Par Matthieu Mistret.
Attentat après attentat (c’est déjà révoltant d’écrire cela), les idées les plus stupides poussent comme des champignons par une belle matinée d’automne. Contrepoints avait compilé les pires réactions après l’attentat de Nice et ce n’était déjà pas très beau à lire à chaud. Mais ce qui n’avance même plus masqué depuis plusieurs années, c’est la montée des sophismes et de l’irresponsabilité de la classe politique.
Immigration et attentats : fact checking
Pour commencer, une partie croissante de l’échiquier politique associe un peu trop rapidement immigration et terrorisme. Pour les plus extrêmes, c’est assez direct depuis longtemps alors que pour les autres, c’est souvent plus discret : on évoque l’intégration, les cités, la Syrie et ses populations déplacées. Ne nous y trompons pas : avec ses intentions de vote élevées, Marine Le Pen attire comme un aimant la classe politique.
À gauche, on vend depuis des décennies une France terre d’accueil alors qu’à droite et très à droite, on vend depuis des décennies une immigration trop importante. Vous, aimable citoyen(ne), qui vous informez, pauvres de vous, avec les journaux télévisés et les émissions politiques, vous y croyez dur comme fer : la France est une grande destination d’immigration. Vous trouvez que c’est trop, vous trouvez que c’est bien, là n’est pas la question car l’assertion de base est fausse. La figure suivante présente le taux de l’immigration annuelle par rapport à la population du pays en Europe (source Eurostat).
Ainsi donc la France n’a rien d’une terre d’accueil exceptionnelle. Ceux qui ont déjà essayé de fréquenter l’administration française en tant que Roumain n’en douteront pas. Les autres pourront consulter le graphique ci-dessus.
De l’irresponsabilité du politique
Depuis des décennies, les dirigeants français conduisent des politiques indigentes. Le sophisme est devenu la norme. Le bon sens s’est échappé et l’on se sent désormais habitant du San Angeles de Demolition Man au cÅ“ur des États-Unis d’Idiocracy.
Parmi les causes des maux français évoquées par les différents responsables politiques, on trouve l’immigration massive, la mondialisation, l’Europe, la crise financière… Comme tout cela est commode. On ne trouve jamais personne pour se sentir responsable de quoi que ce soit.
Personne n’est responsable de la politique qui a conduit à planifier le logement et à construire des hideuses cités en tout point comparables avec les immeubles encore visibles dans les pays de l’est.
Personne n’est responsable de l’application de programmes socialistes aux effets particulièrement néfastes. Personne n’est responsable non plus d’avoir été opposant à ces politiques et de ne jamais être revenu dessus, voire de les avoir conservées et approfondies.
Personne n’est responsable du meurtre avec préméditation des espoirs de la jeunesse française, une jeunesse qui ne croit plus en l’avenir et dont les seules perspectives sont des aides étatiques contraignantes pour la liberté de créer.
Personne n’est responsable des insuffisances manifestes du ministère de la Justice, dont le budget est désormais inférieur à celui du ministère de l’Écologie, urgence bien plus vitale qu’une fonction régalienne…
Aujourd’hui, pourquoi s’étonner que M. Cazeneuve ou M. Valls ne se sentent responsables de rien ? Ils mettent en avant des attentats déjoués. Très bien. Mais la normalité pour un gouvernement, c’est de déjouer des attentats. Ce n’est pas une gloire. C’est ce en quoi consiste le travail, le vrai, le régalien. Alors quand on entend M. Valls, depuis des mois, nous expliquer qu’il y aura d’autres attentats, comment peut-on s’en étonner ? Quand on entend M. Valls souhaiter la prolongation d’un état d’urgence manifestement inutile, comment peut-on s’en étonner ?
Il ne faudra pas non plus s’étonner que le terrorisme devienne la goutte d’eau qui fera déborder le vase, ce vase qui se remplit d’inepties toujours plus profondes depuis des décennies. Vous trouvez la France de plus en plus liberticide ? En continuant sur ce chemin, cela ne fera qu’empirer.
Il y a moins d’immigration car c’est plein.
« Immigrants annuels 2013 vs population nationale 2015 » : j’en connais un qui a oublié de désactiver les références circulaires sur Excel.
il ne faudrait pas oublier que la france acceuille des immigrés depuis plus de 40 ans , via la politique de regroupement familial de giscard ; des millions de personne sont rentrés en france , des familles nombreuses se sont constituées , mais la prise en charge de leur progéniture pour les intégrer n’a pas été faite ; laxisme d’état ; on préferre donner de l’argent plutôt que d’inciter à travailler ; laxisme et générosité de l’état ; nous payons aujourd’hui toutes les conneries faites par l’état depuis des décénies ; mais jamais , ho grand jamais , l’état ne reconnaitra sa responsabilité ; ni responsables ni coupables , telle est leur devise ;
J’aurais également ajouté la « laicité à la Française », qui agit en complète opposition avec ce que devrait être une laicité positive, à savoir une véritable neutralité de l’état. C’est d’ailleurs un des arguments repris par les terroristes.
Sans remise en cause de l’Etat providence, l’immigration est un problème. Mais ce n’est pas la faute des immigrés si on leur a appris, ainsi qu’à leurs enfants, à détester leur pays d’accueil…
Il y a migrant et migrant…
L’immigration en Suisse, au Liechtenstein ou au Luxembourg, ce sont surtout des gens éduqués qui viennent pour bosser (s’ils ne bossent pas, s’ils foutent la mouise… dehors). Ce sont aussi le plus souvent des européens (beaucoup de portugais). L’immigration en France c’est le contraire. Un niveau d’étude moyen nettement plus bas que le « certificat d’études », une culture et une langue radicalement différentes. Aucune envie de travailler et de se tenir à carreau (ils viennent pour les aides sociales pour bon nombre, pas pour les chances d’avoir un bon job) et une culture « d’accueil » qui ne leur dit pas des trucs dans le genre : « bienvenue chez nous, si vous vous pliez à nos règles tout se passera bien » mais plutôt « bienvenue chez vous, si nous ne nous plions pas à vos règles, gueulez et on s’arrangera ».
Les États-Unis, pays de migrants s’il en est découvre aujourd’hui cette différence… Jusqu’aux années 70 c’était pas d’aides sociales, fermez là et tout ira bien… et tout allait bien, pour les néo-arrivants et les autres. Après ça a été « guerre contre la pauvreté », aides en tout genre, plus de quotas d’immigrants et « justice sociale » à tout va donnant toujours raison à « l’autre ». Résultat, Trump ou Clinton, après Obama… malgré un bref sursaut Reagan.