Par Benoît Rittaud.
Un événement d’envergure planétaire s’est produit ce week-end, qu’il serait dommage de ne pas honorer comme il convient : Cécile Duflot vient de se déclarer candidate à la « primaire de l’écologie » pour concourir à l’élection présidentielle de 2017. J’entends déjà quelques lecteurs non-Français se demander « Cécile qui ? », question légitime à laquelle la seule réponse rationnelle est : « Laissez tomber, vous avez mieux à faire ». Je ferais sans doute bien d’en faire autant, mais que voulez-vous : on est bien obligé d’avoir de temps en temps un œil sur ses adversaires.
Duflot candidate à être candidate
EELV est le parti naturel pour promouvoir la « cause climatique », même si Jean-Luc Mélenchon a curieusement décidé de rivaliser sur ce terrain. (J’en profite pour lancer un appel : je serais très intéressé à ce qu’un partisan de Jean-Luc Mélenchon m’explique en quoi, pour un candidat « 100% à gauche », mettre la « crise climatique » en tête de gondole est une attitude rationnelle. Pour moi, l’électeur de la gauche de la gauche est plutôt le petit salarié qui a perdu ses illusions sur les rapports de classes, et non le CSP+ de centre-ville qui trie ses déchets pour sauver la planète. Bon, je dis ça, je dis rien…)
Donc, disais-je, Cécile Duflot est candidate à être candidate. La déclaration de candidature de Jean-Luc Mélenchon (encore lui, je sais, je m’égare encore, que voulez-vous, j’ai un faible pour les bons orateurs, et Cécile Duflot, au fond, m’ennuie encore plus qu’elle ne m’agace… mais je vais y arriver). La candidature de Jean-Luc-Mélenchon, disais-je, avait un côté surréaliste en balançant le climat au milieu d’autres choses. Celle de Cécile Duflot balance elle aussi son cheveu sur la soupe, cette fois en la personne du pape, au travers de son encyclique Laudato Si.
Prendre le pape comme référence morale, pour une ancienne dirigeante d’un parti comme EELV, ça ne manque pas de sel, mais au fond ce n’est pas si étonnant : comme je l’ai signalé dans mon dernier bouquin, l’encyclique a tout pour réjouir les ennemis jurés de l’Église, qui y voient à raison une énorme fissure dans la doctrine chrétienne et le retour à une forme de paganisme. Le simple fait qu’une Cécile Duflot s’inspire du pape devrait mettre la puce à l’oreille des catholiques sur la dérive religieuse de l’occupant du trône de Pierre. (Mais bon, c’est leurs oignons.) L’écologisme contemporain a de plus en plus des accents de religion concurrente à la religion chrétienne, et le fait que Cécile Duflot termine sa déclaration par les mots « Avec foi » en dit long sur cet aspect des choses.
Duflot à l’Élysée, ce sont les climatosceptiques en prison
La partie « climatique » de la déclaration de Cécile Duflot est une digne reprise de l’une de ses tribunes antérieures qui lui avaient valu un accessit au Climathon l’an passé :
Je plaide pour que l’impératif climatique soit rendu constitutionnel et que notre république devienne une république écologique, digne des questions soulevées par l’anthropocène.
Avec Cécile Duflot à l’Élysée, le climatoscepticisme deviendrait contraire à la Constitution, ce qui donnerait peut-être les armes juridiques pour embastiller les récalcitrants. La douce Cécile pourra sans doute compter sur le fichier que projette de faire Corinne Lepage, autre écologiste bien intentionnée lauréate du Climathon.
Le caractère « bobo » de la candidature annoncée se lit dans l’absence totale des mots « chômage » et « emploi » – pas seulement des mots, d’ailleurs : le sujet lui-même n’apparaît nulle part. En revanche, les mots « je », « moi », « mon », apparaissent pour ainsi dire à chaque ligne. Histoire de comparer, je suis allé dénicher la déclaration de candidature à la candidature, publiée elle aussi sur internet, d’Alain Juppé. (Coïncidence d’importance cosmique : celle-ci date d’il y a exactement deux ans : 20 août 2014, comme quoi cet article est décidément propice aux plus inutiles digressions.) Qu’on ne lise pas dans ce qui suit un appel à voter pour ce dernier, mais force est de reconnaître que son texte a une autre ampleur, tout bêtement parce que son auteur y parle d’autre chose que de lui-même.
Dans ce texte d’Alain Juppé on trouve notamment un passage vantant les mérites de la « croissance de demain » qui, nous affirme-t-il, « se nourrira des progrès exponentiels des techniques de l’information » (c’est moi qui souligne). Ça fait quand même plaisir de voir quelqu’un qui, loin d’être victime de peur exponentielle, affiche au contraire le concept comme porteur d’espérance. Cécile Duflot, elle, dénonce pour la millième fois la « croissance pour la croissance » et la « gabegie généralisée de la société de consommation » (dont elle fait pourtant partie elle même sans en être plus dérangée que cela). Désormais, l’idée de progrès semble forcée de se replier à droite de l’échiquier politique, et c’est fort dommage.
