Brexit, NDDL : ces démocrates allergiques à la démocratie

Comme le montre le Brexit ou le référendum sur Notre-Dame-des-Landes, il existe ainsi une tentation de l’intelligentsia de lutter contre le populisme en contestant le vote populaire.

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Brexit, NDDL : ces démocrates allergiques à la démocratie By: Christopher Michel - CC BY 2.0

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Brexit, NDDL : ces démocrates allergiques à la démocratie

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 28 juin 2016
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Par Patrick Aulnas.

Brexit, NDDL : ces démocrates allergiques à la démocratie
By: Christopher MichelCC BY 2.0

Les idéologues de gauche ont toujours su, mieux que le peuple, ce qui lui convenait. Le rappel de ce principe de base de l’action politique ne doit heurter personne. Il s’agit d’une vérité première. Les communistes soviétiques ont stoppé le développement économique de leur pays au nom de la dictature du prolétariat. La Révolution culturelle chinoise a fait des millions de morts, officiellement pour la même raison. Ne parlons pas des Khmers rouges cambodgiens qui ont réduit leur peuple en esclavage.

Ces votes qu’ils n’approuvent pas

Ce qui semble nouveau aujourd’hui, c’est la propension de certains démocrates à remettre en cause les votes populaires qu’ils n’approuvent pas. Les vrais démocrates semblent donc désormais savoir mieux que le peuple ce qui lui convient.

Le référendum local organisé en Loire-Atlantique pour consulter la population sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a fourni un résultat sans ambiguïté : 55,17% de votes favorables à la construction de l’aéroport. Les opposants ont d’abord tout fait pour empêcher la consultation. Ils ont contesté devant le Conseil d’État la formulation de la question posée, mais sans obtenir gain de cause. Leur position n’a pas changé après la consultation : le peuple a été trompé par une question ambiguë. Seuls les opposants au projet sont dotés de la clairvoyance nécessaire.

Cécile Duflot, l’égérie de l’écologie politique, invitée sur France-Inter par Patrick Cohen, avait visiblement beaucoup de mal à accepter les règles du jeu démocratique. Reconnaît-elle le résultat ? Réponse « … on va simplement dire la réalité des faits : est-ce que c’est un projet bon pour l’écologie et bon pour le développement local ?  Je pense que non ». Formulation significative d’une pensée, puisque la réalité des faits, c’est tout simplement l’approbation de l’aéroport.

Ce qui est bon ou mauvais pour l’écologie relève d’opinions très divergentes. Le journaliste ironise alors un peu : « Vous êtes les bons. Les autres sont les mauvais. » Cécile Duflot a alors une réponse ad hominem « Je n’aime pas du tout votre façon de réagir (…) Et si je puis me permettre, si vous m’aviez invitée il y a 20 ans, vous vous seriez sans doute, au lieu de faire ce petit regard légèrement méprisant, carrément moqué de moi ». L’idéologie écologiste connaît la vérité, nul besoin d’un référendum.

Revoter le Brexit ?

La contestation du Brexit apparaît aujourd’hui comme un second exemple du même phénomène. Le peuple anglais s’est prononcé clairement. Qu’on le regrette ou qu’on l’approuve, il convient de respecter le résultat de ce référendum et de mettre en œuvre l’article 50 du traité sur l’Union européenne (procédure de retrait) dans un délai raisonnable. La pétition demandant un nouveau référendum ne peut être qu’une plaisanterie. D’ailleurs, elle l’est.

Il s’agit en effet d’une pétition déposée le 25 mai, bien avant le vote, pour proposer un nouveau référendum si le résultat, dans un sens ou dans un autre, n’atteignait pas 60%. Cette pétition n’avait recueilli que quelques signatures avant le résultat du référendum. Si la presse lui donne tant d’écho, c’est uniquement par petitesse journalistique : transformer un problème politique en série à épisodes. Les principaux dirigeants britanniques ont indiqué que cette pétition n’aurait aucun effet. Il n’empêche que le succès de la pétition est significatif : les signataires (plusieurs millions) refusent le résultat du vote populaire.

Les dirigeants britanniques sont particulièrement mal à l’aise face à la profonde division du pays sur ce sujet et veulent temporiser avant de déclencher l’application de l’article 50. Boris Johnson lui-même, leader des pro-Brexit, a déclaré que son pays « fait partie de l’Europe ». Certes, mais une majorité de Britanniques souhaite clairement en sortir.

