Le Paris d’Hidalgo s’enfonce dans les déficits ? Vite, interdisons Amazon !

Paris accumule les déficits et des comptes à la sincérité douteuse, mais l'équipe d'Anne Hidalgo veut malgré tout interdire le commerce d'Amazon.
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Le Paris d’Hidalgo s’enfonce dans les déficits ? Vite, interdisons Amazon !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 22 juin 2016
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Depuis le XVIe siècle, on savait que Paris valait bien une messe. Mais depuis qu’Anne Hidalgo en a pris les rênes, on se demande si elle vaut beaucoup plus. Oh, je ne veux pas dire que la Ville Lumière serait définitivement tombée en décrépitude, que nenni : la capitale française dispose encore de bien des atouts. Mais les efforts des socialistes à sa tête ont durablement ruiné ses finances…

Ce n’est pas nouveau : lorsque Anne Hidalgo parvient à la Mairie de Paris, elle hérite de la situation financière tendue laissée par Bertrand Delanoë. Emportée par l’élan politicien typique qui fête les victoires en distribuant d’abondantes prébendes, conjuguées à l’indécrottable habitude socialiste de gérer n’importe comment l’argent public, les finances de la ville font un plongeon moelleux de plusieurs centaines de millions d’euros, sous les vivats de la foule parisienne qui n’a que faire de ce genre d’informations.

hidalgo julliard cannes austérité mairie paris2015 sera à ce titre une année joyeuse où, entre deux festivités pas toujours liées à la ville, la Maire oubliera toute velléité de saine gestion et d’austérité et imposera un style très particulier dans la comptabilité municipale qui balance du steak, bouscule du poney à la dynamite, et satellise du chaton mignon.

On se souvient par exemple du renflouement in extremis de « Ma Tante », le fameux Crédit Municipal de Paris, dont les activités bancaires battent de l’aile au point d’approcher de la faillite toute l’institution plusieurs fois centenaire. Et, malgré les 300 millions de déficit budgétaire, la mairie relève le défi de trouver 42 millions pour sauver l’institution malgré des années de pertes (16,9 millions d’euros depuis 2011).

Compte-tenu de l’hybris, de la force de l’habitude et — il faut l’avouer — d’une parfaite déconnexion des dirigeants avec la réalité, ce qui s’est passé en 2015 devait inévitablement se reproduire en 2016, avec au moins autant de dynamisme. Et c’est exactement ce qui s’est produit ; de ce point de vue, la prédictibilité de nos amis socialistes est quasiment magique : si une ânerie budgétaire doit être faite, elle le sera ; si un choix technique, moral, sociétal ou politique peut provoquer une erreur tragique, il sera fait, elle sera commise, avec force, conviction et doigt dans l’œil.

C’est ainsi qu’on apprend il y a quelques semaines qu’une décision positivement innovante a été prise pour boucler, au forceps, le budget de la ville pour 2016 : passer en encaissement en une seule année tous les loyers que les bailleurs sociaux auraient dû lui verser pendant la durée des baux emphytéotiques (60 ans). Autrement dit, l’équipe municipale, manifestement adepte de la cascade comptable sans filet avec double salto arrière carpé sur surface glissante, a choisi de créditer le budget de sommes qui ne seront touchées qu’au fil de l’eau, sur les soixante prochaines années.

Apparemment, comme le soulignent des élus de droite d’autant plus outrés qu’ils n’ont pas pensé composer la même abomination comptable lorsqu’ils étaient au pouvoir, ce ne serait pas la première fois que la Mairie comptabiliserait ainsi ces baux emphytéotiques. Mais pour le coup, cela n’a jamais été fait « dans ces volumes et jamais sur 60 ans ». Voilà qui est couillu, non ? En tout cas, c’est particulièrement bienvenu dans un budget serré comme un café georgecloonesque puisque ce sont 360 millions d’euros qui ont été comptabilisés en section de fonctionnement par la mairie, au lieu de la seule la quote-part annuelle de la recette de loyers.

nkm les dents de la maireLa manœuvre est d’ailleurs tellement inédite que certains élus de l’opposition (dont l’insubmersible Nathalie Kosciusko-Morizet) envisagent d’attaquer juridiquement la sincérité des comptes municipaux. On ne s’étonnera pas que, dans les rangs de la majorité, on brandisse l’argument ultime en expliquant avoir le blanc-seing de Bercy, na d’abord et même pas mal. Rien d’étonnant au fond à ce que l’État justifie ses meilleurs tours de passe-passe budgétaire aux municipalités bien introduites ; et avec Hidalgo à la tête de Paris, on sait que la capitale aura toute l’attention du Président, qui n’est pas le dernier en termes de petites bidouilles comptables audacieuses et de camouflages éhontés.

