Déficit de prisons, déficit de volonté [Replay]

Le gouvernement français découvre, ingénu, qu'on manquerait de places de prisons. Cependant, le problème n'est pas qu'immobilier, mais aussi idéologique.
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Prison (Crédits kIM DARam, licence Creative commons)

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Déficit de prisons, déficit de volonté [Replay]

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 20 septembre 2016
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Agitation dans les rangs du gouvernement : après une analyse poussée et dont les conclusions tombent inopinément en pleins mois estivaux, il semble que la France ne disposerait pas d’un système pénitentiaire parfaitement à la hauteur de ses prétentions en la matière. Surprise : la surpopulation carcérale, petit souci qui s’était pourtant confortablement installé dans le quotidien des Français, devient subitement l’un des problèmes qu’entend résoudre l’actuel gouvernement.

Tout arrive donc, même l’improbable : l’information, pourtant connue depuis un moment, selon laquelle la France ne disposerait pas d’assez de cellules pour parquer ses criminels, a fini par atteindre les strates supérieures du pouvoir qui sentent confusément qu’une action est attendue de leur part par tous ceux qui payent pour leurs salaires.

Pourtant, le constat n’est guère nouveau. Même en se contentant de mon seul étroit point de vue, j’avais déjà mentionné ce problème en 2010, où l’on découvrait que le gouvernement (de droite à l’époque) ne semblait pas vraiment préoccupé par les taux d’occupations particulièrement alarmants des prisons françaises. En 2013, j’en remettais une petite couche en découvrant que la situation n’avait pas bougé d’un pouce et que les quelques milliers de nouvelles cellules construites venaient en simple remplacement de cellules bien trop insalubres et ne constituaient donc pas une augmentation sensible de leur nombre global.

Autrement dit, sur les 10 dernières années, le nombre de cellules (de « places opérationnelles » comme on dit dans le milieu) n’a guère évolué, comme le montre le graphique suivant utilisé dans un précédent billet de 2015

evolution population carcérale

Au passage, on explique mal les insinuations plus ou moins subtiles de la droite et de certains journaux qui visent à imputer la situation actuelle à Taubira, la précédente Garde des Sots : si on n’a aucun mal à comprendre que ses saillies verbeuses, inscrites dans la parfaite lignée de la Société Bisounours et la culture de l’excuse, n’ont absolument pas aidé les pouvoirs publics à prendre la mesure de la catastrophe pénitentiaire actuelle, on doit néanmoins admettre que le déficit chronique ne date pas, loin s’en faut, de son mandat et s’est bien installé sur (au moins) les vingt dernières années. En somme, l’incurie à traiter ce problème doit autant à la droite qu’à la gauche, et ce alors qu’il s’aggrave et qu’augmente donc le nombre de condamnés à de la prison ferme qui ne voient même pas les murs d’une cellule.

Quant à ceux qui les voient, ils constatent tous l’état déplorable des prisons françaises qui s’éloignent de plus en plus de ce qu’on peut attendre d’un pays qui se gargarise des Droits de l’Homme, de la dignité humaine et de toute la panoplie ronflante des nécessités pour prétendre respecter l’Humanité et les cœurs fragiles des petits chatons citoyens qui paient pour tout ça. La vétusté et l’insalubrité des geôles françaises fait maintenant frémir et, au rythme cadavérique où vont les réhabilitations, le remake de Midnight Express ne se tournera pas à Istanbul mais à Fresnes ou Nîmes.

prison

En réalité, la surpopulation carcérale s’est progressivement installée et s’accroît d’année en année alors que, comme par hasard, le nombre de lois, de contraintes et donc de coupables potentiels n’a cessé de croître : comme le soulignait un article de Michel Desgranges dans Contrepoints, on n’a cessé de multiplier les crimes sans victimes, ce qui augmente mécaniquement le nombre de personnes qui sont incarcérés et dont on n’aurait pas besoin de s’occuper si la législation était concentrée sur les crimes et délits pour lesquels les victimes sont clairement identifiées.

