Finances : tout est fait pour détruire votre épargne

Sous prétexte de sécurité, tout est fait pour que votre épargne reste dans un circuit bancaire et financier au bord de l’explosion.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Finances : tout est fait pour détruire votre épargne

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 12 août 2016
- A +

Par Simone Wapler.

Finances : tout est fait pour détruire votre épargne
By: Zechariah JudyCC BY 2.0

Les marchés financiers sont manipulés par les banques centrales. Le système financier est au bord de l’explosion. Mais tout est fait pour que votre épargne soit prisonnière.

Je fais partie de ceux qui pensent que l’État ne nous veut pas que du bien. Ce genre d’idée est considérée comme maléfique et nuisible par ceux qui aiment bien se défausser de leurs responsabilités sur la « puissance publique » et ceux qui œuvrent pour cette même « puissance publique ». Ils sont nombreux… Je pars du principe que l’État ne nous veut pas que du bien car il a tendance à vouloir étendre ses prérogatives, son influence et son importance. C’est sa pente naturelle.

L’épargne est dans notre pays mal vue. C’est un geste de défiance envers l’État Providence qui s’occupe de notre bien-être de la crèche à la tombe. La redistribution n’est-elle pas censée pourvoir à tout ? Le chemin vers l’indépendance financière va dans le sens opposé de celui de la servitude qui est la dépendance à la manne publique. L’indépendance financière réduit l’influence de l’État sur notre vie. L’épargne est donc tolérée mais punie, taxée, contrôlée, orientée, encadrée. Très encadrée…

Entrée libre mais sortie bien gardée

La loi dite Sapin 2 contient une disposition qui vient d’être votée par le Sénat et permet aux gérants français de mettre des barrières (gates en jargon anglais financier) aux fonds ouverts pour « limiter les risques de course au premier sortant et protéger in fine les investisseurs des conséquences de ventes forcées d’actifs ». Cette disposition concerne aussi les fonds immobiliers dits OPCI.

Protection, sécurité : évidemment, on nous présente cette disposition comme étant pour notre bien. En réalité, ces fonds ne sont donc plus qu’ouverts dans le sens entrée. Vous y entrez quand vous voulez mais vous n’en sortez plus comme vous voulez. Enferme-t-on les gens pour leur bien ? Non, on les enferme toujours pour le bien de ceux qui restent à l’extérieur.

Je n’ai qu’un conseil : évitez les fonds français, préférez les fonds étrangers qui n’adoptent pas encore ce genre de dispositifs. Dans tous les cas, lisez attentivement les conditions d’activation des barrières (gates).

Alors que la volatilité (terme financier lénifiant pour désigner un risque de perte) augmente sur les marchés financiers, les autorités semblent craindre que les épargnants ne cherchent autre chose, ne se dirigent en dehors des marchés financiers.

Les banques craignent que notre épargne n’emprunte d’autres chemins (financement participatif ou crowdfunding, actifs tangibles, placements dits atypiques) au détriment de leurs produits (actions, obligations et OPCVM gérés par elles).

Il est vrai qu’une fuite éperdue hors des obligations de l’État français, hors de l’assurance-vie, hors des marchés financiers encadrés, contrôlés et surtout manipulés aurait un mauvais effet.

La loi est faite pour orienter vers l’épargne financiarisée

Sous prétexte de sécurité, tout est donc fait pour que l’épargne reste dans le circuit bancaire et financier.

Ainsi les fonds d’investissements alternatifs, FIA, sont depuis 2014 strictement encadrés par l’Autorité des Marchés Financiers. Pourtant, ils ne sont pas collectifs, contrairement aux OPCVM (organismes de placement collectif en valeurs mobilières) mais ne pas être collectif est devenu une tare.

Désormais, les FIA sont donc soumis à une multitude de contraintes réglementaires. Les promoteurs de placements privés ne peuvent plus communiquer que vers un très petit nombre de personnes. Sinon, le coût administratif et juridique de mise au niveau d’exigence de l’AMF devient exorbitant et plombe la rentabilité de petites structures. Regrettable car certaines proposent des investissements judicieux, productifs, innovants, adossés à des actifs tangibles et finalement moins dangereux que tous ceux qui sont exposés aux marchés financiers manipulés par les banques centrales.

