Par Cécile Philippe.
Un article de l’Institut économique Molinari
Depuis plusieurs mois, la molécule glyphosate fait l’objet d’une grave controverse. Brevetée dans les années 1970 comme substance active de l’herbicide Roundup, ce dernier est devenu dans les années 1980 l’un des désherbants les plus vendus au monde. Au cours des dernières décennies, le glyphosate a été évalué à de nombreuses reprises par diverses instances réglementaires qui ont conclu de façon constante qu’il représentait un faible risque pour la santé humaine.
Début de la polémique
Mais la polémique a commencé en mars 2015 avec une étude du Centre international de recherche contre le cancer (CIRC), dépendante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui identifiait un risque cancérogène. Certes, une étude plus récente réalisée par ce même organisme et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a jugé « peu probable » que le glyphosate soit cancérogène « chez les humains qui y seraient exposés par l’alimentation ». De même l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) juge le risque cancérogène « improbable ». Mais le doute est là.
Le glyphosate fait l’objet de vastes campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux, notamment. Outre des pétitions, une vidéo a rencontré un succès phénoménal. Dans sa version française, elle a été vue 5,5 millions de fois et a nourri une controverse forte à son sujet.
Dans son ouvrage La Démocratie des crédules, paru aux éditions PUF en 2013, Gérald Bronner explique comment l’Internet a révolutionné le marché des idées et comment, notamment sur les questions scientifiques, il tend à créer une société d’hypocondriaques.
Astrologie, monstre du Loch Ness et glyphosate
Pour comprendre le processus à l’œuvre, il prend quelques exemples emblématiques d’hypothèses douteuses comme l’astrologie ou l’existence du monstre du Loch Ness et mesure les avis sur les 30 premiers sites consultables sur le net. Dans chaque cas, il montre que si on ne prend en compte que les sites qui prennent position, 70% d’entre eux présentent des arguments en faveur de ces croyances qu’on sait pourtant sans réel fondement.
J’ai donc voulu tester la chose sur le thème du glyphosate. Pour ce faire, j’ai entré le terme glyphosate dans le moteur de recherche Google et consulté les 30 premiers sites proposés, en éliminant ceux qui correspondaient à des sites de vente. Le résultat est étonnant par son exactitude. Sur 30 sites consultés, 8 sont neutres, 16 présentent des arguments favorables à l’interdiction et 6 seulement offrent des arguments favorables à l’utilisation de cette substance. Ainsi, 72% des sites qui prennent position dénigrent le glyphosate. Ils sont liés en général à des organisations ou des personnes qui font campagne contre les pesticides.
Le cas du glyphosate semble ainsi exemplaire de ce que décrit Gérald Bronner, à savoir que des rumeurs qui autrefois restaient confinées à de petits groupes, peuvent maintenant prendre de l’ampleur. Elles arrivent à se diffuser à la vitesse des réseaux sous les effets d’une part, de la massification de la diffusion et de la disponibilité de l’information (la quantité d’informations produites sur les réseaux est devenue incommensurable) et d’autre part, l’accès libre au marché public de l’information. Tout le monde peut s’exprimer sur Internet.
Pour Bronner, ce que l’on trouve aujourd’hui sur les réseaux n’est pas représentatif de l’opinion publique, mais seulement de ceux qui s’y expriment le plus fort. Le bruit des plus motivés à savoir des militants et des croyants y est assourdissant.
Il fait ainsi le constat que sur les questions des vaccins, des OGM, des ondes électromagnétiques, les croyances s’expriment dans un silence presque total de la part de ceux qui pourraient présenter des arguments contraires mais qui ne le font pas, sans doute par manque de motivation et de temps. Et c’est ainsi que certaines croyances peuvent l’emporter sur d’autres. Non parce qu’elles ont prouvé leur véracité, mais parce qu’elles ont pu se rendre plus visibles et convaincre les indécis. Or, nous sommes tous indécis sur certaines questions au sujet desquelles nous ne pouvons que croire par délégation.
Une bataille se déroule sous nos yeux. On assiste au développement d’une vision politiquement correcte du risque qui peut conduire à l’inverse de ce qui est recherché. La multiplication des interdictions au nom du principe de précaution va à l’encontre d’une gestion raisonnée du risque, faisant appel au principe de responsabilité de chacun. C’est notamment le cas lorsque les acteurs économiques sont incités à prohiber certaines substances et à les remplacer par d’autres, sur lesquelles ils ne bénéficient pas du même recul.
Alors comment remédier à ce nouveau dilemme social qui devient un enjeu majeur de nos démocraties digitales ? Il est crucial que le monde scientifique, les intellectuels mais aussi les producteurs ou consommateurs prennent leurs responsabilités. Ce serait une erreur de baisser les bras et de laisser les discours alarmistes et anxiogènes proliférer, sur Internet ou dans les médias, en renonçant au travail de pédagogie des idées. Ce n’est pas la peur qui nous protégera du risque, mais la raison éclairée par le débat contradictoire.