Typiquement, la guerre contre la drogue, dont le résultat est absolument catastrophique à tous points de vue, alimente dans des proportions effrayantes cette surpopulation. Si l’on devait éliminer les « simples commerçants » des prisons, cette surpopulation serait notoirement diminuée. De surcroît, occuper les forces de l’ordre sur les seuls crimes et délits pour lesquels des victimes sont clairement identifiées permettrait de recentrer leurs efforts et entraînerait moins de fatigue et d’épuisement des corps concernés. Parallèlement, cette approche permettrait aussi de rendre bien plus efficaces l’application des peines et surtout l’écartement des éléments dangereux de la société, seul but valable de la prison, celui de la rééducation ou de la réadaptation du criminel à la société n’étant pour le moment qu’une vaste plaisanterie pour bobo effarouché.

Cependant, à cette explosion du nombre de coupables typiquement liée à l’avalanche répressive et moraliste du moment, on doit aussi ajouter l’idéologie très particulière qui semble percoler dans le milieu de la magistrature française : tout doit être fait pour abolir la prison et la remplacer par toutes les alternatives possibles, et ce d’autant plus si ces alternatives sont ludiques ou répondent au désir de ceux qui les prônent de paraître encore plus humains.

En somme, tout comme il est impensable de gronder un vilain garçon qui enchaînerait bêtise sur bêtise, l’incarcération de ceux qui foutent la merde, c’est vraiment pas trop tendance. En revanche, pour ceux qui réclameront un peu de Justice ou que les forces de l’ordre fassent enfin leur travail (à savoir ramener l’ordre), on trouvera sans mal une place en cellule.

Et plus fondamentalement, alors que l’État fait tout pour être fort avec les faibles et faible avec les forts, on retrouve jusqu’aux plus hautes instances cette mentalité où la correction, la sanction n’a plus lieu d’être : la prison ne doit plus être que l’ultime recours, les peines doivent être aménagées, le sursis par défaut et, dans une magnifique inversion de logique, on en arrive aux déclarations ahurissantes d’Adeline Hazan, Contrôleur général des lieux de privation de liberté :

 Je pense que plus on construira de places de prison, plus elles seront occupées et que ça n’est pas une bonne solution, cette inflation carcérale d’année en année ou de décennie ou décennie. (…) L’Histoire a montré que plus on construisait de places, plus elles étaient remplies.

small facepalmEh oui, la prison, c’est comme le débit internet, les enfants : plus on en offre, plus les gens en veulent, c’est évident ! Mieux que ça : outre l’adaptation permanente de la société à ses rejetons (et non l’inverse qui permet à toute société de conserver un minimum de cohérence), notre aimable Contrôleur propose même d’instaurer (je cite en me facepalmant) « un numerus clausus, un seuil au-delà duquel il ne serait plus possible d’incarcérer », ce qui est probablement la proposition la plus incroyablement stupide et destructrice que j’aie jamais lue ces dernières années dans le domaine.

La France manque de prisons, mais devant ce constat et les déclarations qu’on vient de lire, on comprend que son problème n’est pas immobilier, ni carcéral, ni même, loin s’en faut, législatif tant tous les domaines, mêmes les plus farfelus, disposent à présent de leur petite loi taillée pour eux. Le problème essentiel du pays est idéologique, et il a, très clairement, abdiqué devant la méchanceté de la réalité. La classe politique, les classes jacassantes, la magistrature et une bonne partie de la société elle-même ont manifestement renoncé à regarder en face l’état lamentable dans lequel est le pays, son niveau d’insécurité, l’insalubrité de ses prisons, l’incurie de ses politiciens, l’inadaptation chronique de ses lois mal écrites et mal pensées. Par idéologie, on a systématiquement refusé d’arrêter ce qui ne marche pas, et on continue donc avec les mêmes recettes pourries, le déni en bandoulière.

Depuis plus de 40 ans, on s’est évertué à croire, dur comme fer, que la gentillesse, la compréhension, l’ouverture d’esprit, l’adaptabilité, les solutions alternatives et l’humanisme à doses chevalines permettraient d’édifier une société douce, humaine et joyeuse dans laquelle l’égalité parfaite régnerait enfin. Ce faisant, on a consciencieusement pavé l’enfer, celui de nos cités, de nos quartiers infréquentables, de nos prisons et de nos villes.
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  • Par idéologie, on a systématiquement refusé d’arrêter ce qui ne marche pas, et on continue donc avec les mêmes recettes pourries, le déni en bandoulière.
    —> valable pour les prisons…et tout le reste !

