7 sophismes dangereux sur le terrorisme

Retour sur 7 erreurs d’interprétation face au terrorisme qui risquent de coûter cher si nous n’ouvrons pas les yeux.

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7 sophismes dangereux sur le terrorisme

Publié le 26 juillet 2017
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Par Jean-Baptiste Noé.

Sur la vague terroriste qui touche actuellement la France, sept erreurs sont couramment faites qui empêchent de bien percevoir le type de terrorisme que nous affrontons.

 

Les terroristes actuels sont de cultures différentes des autres terroristes

Ce n’est pas la première fois que l’Europe est confrontée à une vague terroriste.

La vague nihiliste à la fin du XIXe siècle, avec l’assassinat de nombreuses personnalités politiques (dont l’impératrice d’Autriche, le roi d’Italie et le président de la République), les années de plomb en Italie, le terrorisme irlandais et basque.

Ce qui change aujourd’hui, c’est que les terroristes ne sont pas issus de la culture européenne, même si la plupart de leurs membres sont nés en Europe. De même, l’idéologie qui active le terrorisme, l’islamisme, est née en dehors de l’Europe, aussi bien de ses frontières que de sa culture.

Or, nous avons trop souvent tendance à analyser ce terrorisme sous l’angle de notre critère culturel, alors même qu’il est par essence autre que nous. C’est ce que faisait remarquer récemment Rémi Brague : nous pensons l’islam avec les critères du christianisme. C’est d’autant plus une erreur que l’islam est né d’une hérésie chrétienne, en opposition à l’orthodoxie chrétienne.

Pour le combattre, il est donc d’abord essentiel de comprendre cette différence radicale.

L’islamisme n’a rien en commun avec la culture européenne, et les islamistes ne sont pas le fruit véreux de notre culture, comme pouvaient l’être les gauchistes de la Fraction armée rouge. Les islamistes pensent et agissent différemment de nous.

 

Croire que l’inculture est le moteur du terrorisme

Beaucoup disent que c’est l’inculture qui produit le terrorisme, ce qui sous-entend que si les terroristes étaient cultivés, ils ne se livreraient pas aux massacres qu’ils commettent.

Je crois que ceci est une erreur d’analyse : l’inculture n’est pour rien dans ce phénomène. Ce qui signifie que le combat contre le terrorisme islamiste ne se gagnera pas par l’école, avec des cours de morale républicaine et des saluts au drapeau.

L’islamisme n’est pas né en France, mais dans la zone arabe, au tournant du XXe siècle. Ses penseurs sont issus de la classe bourgeoise civilisée et éduquée. Dans les pays musulmans, ce sont souvent les élites urbaines cultivées qui soutiennent les mouvements islamistes. C’est vrai en Iran comme en Turquie. Ben Laden était un homme éminemment cultivé, tout comme les mollahs iraniens.

Que les soldats de l’islamisme ne soient pas les personnes les plus intellectuelles qui soit, peut-être, mais cela n’enlève rien au fait que l’islamisme est un véritable mouvement de réflexion intellectuel, qui veut régénérer l’islam, le réformer et le purifier. Il possède tout un corpus intellectuel et de véritables références. Du reste, l’inculture est toujours relative : les terroristes de Nice et du Bataclan savaient lire et écrire, ce qui n’était probablement pas le cas de leurs grands-parents. Au regard des générations, ce sont eux qui sont cultivés, pas leurs aïeux, et ce sont pourtant eux qui mènent ces actions terroristes. C’est grâce à leur culture qu’ils peuvent mener ces actions terroristes : comme ils savent lire, ils peuvent surfer sur les sites internet djihadistes et planifier leurs voyages en Syrie.

Du temps du marxisme, on expliquait que c’était la pauvreté qui causait les révolutions, alors que celles-ci étaient toujours menées par les classes bourgeoises. Aujourd’hui, on explique que c’est la pauvreté intellectuelle qui est cause de l’islamisme, mais cette approche sociologique est toute aussi fausse.

 

La rationalité gagne toujours

On se plait à croire que les islamistes sont des fous, et qu’en les éduquant ils reviendront à plus de rationalité, et donc mettront fin à leurs crimes.

Là aussi, c’est accumuler plusieurs erreurs.

D’une part, être cultivé n’empêche pas de commettre des crimes. En Europe, nous avons l’exemple des SS et des cadres communistes, qui tout cultivés qu’ils étaient, ont pu encadrer les camps de la mort et conduire à la mort des millions de personnes.

D’autre part, si la rationalité gagnait toujours, cela ferait longtemps que la plupart des mesures proposées par les libéraux auraient été appliquées (comme la privatisation de l’école publique et de la Sécurité sociale). Comme l’a très bien démontré Étienne de La Boétie, il y a en l’homme une préférence pour la servitude volontaire, parce qu’elle est confortable et qu’elle rend irresponsable. La liberté est, elle, très exigeante.

Enfin, les islamistes ne sont pas fous. Ils suivent une certaine logique, qui est celle de leur discours et de leur pensée. S’ils suivent un chemin de mort, ils n’en sont pas moins dans une certaine rationalité.

 

Nous sommes en guerre contre le terrorisme

Le terrorisme est une arme. On n’est pas en guerre contre une arme, mais contre ceux qui la manient. Nous ne sommes donc pas en guerre contre le terrorisme, mais éventuellement contre les terroristes. Du reste, je ne crois pas que nous soyons en guerre.

À l’époque des Brigades rouges, personne ne disait être en guerre contre le terrorisme. Il y a certes des actes terroristes en France et en Europe, mais cela ne fait pas une guerre. Il est vrai qu’à employer le mot guerre dans des sens multiples, sa véritable signification se perd. On parle ainsi de guerre contre le chômage ou de guerre contre la pauvreté, mais ce sont des images, non une véritable guerre.

Pour horribles que soient les morts du terrorisme, nous sommes loin des chiffres d’une véritable guerre. La Première Guerre mondiale a fait 1,8 million de morts en France, soit 1150 morts par jour. En un jour, il y a eu plus de morts en France que par toutes les attaques terroristes des dix dernières années. En 1914, la France a connu 492 000 morts, et ce sont 179 000 soldats qui sont tombés à Verdun. Nous sommes sur des ratios n’ayant rien à voir avec la fusillade du Bataclan ou l’attentat de Nice.

La bataille de France (mai-juin 1940) a causé la mort de 120 000 soldats. La guerre d’Algérie, a causé 25 000 morts chez les militaires français, soit dix par jour.

Voilà de véritables guerres, à quoi il faut ajouter les bombardements de ville et les déplacements de populations civiles. La Syrie connaît une guerre, nous non. Ou peut-être pas encore.

 

On peut réécrire le Coran

Pour les musulmans, le Coran est dieu. Le Coran n’est pas l’œuvre d’un homme, comme l’est par exemple la Bible, mais d’Allah, qui l’a dicté à Mahomet.

À ce titre, on ne peut pas changer Dieu. Les paroles de morts et de combats qui sont dans ce livre ne peuvent pas être supprimées ou effacées par les hommes puisqu’elles ne sont pas leur création.

Toute la théologie musulmane repose sur le fait que le Coran est issu directement d’Allah. Changer cela, ce n’est pas réformer l’islam, c’est le détruire. On peut ne pas tenir compte de ces phrases, ou les interpréter dans un sens différent, mais nullement les supprimer.

 

Croire que l’État peut seul assurer notre sécurité

Le terrorisme fonde son attaque sur la rapidité et la surprise. Bâtir des palissades ne nous protègera jamais des attaques du terrorisme.

Nous ne demandons pas à l’État qu’il nous protège du terrorisme, mais qu’il éradique les terroristes. Il est illusoire de croire que mettre davantage de soldats et de policiers dans les rues évitera les attaques. Il faut retrouver une capacité de mouvement en attaquant les terroristes là où ils sont. Cela, l’armée française a très bien su le faire pendant la bataille d’Alger avec les parachutistes de Massu.

C’est la même action qu’il faut mener aujourd’hui, la torture en moins, fondée sur le renseignement et le ratissage minutieux des quartiers. Le renseignement français actuel fait d’ailleurs très bien son travail, puisqu’il est capable de repérer tous les terroristes potentiels : ceux qui ont commis les crimes étaient fichés.

Ensuite, doit se poser la question de l’armement des milices privées. Dans une situation d’exception comme la nôtre, ceux qui ont le droit de posséder des armes, notamment les chasseurs et les membres de clubs de tir, devraient pouvoir mettre leurs compétences en ce domaine au service de la sécurité de leurs concitoyens.

