Par Christopher Brenier.
L’élection présidentielle américaine de novembre pourrait bien signer la fin du bipartisme en place aux États-Unis. En effet, Donald Trump pour le Parti Républicain et Hillary Clinton pour le Parti Démocrate, sont sans doute les candidats à l’élection présidentielle américaine les moins populaires de l’histoire moderne. Cette situation inédite peut profiter à Gary Johnson, le candidat du Libertarian Party.
Quelles sont les vraies chances de Gary Johnson pour la présidentielle ?
Bien sûr, les chances que l’ancien Gouverneur du Nouveau-Mexique arrive en tête des votes au soir du 8 novembre est extrêmement faible, mais l’élection du président des États-Unis est un scrutin indirect et n’est donc pas complètement déterminé par le vote populaire. Le président et le vice-président des États-Unis sont élus par un collège électoral dont la définition figure dans le 12ème amendement de la Constitution. Chacun des cinquante États élit un nombre de grands électeurs, sur la base d’une répartition formelle fondée sur le recensement de 2010 (55 pour la Californie, 3 pour l’Alaska, etc…). Ces grands électeurs étant supposés voter pour le candidat qui remporte le vote populaire de leur État. Le collège électoral exige que, pour être élu président, un candidat obtienne la majorité de ces votes. À l’heure actuelle, un candidat présidentiel doit gagner 270 voix pour être élu.
Si aucun candidat n’est en mesure d’atteindre la majorité absolue, c’est la Chambre des Représentants qui élit le président. Tous les États y disposent alors d’une voix chacun, les députés de chaque État devant se mettre d’accord sur ce vote unique. Les membres de la Chambre des Représentants ne sont pas tenus de voter pour celui ayant remporté leur État, ils sont seulement tenus de voter pour l’un des trois premiers.
Un scénario rare et idéal pour Gary Johnson
Ce scénario rare présente l’occasion idéale pour Gary Johnson en 2016. Comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessous, représentant un possible scénario électoral, si Gary Johnson remporte son État du Nouveau-Mexique, alors il est possible qu’aucun des deux autres candidats n’atteigne les 270 votes nécessaires.
La Chambre des Représentants compte actuellement une majorité d’élus républicains, mais il n’est pas dit pour autant que ceux-ci décident de voter pour Donald Trump. Paul Ryan, le président de la Chambre, s’est publiquement opposé à Trump à de nombreuses reprises, comme l’ont fait plusieurs autres membres. Si on lui en donne l’occasion, Ryan pourrait conduire les républicains de la Chambre à voter pour Gary Johnson. Ancien Gouverneur pendant deux mandats (soit le maximum possible), le candidat libertarien a l’expérience exécutive nécessaire, ses positions en matière fiscale et économique ont l’appui du camp conservateur et son positionnement tolérant au niveau sociétal peut lui apporter un soutien de la part du camp démocrate. Johnson serait le candidat de compromis parfait, représentant également la majorité des Américains.
Remporter son État du Nouveau-Mexique semble à la portée de Gary Johnson. Celui-ci pourrait même ravir d’autres États à ses rivaux, comme l’Utah où un récent sondage donne Johnson à 26% des intentions de vote, seulement un point derrière Clinton et à trois points de Trump, ou comme le New Hampshire, qui compte un important contingent de libertariens. Alors que le résultat entre Donald Trump et Hillary Clinton s’annonce comme serré, l’obtention par Gary Johnson de dix à quinze grands électeurs pourrait bien obliger la Chambre des Représentants à devoir trancher.
Ceci n’est qu’un scénario potentiel, mais c’est sûrement le moyen le plus probable pour que Gary Johnson devienne le 45ème président des États-Unis.
D’après “If Gary Johnson Can Win His Home State He Could Be Elected President” de J.Wilson pour A Libertarian Future
https://alibertarianfuture.com/2016-election/gary-johnson-elected-president-home-state-new-mexico/
Je ne voudrais pas briser votre rêve, mais que faites vous du facteur “arrangements de couloirs” ?
C’est réellement là que se joue une élection et à ce petit jeu, je doute que Johnson soit en position dominante.
Il faut arrêter de fantasmer.
Le peuple américain ne veut pas d’un candidat comme Gary Johnson. Vouloir l’imposer est carrément anti-democratique
La procédure n’a rien d’anti-démocratique. Si personne n’arrive à avoir au minimum 270 grands électeurs, c’est la chambre de représentants qui nomme l’heureux élu (le sénat se charge du vice-président) or le même jour que la présidentielle, on la renouvelle complètement et on renouvelle un tiers des sénateurs. Conséquence, le futur président sera au pire (dan le sens démocratique du terme) choisi par des individus fraîchement élus. J’ajoute que des tas de pays font la même chose pour nommer la tête de l’exécutif, qu’elle s’appelle premier ministre, président ou chancelier. Par exemple, la GB et l’Allemagne procèdent ainsi et ce ne sont pas, sauf erreur de ma part, des dictatures sanguinaires.
Et un gentil gars inconnu accéda au pouvoir, au bout des plus subtiles manœuvres politiciennes.
Je me rappelle avoir vu plusieurs films américains sur ce scénario, tous en noir et blanc. Et puis, plus personne n’y a crû…
Gary Johnson est en discussion avec Mitt Romney depuis six semaines, ce dernier envisage de le soutenir (il veut officiellement mieux le connaître) et a même déclaré que si Bill Weld avait été en tête du ticket, cela lui aurait été très facile de voter pour lui. S’il finit finalement par franchir le pas et appeler à voter pour Johnson, l’Utah deviendra sans l’ombre d’un doute un “swing state”.
Un homme très intelligent et articulé ce monsieur Johnson que j’ai découvert récemment car je connaissais surtout le républicain libertarien Ron Paul. Monsieur Gary Johnson pourrait surprendre pas mal de gens car il est modéré dans ces propos et partisan d’une liberté accrue pour le peuple américain face à un gouvernement fédéral américain devenu trop centralisateur et trop obèse.