  • « multiplier les crimes sans victimes »

    Attention : nous sommes dans l’ère du « fact-checking ». Ces victimes existent, il suffit de trouver quelques épidémiologistes intéressés, et ils vous trouveront tous les morts (virtuels ou probables) qu’il vous faut.

    Avec le principe de précaution, qui remet en cause l’adage : « on ne peut pas faire d’omelette sans casser des oeufs », la morale peut désormais se baser sur des preuves (avec un indice de confiance plus que relatif) pour s’imposer.

  • Typiquement, la guerre contre la drogue…

    Tout à fait. A défaut de libéraliser complètement, il faudrait au moins décriminaliser et simplement condamner à des amendes les porteurs de grosses quantités. Ce serait déjà un pas, et on verrait la situation se calmer du coté de Marseille. Voire du coté du Portugal, par exemple.

    Mais voilà, ce sont des énarques au pouvoir : ENA = école nationale d’a… 🙁

  • C’est très simple à comprendre. Depuis 1981, la délinquance a augmenté mais les gouvernements successifs ont refusé de mettre la Justice à niveau pour avoir une chance de stopper cette augmentation voire de la faire régresser comme l’avaient fait les barbapoux franc-macs de la III° république avant la guerre de 14 en construisant des palais de justice et des prisons. Jusque dans les années 70, la Justice était dimensionnée pour traiter les affaires pénales qui lui étaient transmises en appliquant les tarifs prévus par nos articles du code pénal.

    Conséquence: la Justice a été de plus en plus incapable de traiter quantitativement la masse des affaires élucidées transmises en amont par la police et la gendarmerie et donc l’insécurité s’est installée en France jusqu’à atteindre le niveau que nous connaissons aujourd’hui.

    Quelques chiffres (statistiques justice)
    Les infractions globales (hors infractions routières qui sont majoritairement des contraventions) sont données en taux par mille habitants, ce qui permet de ne pas tenir compte de l’augmentation de la population.

    1950: 13,73 ‰ c’est à peu près ce que nous avions durant toute la première moitié du XX° siècle après la reprise en main de la fin du XIX° siècle
    1960: 13,54 ‰
    1970 : 22,37 ‰
    1980: 48,90 ‰ entre 1975 et 1980, les années hippies, la drogue devient un problème, les drogués volant leur famille puis le voisinage pour s’offrir leur came.
    1990: 61,69 ‰
    2002 : 69,32 ‰

    La délinquance globale (vols, infractions économiques et financières, crimes et délits contre les personnes, autres infractions dont stupéfiants) a donc plus que quintuplé depuis les années 1960 sans que la Justice n’ait été remise à niveau par quelque gouvernement que ce soit, avec un budget qui représente la moitié de ce qu’y consacrent les autres pays européens.

    nota: à partir de 1990 et même avant, les statistiques sont de moins en moins fiables, la justice refusant de plus en plus d’examiner la « petite délinquance » faute de moyens en personnels, greffe et magistrats. En conséquence, Police et Gendarmerie passent une partie de leur temps à arrêter les mêmes qui « upgradent » tranquillement jusqu’au crime.

    Quant aux prisons, ce sont en nombre de places ce qui nous a été légués par la III°, IV° et débuts de la V° république et qui suffisait à l’époque. Un certain nombre de constructions de prisons neuves furent entreprises à l’époque jusqu’à Giscard d’Estaing (les chalandonnettes du nom du ministre Chalandon) mais beaucoup de ces prisons servaient à remplacer de très vieilles prisons dont certaines dataient d’avant la III° république.

    « je ne serai pas le Vauban de la Pénitentiaire » avait dit Badinter, ministre sous les gouvernements Mauroy.

    Comparaison avec l’Angleterre (53 millions d’habitants, UK 64 millions). Le UK a une justice bien budgetée et donc en bon état de fonctionnement (0,43% du PIB consacré à la Justice contre 0,19% en France au 37° rang des pays européens.
    HM Prisons Service: +90.000 places opérationnelles – environ 86.000 incarcérés.

  • La prison n’est pas réparation envers les victimes… mais la protection de la société face aux risques de récidive, autant qu’une sanction de privation de liberté.
    Ni l’une ni l’autre n’apportent les résultats attendus en terme de sécurité publique.

    Au mieux, le violeur pourra tranquillement aller narguer sa victime sitôt la moitié de sa peine effectuée… Cela m’insupporte… et je ne suis pas la victime !!!