La constitution européenne de 2005

Un exemple plus ancien doit être cité : le rejet du projet de Constitution européenne en 2005 par le peuple français par 54,67% contre 45,33% de votes favorables. Les Néerlandais, également consultés, avaient voté à 61,54% contre cette constitution. L’unanimité des pays-membres de l’UE étant nécessaire, ces deux consultations ont conduit à l’abandon du projet. Mais le traité de Lisbonne, conclu quelques années plus tard, a repris une grande partie du projet de constitution. Sa ratification ne fut pas soumise à référendum.

Que l’on soit pro-européen (ce qui est mon cas) ou pas, une telle manœuvre choque si l’on est vraiment démocrate. D’autant que la petite coterie de dirigeants européens responsables du forfait n’a même pas perçu le mécontentement profond qu’allait susciter dans les opinions française et néerlandaise une telle vilenie. La maladresse politique s’ajoute au mépris de la démocratie. Voilà le meilleur moyen de discréditer le projet européen. Mais peut-être était-ce l’objectif de certains dirigeants.

Il existe ainsi une tentation de l’intelligentsia de lutter contre le populisme en contestant le vote populaire. Si le populisme, de gauche comme de droite, profite souvent de la naïveté des électeurs, la démocratie ne peut pas consister à remettre en cause le résultat des élections. Il faut faire le pari, qu’en moyenne, la démocratie représentative donne des résultats préférables à tout autre système.

Être convaincu que le peuple se trompe ne suffit pas pour contester sa sentence. Il s’agit même d’un réflexe d’idéologue sûr de l’avenir à construire. Mais l’avenir se construit avec les aléas du présent, pierre à pierre. Le respect de la vox populi peut être ressenti comme une faiblesse de la démocratie, mais c’est aussi sa grandeur.

 

 

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  • En ce qui concerne le « revote » du brexit, la pétition en ligne dont on nous rabache les oreilles en ce moment dans les médias gauches, gauchistes et gauchisants ne vérifie pas que les votes sont bien issus d’électeurs britaniques. 4chan s’est par exemple à injecter quelques centaines de milliers de réponses venant de pays aussi démocratiques que Cuba, la Corée du Nord (ils ont oubliés la France).

    Après, les anglais auraient tord de lancer l’article 50 avant le premier tour des élections présidentielles françaises, le temps de bouter notre parti socialiste national dehors.

  • Quel est le pourcentage du « Oui » par rapport aux inscrits ?

    « L’erreur ne devient pas  vérité parce qu’elle est approuvée par beaucoup » (M.G)

    « Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont forcément raison » (M.C)

    «  Ceux qui regardent le vote universel comme une garantie de la bonté des choix se font une illusion complète. » (A.T)

    « Qui trouve globalement rationnelles et louables nos organisations et pratiques sociétales, en particulier sur le plan politique et économique et a fortiori environnemental, ne l’est guère » (I.I)  

    Qu’on ait ou non entendu parler des théorèmes de Condorcet, Arrow et Gibbard-Satterthwaite, c’est plus ou moins manquer de sens critique élémentaire que de considérer comme rationnel et louable notre culte de ce qu’il est abusivement convenu d’appeler « la démocratie », le concept en lui-même – dont l’historicité est très mal connue – déjà et a fortiori son application quotidienne dans les « meilleurs » états considérés comme « démocratiques ». Nos médias sont pourtant quotidiennement emplis des tristes , voire horribles conséquences de ce culte grégaire.

    On aura beau dire, on aura beau faire « Dès que nous disons le mot « démocratie » pour nommer notre mode de gouvernement qu’il soit américain, allemand ou français, nous mentons. La démocratie ne peut jamais être qu’une idée régulatrice, une belle idée dont nous baptisons promptement des pratiques très diverses. Nous en sommes loin, mais encore faut-il le savoir et le dire »(A.E)  

    Je le sais, je le dis et redis ici et ailleurs

  • une simple question à propos de NDDL : qui paiera l’addition ?
    – si l’addition est payée par l’ensemble des contribuables ( hypothèse la plus probable ) alors il y a un déficit criant de démocratie , ceux qui paient n’ayant pas eu le droit de s’exprimer
    – si l’addition est payée par les seuls contribuables de Loire-Atlantique , je n’ai rien à redire sur le sujet , mais ça va leur faire mal.. mais c’est leur choix
    – si tout est privatisé et payé par l’activité , ça me va bien , mais on est en France c’est donc l’hypothèse la moins probable.

    • et si on faisait le même procès d’intention à tous les projets antérieurs? Pourquoi ce projet en particulier devrait être privatisé?

      • Parce que les projets antérieurs auraient dû l’être aussi. Perseverare diabolicum !