 

L’occultation du sacrifice

Je reprends ici la pensée de René Girard, qui m’apparaît fondamentale pour comprendre le moment que nous vivons.

Le sacrifice est en effet au cœur de toutes les civilisations humaines, et les religions archaïques consistent à éliminer le bouc émissaire, chargé de tous les maux, par le sacrifice, afin de restaurer l’ordre de la société. Les sociétés archaïques supposent donc le sang et la condamnation, puisqu’il est nécessaire de désigner le bouc émissaire et le tuer.

Les islamistes sont exactement dans cette perspective-là. Les boucs émissaires sont pour eux les juifs, les chrétiens, les mauvais musulmans, tous ceux dont ils estiment qu’ils souillent le monde, et qu’il est nécessaire de tuer pour restaurer l’harmonie du monde.

Ce que démontre brillamment l’œuvre de René Girard, c’est que le christianisme détruit la logique du bouc émissaire, car ici la victime, le Christ, est innocent. On quitte donc le monde des religions archaïques pour entrer dans la modernité de la foi. Le cycle de la violence est brisé. L’harmonie du monde ne pourra plus être restaurée par la violence, en tuant des boucs émissaires, mais autrement ; par exemple, par la discussion politique ou l’échange économique.

Nous sommes, nous Européens, chrétiens ou non, les héritiers de cette façon de voir le monde : tuer un innocent nous répugne, comme nous répugne l’assassinat du père Hamel. Mais pour les islamistes, tuer est la seule façon de restaurer l’ordre du monde : ils sont restés dans cette conception archaïque dont nous essayons de nous détacher depuis deux mille ans. À Saint-Étienne du Rouvray, il y avait deux visions du martyre. Pour la vision archaïque des islamistes, les martyrs sont ceux qui donnent la mort, car ainsi ils restaurent l’harmonie. Pour la vision moderne des chrétiens, les martyrs sont ceux qui sont tués de par leur innocence, et cette mort engendre la vie.

Nous revenons ainsi à notre première erreur : ne pas comprendre que les islamistes ne sont pas nous, qu’ils sont autres. Ils n’ont pas la même vision de la vie et de l’Homme. Alors que nous sommes dans une conception moderne et nouvelle de l’humanité, eux sont dans une conception archaïque. De là la grande incompréhension, de là aussi la raison profonde du combat qu’ils mènent contre nous.

Cet article a été publié une première fois le 8 septembre 2016.


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  • L’autre erreur étant de vouloir accuser l’islam, le comparer à la chrétienté, ou encore disserter indéfiniment sur l’islam (points 1, 5 et 7 de l’article). C’est précisément ce que veut Daech qui cherche avant tout à créer des réactions islamophobes et opposer les musulmans au reste du monde (chez nous le monde judéo chrétien). Ceci n’est pas mon interprétation mais bien un de leurs objectifs écrit noir sur blanc dans un livre idéologique de plus de 1000 pages sortie en 2005. Ils se basent d’ailleurs bien plus sur ce livre que sur le Coran pour mener à bien leurs actions :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Abou_Moussab_al-Souri

    En d’autres termes, l’islam est l’arbre qui cache la forêt de la nature et des véritables intentions et motivations de Daech. Pourquoi tomber dans ce piège ? :
    http://www.electron-libre.org/2016/07/31/aidons-le-fn-a-reveiller-la-france-et-contrer-daech/

    • En effet ça suffit, il semble que vous n’ayez pas conscience de ce que souhaite Daech.

      Ils veulent faire des populations occidentales autant de soldats potentiels pour leur « cause ». D’un côté en provoquant une hausse de l’islamophobie via les attentats pour pousser les non musulmans à attaquer des musulmans innocents. De l’autre en poussant les musulmans européens à rejoindre les rangs djihadistes suite à ces actes islamophobes. Ou tout simplement en les poussant à se venger à cause de ces mêmes actes pour aboutir à des affrontements communautaires, voir une guerre civile. Tout est calculé.

