Par Alexis Vintray.
Largement convaincu jusqu’à 23h encore hier que le Brexit n’aurait pas lieu, les marchés actions et devises européens ont ouvert dans la panique complète ce matin, avec des baisses de plus de 10% avant l’ouverture. Cette panique boursière est-elle justifiée ?
Une baisse de la bourse qui ramène simplement aux cours d’il y a 10 jours
Pour Paras Anand, responsable de la gestion actions européennes chez Fidelity International, cette panique est excessive : « Le vote des britanniques a pris les marchés actions et devises par surprise. Mais gardons à l’esprit que l’échelle des mouvements que nous constatons se fait dans un contexte où la livre sterling et les marchés actions ont enregistré de fortes hausses au cours des dernières séances. »
En effet, le CAC 40 par exemple, malgré sa baisse de 7,5% à 4150 à 11h20, revient à son niveau du 14 juin. C’est la hausse de lundi à jeudi qui était déraisonnable.
Les entreprises européennes, immunisées contre le Brexit ?
En outre, le profil des entreprises cotées les immunise assez largement contre le Brexit, comme le souligne toujours Paras Anand de Fidelity :
« Dans ce contexte, rappelons également que ce type d’événement n’impacte qu’à la marge les perspectives de long terme des entreprises. En effet, une des caractéristiques des marchés européens est d’être très internationaux et moins domestiques que les marchés US ou asiatique. Dans ce scénario où la demande au UK et plus largement Europe serait impactée au-delà de ce que l’on peut anticiper, il est important de rappeler qu’à un niveau agrégé, pan européen, cela ne devrait pas se traduire de façon trop marquée sur les perspectives des entreprises. Enfin, notons que les entreprises européennes détiennent des bilans particulièrement solides et l’environnement propice aux opérations capitalistiques se maintiendra. Ceci devrait également atténuer l’ampleur de la baisse des marchés sur les prochaines semaines et à moyen terme »
Et l’analyste de conclure que la baisse actuelle est probablement excessive, et qu’il faut se méfier des annonces de scénario catastrophe : « Pour résumer, même si la victoire du Brexit implique un potentiel baissier accru, nous n’anticipons pas un scénario catastrophe et des replis marqués des prix devraient accroître les opportunités d’investissement. »
Un impact réel de 0,25% du PIB pour la France
Cela ne veut pas dire pour autant que le reste de l’économie ne sera pas impacté. En particulier car les entreprises cotées en bourse ont des profils très différents des PME qui font le gros du tissu économique européen, mais la réaction des marchés boursiers semble à la hauteur de l’excès d’optimisme des jours qui ont précédé le vote. Temps de retrouver le juste milieu. Malgré la difficulté de l’exercice, le gérant Vincent Durel se lance dans un calcul de l’impact du Brexit : « On peut estimer un impact de l’ordre 0,2%-0,3% par an pour le PIB français au cours des deux prochaines années. » On est bien loin de la catastrophe…
Comme pour l’or ou les matières premières ces derniers temps, de la pure spéculation sur la livre, les taux d’intérêt à 5 et 10 ans des autres pays de l’UE, voire une sorte de billard à 3 bandes autour des cours du pétrole. Bref, dans le gros merdier des taux négatifs, des dettes monstrueuses et des planches à billets, un léger clapotis jusqu’à la prochaine crise, la mer de chine, le brésil, l’iran, la macédoine, l’ukraine…
Le carburant a la Pompe va t’il baisser ?
Les valeurs bancaires souffrent terriblement depuis l’annonce du Brexit.
Avec mon portefeuille chargé d’actions du Crédit Agricole, j’ai pris aujourd’hui une très grosse gifle !
Les bourses ne savent plus sur quel pied danser…et ça fait déjà plusieurs mois voir plusieurs années. Comme avec la crise chinoise de l’année dernière les bourses retrouveront des sommets quand on annoncera une pluie de liquidité…
« Un impact réel de 0,25% du PIB pour la France. »
Abavala, c’est la fotobrexit !