François Hollande a évoqué dans la lutte anti-terroriste la possibilité de constituer une Garde nationale. Très vite, les réactions, à droite comme à gauche, ont répondu à cette déclaration publique. Le sénateur Jean-Marie Bockel, qui a coécrit un rapport sur le sujet, a plusieurs fois affirmé que s’il devait y avoir Garde nationale, dans la plus pure tradition révolutionnaire française, elle se devait d’être sous l’autorité de l’armée. Contrepoints l’a donc interrogé pour donner son point de vue sur la question. Jean-Marie Bockel est ancien secrétaire d’État et sénateur du Haut-Rhin.
Contrepoints – Vous avez déclaré que la Garde nationale que François Hollande appelle de ses vœux ne devrait pas être sous autorité civile, mais militaire, et comparable à la réserve. Pensez-vous qu’il soit du rôle de l’armée d’assurer des missions qui s’apparentent à celles de la police ? Ou alors pensez-vous que le contexte particulier du terrorisme demande ce renforcement de la présence militaire sur le territoire national ? S’agit-il aussi de pédagogie, c’est-à-dire d’initier les citoyens aux problèmes contemporains en matière de défense ?
Jean-Marie Bockel — Notre travail, avec ma collègue Gisèle Jourda, Sénatrice de l’Aude, dans le cadre du rapport d’information « La Garde nationale : une réserve militaire forte et territorialisée pour faire face aux crises » part du postulat que les attentats — qui risquent hélas de se poursuivre — pose clairement la question des nouvelles menaces : à savoir le risque de troubles graves à l’ordre public, ferment potentiel de guerre civile, ce qui constitue l’objectif affiché par nos ennemis. Pour y faire face, nous savons aujourd’hui que les forces classiques de sécurité intérieure (police et gendarmerie) n’y suffiront pas et que nos armées sont au taquet, du fait de leur engagement inédit sur le théâtre d’opérations extérieures et sur le territoire national. Une montée en puissance de la réserve militaire est donc nécessaire pour renforcer la capacité de résilience de notre pays.
Cette Garde nationale, fondée sur la réserve militaire rénovée et renforcée, donnerait à notre armée active un appui opérationnel à la hauteur des besoins de défense de notre territoire. Ce nouveau nom traduirait alors le passage de la réserve d’un rôle de réservoir de forces à celui d’outil de défense à part entière. Cette nouvelle réserve militaire ne constituerait en aucun cas une armée bis : il n’existe qu’une seule armée française dont elle serait partie intégrante. Le statut et la vocation exclusivement militaire de la Garde nationale préconisé par le rapport d’information apparaît dès lors évident. C’est pourquoi je regrette la dualité dans la chaîne de commandement (ministère de la Défense et ministère de l’Intérieur) annoncée par le ministre de l’Intérieur en présence du ministre de la Défense à l’issue du Conseil restreint de défense du 3 août dernier, qui constitue selon moi un élément de complexité et de difficulté de mise en œuvre qui aurait pu être évité en restant dans un cadre exclusivement militaire.
À l’image de notre armée, composée de la France telle qu’elle est aujourd’hui dans sa diversité, cette Garde nationale contribuerait au lien armée-nation et à la cohésion nationale. Elle aurait également vocation à recruter en priorité des jeunes, qui sont l’avenir de notre pays.
Vigipirate, puis sentinelle mobilisent des militaires pour des missions de maintien de l’ordre. Certains observateurs estiment qu’ils pourraient être mieux employés ailleurs : peut-on imaginer que la garde nationale les remplace ?
Oui, mais pas seulement. Nos armées sont aujourd’hui sur-sollicitées. Or, pour faire face aux risques à venir, nous aurons besoin d’elles sur le territoire national, et pas seulement sur des opérations statiques comme Sentinelle. Cette nouvelle réserve opérationnelle, appelée Garde nationale, aura donc vocation à renforcer nos armées, et ce faisant à répondre au problème des déserts militaires qui sont le résultat des réductions successives du format des armées par le passé, grâce à un maillage territorial. La territorialisation est d’ailleurs une recommandation principale du rapport d’information.
Dans un contexte de restrictions budgétaires qui touche particulièrement l’armée, combien pourrait coûter un tel programme ? N’y a-t-il pas un risque de la part du gouvernement de réduire l’initiative à un coup de communication avant les élections ?
Jusqu’en 2015, la Réserve a malheureusement trop souvent été utilisée comme variable d’ajustement budgétaire pour la défense. Un passé désormais révolu puisque la loi de finances initiale pour 2016 a relevé le budget prévisionnel de la réserve dépendant du ministère de la Défense à hauteur de 96,3 millions d’euros — ce qui représente, sous réserve de sa bonne exécution, une hausse de 17% (+ 14,3 millions d’euros) par rapport à 2015, et une hausse de 35% (+ 25,3 millions d’euros) par rapport à 2014. Il n’est cependant pas possible de chiffrer à l’heure actuelle le coût à terme de cette Garde nationale, dont les contours n’ont pas encore été clairement définis par le Gouvernement.
Enfin, le risque d’un coup de communication existe évidement mais je resterai pour ma part très attentif à la mise en place concrète de cette Garde nationale afin qu’elle ne demeure pas un simple fait d’annonce.
1) il est rassurant d’apprendre que quelqu’un a réfléchi sur ce que peut être cette garde nationale
2) il est consternant de constater que le gouvernement, une fois de plus, ne suit pas les préconisations des rapports qu’il a demandés
3) le jour où nos administrations ne se considéreront pas en concurrence les unes avec les autres, on pourra peut-être résoudre nos problèmes
c’est sympa une garde nationale ….. des mannequins en carton ne seraient pas suffisants ?
on parle bien de dissuasion car pour l’action , 400000 policiers désarmés par la loi en plus ne serviront a rien.
