Par Hervé Guyader.
Un article de GenerationLibre
Le TTIP est revenu au cœur de l’actualité avec l’annonce, venue du plus haut de l’exécutif, que la France souhaitait l’arrêt des négociations. Prise dans des termes différents, la même décision est également survenue outre-Rhin. Aucune urgence ne commandait pourtant de telles décisions.
Le calendrier du TTIP, comme de toute autre négociation internationale d’envergure, ne s’inscrit dans aucune temporalité contrainte. Il n’y a pas de dead line, de terme impératif. Les négociations se déroulent jusqu’à ce que les parties estiment que suffisamment de points de convergences sont atteints. Le traité peut ainsi être a maxima comme a minima. Aucune raison technique ou juridique ne commande donc qu’un État partie à la négociation ne déclare soudainement vouloir y mettre fin.
Les raisons sont autres. Elles tiennent à la communication et, surtout, à la politique. En matière de communication, il est possible d’y voir une sorte de démonstration de force destinée à montrer aux Américains que la France compte et qu’elle ne lâchera pas. Pour ce faire, il faut cependant que ce coup de com’ relaye une activité diplomatique intense autant que constructive, ce qui n’est pas le cas.
Le coup politique de Hollande
Il s’agit donc surtout d’un coup politique. François Hollande tente ainsi de flatter son électorat et d’utiliser un marqueur de gauche : le rejet des États-Unis et la répugnance par rapport à un traité libéral, voire par rapport au business. Il est bien certain que d’autres sujets lui seront plus profitables auprès de son électorat potentiel que de s’intéresser à la facilitation des échanges transatlantiques.
La réaction française fait également écho aux pressions exercées par les négociateurs américains. Les Américains savent que le TTIP doit être signé avant la fin décembre, et le terme du mandat du Président Obama, s’il veut avoir une chance de voir le jour. Hillary Clinton s’est encore récemment montrée réservée à l’égard du TTIP et Donald Trump le fustige continuellement. Or si le traité était signé, le ou la future présidente verrait sa marge de manœuvre réduite. Il faut donc aller vite. Pour autant, à moins de voir un TTIP réduit à une expression moribonde, il est impossible de le voir aboutir en moins de quatre mois.
Tout n’est donc qu’un jeu politique qui pourrait se traduire par la France prenant l’initiative d’un refus du TTIP, marqueur d’un retour à une gauche classique, seule à même de retrouver l’oreille de sa clientèle. Peut-être y a-t-il également la volonté de définir le cadre de futures discussions, même si celles-ci n’interviendront pas avant longtemps, et d’identifier les points sur lesquels une convergence est possible, et ceux sur lesquels l’accord est inenvisageable ou, à tout le moins, fort délicat à envisager.
Ainsi ces derniers rounds peuvent-ils servir aux diplomates à préparer un éventuel avenir. Nous pourrions leur conseiller de se pencher sur les normes techniques qui, débarrassées de tout aspect civilisationnel, pourraient servir utilement le développement des échanges transatlantiques (comme le fut l’harmonisation des chargeurs de smartphones si l’on fait exception d’Apple) sans que les amateurs de poulets bio ne se sentent spoliés.
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Signer ce TTIP ce serait dire Adieu au peu de bon sens qui parvient à survivre en Europe face à l’égoïsme écrasant des lobbies financiers. Non merci.
le TTIP sera signé quoiqu’il arrive reste a savoir ce qui sera a l’intérieur….tout ce remue ménage n’est que du bluff pour montrer que hollande ou merckel négocient dans l’intérêt de l’Europe…ont ils vraiment le droit a la parole , l’affaire russe nous indique le contraire.
Bien fait pour ces sécessionnistes de Britanniques qui avec le Brexit devront négocier un traité séparé ! On les avait pourtant prévenus. Oh wait !
Je pense au contraire que les Britanniques n’auront aucunes scrupules à signer un traité similaire de libre échange avec les USA.
Ils y trouveront même un relai de croissance qui compensera le Brexit.
C’est l’évidence même !
Habituée depuis 60 ans à nous faire vivre sous une « ombrelle protectrice, supra-étatique », l’U.E. est devenue molle en nombre de domaines du leadership et sa gouvernance publique. Pas étonnant dès lors que Normal Ier , en « Mr prêt-à-tout », y joue d’un effet médiatique qui lui est tant coutumier.
Notez qu’il existe de semblables courants négatifs ailleurs dans l’U.E. Tous sont le fait de partis des gauches. Ainsi, on peut lire en Belgique les tentatives de saborder toute forme de négociation (hors celles social(ist)es).
Dans la presse écrite et en conférences-débats, un (vieux) chef de cabinet de Delors et de Lamy, ex-DG de la Commission s’époumone régulièrement contre le TTIP. Est-ce la confirmation d’un affaiblissement de notre capacité européenne à conquérir le monde dans le futur face à la montée de nouveaux challengers ? Je vous laisse deviner.
D’autres opinions – autant politiques – ont clairement précisé que les dites négociations sont extrêmement morcelées, sectorielles. Bien sûr ceci ne résout pas les appréhensions insufflées dans l’opinion publique par des médias en quête de manipulations qui leur sont si communes !
Qualifier un traité commercial de plusieurs milliers de pages de traité de libre-échange me fait bien rire.
Surtout quand il esr « négocié » en loucedé…
Il est rendu tellement gros que plus personne n’a la possibilité de comprendre la forme du suppo…
En fait, je pense plutôt que tout le monde se fout de ce que dit Hollande, plus personne ne l’écoute en Europe.
Regardez pour le Brexit, Hollande clamait sur tout les toits que l’Angleterre devait sortir immédiatement, dans les plus brefs délais, avant la fin de l’année. Na, c’est dit et re-dit. Réunion Merkel, Renzi et Hollande, et Hollande annonce fièrement « l’Angleterre sortira en 2019.. », whouaff wouaff…
La caravane passe, et Hollande aboie…