    L’utilisation de la géolocalisation permettrait d’appliquer avec une granularité encourageant la conduite exemplaire, tout en assurant à la victime à vie elle, de ne pas croiser son agresseur.
    L’utilisation de la géolocalisation permettrait aussi de prévenir l’enrôlement dans la délinquance des primo-condamnés.

    Mais pour cela il faut de l’intelligence législative, de la créativité administrative… bien loin de la culture de l’émotion et de la rigidité corporatiste…

    • « Ni l’une ni l’autre n’apportent les résultats attendus en terme de sécurité publique. »

      Simplement parce que notre justice, sous-dimensionnée, n’est plus capable d’appliquer correctement les articles de notre code pénal.
      Jusque dans les années 1970 et depuis la fin du XIX° siècle (a/c de 1880), cela marchait bien d’où le très faible taux de délinquance que nous avons connu pendant plus de quatre vingt dix ans.

      Depuis les ânées 80, c’est le règne du n’importe quoi.

    • La géolocalisation ne protège pas contre la récidive, elle permet simplement de savoir où et quand la récidive a lieu. Elle est de plus vulnérable à tout un tas de pannes techniques et de failles en cas de mauvaise volonté des condamnés. Imaginons que 50 prisonniers s’entendent pour enlever leur bracelet à la même minute. Où envoyez-vous la patrouille ?

      • Et de toutes façons, toutes ces techniques coutent cher en personnel et en matériel et notre Justice, sous-budgétée, est incapable de les mettre en oeuvre correctement.
        Toutes les améliorations de la Justice dont on discute depuis des lustres et qu’on est incapable de mettre en oeuvre me font penser à des clochards sous un pont de Paris qui discuteraient sur les mérites comparés du béluga opposé au sévruga en ouvrant leur boite de sardines à l’huile.

        Laissons cela aux pays qui ont une justice en bon état et qui peuvent se permettre de faire de l’expérimentation.

        • @Leucate,
          ces techniques coutent chères, uniquement parce qu’on les confie à l’administration… capable de transformer un truc anodin en véritable usine à gaz, inexploitable et couteuse…

          Moi, je parle juste d’utiliser le smartphone du délinquant… et différentes techniques peu couteuse pour s’assurer que le délinquant est avec son smartphone…
          ET je ne confierai surtout pas l’expérimentation à la fonction publique…

          Une association, y compris celle de défense des victimes pourquoi pas… une entreprise privée assermentée… tous rémunérés par l’état… pour un cout dix ou cent fois inférieur à la construction de place de prison…

      • La géolocalisation n’est pas une fin en soit, mais juste un outil.

        Avec l’avantage de permettre une approche évolutive, en fonction du comportement de l’individu sous surveillance… une très nette amélioration par rapport à aujourd’hui… ou c’est tout ou rien….

        Ni parfait, ni infaillible… juste une alternative à exploiter…

        C’est en particulier intéressant pour les pré délinquants…

        • « primo-délinquants » (ou « prime-aux-délinquants », si vous voulez 🙂 )
          Les pré-délinquants ne sont pas punissables tant qu’ils ne sont pas passés à l’acte, et heureusement.

          • Bien que cette regle est en train de voler en eclat sous l’émotion sécuritaire, c’est heureux de ne pas être condamné pour des actes que l’on a pas commis…

            Ceci dit, concernant les jeunes, la défaillance évidente de l’autorité et de la responsabilité parentale bénéficie d’une étonnante complaisance. Couteuse complaisance…

            J’aimerai que l’on expérimente une approche novatrice, sous controle de la justice, sur une population de mineurs connus défavorablement des services de police, avant qu’ils ne commettent l’irréparable…
            Juridiquement, les parents pourraient accepter de déléguer leur autorité défaillante… A une association par exemple, chargé d’un suivi serieux des démarches et de l’implication dans l’insertion sociale et professionnelle.
            Presence sur les lieux de formation, presence sur les territoires de leurs lieux de vie habituels, couvre feux plus ou moins contraignant suivant le comportement … Rien en fait qui ne les empêcheraient de vivre… Mais sous une forme de controle, comme tout à chacun a subi avec des parents responsables, présents et concernés ».. Ce qui ne nous a pas empeché de faire des bétises…d’ailleurs.