      • Le privé ne serait pas assez stupide pour se lancer dans un projet comme celui-ci :
        – l’aéroport de nantes n’est pas saturé
        – l’aéroport de rennes n’est pas saturé
        – l’aéroport de singapour est plus petit que celui prévu à notre dame des landes

        • le privé est partie prenante de l’affaire NDDL. On lui assure une rente publique garantie, sans risque, collectivisation des pertes et privatisation du profit envisagé : quoi de mieux ?

          • @ P
            Il est vrai que la mutualisation des pertes (plan de sauvetage d’entreprises, rentes offertes pour services « dits » rendus, et, grosso modo, tout privilège) n’est guère compatible logiquement avec une privatisation des bénéfices. C’est pourtant bien ce qui se passe dans tous les domaines et dont « l’ultra libéralisme » (qui existe bel et bien!) met à profit.

            Mais tous les hommes font pareil depuis tout temps, avec ce que les gens nomment « la nature », évidemment exploitée à leur service, alors, il ne faut pas s’étonner que les « écologistes » se dressent pour « protéger » leur dieu avec lequel ils exigent des échanges à somme nulle, et sont donc « de gauche » puisqu’ils pensent que, sans leur intervention, on continuerait à toujours exploiter ce qui ne nous appartient pas, les hommes inclus, cette fois!

            J’ai pourtant la faiblesse de croire que l’humain fait intégralement partie de ce qu’on appelle « nature » qui, comme tout être vivant, « détruit » un autre être vivant pour sa subsistance! (Par contre, « l’ultra-libéral » reste évidemment un prédateur stérile qui garde la notion de propriété et supprime la notion de responsabilité)

            • « l’ultra libéralisme » (qui existe bel et bien!) met à profit

              Un exemple d’ultraliberté à nous donner, juste pour rire ?

              C’est quand même curieux, on n’a jamais défini Pol Pol, Staline ou Mao comme un ultracommuniste.

          • Je parlais du privé « privé » et pas du privé « de connivence » 😉

  • Problème essentiel: la montée, non des populistes, mais des non-démocrates. Certaines « élites » européennes ne s’en cachent même pas.

  • Pourquoi idéologues « de gauche »? Tous les idéologues sont pareils, de gauche, de droite ou du centre. Juncker fait partie de ces allergiques au vote démocratique et il n’est pas du tout de gauche.

    • @ Alain

      Il me semble qu’au décours d’une carrière politique, ou simplement d’une vie, l’expérience montre surtout que la réalité, les faits et les circonstances, compte tenu des moyens disponibles, prennent bien plus d’importance que les idées surtout organisées en idéologie rigide, pourtant si satisfaisantes pour l’esprit.

      D’où ces expressions politiques quasi toujours tournées vers une anticipation de l’avenir (« il faut », « on doit », « on va ») qui sont la base séduisante d’un programme électoral dont la réalisation se révèle plus tard souvent décevante mais toujours incomplète ou bien moins avantageuse que promis, avec fréquemment, le problème sous-jacent permanent de la « soif » de pouvoir ou d’argent.

      Pourtant la « démocratie » avec les résultats du vote nous rappelle clairement que nous ne pensons vraiment pas tous de la même façon!

      Et J.C.Juncker, politicien madré, ne souhaite pas du tout la fin des scrutins populaires mais reste en bien des occasions, surtout un « réaliste » bien plus qu’un idéologue, d’un point de vue stratégique et tactique.

      Bien que toujours fidèle à son parti « chrétien », plutôt conservateur, dans son pays, il n’a pas hésité cependant à élargir beaucoup les conditions d’avortement autorisé, à décider la gratuité des moyens de contraception ou à soutenir le « mariage gay », ne cachant pas sa surprise devant la position papale (Benoît XVI) à propos du préservatif, lors de son voyage en Afrique. (Maintenant, je suis un mauvais juge puisqu’il vient de mon pays)

      Il ne doit plus avoir beaucoup d’ambition politique, ce qui a libéré encore plus son franc-parler, loin d’un « diplomatiquement correct »; (voir son « adresse », ce matin, au parlement européen, à N.Farage).

  • Bien sur tous les idéologues pensent savoir ce qui est bon pour le « peuple ». Les libéraux aussi en ayant comme projet politique celui de diminuer le pouvoir du politique.

    • non pas les libéraux ; la politique c’est la guerre (dixunt Machiavel, Clausewitz, Foucault etc.) et elle favorise les guerriers au détriment du peuple. Le pouvoir diminuer du politique ne disparaît pas, il retourne là d’où il vient : le peuple.