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Et la candidature du génie des génies de l’écologie, un certain Jean Vincent, c’est pour quand ????
Il va vraiment nous manquer, et l’écologie va péricliter, s’il n’y va pas !!!!!!
Vous avez raison Arcousan ! Depuis qu’il est entré au gouvernement ce va-t-en guerre de l’écologie (reconnaissant ne rien y connaître ! mais ayant bien encaissé ses très confortables émoluments de sénateur représentant l’écologie) ne se manifeste plus. Tombé dans un trou ! Avec Emmanuelle Cosse ! Je suis comme vous, en manque terrible, je prie tous les soirs pour qu’enfin ces deux-là, reforment le trio avec Mâme Duflot, cette experte en énergie renouvelable, et en dépenses superfétatoires, dans des trucs ne servant à rien mais bien visibles à des kilomètres !
Jamais nous ne l’avons entendu déplorer le renoncement au projet de transport ferro-routier qui devait désenclaver les autoroutes de ces milliers de camions traversant la France pour transporter leurs changement dans le nord… particules fines, pollution… pas un mot de blâme au gouvernement (à Mme Royal en particulier) sur l’abandon d’un projet jugé trop cher (375 M€) par notre gouvernement, et non rentable ! Et les portiques ? Combien avaient-ils coûté ? Rentables ou pas ? Jamais notre trio-vert, ne dira un mot de travers pour vitupérer contre les bouchons cycliques de plus de 600 kms au moment des transhumances ! (CO2) L’écologie s’arrête là où elle gêne l’électeur, plus nombreux en ville qu’en campagne.
Imposer des éoliennes pour réduire le CO2 (hi-hi-hi) dans le jardin des ploucs, c’est de l’agriculture bio ! Vive le trio : Placé-Duflot-Cosse !
Très bonne analyse. La vanité de nos politiques qui ont fait métier des mandats électifs qu’ils nous extorquent est sans limite.
Et cela se passe en France, au XXI ieme siecle… juste terrifiant, je comprends que les jeunes soient de plus en plus nombreux a s’ expatrier.
les primaires écologistes font toujours rire quoique duflot est du niveau secondaire voir tertiaire , je la vois bien en couturière a domicile chantant un fado juchée sur une valise en carton…elle a vraiment les portugaises ensablées , elle est has been et c’est définitif.
De quoi vous plaignez-vous, Ben ? On aurait pu avoir, aussi, la candidature de Corinne L— ou de Nicolas (H pas S, çui-ci c’est check).
Duflot, Montebourg, Placé, etc… des exemples inénarrables de ce que produit la culture française actuelle, c’est à dire des idiots se prenant pour des génis d’un cynisme et d’une inculture totale, mais qui sont capables de parler pendant des heures sans savoir eux-mêmes ce qu’ils disent, mais convaincus, puisqu’ils le disent, d’avoir la science infuse et posséder toute la vérité.
« Cécile qui ? »,
Titanic ❓ Pour couler à pic le pays quand elle sera intronisée Papesse du pays ❓
Elle s’y croit déjà, c’est pour cela qu’elle lit les écrits papaux (pas papous…), sinon elle n’y passerait pas une seule femto-seconde
Lyssenko était un amateur au regard de cette intégriste climatique …
Autre singularité de cette personne :alors qu’elle se veut la porte-parole de l’écologie on ne l’entend jamais prononcer le mot nature !
> Pour moi, l’électeur de la gauche de la gauche est plutôt le petit salarié qui a perdu ses illusions sur les rapports de classes, et non le CSP+ de centre-ville qui trie ses déchets pour sauver la planète.
L’électorat de Mélenchon, c’est surtout les bobos (et du coup, il est plus visible médiatiquement mais bien moins dans les urnes). Ça leur donne bonne conscience, voire les fait frissonner. C’est normal qu’il flatte son public. Après, bien sûr qu’il prétend défendre le petit salarié, mais ce ne sont pas ses électeurs.
Je suis en train de me radicaliser. C’est grave ?
je trouve que vous choisi une bien belle photo d’elle; vous auriez pu mettre celle-ci
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où elle parle de son QI
Il est cuit ❓ (le QI)
Vous brulez du pétrole pour le plaisir ❓
dans la description de l’auteur de cet article, qui tire à boulet rouge sur un candidat écolo, il est dit « écrit fréquemment sur le réchauffement climatique ». Il n’est pas précisé qu’il défend les thèses climatosceptiques. » Le consensus sur la responsabilité de l’humanité quant au changement climatique est en train de s’effriter « , a oui ?
Vu les brillantes performances des différents modèles climatiques comparées aux données observées, il faut bien admettre à un moment donné que certains scientifiques commencent à douter sérieusement de l’origine du réchauffement climatique.
mais pour ça, il faut lire les études scientifiques qui sortent régulièrement et non pas seulement les dépêches de l’AFP.
Ben, oui, en fait….