Encore une fois, je doute que, dans le contexte actuel, cet arsenal réglementaire vise l’intérêt des épargnants. Il vise surtout à protéger la rente de l’industrie financière !

L’immobilier n’échappe pas à la règle

Même l’immobilier est sous le coup de ce contrôle réglementaire dissuasif. La loi numérique qui vient d’être définitivement adoptée par l’Assemblée nationale s’est intéressée aux plateformes de logement locatives de type Airbnb.

« Le texte prévoit que certaines communes pourront rendre obligatoire l’enregistrement de locations ponctuelles via des sites internet, un numéro de déclaration devant être publié dans l’annonce. La plateforme devra notamment veiller à ce que le logement ne soit pas loué plus de 120 jours par an », indique Sciences et Avenir.

Ceux qui tentaient de retrouver du rendement, d’échapper au gonflement des prix immobiliers voulu par la politique monétaire et au contrôle des loyers en seront pour leurs frais.

Non, l’État ne nous veut pas que du bien, il préfère que nous empruntions la route de la servitude plutôt que celle de l’indépendance financière. Comment sinon financer ses dépenses de redistribution ? La collectivisation de l’épargne et sa financiarisation sont donc bien une volonté délibérée.

Les intérêts de la puissance publique – maintenir votre argent dans un système monétaire et financier au bord de l’explosion et outrageusement manipulé par les banquiers centraux– passent avant les vôtres.


Pour plus d’informations de ce genre, c’est ici et c’est gratuit.

Voir les commentaires (27)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (27)
  • Cela reste un problème de nantis.
    Mon conseil pour éviter à ces classes privilégiées de trop stresser : consommez et ainsi redistribuez ! Vous verrez, vous ne vous en sentirez que mieux et vous ferez des heureux.

    • un problème de nantis?
      donc, les gens qui mettent quelques dizaines d’euro chaque mois de côté en prévision d’un crash bancaire ou autre fléau sont des nantis? si je met une petite part de mes gains chaque mois de côté en prévision des mauvais jours, ça fait de moi un nantis?

      vous avez d’autre magnifiques arguments comme ça?

      il faut arrêter avec la lutte des classes, c’est finit les années 1920…..

      • Les nantis sont ceux qui n’ont pas fait le voeu obligatoire de pauvreté et qui n’ont pas pour autant entrepris de carrière politique.

        • hannn, ok 😀
          je n’ai pas fait ce vœu débilitant, je cherche à monter un (petit) patrimoine pour prévoir les difficultés futurs, ce faisant, dans l’imaginaire collectiviste de notre cher JLN, je suis un nantis ultra turbo libéral mangeur de chaton mignon et chasseur de licorne rose invisible 🙂

          je suis vraiment heureux de le savoir 🙂

          ce midi, steak de poney rose !

      • Un petit point d’histoire ne fait jamais de mal, car les années 20 n’ont pas vu l’extinction de la lutte des classes comme vous l’avancez.
        En 1830, l’aristocratie financière utilise l’Etat comme un outil au service de sa classe. Déficit et emprunts favorise cette classe sociale au détriment du peuple. Comme on peut le constater, rien de bien neuf aujourd’hui où les mêmes scenarii se rejouent à l’envi.
        Cela a débouché sur la révolution française de 1848, mettant en présence différentes classes sociales qui se sont affrontées jusque dans les années 1970.
        Le niveau de vie augmentant, la classe ouvrière française s’est détournée progressivement des partis de gauche qui la rassemblaient (le Parti Socialiste récoltait 74% du vote ouvrier en 1981 et seulement 13% en 2002) pour alimenter le fond de commerce des partis d’extrême droite.

        Aujourd’hui, il n’y a plus de lutte des classes en France, c’est vrai. Il y a toujours l’aristocratie financière qui pille le monde sans vergogne, invitant à sa table ceux qui la servent (le monde politique). Puis il y a une énorme majorité de « moutruches » qui tient à ses petits privilèges et petites possessions comme à la prunelle de ses yeux, l’empêchant ainsi de secouer le joug. La société se compose également d’une poignée de gens engagés et souvent radicalisés qui ont tant de combats à mener qu’ils ne savent plus où donner de la tête. Et pour finir, une minorité grandissante de gens marginalisés par l’état de pauvreté auquel ils sont contraints, et qui pour l’instant ne participent à aucun engagement revendicatif, si ce n’est celui de la survie au quotidien.