Reste néanmoins le constat entêtant que pour en arriver à ces extrémités comptables qui, sans être illégales, n’en sont pas moins douteuses, la ville de Paris doit furieusement manquer d’argent. On s’attendrait donc à ce qu’a minima, la municipalité fasse en parallèle tout ce qui pourrait être fait pour favoriser les rentrées d’argent frais.

La mentalité socialiste étant ce qu’elle est, une des méthodes de choix consiste bien sûr à augmenter les impôts, les taxes et les différentes vexations, automobiles notamment. Les dernières années ont largement montré que cette méthode de renflouement était mise en pratique, même si on est en droit de douter de leur succès.

L’autre méthode consiste bien évidemment à favoriser le commerce qui finira par rapporter à la municipalité via, justement, les taxes. Et puis, ça tombe bien : Paris s’est régulièrement déclarée en faveur des entreprises, notamment celles innovantes qui amènent — outre un peu de hype & de fashion — pas mal de brouzoufs dans les comptes de la capitale exsangue : en somme, vive les startups et le numérique qui rapportent des taxes !

Ou pas.

Depuis jeudi dernier, Amazon, le site d’e-commerce, propose de livrer gratuitement ses clients « Premium » dans les deux heures suivant leur achat, mais la municipalité a vivement réagi ce dimanche contre cette offre « susceptible de déstabiliser gravement les équilibres commerciaux parisiens ». Il faut dire qu’Amazon pratique, encore une fois, la pire des méchanceté en n’attaquant pas seulement les livres et les DVD, mais aussi l’épicerie et, plus récemment, le frais !

Oh ! Quelle horreur !

La mairie, outrée, a donc déclaré en oubliant que nous ne sommes pas encore tout à fait en Union Soviétique, ce qui la chagrine beaucoup :

« Cette grande entreprise américaine n’a jugé bon d’informer la Ville de Paris que quelques jours avant le lancement… »

… tout en s’inquiétant, après avoir mis un petit mouchoir pudique sur toute forme de mauvaise foi flagrante, du « degré de pollution et autres nuisances que pourraient générer les véhicules de l’entreprise ».

Ah oui, c’est vrai, on aurait presque oublié les milliers de livreurs d’Amazon qui voyageront seuls dans Paris dans leurs gros camions qui crament 50 l/100 de diesel dans des volutes crasseuses, ainsi que les milliers de coursiers en motos surpuissantes faisant des wheelings et des burns de folie d’une artère à l’autre pour le compte du « géant américain » (comme l’aiment à l’appeler notre presse frémissante). Et c’est évident qu’à côté des trois minibus électriques sympas de la RATP, des douze petits vélos chics et des deux voiturettes de la Mairie de Paris, la pollution de ces livreurs « Amazon » va être dantesque.

on appelle cela du foutage de gueule

Eh oui, la mairie de Paris n’a plus une thune, mais elle a des principes : les montages comptables douteux, oui ; l’endettement des Parisiens sur des générations durant, pas de souci ! Le renflouement des canards boiteux à fonds publics, oui encore. Mais les petits livreurs qui gagneraient leur vie grâce à Amazon, tous les jours, non, et puis quoi encore ? Ces milliers de Parisiens à mobilité réduite dépannés par ce genre d’offre, c’est encore non, faut pas dérailler ! Ces vendeurs qui utilisent la plateforme du « géant américain » pour toucher un public autrement inaccessible, c’est toujours non, franchement, sans façon, merci, au revoir !

Et puis faire du commerce sans prévenir le bourgmestre, c’est définitivement une déclaration de guerre. À la bonne heure, on y laisserait faire, et rapidement, des manants commenceraient à marchéer fruits & légumes, viandes & poissons, étoffes & cabetenc, arts & travaux directement, de fabricants à clients, sans avoir gagné patente de la Mairie et pour sûr, ce serait vitement folÿe capitaliste. Tous ces siècles de progrès jetés ainsi aux pourceaux, c’est intolérable !

gifa panic freakout

La juxtaposition des problèmes de l’équipe municipale de Paris avec les non-solutions qu’elle nous propose, non-solutions à ce point stupides qu’elles en deviennent agressives, illustrent à merveille pourquoi l’avenir semble tracé d’une main ferme et d’un pas décidé…

…dans une direction catastrophique.

this will not end well - car wc

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  • Mais les efforts des socialistes à sa tête ont durablement ruiné ses finances…

    Bah, au moins un succès éclatant à mettre à leur crédit 🙂
    MDR

  • Faut tout de même reconnaitre qu’ils sont très forts pour dépenser de l’argent qu’ils n’ont pas.
    Je me demande si je ne vais divorcer pour épouser une socialiste…

  • Hidalgo ne serait pas la digne représentante d’une certaine gauche si elle ne gaspillait pas l’argent public mais maniait l’art du camouflage, aussi grossier soit-il.

