Par Pascal Comas.
Presque partout l’égrégore des ponctionnaires étend son emprise ou résiste aux réformes. Loin de battre en retraite ou de faire profil bas, la parasitocratie multiplie les marques d’arrogance, les abus de droit et le pillage des populations. Les récits d’abus des administrations sont légion.
Invention de nouveaux impôts
À Barcelone la municipalité a inventé un impôt basé sur une plus-value fictive : vous vendez votre appartement et votre moins-value est de 30 % compte tenu de la dégringolade des prix de l’immobilier en Espagne ? Qu’à cela ne tienne, les ponctionnaires de la ville ont inventé une plus-value totalement inexistante sur les terrains à bâtir et vous retiennent 1,25 % du montant de la transaction !
Pour la France il faut bien sûr évoquer le fameux feuilleton de la CSG pour les non-résidents. Deux mois seulement après l’élection de François Hollande, en juillet 2012, le gouvernement fait passer en catimini l’article 29 de la deuxième loi de finances rectificative pour 2012 afin de faire payer la CSG et le CRDS aux Français résidant hors de France alors même que les expatriés ne bénéficient pas de la protection sociale qui découle de cet impôt. Bien entendu les résidents étrangers ne reçoivent aucun avis les informant de cette nouvelle ponction.
Beaucoup ont donc réglé sans broncher ces nouveaux prélèvements car ils n’ont même pas remarqué le subterfuge. Ceux qui s’en sont rendu compte n’étaient pas mieux lotis car le centre d’appel pour les résidents étrangers est devenu injoignable et les réclamations envoyées sur internet étaient ignorées. Pour ceux qui décidaient de ne pas payer la CSG les lettres de rappel et de majoration se succédaient au mépris des réclamations et recours proposés. Avec la touche kafkaïenne de rigueur comme il se doit : ceux qui voyaient leur réclamation rejetée par le contrôleur des finances publiques (au mépris de la position de la Cour européenne des droits de l’Homme) étaient informés qu’ils pouvaient contester cette décision devant le juge via une demande sur papier libre au tribunal administratif de Montreuil. Mais cette demande recevait la réponse suivante du tribunal administratif de Montreuil :
« Les parties non représentées devant un tribunal administratif qui ont leur résidence hors du territoire de la République doivent faire élection de domicile dans le ressort de ce tribunal. Ce ressort est composé du seul département de Seine St-Denis. »
Comme exposé dans une question au Sénat par M. Robert del Picchia :
« Malheureusement, élire domicile en Seine-Saint-Denis s’avère en pratique presque impossible puisque : les entreprises privées de ce département n’ont pas d’agrément pour faire de la domiciliation de particuliers ; les associations qui font de la domiciliation pour les particuliers ne s’occupent que des personnes sans-domicile-fixe résidant en France ; rares sont les Français de l’étranger qui connaissent un particulier dans ce département, à qui ils puissent demander un tel service, et qui accepte de le rendre.
Ne pouvant satisfaire à l’obligation imposée par l’article R. 431-8, nos compatriotes établis hors de France voient automatiquement leurs requêtes déclarées irrecevables par le tribunal administratif ; ils sont donc privés de toute possibilité d’ester en justice pour contester leur impôt. » (JO Sénat du 12 février 2015)
Lorsque finalement l’État français a été contraint de rembourser les sommes après avoir joué la montre à l’extrême, il a régularisé les dossiers en retenant tout de même un pourcentage (2 % pour les cas de ma connaissance) sans aucune justification. Les escrocs et les bandits ne procèdent pas autrement.
Des impôts toujours plus fantaisistes
En France, au Royaume-Uni, en Espagne, les lettres mensuelles des cabinets de fiscalité sont chaque mois une liste sans fin de nouvelles mesures allant toujours dans le même sens : davantage de taxations, de contrôles, de sanctions… Gagner de l’argent et disposer librement de sa plus grande partie devient un lointain mirage.
En Angleterre le gouvernement conservateur de David Cameron a décidé que ce n’était pas bien de posséder deux maisons, et a donc ajouté 3 % aux taux déjà considérables du stamp duty (droits de mutation) pour les acquéreurs d’un deuxième bien.
Le cas du Civil Asset Forfeiture
Mais le mépris du droit et les atteintes à la propriété peuvent aller plus loin encore, comme c’est le cas aux États-Unis avec le Civil Asset Forfeiture.
Il nous faut ici reproduire une grande partie d’un article de Simon Black dans Sovereign Man :
« Aux USA, le Civil Asset Forfeiture est une mesure législative permettant au gouvernement de saisir les biens de citoyens privés sans aucun contrôle judiciaire ou procès. Les gens peuvent ainsi être dépossédés de leurs biens sans avoir été condamnés pour un seul délit et même sans en avoir commis aucun.