        Alors je persiste à penser que l’article qui nous est soumis concerne une tranche de population si peu nombreuse, qu’il s’agit d’un problème de nantis.
        Quant à vous, si vous avez quelques dizaines d’euros à mettre de côté chaque mois en prévision des mauvais jours, je serai vraiment surpris que vous soyez concernés par les FIA, les OPCVM, les crowdfounding et autres plateformes de logement locatives.

        • oulà, sacré gloubi boulga dans votre argumentation.
          le fait, à la fin, de mettre sur le même plan FIA, OPCVM, crowdfounding et plateformes de logement locatives rend votre écrit illisible, car il y’a un intrus dans le tas….
          Le crownfunding; je participe (bah oui, je préfère financer directement que voir ça prélever par les impôts et qu’à moitié distribué sous condition d’obédience à la junte publique)

          par ailleurs, les époques dont vous faites références sont assez différentes d’aujourd’hui, ne serais ce que par les flux de capitaux qui aujourd’hui existent à un niveau encore jamais atteint. par ailleurs, en 1981, le PS nouvellement crée était quelques années avant la SFIO, avec des scores misérables aux présidentiels, jusqu’à ce que mittérand phagocyte le le PCF 🙂
          Les nantis que vous semblait haïr sont les possédants en réalité. Vous pouvez les envier, mais ils sont nécessaire, tout les pays qui les ont chassé ont coulés (Les anciennes dictatures communistes) ou sont entrain de couler (le paradis socialiste vénézuélien).

          Quand à ce que Philippe (j’aime beaucoup votre commentaire) écrit en dessous, la cigale et la fourmis est un poème qui devrait être appris à l’école, et compris. je met chaque mois de côté, car je suis prévoyant et m’attend à ce que tôt ou tard, une catastrophe passe. et je suis assez malin pour sortir ça du circuit bancaire par la même occasion.

          • oups, c’est Koris et non phillipe qui fait l’allusion à la cigale

          • Pour la Cigale et la Fourmi, nos collectivistes, toujours volontaires pour un formatage des enfants dans le sens de leur doxa, en ont pondu une version (qui traîne dans certaines bibliothèques municipales et scolaires) dans laquelle la fourmi partage tout avec la cigale à la fin de l’histoire. Un conditionnement réussi doit commencer jeune…

        • Alors je persiste à penser que l’article qui nous est soumis concerne une tranche de population si peu nombreuse, qu’il s’agit d’un problème de nantis.

          Vous supposez beaucoup, mais mal. On peut très bien avoir un capital retraite qui permettra d’avoir plus que les 700 Euros minimum. Autant savoir qu’il vaut mieux ne pas le déposer en France.

      • De toute façon avec le paquet de pognon que les banques centrales américaines, européennes et japonaises créent en ce moment en QE l’argent finira par perdre sa valeur. Le volume de création est tel qu’on ne se donne même plus la peine de publier les agrégats monétaires (notamment le fameux M3). Si vous souhaitez conserver votre pécule : évitez les monnaies fiat (monnaies nationales) et immobilisez vos valeurs dans autre chose de plus tangible que de l’argent, ce qui revient à l’adage de départ : l’argent c’est fait pour être dépensé

    • Ah parce qu’épargner ce n’est pas consommer…plus tard? Il fait quoi votre épargne? Et épargner dans des fonds d’investissement dans des entreprises, des start-up, de l’or…
      On verra qui sera le plus heureux entre l’américain qui se réveillera dans la douleur lorsque sa vie à crédit sera partie en fumée.

      Relisez les fables de la fontaine, il me semble qu’à la fin, c’est la cigale qui l’a dans le c…

    • @JLN. Tous les collectivistes veulent profiter de l’argent des autres pour, eux, être heureux. Un classique du parasitisme se parant des vertus du « solidarisme » à tout crin.

