Le regard de René Le Honzec.
Pendant que toute la classe politique française s’accuse mutuellement d’incapacité (bref moment de lucidité), la vraie question qui se pose est stratégique, et ne concerne qu’indirectement la France. La Turquie a surpris tout le monde par un putsch militaire qui s’est révélé être un des plus raté de la décennie, ce qui promet de très curieuses explications plus tard, quand les « experts » auront quitté les plateaux TV.
La Turquie est une poudrière, bordée de pays en guerres diverses, dans lesquelles elle intervient en ridiculisant et méprisant les instances européennes, divisée profondément entre courants religieux (exemple la rivalité mortelle entre le prédicateur Fethullah Gülen, ex-allier et Erdogan, qui a établi un véritable État dans l’État et qui est accusé du putsch par Erdogan), ethnique (avec les guerres kurdes qui durent depuis des décennies) mais aussi de nombreux courants souterrains qui parcourent la société turque, des mafias très puissantes qui gangrènent l’économie (voir le livre de Xavier Raufer Le réveil des Mafias) et sont alliés avec tous les groupes de puissance, armée, politiques ou religieux. La « société civile » qui préoccupe les médias n’est qu’un aspect de l’iceberg.
Mais Erdogan bénéficie d’un capital sympathie dans les médias subventionnés parce que la moitié des journalistes a défilé dans sa jeunesse contre les « dictatures des militaires turcs », alliés de l’Otan et donc ennemi des Soviets… Même si ces militaires étaient et restent les dépositaires de l’État turc de Kemal Ataturk, démocratie laïque, à l’opposé de ce que veut mettre en place le rusé Erdogan.
Il y a la fameuse phrase prononcée en 98 : « Les mosquées sont nos casernes, les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles sont nos casques, et les fidèles sont nos soldats ». Tout un programme de gouvernement…surtout si l’on rajoute le début de ce « poème » : « La démocratie n’est que le train dans lequel nous montons jusqu’à que nous parvenions à notre but ». Il est difficile d’être plus clair quant à cette société islamique que veut restaurer le sultan Erdogan.
Il vient d’annoncer qu’il va empaler ses adversaires (ha, non, rétablir la peine de mort, je me suis emballé) et va faire arrêter 6 000 personnalités, soupçonnées d’avoir collaborer avec les putschistes. Ce qui montre que les « fiches S » de là-bas semblent plus efficaces.
Simplement, imaginons la même tragi-épopée de ce putsch ratée, chez Poutine… Vous imaginez la différence de traitement entre le meilleur ennemi de nos médias et notre « allié » Turc ? Quant à l’entrée de la Turquie en Europe….
Quant à l’entrée de la Turquie en Europe….
faisons aussi entrer la Russie dans l’UE 🙂 On est pas à cela près … Et plus on est de fous … Et on pourra leur demander d’être gentils avec Daesch, il ne faut surtout pas les énerver
Quand au trains, on pourrait dire qu’un coup d’état peut en cacher un autre ❗