      En accusant ou dissertant sans fin sur l’islam vous vous trompez de cible et tombez dans leur piège. D’ailleurs accuser le monde musulman des attentats de Daech reviendrait à accuser la chrétienté des attentats terroristes chrétiens qui ont fait plus de mort au USA que Daech :
      http://quebec.huffingtonpost.ca/martin-geoffroy/terrorisme-chretien-amerique-du-nord_b_7638680.html

      J’espère que vous voyez bien ici l’absurdité de l’accusation. De même que les attentats chrétiens sont l’oeuvre d’une poignée de fanatiques, les attentats de Daech sont aussi l’oeuvre d’une poignée de fanatiques. Donc rien ne sert de disserter sans fin sur l’islam ou d’accuser le monde musulman à moins de vouloir aider Daech dans ses objectifs. On a affaire à des fanatiques, point barre.

      Il vaudrait mieux se concentrer à bloquer ceux qui répandent leurs discours de haine contre l’occident ou contre le monde musulman. Dans les deux cas ces discours pourraient tomber sous le coup de la loi de « trouble à l’ordre public ».

      En d’autre termes, un affrontement communautaire risque de toucher l’ensemble des communautés, et je n’ai pas envie de voir un membre de ma famille touché par un de ces effets de bords comme ça aurait pu être le cas lors de l’attentat de Nice. Je n’ai pas envie de voir ça à cause de l’inconscience et de l’aveuglement de certains sur la véritable nature, les objectifs et les motivations de notre ennemi.

      Avant de répondre à ce commentaire je vous suggère de lire attentivement l’article que j’ai mis en deuxième lien de mon premier commentaire. Voir même d’y répondre en privée à partir de ma page de contact.

      Amicalement.

      • « D’ailleurs accuser le monde musulman des attentats de Daech reviendrait à accuser la chrétienté des attentats terroristes chrétiens qui ont fait plus de mort au USA que Daech »

        Et c’est exactement pour ça que je m’oppose fermement à accuser l’islam. L’idée que « l’islam est le problème » est le cheval de Troy des progressistes pour arriver à leur but, le contrôle étatique des religions par un état athéiste et ceci dans le but de leurs suppressions à moyen terme. Il suffit de voir que c’est aux USA que les progressistes sont les plus véhéments contre les conservateurs chrétiens, que la pression pour réduire les libertés religieuses est la plus forte, alors qu’il n’y a qu’un petit pourcent de musulmans. Heureusement, pour l’instant, les chrétiens américains restent forts et ne reculent pas trop.

        « Il vaudrait mieux se concentrer à bloquer ceux qui répandent leurs discours de haine contre l’occident ou contre le monde musulman. »

        Je suppose comme par hasard que cela n’inclut pas les communistes, eurasistes et autres néo-bolchéviques douguiniens ?

        « Avant de répondre à ce commentaire je vous suggère de lire attentivement l’article que j’ai mis en deuxième lien de mon premier commentaire. »

        J’ai lu votre article, je suis d’accord avec la partie qui dit qu’il ne faut pas céder aux appels à la haine, tout ça… Toutefois, on est encore dans le mythe du méchant occident dont les interventions sont la cause de toute la haine qu’il y a contre nous. Sans nier certaines mauvaises initiatives coloniales, cela me semble quand même dénué de réalité.

        Prenons le prétendu diable absolu, les USA. Pour commencer observons que les USA n’ont jamais colonisé un seul pays musulman, qu’ils n’avaient pour ainsi dire aucune relation avec le monde arabe pendant longtemps. Ils ont commencé à en avoir par le biais d’Aramco, la « Arab American Oil Company ».

        Et quelles relations ont ils eu ? Alors que les pays européens avaient des sociétés d’exploitation pétrolière ou les ouvriers ne restaient que deux ans, Aramco a envoyé des tas de jeunes aventuriers américains, qui, dans l’esprit des pionners qui allaient vers l’ouest, savaient qu’ils partaient pour longtemps dans l’optique de construire quelque-chose de grand.

        Les ouvriers américains formaient les ouvriers arabes, ils avaient le même salaire et les mêmes conditions de travail à compétences égales. Les familles étaient hébergés dans les mêmes conditions et recevaient les mêmes soins. Des soins prodigués par les meilleurs docteurs qui venaient des USA. Dans les cas les plus graves, Aramco prenait même en charge le traitement des patients en Europe ou aux USA.