  • L’épargne est dans notre pays mal vue —-> Ah bon? les livrets codevi et autres PEL battent des records de collectes et le niveau d’épargne est stratosphèrique depuis le début de la crise (et j’ai envie d’ajouter depuis que flanby est en place…)
    http://www.lesechos.fr/02/02/2016/LesEchos/22120-135-ECH_le-taux-d-epargne-en-france-atteint-un-nouveau-pic.htm
    j’avoue que j’ai arrêté de lire après cela, Mme Wrapler et sa marotte : le crash des banques !

    • Avez-vous lu l’article ou vous êtes-vous arrêté au nom de l’auteur ?
      La collecte des produits collectifs ne traduit que l’effet d’une réglementation insidieuse et du comportement respectueux des Français envers ces règles qui sont pourtant à leur désavantage, que ce soit en matière de rendement ou de risque (le risque étant la mesure de la probabilité d’accident avant que celui-ci ne survienne). Exactement ce qui est dénoncé dans l’article !

  • ne t’aides pas et l’état t’aidera est le nouvel adage français 🙂

  • l’épargne est un produit de consommation comme un autre , il y a des vendeurs et des acheteurs .. les vendeurs sont bras dessus bras dessous avec l’état, l’acheteur est éduqué pour qu’il soit un gogo…nos banques vont bien , nos politiques arrivent a avoir des comptes en banque à zéro 10 secondes après avoir touché leurs indemnités et paraissent pauvres comme Job , tout va bien dans le pays des Lumiéres.

  • J’avais acheté de l’or il y a quelques mois, que j’ai pu revendre au plus haut car j’avais besoin de fonds.
    Pour les quelques % de gains, aucun problème, aucune taxe délirante, genre 90% des intérêts comme en fRance.

    Vous l’avez compris, ce n’était pas une banque française ❗ Je ne regrette pas de pas être domicilié hors de fRance en ce moment, France qui est un paradis fiscal pour certains pays du Golf Arabique, et un enfer fiscal pour les citoyens normaux.

  • D’une manière plus générale déjà, ce qui avait motivé la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen est justement de limiter le role de l’Etat et sa capacité à nuire aux citoyens, contrairement à ce qui était pratiqué sous l’ancien régime.
    Force est de constater l’Etat s’est largement vengé depuis :/

  • Je ne vois pas ou est le problème.
    L’argent c’est fait pour être dépensé et non pas stocké.
    Je n’ai pas de problème qu’il soit détruit

  • Saint Just 10/10/1793:

    « Le peuple n’a qu’un ennemi dangereux, c’est son gouvernement »

    Nous pouvons y ajouter les banksters qui en fait sont les seuls et vrais dirigeants de tous les pays de la planète

  • Simone a du lire La route de la servitude d’Hayek et Du Pouvoir de jouvenel.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Selon la croyance populaire, le prêt est une activité bancaire. On pense que les banques sont responsables de l'expansion du crédit. Mais est-ce bien le cas ?

Article original paru dans Mises Institute.

 

La signification du crédit

Prenons l'exemple d'un agriculteur, Joe, qui a produit deux kilogrammes de pommes de terre. Pour sa propre consommation, il a besoin d'un kilogramme, et il décide de prêter le reste pour un an à un agriculteur nommé Bob. Le kilogramme de pommes de terre non consommé qu'il accepte de prêter... Poursuivre la lecture

Les politiques monétaires des banques centrales constituent l'intervention gouvernementale la plus perverse. Leurs conséquences sont désastreuses, durent très longtemps et les gens ne les perçoivent pas comme des problèmes ou ne comprennent pas les dommages qu'elles causent. La politique monétaire (expansion monétaire et taux d'intérêt artificiellement bas) a cinq conséquences principales qui nuisent au niveau de vie général.

Article original paru dans Mises Institute.

 

Inflation des prix

C'est la conséquence la plu... Poursuivre la lecture

C’est un débat qui enflamme les dîners de famille et sur lequel chacun a des idées bien arrêtées. D’un point de vue économique, faut-il louer ou acheter sa maison ? Éléments de réponses, chiffres à l’appui.

 

Préliminaires

Nous n’abordons ici la question que sous l’angle économique. D’un strict point de vue du coût, est-il préférable d’acheter ou de louer ?

Certains préféreront acheter une maison parce qu’ils aiment bricoler et qu’ils veulent passer du temps à la restaurer. C’est un choix de plaisir et de loisir, qui... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles