Par Jacques Garello.
Les conséquences politiques d’un vote des Britanniques en faveur d’un Brexit seraient sans doute considérables. Mais dès maintenant les « experts » se précipitent pour chiffrer les conséquences économiques dudit Brexit.
Ces chiffrages n’ont aucun sens, au moins pour deux raisons : d’une part, le nouveau paysage de l’économie britannique est inconnu ; d’autre part, l’économie marchera au pas du politique et l’incertitude est ici encore radicale.
Le PIB anglais diminué de quelque 5 %
Pourquoi pas ? C’est l’estimation de l’OCDE, publiée il y a quelques semaines. Cette chute se produirait à l’horizon 2030, mais dès 2017 le PIB anglais diminuerait de plus d’un point de croissance, entraînant dans sa chute les principaux partenaires européens (Irlande, Pays Bas, Suisse qui perdraient entre un demi-point et un point de croissance) et menaçant aussi Allemagne et France. 5 % de PIB en moins, ce sont quelque 5000 euros de moins par an pour les ménages anglais.
Si la production et le revenu déclinaient à ce point, la livre sterling ne s’en sortirait pas non plus, avec une dévaluation probable de 10 %. L’inflation pourrait reprendre à cause de l’augmentation du prix des importations. Ces pronostics sont déjà mystérieux : la dévaluation ne serait-elle plus « compétitive » comme disent les keynésiens et l’épargne croît-elle en conjoncture inflationniste? À faire tourner les ordinateurs trop vite, ils finissent par chauffer.
Car, bien entendu, ces « estimations » sont le fruit de modèles macro-économiques. Chaque administration ou institut ayant le sien, on peut trouver des chiffres plus alarmistes encore (le Trésor britannique donne 6,2 % de chute), l’ancien maire de Londres Boris Johnson faisant surenchère à plus de 7 %. Les choses sont tellement claires qu’au sein même du gouvernement ministres pro et anti-Brexit cohabitent.
L’incertitude radicale
Cette accumulation de chiffres pose le problème de tous les modèles macro-économiques, y compris les plus sophistiqués : comment prévoir la conjoncture d’une économie alors même qu’un évènement déterminant ne s’est pas encore produit ? La méthodologie autrichienne plaide en faveur de « l’incertitude radicale » : il n’y a pas en économie de séquences modélisables, l’histoire ne se répète pas, précisément parce qu’il y a une histoire, c’est-à -dire un enchaînement de faits et de comportements qui modifient les bases mêmes des estimations.
Concrètement, il y a quelques questions qui ne connaissent pas aujourd’hui de réponse :
- Les capitaux vont-ils quitter l’Angleterre pour s’investir en Allemagne ou en France ? L’opinion dominante chez les financiers est qu’il faut s’y attendre, mais rien n’est moins sûr. Par exemple on ne connaît pas ce que sera l’économie française l’an prochain.
-  Les ménages anglais vont-ils être tétanisés par le fait d’être coupés de l’Europe ? Les partisans du Brexit sont persuadés du contraire.
- Les courants commerciaux aujourd’hui noués avec l’Union européenne ne vont-ils pas se détourner vers le Commonwealth ? On doit se rappeler que l’une des pommes de discorde entre l’Union et la Grande Bretagne est précisément le sort privilégié dont bénéficient les Anglais du fait de leurs liens avec le Canada, l’Australie, la Nouvelle Zélande.
- La finance anglaise va-t-elle se couper de la finance mondiale, alors même que les négociations avec la bourse de Francfort se poursuivent et que les gens de la Cité n’ont cure des réglementations que veulent imposer Américains et Européens ?
Le poids de la politique
La plus lourde des incertitudes porte sur les conséquences politiques d’un éventuel Brexit. L’Écosse entrerait-elle en sécession et resterait-elle dans l’Union ? Quid de l’Irlande, qui bénéficie déjà d’un statut particulier dans ses liens avec l’Angleterre ? La Suisse et les pays scandinaves ne feraient-ils pas revivre une zone européenne de libre-échange dont la souplesse aurait des effets stimulants sur ses adhérents ? Enfin, et non le moindre, l’Union sortirait-elle indemne de l’aventure ? On peut craindre que les oppositions entre libéraux et dirigistes se radicalisent ; quels seraient les vainqueurs ?
Enfin, il y a aussi une incertitude majeure à prendre en considération : elle concerne la vie politique anglaise, avec un renforcement du populisme, une radicalisation des travaillistes et un éclatement des conservateurs.
Si vous croisez des faiseurs de chiffres de Brexit, vous pouvez les saluer bien bas.
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Le Brexit divise les britanniques et une partie de l’Union européenne. Pour y voir plus clair voici quelques arguments en faveur du stay dans l’article : « Les conséquences économiques d’un Brexit : un argument en faveur du stay » sur Trop Libre ( http://goo.gl/04xDQI )
En quoi le départ du royaume unis de l’UE l’empêche de commercer avec le reste de l’Europe et de participer aux organes de régulations techniques de normes et réglementation commercial commune (OMC ?) ? C’est comme dire que pour avoir le traité transatlantique nous devrions faire partis des USA.
La GB ne vaut plus rien politiquement depuis quelques décennies, faut être bien naïf pour croire que les OIG de régulation vont accueillir à bras ouvert un Royaume Uni indépendant et que celui-ci va influer les normes mondiales.
Le problème c’ est qu’à écouter les pro-brexit la suite de l’histoire c’ est un peu en mode je rompt avec ma copine mais on reste ami et à l’occaz on couche ensemble
Parce que les membres de l’UE chercherons à faire payer aux Britanniques leur défection, cela a été confirmer par Junker.
Alors l’UE, si elle se laisse guider par des rancunes et des ressentiments plutôt que par l’intérêt de ses membres, est une dictature parmi les pires et justifierait le Brexit.
Ce ne sera pas le cas, l’Union n’étant que l’expression de ses adhérents mais oui, elle n’aura plus aucun intérêt à faire des concessions contre les intérêts de ses membres ou de l’ensemble, ce qu’elle avait accepté pour la contribution britannique, par exemple.
« La GB ne vaut plus rien politiquement depuis quelques décennies »
Le commonwealth c’est rien en comparaison du ministre des affaires étrangère européenne… lol
« Parce que les membres de l’UE chercherons à faire payer aux Britanniques leur défection, cela a été confirmer par Junker. »
Faire payer au Britanniques leur référendum c’est anti-démocratique et ça décrit bien cet excrément qu’est l’UE.
Ensuite l’article explique que ces sanctions auront aussi beaucoup de conséquence pour les autres membres de l’UE, car comme nous le savons ici, tout commerce profite au deux parties dans l’échange. Je doute que les hollandais accepte de perdre 1 % de pib pour « punir » ces méchants anglais. Je penses donc que personne ne fera rien et business as usual.
Et si on attendait les résultats avant de tirer des plans sur la comète! En fait personne ne peut, maintenant, juger de conséquences sures: il est d’ailleurs prévu 2 ans (au moins) pour la transition effective entre dedans et dehors. Autant dire que les discussions ne sont pas terminées et forcément leurs conséquences inconnues.