Les histoires épouvantables liées à ces abus sont sans fin. Des gens qui n’ont rien fait de mal se sont retrouvés privés de leurs économies d’une vie entière, de leur maison et de leurs biens professionnels sans aucun mandat. Il s’agit de vol, purement et simplement. Et comme toutes les initiatives gouvernementales, ça a commencé sur une petite échelle. Les statistiques de 1986 montrent que 93,7 millions de dollars en cash et biens divers ont été saisis par le gouvernement.
En 2014 ce chiffre avait progressé de 4667 % pour atteindre 4,5 milliards de dollars. Et nous avons appris qu’en 2015, le gouvernement a volé tellement de propriétés privées à ses citoyens que le montant total dépassait la valeur de tous les biens dérobés par l’ensemble des voleurs du pays.
Cela me rappelle la plaque que Ron Paul avait placé sur son bureau pendant son séjour au Congrès : « Ne volez pas. Le gouvernement déteste la concurrence ». Le public a aussi appris l’existence d’incitations incroyables à voler les citoyens pour les polices gouvernementales, locales et fédérales.
L’idée majeure derrière le Civil Asset Forfeiture est qu’ils peuvent confisquer votre propriété, et VOUS faire porter la charge de prouver que vous n’avez rien fait de mal pour pouvoir récupérer votre bien. Voilà pour ce qui est de innocent jusqu’à preuve du contraire. C’est une arnaque tellement hallucinante : comment quelqu’un est-il supposé pouvoir se permettre de prouver son innocence alors que ses ressources financières ont été confisquées ?
De plus il apparaît que ces agences partagent entre elles les richesses confisquées. Le Département de Justice américain distribue de manière routinière des centaines de millions de dollars de ces fonds volés aux polices locales à travers une sorte d’arrangement corrompu de partage de profit. Les statistiques DOJ montrent qu’entre 2000 et 2013, les paiements équitablement partagés entre le gouvernement et les polices locales ont plus que triplé, pour un total incroyable de 4,7 milliards de dollars. Il y a des histoires révoltantes de départements de police utilisant cet argent pour acheter des choses comme des machines à margarita, des voyages à Hawaï, des tickets de concert, et plus encore…
Encore une fois il s’agit d’argent volé à des citoyens sans mandat ni quelque forme de procès.
Prenons l’exemple de Charles Clarke : il décollait de Cincinnati Airport avec 11 000 dollars en cash sur lui. Clarke n’avait pas de compte en banque ; il avait économisé de l’argent et avait la pension militaire de sa mère handicapée. Il gardait l’argent chez lui mais là il voyageait car sa mère et lui déménageaient. Les officiers locaux à l’aéroport ont vu l’argent et en dépit de la complète légalité de transporter du cash, ils ont pensé que cela était suspect et l’ont confisqué. Toutes ses économies ont été volées par le gouvernement en un instant. Et il n’avait rien fait de mal et n’a été condamné pour aucun crime.
Il y a une liste sans fin d’histoires comme celle de Clarke. »
Une caste de profiteurs
Citons là encore l’éloquente Simone Wapler :
« N’importe quel régime engendre sa caste de profiteurs, que ce soit une Royauté ou une République. Nos démocraties modernes n’échappent pas à cette fatalité. Mais les profiteurs de nos jours n’ont pas de titres de noblesse, ils n’achètent pas de charges à un souverain. Ils sont plus difficiles à repérer car ils se camouflent derrière de grandes idées et de bons sentiments. Ils compliquent à dessein le système, ils le détournent habilement à leur profit. Ils sont intelligents, ils font partie de l’élite. Ils opèrent en plein jour. C’est pour cela que nous parlons de Parasitocratie, une combinaison de parasitisme et d’aristocratie. Les membres éminents de cette caste peuplent les administrations, les universités, les gouvernements, les organisations internationales, les instances de réglementation, les multinationales… Mais ses membres les plus riches dominent le système monétaire et financier. Ce dernier est devenu tellement complexe que nos pauvres neurones entrent en ébullition à chaque fois que nous voulons réellement comprendre comment il marche. »
La complexité et l’hermétisme sont le voile dont se servent les fonctionnaires, les technocrates non élus, les commissaires européens, les institutions internationales (FMI, OMC, OMS), les banquiers centraux et les pouvoirs financiers de l’ombre pour faire avancer leurs agendas convergents. Sans oublier les organisations comme le Groupe de Bildeberg, la Commission Trilatérale, le Council on Foreign Relations… où se retrouvent bien des membres éminents de la kleptocratie.
