Elles se voient comme les dignes héritières de ce célèbre Chinois bravant les blindés sur la place Tienanmen, face à une société qui les persécute.

L’empire du Bien

Au Québec, ce sont ceux qui voudraient faire taire Radio-X, qualifiée de radio-poubelle, sous prétexte que les animateurs tiennent des propos offensants envers des minorités opprimées. Ils s’organisent autour d’un parti politique, Québec Solidaire, qui propose des mesures de contrôle de l’espace publicitaire. Aux États-Unis, ils s’attaquent physiquement à Milo Yannopoulos pour interrompre sa conférence, dont les propos sont hostiles aux féministes. Ils s’agitent sur les campus, exigeant de bannir toutes sortes de discours considérés comme détestables. Par exemple, ils pétitionnent pour censurer Walter Block, un anarcho-capitaliste, en déformant sa pensée. J’avais été témoin de ce genre d’hystérie vers l’âge de 17 ans, lorsque des militants encouragés par leurs profs syndiqués avaient vandalisé la voiture d’un opposant à leur grève.

Cette forme d’agression a plusieurs visages.

La plus répandue est l’école publique elle-même. Elle est une tribune à laquelle nous sommes obligés d’assister, animée par des étrangers qui ne sont pas nos parents. Ceux qui sont autorisés à y pérorer la monopolisent sous la menace de grèves, puis ce qu’ils nous racontent est commandé du haut d’un ministère. L’obtention d’un tel permis exige de passer des années à étudier des matières hautement politisées, où les influences syndicales, progressistes et plutôt marxistes sont manifestes. Des groupes politiquement influents s’activent pour y placer leur agenda idéologique, sous prétexte d’émanciper la population de ce qu’ils considèrent être leurs oppresseurs : l’étranger impérial, la haute finance, les forces du marché, le patriarcat, la tradition religieuse, les industries pétrolières, etc. Voilà une violation de la liberté d’expression constante qui n’est jamais questionnée.

Concrètement, un pouvoir reposant sur la force détermine qui doit s’exprimer auprès des jeunes, puis ce dont ils leur parleront, plutôt que de les laisser choisir, eux ou leurs parents. Le tout est revendiqué par des militants fortement actifs et organisés en associations vertueuses, déterminés à conditionner l’esprit de leur environnement.

Ces personnes peuplent également les fils de discussion sur les réseaux sociaux, injuriant quiconque remet en cause leurs opinions, en agitant des clichés partagés par des autorités intellectuelles réputées. Lorsque je m’y exprime, je suis alors souvent pointé du doigt comme le riche, le bourgeois, le néo-libéral, le patron, cet ennemi de classe qui hait les pauvres et réduit tout au profit, même si c’est complètement déconnecté de moi. J’y ressens l’antagonisme et la haine, la même que j’entendais de la bouche de nombreux professeurs.

Climat délétère

Il est utile de comprendre l’agression contre la parole d’autrui sur un spectre. Plusieurs comportements ne sont pas des violations physiques à ma liberté d’expression, mais de l’intimidation verbale. Au fond, les insultes et les cris hargneux des foules envers des groupes jugés oppresseurs, ainsi que les slogans savants qui les agitent constituent une forme d’expression, puis elle n’empêche pas celle des autres. Si ceux-ci ont assez de courage, ils y répondront. Cependant, ce sont les ingrédients préalables à la violation institutionnelle de la liberté d’expression. C’est dans ce climat que les législateurs finissent par intervenir, à la demande de la minorité bruyante, pour contrôler légalement ce qui se dit, au nom de beaux principes de justice sociale.

Le danger se situe là.

Si je pointe du doigt un groupe d’opinion en particulier, la gauche militante, c’est parce qu’elle n’a pas conscience de son agressivité. Ceux qui en font partie sont convaincus d’incarner le Bien, pensant constamment que le Mal, ce sont les autres. Si la tyrannie finit par advenir dans notre monde, elle le sera grâce à ce type de personnes, je vous en fais la prédiction.

Mon but n’est pas de les empêcher de s’exprimer, mais de proposer un message cohérent capable de les contrer.