      • @ P
        Oui, c’est gentil pour le libéralisme mais pourquoi exclure le peuple des guerriers: ce sont bien les gens du peuple qui se battent, d’habitude, contre les gens d’un autre peuple, même si ils ne l’ont pas décidé. (les célébrations communes de Noël, dans les tranchées ont bien montré l’absurdité des guerres!).

  • Les dirigeants européens ont trop longtemps utilisé l’Europe comme bouc émissaire accusé d’étouffer la volonté des peuples. L’Europe est désignée comme responsable lorsque le politique est contraint de mettre en oeuvre, forcément contre l’avis de ses électeurs, des pratiques de bonne gestion et/ou des réformes douloureuses au sein de son pays. S’agit-il aujourd’hui d’opérer une démonstration par l’absurde? S’agit-il de prouver que l’Europe et la démocratie ne sont pas nécessaires au maintien de la paix et de la prospérité pour tous les pays européens? La démocratie n’est pas éternellement soluble dans le populisme. Un jour, nous n’avions plus eu de choix, il a bien fallu mourir pour Dantzig.

    • @ Vincent

      + 1000

      L’utilisation de « l’Europe = bouc émissaire », sans fondement, est une particularité française, bien pratique, politiquement, sans doute partagée dans certains pays.

      De même, il n’est ni juste ni exact de dire qu’elle est bureaucratique quand ses fonctionnaires sont moins nombreux que ceux de la ville de Paris et qu’ils sont clairement sans pouvoir puisque engagés, surveillés et payés par 28 pays (les fonctionnaires britanniques n’ont pas encore quitté leurs fonctions).

      Ces fonctionnaires ne sont vraisemblablement pas mieux lotis que les fonctionnaires, en activité ou en retraite, français dans les D.O.M.

      Dire que la démocratie est absente de l’Union Européenne est aussi rigoureusement faux:

      – quasi toute décision se prend au niveau du conseil européen des chefs d’état et de gouvernement, à l’unanimité, où chaque pays a donc droit de veto, ce qui n’existe dans aucun des pays membres, comme le fait de prendre la présidence de ce conseil à son tour, comme tout autre pays, et pour une période limitée de 6 à 7 mois. Alors qu’à part que seule, une irresponsabilité cérébrale établie pourrait empêcher Fr.Hollande de présider.

      – Ces décisions sont influencées par le parlement européen (10% des députés sont Français) qui a choisi son président (L’avenir va vers la croissance du pouvoir de ce parlement! Il est dommage qu’à entendre les autres membres, les députés français (souvent parfaits inconnus dans leur pays) pratiquent la technique de la chaise vide, à l’exception du regretté D.Cohn-Bendit éloquent.

      – Votre pays a aussi librement choisi son commissaire à la commission dont le rôle est d’organiser la structure européenne et de faire des propositions comme de suivre le respect des décisions et il (le pouvoir Français) a participé au choix du président de cette commission.

      – Une fois les décisions européennes prises par les pouvoirs exécutifs des pays-membres, elles reviennent dans chaque pays, dans sa langue, pour être appliquée au territoire national par décision du parlement.

      Il est donc clair que tout pays en désaccord majoritaire avec une décision « européenne », a plusieurs occasions de l’exprimer et que ce désaccord sera pris totalement en compte, quelle que soit l’importance du pays qui la refuse. Il n’y a pas, je crois, de meilleure façon réaliste de rendre l’Union Européenne plus « démocratique ».

      (Il est clair que la Cour de Justice européenne est indépendante du pouvoir politique, comme la banque européenne où les gouverneurs des banques centrales des pays membres de l’€zone participent cependant à la gouvernance de la BCE.)

      Mais qui enseigne, en France, cette organisation européenne qui rend ridicule la seule responsabilité de « l’Europe » dans des exigences non précédemment librement consenties, votées et contresignées par son pouvoir exécutif national et dûment approuvées par son pouvoir législatif tous deux bien Français?

      (J’ai moi-même, quand j’ai travaillé en France, vécu l’ignorance européenne de vos fonctionnaires à qui j’ai dû expliquer mes droits, avec les références des articles de loi, pour vaincre d’abord leur scepticisme et leur mépris, un brin xénophobe, et ensuite pour échapper à vos cotisations sociales si compliquées (et élevées) qu’elles ont donné lieu aux fameuses années de procédure pour reconnaitre finalement que la CSG était bien une cotisation sociale et non un impôt, ce que la France semblait ignorer, mais peut-être, surtout par mauvaise foi)

      L’Union Européenne est un « concept », comme la « République » mais qui n’existe que par les personnes qui y travaillent et qui exercent un pouvoir conféré par les états membres, dans une équité rarement rencontrée dans ces états-membres.