- Texte d’opinion publié le 22 juin 2016 dans Les Échos. Mis à jour par la rédaction de Contrepoints.
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L’encensement du Roundup dans les médias depuis quelque temps est il innocent ?
on a fait des lois pour les lanceurs d’alerte , il ne reste plus qu’a faire des lois contre les lanceurs de rumeurs infondées et si c’est un organisme international , on lui coupe les vivres , un association , on la dissous etc ,un type , en taule et les 3 à la fois.
là il semblerait que l’origine soit..mon santo lui mème qui a surement un produit de remplacement en attente dans ses cartons à lancer après sa fusion avec un de ses concurrents, tellement dur de vivre après la chute d’un brevet 😉
nouvelle rumeur sur la responsabilité de monsanto contre son propre produit ?
attention vous risquez d’être concerné par votre loi anti-rumeur 🙂
non non , je ne suis pas à l’origine de la rumeur , je me contente d’en être le relais …on ne va pas mettre en taule tous les journalistes de France !!
le principe de la rumeur c’est qu’elle n’a justement PAS de lanceur identifié, elle se propage en général emballée dans des formules de précaution du genre « il parait que » ou « j’ai entendue que » ou « regardez ce lien » (pointant vers un retweet de retweet de tweet, en transformant ce qui n’était qu’un sarcasme ou l’ironie d’un compte satirique, en déclaration sérieuse et donc scandaleuse )
Pas besoin d’enrichir Monsanto et ses actionnaires (que font de beaucoup sans qu’ils le sachent clairement leur propre banque) pour nourrir la planète
Mais combien, ici et ailleurs, n’ont déjà jamais lu le mot « permaculture » ?
Si vous ne voulez pas enrichir Monsanto, il suffit d’acheter du glyphosate chez la concurrence. L’avantage des recettes tombées dans le domaine public.
Quant à la permaculture, quand ce milieu se sera débarrassé de ses scories idéologiques anti-capitalistes, il pourra être pris au sérieux.
si vous ne voulez pas enrichir Monsanto, il ne faut surtout pas interdire le glyphosate, molécule tombé dans le domaine public et vendue pas chère et avec une marge ridicule.
il s’avère que je jardine et le mot permaculture je l’ai entendu souvent, d’un autre coté j’ai souvent cultivé des légumes dans des jardins installés depuis plus de 100 ans ..alors bof…je vais attendre de vois un tel jardin cultivé pendant aussi longtemps… vous jardinez depuis combien de temps en permaculture? ou vous avez peut être vu une vidéo sur le net…
et le roundup est un excellent produit faible toxicité efficace que je n’utilise d’ailleurs pas dans les jardins … mais une chose est sure si on interdit le roundup, il va falloir interdire beaucoup de choses…
Tout comme moi, Cécile Philippe n’est ni biologiste, ni cancérologue, ni agricultrice, et n’en sait rien. Pourtant, elle vient l’ouvrir par pure idéologie, parce qu’elle pense que interdire le RoundUp c’est mal, parce que toutes les régulations c’est mal, parce que c’est antilibéral et même stalino-collectiviste. Cécile Philippe est donc une libérale caricaturale.
Personne n’est spécialiste en tout.
Les régulations et interdictions, c’est bien quand cela s’appuie sur des éléments fiables. Après avoir considéré les arguments des uns et des autres (sans être spécialiste on peut comprendre un certain nombre de choses si on en prend le temps), on peut juger que telle régulation n’est pas justifiée et qu’elle a des buts politiques ou économiques (éliminer une concurrence par exemple) tout en affichant une finalité vertueuse (la santé, les générations futures etc…)
Comme pour le réchauffement climatique qui est emblématique des ces questions, une approche scientifique non biaisée serait nécessire. C’est impossible dès lors que de puissantes ONG ont fait jouer leurs relais médiatiques pour véhiculer un discours de peur. Ce que montre cet article, c’est que ce discours est prédominant. C’est précisément là que les décideurs politiques sont piégés.
Personne n’est spécialiste en tout, mais certains sont spécialistes dans certains domaines. Quand vous ne demandez pas à votre boulanger de soigne vos caries, ni au dentiste de piloter l’avion dans lequel vous voyagez.
C’est drôle que vous mentionnez le rechauffement climatique, qui est un autre sujet sur lequel s’exprime de manière très caricatural, presque comique même, les fixations dogmatiques des libéraux. Voilà un sujet qui est d’un point de vue scientifique extrêmement complexe et qui concerne plusieurs domaines scientifiques. Pourtant les libéraux crient systématiquement à toute vélleité de régulation, qui serait par nature mauvaises. Tout le monde devient soudainement climatologue, géologue, biologiste, et devient expert en rechauffement climatique, et minimise toute conclusion un peu dramatique, par pure idéologie.
Qui sommes-nous pour juger du caractère fiable ou pas fiable d’études scientifiques dont nous ne comprenons pas un traître mot? Un peu d’humilité ne ferait de mal à personne.
eh ben si vous avez vu une étude accablant le glyphosate faites nous signe…. et si vous avez vu un signal épidémiologique…
et si vous commencez à lire de l’épidémiologie, une fois mis de coté un peu de jargon, vous serez souvent halluciné de voirla transition étude//relais médiatique
Oui ! Que les puissantes ONG cessent de harceler les petites sociétés à fort potentiel telles Monsanto…
Le poids des mots… le choc des idéO ! 😉
Et tout comme Cécile Philippe, vous l’ouvrez tout grand
Vous ne voyez pas que êtes encore caricaturale
Moody: « Tout comme moi, Cécile Philippe n’est ni biologiste, ni cancérologue, ni agricultrice »
Contrairement à vous, Cécile Philippe fait l’effort de se renseigner et de monter un dossier à base d’études scientifique plutôt qu’étaler son ignorance.
Donc: vous avez des arguments, des études qui démontrent que cette molécule du domaine publique serait plus dangereuse que ses contreparties ?
Moody: « Qui sommes-nous pour juger du caractère fiable ou pas fiable d’études scientifiques dont nous ne comprenons pas un traître mot? »
Vous n’avez aucune base scientifique et vous n’y comprenez rien du tout, c’est bien de l’admettre, mais beaucoup de gens ont fait des études dans le domaine et ont les préalables nécessaire.
Sinon il reste l’empirisme, je veux bien boire une cuillère de glyphosate si en échange vous en prenez une de flazasulfuron.
Oui mais Cécile Philippe a une tête et elle, elle s’en sert. La gestion du risque n’est pas libérale, ni idéologique, elle est rationnelle.
Et puis si c’est les agriculteurs qui disent le vrai alors chiche !
Dans le monde ideal de Moody, tout est interdit par defaut jusqu’à ce qu’un specialiste bien coiffé et ayant sa carte au bon parti l’autorise.
Dans le monde de Moody, Cecile Philippe est une dangereuse anarchiste qui a le culot de s’exprimer sur un sujet subversif sans l’aval des milieux autorisés.
Dans le monde de Moody, c’est l’interdit qui est la norme, toute activité humaine doit etre préalablement autorisée par un organisme compétent, representatif, et bien coiffé.
Ce monde la est certainement très rassurant :
-pour les vieux bourgeois (bohemes) qui ont tout intérêt a ce que demeure le status quo.
-Pour les jeunes intellectuellement désarmés face a l’avenir.
Pour les autres, ce monde est cauchemardesque. Mais ça, Moody s’en fiche, tant que surtout, surtout, rien ne change…
Bref, dans la série « Fais moi peur, je ne suis pas encore assez dépressif », l’histoire du glyphosate arrive.
Oui il présente un »risque » cancèrotrucmuche, comme à peu près tout produit « chimique », y compris les produits naturels .
Il faut arrêter d’urgence les consommateurs qui, bêtement, ayant mangé tous les jours 40 kilos de fruits ou légumes traités avec du glyphoste, présentent à 90 ans un risque de mortalité de 50% (C’est à peu près l’ordre de grandeur, sauf agriculteur « fou », et encore…)
Bon appétit avec des petites graines « bio » et « locales.
– Non le glyphosate n’a pas aucun caractère cancerogenes ni soupçonné encore moins démontré.
– Non il n’y a aucun intérêt à traiter des fruits et des légumes avec. C’est un désherbant donc l’application n’a pas intérêt à dériver sur la culture encore moins les fruits
– c’est une molécule organique, qui agit sur un processus digestif unique aux règne végétal. Donc pas de toxicité possible pour les autres, les animaux.
– molécule organique donc degradable rapidement.
Voilà pourquoi il est idiot de chercher à l’interdire. Et encore plus étonnant qu’il y est des gens qui fassent peur avec ça.
Victime de la démocratie des crédules? Autant dire des crédules tout court.
Mais alors, quels sont les remparts contre cet état de fait?
L’instruction, l’absolue probité de l’autorité scientifique, celle éventuelle des médias… difficile de ne pas y voir un dictionnaire à la Prévert de ce qui cloche dans notre société.
Mais pourquoi aller chercher ici la démocratie? En quoi est-elle attaquable à ce titre?
L’ignorance reste le meilleur ami du charlatan.
« Sur 30 sites consultés, 8 sont neutres, 16 présentent des arguments favorables à l’interdiction et 6 seulement offrent des arguments favorables à l’utilisation de cette substance. Ainsi, 72% des sites qui prennent position dénigrent le glyphosate. »
=> 16 sur 30 = 72% ?