Par Jean-Philippe Delsol.
Un article de l’Iref-Europe
Selon l’INSEE, le chômage a reculé au deuxième trimestre pour s’établir à 9,6% de la population active selon les critères du BIT. En trois mois, ce sont 74 000 personnes de moins. Cette baisse n’est malheureusement qu’un trompe l’œil. Elle est sans doute essentiellement due au plan des 500 000 formations qui aurait déjà permis de prendre en charge plusieurs dizaines de milliers de chômeurs transférés à cette occasion de catégorie A en catégorie D. Or ce sont les chômeurs de catégorie A qui font la Une, ce sont ceux dont la courbe doit être inversée pour que le Président de la République pense avoir réussi son pari.
Mais le plan formation n’est pas le seul stratagème utilisé pour faire baisser le chômage artificiellement. La prime à l’embauche pour les PME, lancée en début d’année, a largement contribué, elle aussi, à dégonfler les statistiques. 583 000 de ces aides avaient été demandées mi-août et il est estimé que ce mécanisme devrait permettre une création nette de 60 000 emplois sur l’année 2016. Mais ce dispositif qu’il a été décidé de prolonger en 2017, aurait un coût de 2Md€ au titre des seuls contrats signés en 2016.
Prime à l’embauche coûteuse et inutile
Cette prime de 2 000€ par an et par embauche, versée pendant deux ans pour tout CDD ou CDI, est bienvenue pour les PME. Sauf que selon une étude du Trésor publiée ce 22 août, « À terme, la prime à l’embauche étant temporaire, l’impact sur le niveau d’emploi s’annulerait à l’horizon cinq ans ». Un coup pour rien en quelque sorte sauf que ça aura coûté aux contribuables 4Md€ pour les années 2016/2018.
Parallèlement, les personnes qui recherchent un emploi mais ne sont pas disponibles dans les deux semaines sont rayées de la catégorie A et il y en a eu 29 000 au deuxième trimestre. Dans le même temps, le nombre de personnes travaillant à temps partiel et souhaitant travailler davantage ou celles ayant travaillé moins que d’habitude pour des raisons de chômage technique ou partiel ne sont pas enregistrées non plus en catégorie A et leur nombre a augmenté de 90 000.
Les radiations administratives de la catégorie A ont progressé de 27,8% en un an contre une baisse de 19,3% sur une même période en juillet 2015. Le gouvernement se prévaut d’une politique volontariste pour faire baisser le chômage. Oui, elle existe… sur le papier. En d’autres domaines on dirait que ceux qui font ça sont des faussaires.
Et néanmoins, malgré les subterfuges multiples qu’elle invente tour à tour, la France n’y arrive pas ou si peu, même sur le papier. En Allemagne le taux de chômage est de 4,2%, en Angleterre de l’ordre de 5% ; en Espagne il a décru de 20% depuis le pic de la crise, au Portugal il est passé de 17,5% en 2013 à 10,8% au deuxième trimestre 2016. Cherchez l’erreur ! Si la France rendait aux entreprises tout l’argent qu’elle verse dans le tonneau des Danaïdes de l’administration du chômage, il y aurait sans doute davantage de vrais emplois.
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On ne fait qu empiler les mesurettes et subterfuges pour faire une usine a gaz, imbitable.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer.
Oui mais le pire dans tous ca c’est même pas les fraudeurs , ce sont les journalistes et ou la presse d’état qui relatent mots pour mots la baisse du chomage sont même étudier un temps soit peu ce problème. C’est incroyable alors que tous francais le savent bien que le chomage augmente.
Conf(l)it d’intérêts.
Comment une telle duperie n’est-elle pas dénoncée par les « journalistes » des grands médias?
Peut-on avoir la liste des ânes médiatiques à qui le président murmure dans l’oreille?
Stephane Foucart du Monde s’aligne par principe sur l’orthodoxie du gouvernement sur les problèmes d’écologie.
Davet et L’homme du Monde (encore lui) ont leur rond de serviette a l’elysee.
Avec l’autorisation bienveillante du président, ils ont même le droit de regarder par dessus l’épaule du juge d’instruction quand il enquête sur Sarkozy.
Ce ne sont que des exemples.
Il n’y a plus de journaliste en France depuis bien longtemps, ils se sont éteints en même temps que les mammouths.
Un point sur lequel vous n’êtes pas honnête. Concernant la prime à l’embauche (indépendamment de ce que l’on en pense), n’a pas forcément un coût pour le contribuable. La personne embauchée, générera des économies d’indemnités chômages et de RSA. 2000 €/an, c’est vite amorti.
Combien de personne aurait quand même été embauchée sans cette prime?
Je ne serai pas étonné que cette prime coûte au final bien plus que ce que le salarié supplémentaire embauché ne rapporte à l’état!
C’est une évidence. Je ne connais pas un entrepreneur qui embauche en fonction d’une éventuelle prime à l’embauche. En effet, il faut se rendre compte que pour toucher la prime, il faut généralement attendre un minimum de 3 à 6 mois. Ça peut facilement monter à un an. Sans compter que remplir ces papiers est passablement chiant à faire au départ et à suivre dans le temps.
Et pourquoi le salarié de rapporter quelle que chose à l’ État, on est là propriété de l’ État.
Un RSA socle c’est 400 €/ mois soit 4800€ par an…
Je cite « Si la France rendait aux entreprises tout l’argent qu’elle verse dans le tonneau des Danaïdes de l’administration du chômage, il y aurait sans doute davantage de vrais emplois. »
En fait, si la France — ne prenait pas — tout l’argent tondu sur le dos des entreprises et des travailleurs.
Le tonneau des Danaïdes perd beaucoup de son sens si on ne met rien dedans et qu’on garde son eau pour boire ou arroser son jardin…
On ne peut réduire le chômage avec une croissance à 0% ..C’est con, mais personne ne l’a relevé !
Évidemment que oui, on peut. La croissance du PIB est une résultante de l’activité économique, l’inverse n’est pas nécessairement vraie. Si demain le droit du travail est mis au régime, le salaire complet instauré, la concurrence entre assurances santé mise en place, le SMIC supprimé et les dépenses publiques ratiboisées, nous aurons une belle décroissance du PIB (à cause de la place des dépenses publiques) mais une vague de prospérité jamais connue en France, qui se traduira pas une baisse forte du chômage.
Mais pourquoi la croissance est à 0% ? Taxer et interdire l’activité et subventionner l’inactivité et le gaspillage (« transition énergétique » par exemple), produire des centaines de milliers d’inaptes au travail chaque année depuis trente ans, ce n’est pas la recette de la croissance, en tout cas.
En fait c’est un miracle qu’il n’y ait que ~5 millions de chômeurs en France, et que la France tourne quand même pas si mal.
« Si la France rendait aux entreprises tout l’argent qu’elle verse dans le tonneau des Danaïdes de l’administration du chômage, il y aurait sans doute davantage de vrais emplois. »
Les 2000 euros de prime à l’emploi sont une infime partie de cet agent.