Participant de cet hermétisme, la complexité des DTS (les Droits de Tirage Spéciaux du FMI) qui selon Jim Rickards seront l’instrument qui servira lors de la prochaine crise à inonder la planète de liquidités sans aucun contrôle démocratique. C’est évidemment plus souhaitable de ne pas être gêné aux entournures lorqu’il s’agira encore une fois pour la kleptocratie de se sauver les fesses sur le dos des populations.
Ajoutons à cela les multiples effets pervers des taux négatifs qui se généralisent sans que les populations soient à même de comprendre leur absurdité. Non seulement ils constituent un frein considérable à l’épargne et donc à l’investissement, mais ils poussent les banques à facturer certains dépôts.
Pour Simone Wapler cela révèle « la collusion entre fonctionnaires des banques centrales, politiciens de gouvernements dispendieux et laquais financiers chargés de monnayer les dettes de ces politiciens. Si les banques taxent, la démocratie est bien devenue une farce puisque l’impôt n’est pas voté. »
Les stratégies d’évitement de tout processus démocratique ont été bien commentées et identifiées, en particulier à propos de la Commission européenne et de la BCE. Le point d’orgue de l’arrogance affichée des élites étant la fameuse phrase de Jean-Claude Juncker : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. »
Comme l’écrit Charles Gave :
« Le fascisme tel que défini par Mussolini c’était « tout pour l’État, rien sans l’État, rien en dehors de l’État ». Remplaçons le mot État par le mot « Europe » et nous trouvons ce qui pourrait être la définition de messieurs Delors, Trichet ou Juncker : « tout pour l’Europe, rien sans l’Europe, rien en dehors de l’Europe » que l’on peut traduire élégamment par « tout pour les fonctionnaires, rien sans les fonctionnaires, rien en dehors des fonctionnaires. »
Kleptocratie, Ploutocratie, Parasitocratie (Simone Wapler), Deep State (Bill Bonner, Mike Lofgren), Casino, (Liliane Held-Khawam), Élites (Bruno Bertez)… tels sont les termes qui sont apparus ces dernières années pour nommer une réalité dont les contours sont flous mais dont la substance est bien réelle.
Le Deep State sait que des jours difficiles s’annoncent pour lui
Il a subi le choc du Brexit, il sait que les États et les banques sont en faillite, il sait que les populations sont étouffées par les impôts et la régression de leur niveau de vie, il voit les policiers devenir des cibles aux États-Unis à cause de l’impunité qui a trop longtemps été accordée aux officiers racistes et criminels.
S’il fait tout pour brouiller les pistes et anesthésier l’intelligence des populations, il voit bien qu’un Nigel Farage ou un Donald Trump peuvent apparaître et utiliser ce qui reste de démocratie pour entraîner le peuple dans une direction qui lui fera perdre du terrain ou du temps.
Face à ces menaces le Deep State s’organise. Grâce aux banques centrales il a gagné du temps. Il a lancé une vaste offensive contre les paradis fiscaux de manière à couper toute retraite à ceux qui souhaitaient protéger leur capital de ses griffes. Puis il a programmé la disparition du cash, garde-fou contre la tentation des banques et des États de vouloir s’accaparer les richesses des citoyens et de contrôler tous leurs faits et gestes. Avec les DTS (les Droits de Tirage Spéciaux du FMI ou SDR- Special Drawing Rights en anglais), il prépare les mauvaises solutions (pour les populations) à la prochaine crise. En contournant la démocratie par tous les moyens possibles il s’assure de faire avancer plus efficacement son agenda. En renforçant son attirail répressif et inquisiteur, il s’assure d’être préparé pour les soulèvements qu’il sent approcher.
Le fort pouvoir des douanes
Ce n’est pas un hasard si après 97 ans d’absence les douaniers ont fait leur grand retour au défilé du 14 juillet. Bras armé des ponctionnaires, les douanes sont un corps privilégié de l’État.
Comme l’indique Wikipédia, « Une des particularités les plus remarquables du droit douanier, différent en cela du droit civil, est le renversement de la charge de la preuve. En matière strictement douanière, ce n’est pas à la douane de prouver qu’une personne est en faute, c’est à cette dernière de prouver qu’elle est en règle. »
Les douaniers disposent aussi de pouvoirs importants s’ils suspectent des fraudes. Ils sont alors habilités à fouiller les personnes et leurs véhicules et à procéder à une visite approfondie des marchandises transportées (art. 60 du Code des douanes).
Aux États-Unis, de multiples informations convergentes indiquent que les autorités se préparent activement pour faire face à des soulèvements populaires.
