Par Nicolas Beyls.
Emmanuel Macron a lancé en novembre 2015 sa deuxième loi fourre-tout, intitulée « Nouvelles opportunités économiques », qui permettrait de déréglementer certains secteurs de l’économie française. Le ministre de l’Économie semble ainsi adopter la nouvelle politique économique de gauche préconisée par l’économiste libéral Jean-Marc Daniel dans un ouvrage de 2011, Le Socialisme de l’excellence.
« Rendre l’homme capable »
Dans l’introduction de son livre, Jean-Marc Daniel opère une distinction entre les premiers penseurs socialistes (Fourier, Saint-Simon) qui souhaitaient améliorer le sort des plus démunis, et ceux d’après 1848 qui veulent détruire la richesse au nom de la lutte contre la pauvreté. Emmanuel Macron marche dans les pas des premiers lorsqu’il paraphrase Paul Ricoeur dans l’émission Des Paroles et des Actes1 : « être de gauche, c’est rendre l’homme capable ». Son but est d’améliorer la condition individuelle, mais sans recourir à une fiscalité punitive. Il déclare ainsi qu’être de gauche, « ce n’est pas être un égalitaire jaloux ».2
Selon Jean-Marc Daniel, le principal clivage de notre société n’est pas la lutte des classes mais l’opposition entre rentes et talents. Emmanuel Macron refuse lui aussi le cadre d’analyse marxiste : « Je ne crois pas à la lutte des classes« . Au contraire, « être de gauche, […] c’est être davantage du côté du risque que de la rente »3. Ainsi seule la concurrence, renforcée par la fameuse loi Macron, permettra de réduire les inégalités et de redonner plus de place aux jeunes et aux outsiders.4
L’économiste et le ministre se rejoignent également sur l’obsolescence du statut de la fonction publique. Jean-Marc Daniel note avec malice qu’il a été supprimé en Suède, pays où la social-démocratie est pourtant forte. Cependant Emmanuel Macron a été désavoué par son propre camp lorsqu’il a déclaré en septembre que ce statut n’était plus adéquat.
Le keynésianisme est dépassé
Dans leur défense du Socialisme de l’excellence, Jean-Marc Daniel et Emmanuel Macron s’opposent d’abord à ce que le premier appelle le socialisme de l’inflation et le second les dogmes des années 19805, c’est-à -dire le keynésianisme. Tous deux refusent le recours trop facile à l’État, qui se traduirait par toujours plus de dépenses publiques, de dette et d’inflation.
Enfin, tous deux condamnent le quantitativisme simpliste et fustigent la réduction du temps de travail par la loi. Devant l’université d’été du MEDEF le 27 août 2015, le ministre de l’Économie a déclaré que « la gauche a cru que la France pouvait aller mieux en travaillant moins« . Jean-Marc Daniel l’approuve : un authentique social-démocrate ne devrait pas chercher à changer la vie à partir d’objectifs chiffrés comme les 35 heures, mais à promouvoir les talents.
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hum … le socialisme de l’excellence encore un oxymore ….
l’oxymore c’est « socialisme », même.
Ne confondons pas « socialisme » et « communisme ». Le socialisme originel à la française était libéral, et il a été dévoyé par le marxisme, et une ambition électorale qui a poussé à faire alliance avec les communistes. Si aujourd’hui nous voyons l’émergence d’un courant revenant aux sources, nous avons tout lieu de nous en réjouir. Si demain le PS éclate et se divise en marxistes d’un côté, et socio-libéraux de l’autre, ce sera la meilleure réussite qu’aura obtenu notre pauvre président.En tout cas, veillons à ne pas mettre des bâtons dans les roues de ceux qui s’y emploient.
Oui en fait au début le socialisme est un système complémentaire au libéralisme, c’est pour ça que Mill avait dit du bien au socialisme. Mais malheureusement Marx est arrivé …
Macron, un des rares homme politiques à la hauteur 🙂
A la hauteur de quoi ?
Parole parole parole …
ouais , mais pour attraper le pot de confiture sur l’étagère du haut il aura besoin qu’on lui fasse la courte échelle !
«Rendre l’homme capable»
Cette phrase me rappelle Amartya Sen, qui peut être considéré d’après Wikiberal comme un libéral de gauche. Mais en réalité, il est juste revenu à la base du social-libéralisme. Le social-libéralisme pré-keynésien.
« les dogmes des années 80 » : Et des année 70 … 60 … 50 … 40. (pour le keynésianisme)
Beaucoup de vocabulaire franc-macon. Juste une remarque en passant. Bof. Bon sinon il n’y a qu’a voir son curriculum pour savoir quels interets ils defendraient, le temps venu. Etre liberal c’est aussi s’attacher a l’individu et ses motivations (praxeo), et pas aux discours politiques.