    Pour être complète et produire un CV impeccable, elle se doit aussi d’interdire l’innovation au service du consommateur.
    Motif invoqué ? Quand, et uniquement quand, c’est Amazon qui livre, c’est polluant ; il est connu que jusqu’à présent les livraisons dans Paris se font par téléportation ou char à bœufs. Techniques que ne maitrise pas Amazon.

  • Amazon qui livre un parisien est polluant. Le parisien qui va à pied chez son commerçant ne pollue pas Vive la marche ! Mais au fait comment est livré le commerçant ? A pied sans doute, puisque bientôt tout moteur sera interdit à Paris. Énervant, Non ?

  • Hidalgo nous interdisant d’avoir une voiture (j’ai fini par revendre la mienne) et les commerces de proximité fermant les uns après les autres, les bus étant ce qu’ils sont (rares, lents, polluants et bondés), ne pouvant transporter certains achats à vélo ou en métro, j’ai fini par commander sur Amazon. Le socialisme créant la pénurie, j’imagine que c’est honteux de ma part de profiter, en plus, d’une livraison gratuite. Je suis une mauvaise citoyenne, tant pis.

  • quel domage que les socialos , qui ont une imagination débordante quand il s’agit de magouiller , d’emmerder le monde et de ruiner le pays n’en est pas autant pour nous sortir du pétrin ; c’est étrange que pour ça , il n’est aucune bonne idée ;

  • Je suis surpris qu’aucun de nos valeureux parlementaires n’ait encore lancé l’idée d’un « Amazon Français » (ou européen)…

    • Se lancer dans l’exploitation capitaliste des Français par les Françaises, ça leur ferait mal aux seins !

      • Justement il ne s’agirait pas d’exploitation catipalmiste mais d’un truc solidaire/citoyen/gentil avec plein de millions et un acronyme rigolo où ils pourraient placer des copains, des neveux, pour prouver-au-monde-qu’un-autre-modèle-est-possible (qui ne marche pas mais on s’en cogne)…

  • Concrètement la Mairie ne peut pas faire grand chose contre Amazon non?

    • Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir de nuisance. Un des articles de presse cite Hidalgo demandant une loi pour donner tout pouvoir aux mairies sur les autorisations d’ouvertures d’entrepôts. Actuellement les mairies peuvent juste donner l’autorisation sur les surfaces de vente au public supérieures à 1500m² (de mémoire). C’est d’ailleurs pour cela que les entrepôts de drive-in ne nécessitent pas d’autorisation et qu’ils se sont bien développés… pour l’instant.

  • Tout n’est-il pas déjà trop fluide?
    Comment un Ponctionnaire pourrait-il faire autrement, pour être un digne représentant des Bureaucratures qui doivent « thromboser » tout ce qui peut l’être?
    De plus, n’a-t-elle pas besoin d’occuper de manière constructive sa retraite vaillamment acquise et prise à 51 ans?
    Forcément ça va bien se passer…

  • Les couinements de Dame Hidalgo sont rien en rapport aux hurlements des URSSafs quand les gens vont comprendre qu’on peut faire ses achats sur Amazon en Bitcoins (au travers des cartes pré-payées): être rémunéré en Bitcoins, avoir un petit job juste pour avoir la Sécu, et passer sous le radar du fisc. Avec l’achat de nourriture sur Amazon, le modèle-social risque de prendre un coup derrière les oreilles.

  • Soeur Anne (une des mères d’enfants de Scooterman 1er) se fout royalement comme son prince qu’on sort, de l’endettement des parisiens : sa clientèle électorale fidélisée (chomistes professionnels, étudiants attardés à 30 balais en fac de socio-psycho, intermittents du pestacle, fonctionnaires territoriaux, assistés congénitaux et à temps complets, victimes communautaires larmoyantes sponsorisées par la mairie de Paris, bobos honteux… ) n’est pas ou peu imposable et pas ou peu solvable. Devinez qui va rincer tout ce beau monde au moment de l’addition ?

  • Quel meilleur parcours qu’un passage à l’inspection du travail pour savoir ce qui est bon ou pas pour le développement des entreprises.
    Hidalgo, the right woman at the right place.

  • c’est une blague n’est ce pas ?
    n’importe qui peut livrer n’importe quoi et ils ne se gênent pas ..Paris devrait même se féliciter d’avoir de nouveaux entrepôts a taxer !

  • Elle sait queParis est dans une très très grande région dirigée par une LR, alors, si elle coule sa « comptabilité » soit Bercy l’a sauvera, soit la « Valérie » l’aidera. Alors, elle fait marcher les « trucs comptables louches » comme savent le faire les socialos.
    C’est simple, c’est louche, c’est « Hidalgo ». Et finalement c’est connu, les socialos privatisent les profits (quand y en a plus, y en a encore), et laissent les déficits pour la collectivité du Paris intramuros et du Grand Paris. De toute façon, il y a encore  » l’audacieux » qui veille sur elle.

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