      Par exemple, depuis 1992, la France connait les obligations de résultat attendu de son bilan financier national: elle n’a jamais vraiment tenté d’atteindre ce but qui aurait donné à ce pays la possibilité actuelle de mettre en oeuvre des politiques créatrices de richesses et d’emplois, bien nécessaires, faute d’argent, alors que les autorité engloutissent dans le fonctionnement de l’état central et régional, 57% de PIB. Une amende-sanction aurait dû tomber mais elle aurait été réglée par les citoyens qui n’y sont pour rien ou aurait simplement gonflé l’endettement français, en croissance permanente: la sanction n’est donc pas dissuasive et n’a pas été imposée. Malheureusement, la nation conserve cette mauvaise gestion qu’elle ne veut, d’aucune façon, réformer!

      Il n’est que normal que ce « grand pays » soit devenu « un maillon faible » et très peu influent, au niveau européen.

      Il est aussi normal que les lecteurs s’en fassent pour leur pays mais pas forcément pour projeter leurs idées d’origine nationale sur cette Union Européenne peu encline à négliger ses citoyens plus faibles qui doivent, pensent-ils, profiter d’une solidarité préparée à cette tache. Une libre (libérale) solidarité européenne des citoyens n’aurait jamais permis de sauver la Grèce (par ailleurs pourtant coupable de la tricherie de ses autorités pour faciliter son entrée dans l’Union Européenne). Mais l’Europe et l’€zone l’ont fait.

  • La présentation de P. Aulnas n’est pas très honnête : Il omet de citer complètement Duflot, lorsqu’elle même rappelle à Cohen le ton des propos qui tourne en boucle sur France Inter : « qui critiquent le résultat du Brexit et ils trouvent cela normal  » .

    Duflot a au moins la cohérence d’une position absolument tenue : opposition au 2 référendums. Certes, ce n’est pas démocratique, mais c’est l’habitude des écolos depuis toujours. Et les Socialistes ont considérés comme les média de gauche qu’il s’agissait d’un parti on ne peut plus républicain…

    Duflot n’aurait pas dû être la cible, mais Cohen ou Hollande.

  • Je ne vois pas bien comment on peut appelé « démocratique » un vote organisé dans une circonscription taillée ad hoc sur mesure pour donné le résultat voulu.
    En fait, je ne vois pas bien comment on peut appeler démocratique un vote, tout court. Nos anciens qui n’avaient pas encore le culte de ce mot (ils en avaient d’autres …) appelaient démocratie un ensemble de procédures organisées pour PARALYSER le pouvoir, et CONDAMNER D’AVANCE quiconque chercherait à s’en servir, à base de tirage au sort, d’assemblée de co-décisionnaires (se paralysant), d’exil de toutes les têtes qui dépassent, et d’équilibre avec compensation entre les parties prenantes. Le vote c’est l’exact opposé : un système pour trancher et décider d’une solution en écartant toutes les autres, sans compensation aucune, avec en arrière plan la menace d’une confrontation armée, sur le mode « vae victis » . C’est peut-être nécessaire, mais ce n’est certainement pas démocratique !
    Dans l’affaire de NDDL, c’était simple de faire démocratique : un NDDLothon, les partisans du projet rassemblant les promesses de dons pour le financer (y compris les « juste et préalable indemnités » à ceux qui y perdent ). Si la somme requise est atteinte, ça roule, et sinon, et bien tant pis.

    • Une « vraie » démocratie respecte évidemment la majorité mais protège ausi la minorité qui n’a pas forcément tort mais n’a pas été suivie par un nombre suffisant de voix: il s’agit bien d’un choix et non pas d’un jugement. (Il n’est d’ailleurs pas éthique, quand cela existe, qu’un jury d’assises ne statue pas à l’unanimité, signe d’un doute qui, par principe, doit profiter à l’accusé).

      • @miky stouffs: Sauf qu’une majorité n’est jamais aussi « pure » idéologiquement qu’une minorité. Il ne faut pas confondre la majorité comme le bloc le plus gros qui écrase tous les autres. Une majorité se forme, s’organise se constitue en parallèle d’une proposition qui évolue pour rassembler suffisamment d’opinion diverses pour constituer une direction cohérente.

        Attention : je distingue bien une majorité de ces faux semblant : la somme des non, la somme de minorités qui ne partagent rien sauf les promesses occultes des candidats…

  • le peuple a été trompé par une question ambiguë ???? Non la question était on ne peut plus claire ! Je remarque que les populations ne se sont pas ruées vers les bureaux de vote par contre ……

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