            Cela mériterait d’être expérimenté dans une ou deux agglomérations, pour en mesurer les résultats, les couts, le cadre, avant tout travail législatif.

            Un outil parmi d’autre

            • Les parents n’exercent déjà plus l’autorité parentale, ils se contentent de percevoir les aides et laissent les jeunes libres. Et ces derniers ne seront pas disposé à accepter une nouvelle autorité ringarde et stérile. De plus, ce serait une solution constructiviste, dont on sait par expérience que ça tourne toujours en eau de boudin.
              Les outils qui marchent comprennent deux aspects au moins :
              1. L’exemple, démonstration qu’on peut réussir à mener une vie très satisfaisante sans difficulté excessive et sans grand risque d’échec par les voies honnêtes. En France, on est plutôt dans le contre-exemple !
              2. L’automaticité, qui marche bien mieux que l’appel à la palabre et à l’individualisation des cas. Vous faites une infraction, vous êtes sanctionné, sans discussion. Vous obtenez un gain honnête, vous êtes reconnu et il ne vous est pas discuté, taxé, confisqué. Là aussi, en France, tout est infraction même les actes honnêtes, mais les sanctions peuvent toujours être oubliées au nom de l’insertion sociale, du rachat moral, de l’excuse de pauvreté, de la présomption d’amendabilité, …, mais doublées pour les honnêtes gens et les victimes.

              • Punir un enfant c’est s’exposer à minima à une cure de moraline, un suivi socio éducatif de l’Autorité, un rappel à la loi…
                Pour pas mal de familles c vivre avec 500€/mois au lieu de 500€/jour. Ça fait oublier de réfléchir, surtout dans le contexte.

            • « J’aimerai que l’on expérimente une approche novatrice, sous controle de la justice, sur une population de mineurs connus défavorablement des services de police, avant qu’ils ne commettent l’irréparable… »

              MDR ! c’est du splendide Yakafokon ! y’a pas de sous pour expérimenter, ou alors pour la frime, pour dire qu’on a « expérimenté », c’est du paluchage intellectuel.

              D’abord que signifie l’expression « bien connu des services de police ».
              Tout simplement que le « cépamoi » est interpellé fréquemment pour être l’auteur ou co-auteur de différentes infractions, que pour chaque affaire l’officier de police judiciaire a procéduré mais qu’il n’y a pas eu de suites judiciaires, la Justice surbookée étant incapable de traiter un nombre de plus en plus important d’affaires qu’elle refoule donc.
              Et en plus, si jamais elle accepte une affaire, elle n’a plus de place en prisons pour appliquer les peines qu’elle décide.

              Le djeune se retrouve donc dans la nature et upgrade régulièrement en étant arrêté tout aussi régulièrement par la police sans aucune suites jusqu’au moment où il commettra une infraction qualifiée de « crime » où là la Justice trouvera quand même le temps de se pencher pour le traitert.
              C’est pourquoi l’on trouve à certains procès des djeunes qui ont une « carte de visite » à rallonge.

              L’insécurité en France n’est pas le fait de la police ou de la gendarmerie qui fonctionnent encore malgré le découragement qui touche certains de plus en plus nombreux (la qualification d’officier de police judiciaire aujourd’hui n’est plus recherchée comme elle l’était auparavant, il y a désaffection pour le travail de procédurier) mais vient de la Justice qui est sous-dimensionnée par rapport aux missions qu’on lui demande.

              Le couple police-justice qu’on appelle aussi la « chaîne pénale » fonctionne très mal, la justice n’arrivant plus à traiter la masse d’affaires élucidées transmise en amont par la police.
              Pour faire une comparaison, la Justice française est un tuyau de jardin branché à un gros collecteur. Ca refoule et ça fuit de partout.

  • Une partie de l’argent public consacré à l’immigration pourrait utilement être réemployé pour construire des prisons et recruter du personnel carcéral.

  • Dans le même esprit, il y a quelques dizaines d’années, « on » a diminué le nombre de futurs médecins en pensant que : moins de médecins … moins de malades !
    On en paye le prix aujourd’hui.

  • il est clair que si quelques élus faisait un stage ( bien mérité pour certains ) dans les prisons françaises , les choses changeraient ….quand on subit , on comprend mieux ….pas quand on vit sur son petit nuage….

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