Fondamentalement, la liberté d’expression est possible lorsque deux personnes en désaccord sont capables de reconnaître chez l’autre une bonne volonté, puis une capacité de penser rationnellement. C’est dans ce contexte que les idées évoluent. J’ai appris beaucoup de mes opposants, ayant régulièrement adapté mes réflexions à leurs perceptions. Je n’ai pu le faire qu’en respectant leur intégrité intellectuelle, même si leurs perceptions me mettaient en colère.

Les discours dénigrants selon lesquels les masses seraient endoctrinées par des êtres fourbes et mal intentionnés font obstacle à cette sagesse. Je ne prétends pas que seulement mes adversaires y succombent. J’en connais parmi mes sympathisants qui vont aussi dans cette direction, puis je peux moi-même y être tenté à l’occasion. Si jamais un jour, nous, libertariens et libéraux classiques, arrivions aux portes du pouvoir, je commencerais peut-être à avoir peur de nous-mêmes.

Pourquoi ? Parce qu’au fond, la principale menace à la liberté d’expression, c’est soi-même au sein d’une foule politisée.

 

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  • Pourquoi l’extrême gauche est la seule à pouvoir phagociter les organisations, les institutions ? Parce qu’ils se disent solidaires, altruistes, près du peuple?, quelle escroquerie! Il suffit de voir les dictatures qu’ils mettent en place lorsqu’ils sont au pouvoir. Ils sont facile à reconnaître : ils refusent aux autres le droit de s’ exprimer.

  • la liberté d »expression …on aurait dû parler de droit d’expression , la liberté n’est pas vraiment ce que l’on revendique en parlant de liberté d’expression mais de droit d’empêcher l’autre de vous faire taire..ceux qui revendiquent cette liberté sont des mauviettes incapables de défendre leurs convictions par la violence si nécessaire et qui comptent sur les bras musclés de l’état..les lâches seront toujours perdant a ce petit jeu , l’état ne respecte que les forts !

  • Très intéressant, merci.

  • Excellent article, on sent et on a envie de partager (hélas) l’exaspération et la frustration devant cet obscurantisme fanatique que l’on a tous rencontré.

    Le gauchisme est une maladie terrible, parce qu’au plus on essaye de convaincre de l’erreur, plus on essaie de la soigner, au plus on renforce celle-ci.

    On est plus profond encore qu’un dogme: le gauchiste pensera toujours en terme d’avoir raison ou d’avoir tort et sera incapable de remettre en question les jugements moraux qu’il se croit légitime d’émettre sur tout.

    La clé de voûte sont les dogmes sur la religion, la liberté, l’indépendance… : le gauchiste est incapable de sortir de clichés moraux : ce qui est dangereux (pour lui) est par nature mauvais.

    Et cet instinct le pousse au pire, mauvaise foi en premier.

  • Jean-François Revel:
    “Dans l’acception du dictionnaire, on est intolérant quand on combat des idées contraires aux siennes par la force, et par des pressions, au lieu de se borner à des arguments. La tolérance n’est point l’indifférence, elle n’est point de s’abstenir d’exprimer sa pensée pour éviter de contredire autrui, elle est le scrupule moral qui se refuse à l’usage de toute autre arme que l’expression de la pensée.”
    Contrecensures, p. 94
    “L’idéologie, c’est ce qui pense à votre place.”
    La Grande parade.

    Si la gauche ( et pas seulement l’extrême gauche) « est la seule à pouvoir phagocyter » tous les groupes de pression et autres faiseurs d’opinion, c’est en vertu de ce magistère moral qu’elle usurpe, par défaut, depuis la Libération. Elle a baillonné la droite par sa reductio ad Hitlerum et les procès d’intention staliniens dont elle use et abuse pour masquer sa propre turpitude morale.

    • Pour compléter vos propos, JFrançois Revel dans son excellent livre que vous citez et que tous les français devraient lire et relire, La Grande Parade, essai sur la survie de l’utopie socialiste, a écrit : « La gauche française a une conscience supérieure et à partir de là, elle ne peut avoir tord », Tout est dit, n’est-ce-pas !

      • La laïcité est la clef de voûte du politiquement correct.

        La rhétorique sur la nécessité de la neutralisation des religions de l’influence politique est la base de l’établissement du magistère moral (laïque et étatique)

        • En effet Stéphane, on nous parle sans cesse de laïcité et il est fort surprenant que le mot « laicité » n’existe pas dans la loi de 1905 ! Seulement le mot « Laïc » !

        • Je crois que nous sommes d’accord hormis le vocabulaire : la neutralité du magistrat (de la justice, du prince, de l’Etat, etc… comme le décrit Locke dans la lettre sur la tolérance) devant les religions n’a rien à voir avec la laïcité qui est la négation du religieux dans la vie publique.

          En fait, c’est même exactement le contraire : la neutralité du magistrat implique une reconnaissance des religions comme éléments de la vie publique et privées (religions considérées comme des associations d’intérêt, des personnes morales), alors que la laïcité la conteste, l’exile au privé et s’arroge ainsi un magistère moral qui soit au dessus des religions (et des citoyens) dont l’existence et les libertés sont tolérées (suivant le bon vouloir de l’Etat nounou)

          La laïcité est le principal pilier du socialisme et du politiquement correct.

  • Merci de cet article très intéressant qui suscite bien des réflexions sur la liberté, la limitation de l’exercice de cette liberté par des pouvoirs, légitimes ou non, la notion de libertés assez différente de la notion de liberté proprement dite (justement assimilée à un droit dans le commentaire de reactitude, mais l’habitude étant prise, il convient de distinguer « une liberté » de « la liberté »…).

    La première des libertés est celle de penser et personne ne peut empêcher qui que ce soit d’y accéder. Cependant, comme le dit l’article, il est possible de la brider très sérieusement par une éducation dirigée, par une influence très forte de médias (je pense en particulier à la télévision dont le rôle dans l’opération de décervelage est historiquement tout à fait crucial, relayée aujourd’hui par les réseaux sociaux), influence qui prend des allures terroristes (influence par la peur). Ce bridage de la liberté de penser s’exerce de deux manières : d’abord la falsification des faits (enseignement dirigé idéologiquement de l’histoire, de l’économie, voire de la géographie), ensuite le non-développement de l’aptitude à penser (établissement des faits, logique, hypothèses, etc.) et de l’indépendance d’esprit.

    La liberté d’expression est une autre liberté, bien sûr dépendante de la première. Celle-ci dépend bien entendu du pouvoir. Deux sortes de pouvoirs influent sur cette liberté : le premier c’est le pouvoir légitime, et il se pose la question, de savoir si son domaine d’intervention est illimité ou non, le second, ce sont tous les petits pouvoirs totalement illégitimes des autorités morales auto-proclamées, qui, au nom d’idéologies assez hétéroclites et constituées de bric et de broc, se donnent pour mission de terroriser ceux qui ne pensent pas comme eux. Il arrive parfois dans le second cas que ce pouvoir illégitime soit renforcé par un pouvoir économique (cf le billet de Baptiste Créteur, « Numérique, l’autre révolution manquée » de ce jour).

    Cette notion du couple antagoniste liberté/pouvoir (liberté au sens d’ »une liberté ») me semble tout à fait passionnante et assez peu étudiée.

    • Concernant le formatage des esprits et la perversions du système par les cochons, relisez la « Ferme des animaux » et « 1984 ». Il est d’ailleurs amusant de constater que ces deux ouvrages sont analysés au lycée…mais avec un biais qui atténue très fortement leur message.

      Rappelons nous également qu’une société d’illettrés violents et faciles à canaliser est plus facile à gouverner (eg: exploiter à son profit) qu’une société de gens lettrés, instruits et fortement cultivés. A ce titre, les autodafés et les réductions « ad-hitlerium » de l’autoproclamé « camp du bien » sont symptomatiques de ce manque de culture historique, scientifique et économique.

      • Une société d’illettrés violents plus facile à gouverner ..

        En êtes vous vraiment certain ?

        • Comme le disait, Montaigne ou Montesquieu, je ne sais plus : « J’aime les gens (ou les paysans) de mon pays, ils n’en savent point trop pour raisonner de travers »

      • Moi je pense que c’est exactement le contraire, une société « instruite » n’est pas nécessairement bien « instruite ».
        Souvent ceux qui se prétendent instruits et cultivés sont ceux qui le sont le moins en réalité, une instruction biaisée jamais remise en question et bourrées de préjugé qui ne sont jamais remis en question.

        Mais vaut être ignorant que mal instruit, le premier se soigne mieux.

        • « une société « instruite » n’est pas nécessairement bien « instruite ». »
          Ce n’est pas du tout contradictoire avec le post de Charles.W. Entre un ignorant et un mal instruit, il n’y a pas de véritable différence quant aux conséquences: ils sont tout aussi faciles à manipuler l’un que l’autre. Quand on parle de société instruite, il est évidente que c’est « bien instruite » (selon votre terme) qui est entendu et non pas, par exemple, la moraline collectiviste déversée à grandes bassines par notre EdNat et nos médias subventionnés.

    • Il est utile de signaler que la géographie aussi peut subir un détournement idéologique. En témoigne le matraquage gauchisant de Jean-Christophe Victor (infiniment moins talentueux que son père Paul-Emile) dans son émission Le Dessous des cartes. Sa péroraison géopolitique est un modèle du genre. Il présente, par exemple, le Pacte de Varsovie comme la riposte nécessaire des braves Soviétiques devant le bellicisme des méchants capitalistes, sous la houlette de l’Oncle Sam. Les faits et la chronologie lui infligent pourtant un cinglant démenti. Il s’en fiche, son but est d’endoctriner la masse ignorante.
      L’OTAN fut len réalité la riposte occidentale à la tentative par Staline, à partir du 24 juin 1948, d’affamer des centaines de milliers de gens en bloquant l’appprovisionnement de l’enclave de Berlin-Ouest. Avec un pont aérien qui dura 10 mois, Truman et ses alliés ont fait plier Staline, qui capitula le 25 avril 49. La réponse occidentale à cette nouvelle abjection du Petit père des peuples, et idole du PCF, fut le Traité de l’Atlantique Nord qui avait été signé le 4 avril.
      L’OTAN naîtra de ce traité, deux ans plus tard. Ce n’est qu’en 1955 que Khrouchtchev créera son pendant soviétique, mais en réponse à l’adhésion de la RDA à l’OTAN. Le mensonge éhonté de Victor junior est la réécriture de l’histoire typique des « pseudo-intellos » de gauche, ces imposteurs qui affabulent sans vergogne. Les 75.000 fusillés du PCF sont aussi bidons que le dreyfusisme socialiste d’avant le second procès ou la fondation par les socialistes de la IIIème République et de son école.

  • Donc, ceux qui menacent notre liberté d’expression sont les politiquement correctes. Je le soupçonnais depuis un petit temps déjà.

  • Je crois que toute cette mascarade gauchiste n’est que le résultat de ce politiquement correct, qui se résume à ça « Le politiquement correct n’est pas une mode mais une idéologie, également connue sous le nom de « Marxisme Culturel », mise au point par des Marxistes, en vue de détruire la civilisation occidentale en se servant des frustrations des minorités ». Cette Idéologie développée à l’école de Francfort en 1923 par Munsenberg, (et Lukacs) homme de propagande de Lénine, puis de Staline pour permettre la survie de l’utopie communiste, vu que la lutte des classes ne suffirait pas. Beaucoup d’intellectuels y participaient, des socio-philosophes universitaires tels que Horkheimer, Wiesengrund, Adorno, Marcuse, Benjamin, Fromm, Pollock, Neumann, Wiggersrhaus, suivis par Haberm,… et assistés par Sigmund Freud. Leur but était de subvertir tous les milieux intellectuels occidentaux, pour arriver à leur fin. La destruction des idées occidentales, par le remplacement des idées marxistes.
    Aujourd’hui la nécessité d’empêcher la liberté d’expression n’est que le résultat de l’idéologie du marxisme culturel. Voir en France tous ceux (plusieurs centaines http://www.enquete-debat.fr/archives/top-300-des-intellectuels-sous-mediatises-a-la-television-publique-francaise-10191) qui ont écrits des dizaines de livres (Boudon, Randa,… et qui n’ont eu que 2 ou 3 invitations à la télévision en 30 ou 40 ans, voir aucune pour certains. Alors la liberté d’expression dans les médias maintreans aujourd’hui, en France, n’est qu’un mirage ! Je pense que le net, les rends dangereux comme une bête blessée. Ils sentent leur mort approcher !!! A suivre !

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