Comme le rapporte Martin Armstrong :
« Chaque agence gouvernementale est en train de s’armer. Même l’IRS (services fiscaux) possède des fusils militaires AR-15, et les agences locales sont armées jusqu’aux dents. En Amérique il y a plus d’agents nationaux armés qu’il y a de Marines. Il y a plus de 200 000 officiers fédéraux qui n’appartiennent pas au Département de la Défense et sont autorisés à procéder à des arrestations et porter des armes a feu. Le gouvernement fédéral a triplé le nombre d’agents armés pour défendre le gouvernement ces 20 dernières années. Ils savent ce qui arrive. Ils savent que le système socialiste qu’ils ont construit s’écroule. Au lieu de réformer ils plantent leurs talons, prêts a étouffer toute rébellion nationale. Ils ont procédé a des exercices de type militaire contre des émeutes dans plusieurs villes. Obama a imposé un litmus test (test décisif) aux leaders militaires pour s’assurer qu’ils sont prêts à tirer sur des civils. »
Toute cette information est disponible, mais elle l’est dans l’underground de la blogosphère résistante et éclairée. Les excès de certains auteurs conspirationnistes permettent de décrédibiliser en bloc tous les blogs sentinelles ou résistants. Et de toute façon le grand public n’a même pas connaissance de l’existence de ces sources d’informations. Si nous faisons la somme des parties de la population qui soient ne s’informent pas, soient lisent des médias contrôlés par les élites, nous nous trouvons déjà face a une majorité ignorante et passive.
Ajoutons un point essentiel, la carte maitresse des élites : une telle proportion de la population est dépendante de l’assistance des États, financée par la dette et les ponctions, qu’elle ne voit aucun intérêt à s’indigner si ce n’est contre ceux qui ont réussi a échapper quelque peu aux taxes. Cette proportion de la population ne mordra pas la main qui la nourrit, tant que cette main… la nourrira. Voilà pourquoi, dans le plan des élites, la dette monétisée à l’infini (ruinant les populations sur le long terme) est la première solution, et la répression financière et policière le plan B, au cas où…
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Merci à Pascal COMAS pour cet article qui relate les inconvénients des abus de pouvoir des autorités étatiques.
Il faut admettre qu’en France, notre organisation étatique est championne du monde des prélèvements avec un arsenal législatif et réglementaire qui permet de justifier des centaines de milliers d’emplois dans la fonction publique et, qui oblige les entreprises à faire appel à des spécialistes, souvent issus des administrations d’Etat, pour contrer les abus de prérogatives de fonctionnaires « irresponsables » de par leur statut professionnel.
Pour faire face à ce genre de situation il faut s’orienter vers une démocratie directe permettant aux citoyens de contrôler leurs gouvernants et, leur permettant de déclencher des référendums d’initiative populaire comme en Suisse…
Et étrangement, à l’embranchement qui mènerait à la démocratie directe, il y a un barrage de fonctionnaires armés qui vous font signe de prendre l’autre direction…
Effectivement préconiser dans notre pays « la démocratie directe » est pour le moins inconvenant.
La « République Française » d’inspiration Bonapartiste est incompatible avec une velléité de contrôle de l’action des nos élus en cours de mandature et des barons de la République que sont nos hauts fonctionnaires…Des barons, souvent en disponibilité qui sont majoritairement nos représentants à l’Assemblée Nationale…
L’Etat peut tout, l’Etat sait tout, l’Etat ne veut que votre bien 🙂
Nous sommes simplement passés d’une monarchie héréditaire à une monarchie cooptative, mais le reste n’a pas changé. Architecture centralisée, pilotéz par une cour…
Les petits moutons doivent absolument se laisser tondre bien gentiment, et produire pour la machine, sinon direct a l’abattoir.
Toute tentative de se rendre autonome/indépendant pour ne plus dépendre de ce cancer généralisé que constitue la masse de ces parasites nommée Etat est vouée à sanctions immédiates…
Vous posez les problèmes au niveau où ils doivent l’être. Le reste n’est que conséquences.
Je crois que les accusations de « théorie du complot » sont la dernière trouvaille de ceux qui veulent ériger des lignes Maginot intellectuelles pour nous empêcher de penser le réel… « Extrémiste » et « populiste » ont déjà joué ce rôle…
Gardons-nous du manichéisme dans lequel on voudrait nous enfermer: d’un côté, la pensée officielle accréditée par les médias comme il faut. De l’autre tout le reste, catalogué dans le champ de la suspicion permanente, en compagnie de théories délirantes qui, comme vous le dites, entraînent le discrédit.
L’absence de contrôle par les électeurs de l’action gouvernementale permet d’ériger l’imposture en règle de gouvernance !.
L’abominable hommes des neiges reste introuvable 🙁
Par contre celui qui est à l’Elysée …
« Papa, quand je serai grand, je veux travailler pour le crime organisé »
Le père, soulevant les yeux de son journal :
« secteur public ou secteur privé ? »