Cette histoire de Garde Nationale n’est qu’un enfumage de plus de notre Président Figaro. Elle n’aira ni les moyens financiers nécessaires, ni le temps e formation nécessaire, ni les statuts, l’encadrement et la liberté nécessaires..
Ce ne sera qu’une couche administrative de plus, et ça, on connait bien en France, on connait déjà le résultat.
« »pose clairement la question des nouvelles menaces : à savoir le risque de troubles graves à l’ordre public, ferment potentiel de guerre civile, ce qui constitue l’objectif affiché par nos ennemis » »
Voila la véritable raison !…. le véritable ennemi potentiel c’est le peuple, dont il faut se protéger !
Rien que cette raison devrait suffire pour que le peuple se soulève en vue de dégager, avec pertes et fracas, la clique de nui.ibles qui sévit actuellement.
+1000
Le terrorisme est juste un alibi pour mettre le pays en coupe réglée.
+1000 aussi avec Citoyen
« Le terrorisme est juste un alibi pour mettre le pays en coupe réglée. » C’est une sacrée aubaine pour cette caste des bras-cassés ! Bien assez tôt nous n’aurons rien à envier à la Corée du Nord ou au Vénézuela.
Le 22 février 1996, Chirac, Président de la République, annonce au cours d’un entretien télévisé une profonde réforme de la Défense reposant sur trois axes : passage à l’armée de métier, restructuration des industries d’armement et abandon du service militaire obligatoire. Il s’agit de mettre en place une Défense «plus efficace et plus moderne et moins coûteuse». La réforme poursuit un objectif de plus grande efficacité des armées françaises confrontées à un contexte stratégique renouvelé après la chute du Mur de Berlin, ainsi que le Livre blanc sur la défense de 1994 l’a mis en évidence.
La suite nous la connaissons : les casernes se vident puis ferment une à une, générant au passage d’importants problèmes économiques dans les villes où ne demeurent plus que des friches immobilières.
20 ans plus tard, Hollande, Président (pour celles et ceux qui n’en ont pas encore entendu parler) et Bockel sénateur (ex copain du même Hollande, mais aujourd’hui c’est plus tout à fait ça) ont enfin trouvé, chacun de leur côté et sans concertation aucune, la solution permettant d’éradiquer le terrorisme en France : la mise en place d’une Garde Nationale, à l’instar des républiques bananières dont la France a toujours été si friande.
Une autre manière de reconnaître aussi que le livre blanc de 1994, « fruit d’une cogitation professionnelle et visionnaire », n’était qu’un vulgaire brouillon qui aurait du rester dans un tiroir.
La peur de voir se profiler à l’horizon de graves émeutes civiles, motivées par la volonté d’un peuple ne supportant plus de se faire marcher sur la tête : voilà la véritable motivation d’une telle suggestion, comme l’ont très bien relevé « Citoyen » et « Theo31 ».
Surtout ne pas se laisser endormir par ces vendeurs de foire, dont le métier est de se servir le plus possible et le plus longtemps possible, au détriment de ceux qui s’échinent à longueur de temps.
Sans avoir la prétention d’être omniscient, en matière de lutte contre le terrorisme, il me semble primordial de ne point faire l’apologie de nos tortionnaires en leur laissant la première place dans nos cités.
C’est pourtant ce que fait Bockel dans cette bonne ville de Mulhouse, cité du Bollwerk (bastion en français), en ayant autorisé sous son dernier mandat de maire, l’édification d’une gigantesque mosquée salafiste à l’entrée de la ville. Une fois terminé, ce monument sera le premier bâtiment que les automobilistes verront en entrant dans la ville, tel l’étendard de toutes les compromissions auxquelles cet édile s’est adonné.
Une garde nationale ne servira a rien, quel est l’origine, quel est le point commun a tous les actes terroristes du moment dans le monde ? c’est ça qu’il faut traiter. Quand un médicament commence a avoir trop d’effet secondaire, on le supprime.
Une garde nationale ne servira a rien quand on a des terroristes qui sont prêt a mourir, c’est juste de l’enfumage. Tant qu’on aura des politiques droitdel’hommiste avec ce genre de personne, ça ne servira a rien.
et pourquoi pas des SA comme dans un passé récent!
La Garde Nationale a existé en France, de 1789 à 1871 où elle fut dissoute après avoir été vaincue par l’armée régulière qui dut reprendre Paris par les armes.
Une Garde Nationale suppose avant tout un Etat stable où personne ne songe à changer le régime en lançant une révolution.
C’est pour cela qu’elle existe toujours aux EUA où la constitution de 1787/1789 n’a pas changé, les générations qui se sont succédée n’ont fait que rajouter 17 amendements dont d’ailleurs deux s’annulent (celui qui prohibe l’alcool et celui qui rétablit sa vente est sa consommation).
En France, la Garde Nationale et en particulier celle de Paris a participé à toutes les émeutes aboutissant à un de nos nombreux changements de régime depuis 1790, soit parce qu’elle refusait de défendre le gouvernement, soit parce qu’elle se rangeait du côté des émeutiers avec ses armes.
Dans les situations délicates, parfois également certaines compagnies, en fonction du quartier où vivaient les gardes nationaux, répondaient à l’appel tandis que d’autres ne remplissaient pas leurs effectifs, les gardes restant chez eux et certains rejoignant les émeutiers.
La question est donc bien celle-là: la société française est-elle si unie, si unanime pour défendre la république « number five » née elle-même d’une insurrection contre la république « number four » pour qu’on envisage de recréer une Garde Nationale armée et organisée susceptible de retomber dans les défauts de celle qui l’a précédée ?