Par Matthieu Mistret.
En avril 2016, François Hollande se lançait officieusement en campagne pour sa réélection en gratifiant le citoyen Français d’une petite phrase qui a beaucoup fait parler d’elle : « ça va mieux ». Évidemment, compte tenu de l’état du pays, les réactions outrées se sont multipliées. Le chef de l’État a eu beau préciser que l’amélioration n’était pas encore sensible et qu’elle était difficile à concevoir pour ceux qui connaissent des difficultés au quotidien, rien n’y a fait : le danger de la petite phrase, c’est qu’elle peut facilement se retourner contre vous.
Vraiment, ça va mieux ?
En avril dernier, les pauvres citoyens que nous sommes s’étaient énervés après la phrase du Président. Ça va mieux, ça va mieux… C’était un peu gros. L’énervement passé, certains s’étaient pris à questionner leur réaction : et si le Président en savait plus que nous sur les indicateurs économiques avancés ? Peut-être qu’une fois de plus, le reste du monde entraînera le pays dans une spirale positive de croissance et de prospérité, repoussant le spectre du déclassement et la nécessité de s’attaquer aux problèmes de fond ? N’était-ce pas le pronostic de François Hollande à son élection ?
Et maintenant ? Qu’en est-il ? Commençons par une variable de premier intérêt pour les Français : le chômage. Depuis que le Président a prononcé son fameux « ça va mieux », il est globalement stable. En hausse de 0.2% en juin (+5400 personnes), il baisse de 0.2% sur trois mois (-5300 personnes). Difficile de conclure que ça va mieux. Au mieux, il n’y a ni amélioration, ni détérioration. Au pire, on peut penser que la situation sur ce plan est tellement préoccupante et depuis tellement longtemps que tout ce qui n’est pas une baisse franche et durable ne peut satisfaire personne. Dans tous les cas, point d’inversion de la courbe, promesse curieusement formulée, souvent réitérée et jamais réalisée.
On peut alors s’intéresser à la croissance. Il y a souvent une latence de quelques mois entre la reprise de la croissance et la baisse du chômage. Malheureusement, sur ce plan aussi, l’amélioration se fait attendre. Pire, après les chiffres convenables du premier trimestre (+0.6% révisés à +0.7%), le second trimestre affiche une croissance nulle, dans un silence assourdissant, l’actualité étant marquée par les attentats qui se succèdent dans le pays, nous y reviendrons. Le gouvernement précise qu’il continue de tabler sur +1.5% en 2016 et que le second trimestre a surtout été marqué par une baisse de la production en lien avec les grèves dans les raffineries. En attendant, c’est 0% au deuxième trimestre.
Peut-être que pendant ce temps, la sécurité s’est améliorée ? On a vu Nuit Debout dégrader la place de la République au frais du contribuable, bénéficier d’une indulgence difficilement compréhensible. On a vu des manifestations dégénérer jusqu’au saccage d’un hôpital. On a vu des hooligans se livrer bataille dans les rues de Marseille pendant l’Euro. On a vu un camion conduit par un terroriste foncer à travers la foule en faisant presque une centaine de morts. On a vu des émeutes dans le Val d’Oise parce que l’arrestation d’un jeune homme, probablement gravement malade, s’est soldée par sa mort pourtant a priori sans agression de la police. On a vu enfin (et entre autres) un prêtre se faire égorger dans une église pendant une messe. Difficile de trouver que ça va mieux.
Bien sûr, entre-temps, les résultats du baccalauréat ont battu des records ce qui ne dit rien (ou tout) sur le niveau de l’épreuve. Bien sûr, entre-temps, l’équipe de France de football a atteint la finale d’un Euro qui n’a pas fait rêver par la qualité du spectacle proposé. Bien sûr, entre-temps, un coureur Français s’est placé sur la deuxième marche du podium d’un Tour de France sans grand suspense. Mais cela ne suffit manifestement pas. Les cotes de popularité de François Hollande et de Manuel Valls, qui connaissent généralement un regain après les attentats, ont cette fois montré que les Français ne sont pas dupes : elles sont stables ou en très légère augmentation en juillet.
Tant pis si c’est faux, pourvu que ça soit beau
Alors, ça va mieux ? Non, bien sûr que non. Le répéter ne réalise rien. Quand la communication remplace l’action, quand un Président cherche à faire appliquer des réformes pour lesquelles il n’a pas été élu, quand les seules mesures réelles consistent en une distribution de cadeaux en vue d’une réélection de moins en moins probable, quand attentat après attentat, personne ne se sent responsable de rien et ne propose de réponse appropriée, il n’y a rien d’étonnant à ce que ça n’aille pas mieux. Combien de temps pourrons-nous continuer à regarder la classe politique se mouvoir dans une telle indigence ?
Version 2016 de:
« Tout va très bien madame la marquise …. »
Le réjouit est très fier et très heureux …..
Concernant le chômage, le nombre d’entrées à Pôle Emploi, stable depuis l’automne 2013, a augmenté de façon importante ces derniers mois, passant de 500 000 à 550 000. Augmentation compensée par les « défauts d’actualisation » (ou sorties de fin de droits?) et « entrées en stage » (le fameux plan formation).
Oui, il n’y a pas de quoi avoir la mine réjouie!
Ceci est un communiqué officiel de l’Élysée :
Il y a méprise sur le sens du « ça va mieux » présidentiel.
M. Normal parlait du temps et il faut bien reconnaitre qu’il est plutôt ensoleillé.
Au fait …..Président de quoi ?
Pour être président, il faut avoir la légitimité, c’est-à -dire être représentatif de la population ….. Et là ???? …… Euh … il y a comme un problème …
A part lui-même, il représente quoi ?
Il est président de la république, donc de rien du tout.
Tendance de -10 a -20% dans mon metier. Tourisme a -25%, fourchette basse.
Calamiteux et sa bande, le nabot a talons et sa clique a tiques, peuvent tous faire du scooter sans casque.
Puissent-ils trouver l’ocean, et, surtout, ne pas freiner
Après le président normal, le président calamiteux, avant le président catastrophique.
Je croise rêver quand j’entends dire qu’il se représentera en 2017 et que le risque de réélection est réel.
Si cela devait se produire, ce serait entièrement la faute des candidats vrais ou supposés de la droite qui donnent un spectacle sinistre avec leurs petite ambition personnelle, leuts petits mots vachards sur leurs concurrents. .