        L’entreprise finançait tout un tas de programmes pas seulement en Arabie Saoudite mais dans tout le monde arabe. On était encore à l’époque où la modernité était en vogue mais avant la prise de pouvoir de tout les dictateurs socialistes. Aramco guérissait la malaria dans le monde arabe, diffusait des cours d’anglais sur sa chaîne de télévision (gratuite) mais aussi des production de cinéma égyptiennes qu’elle finançait.

        Il y avait tellement d’argent à disposition que le roi d’AS parlait de développer tout le monde arabe grâce à cette manne, projet qui fut malheureusement interrompu quand les pays européens ont laissé tomber leur colonies aux mains des dictateurs nationaux socialistes pro-soviétiques, sûrement par peur de l’augmentation de l’influence US dans la région.

        Par la suite, les USA ont été parfaitement en phase avec leurs alliés arabes pendant la guerre froide. Le seul point de désaccord fut Israël, mais comme le font toujours remarquer les antisionistes, la lutte contre Israël était principalement porté par des mouvements proches des dictatures pan-arabistes dans ses débuts. Il y a bien eu l’embargo pétrolier, mais celui-ci s’est avéré être une expérience traumatisante pour les monarchies arabes. Notons que selon Frank Jungers, qui fut PDG d’Aramco, le roi d’Arabie Saoudite, conscient de la nécessité de la lutte anti-communiste, a autorisé le ravitaillement de la flotte américaine combattant au Vietnam pendant l’embargo.

        Donc, voici ma question, qu’est ce qu’ont donc fait les USA après la guerre froide pour mériter d’être dénoncés comme le « grand Satan » par les radicaux ? Et si l’anti-américanisme dans le monde musulman n’était qu’un simple remake de l’anti-américanisme propagé par la propagande soviétique, remit au goût de jour par Ben Laden et les mollah iraniens pour s’intégrer dans l’islam plutôt que dans le socialisme ?

        • « Prenons le prétendu diable absolu, les USA. »

          Je ne prend pas les USA pour le diable absolu. Ils font « simplement » ce que toutes les nations ont fait et continuent à faire. Leur puissance et leurs moyens leur donnant une plus grande visibilité dans les actions qu’ils entreprennent.

          Mais prétendre qu’ils n’ont aucun tord dans la situation actuelle me semble non objectif et ne correspond pas à la réalité. La réalité étant bien sûr complexe.

          Pour le reste je vous invite à continuer cette discussion en privée via la page de contact de mon blog, inutile de faire du HS sur ce fil de commentaire.

          • « Pour le reste je vous invite à continuer cette discussion en privée via la page de contact de mon blog, inutile de faire du HS sur ce fil de commentaire. »

            CP n’a jamais dissuadé les gens qui le souhaitent de débattre longuement dans le fil de commentaire d’un article. Et je dois dire que j’apprécie l’interface proposé par CP pour suivre les commentaires (hors quelques bugs). Parfois on trouve des commentateurs qui se sont lancés dans un débat passionnant, parfois quelqu’un souhaite continuer une discussions après plusieurs mois, on peut débattre à trois où quatre ou chacun à sa propre opinion… J’aime beaucoup la petite communauté des débatteurs de CP.

            • Oui, j’aime bien aussi. La dernière fois il m’a été impossible de vous répondre entièrement, ça ne passait plus. D’un autre côté j’aime entendre des opinions différentes des miennes tant qu’elles sont argumentés, ça me permet d’apprendre et de comprendre. Étant donné ce qui semble nous opposer sur le sujet des USA il nous faudra certainement beaucoup d’échanges, c’est pour ça que je vous invitais à continuez en privée. A l’occasion.

      • @Ca suffit
        « La religion musulmane n’est pas un tout mais une multitude de courants. L’islam est pour un grand nombre plus un instrument politique qu’une religion. »

        Je vous rejoins sur ce point. C’est bien pourquoi aborder la problématique de Daech sous l’angle de la religion nous fait perdre de vue l’essentiel, sans compter que cela aide nos adversaires comme montré précédemment.

        La religion n’étant que l’arbre qui cache la forêt de la nature et des réelles motivations et objectifs de Daech, il serait temps de s’attaquer à la forêt et de laisser tomber les discussions stériles sur l’islam où même les savants musulmans ne sont pas d’accord entre eux (alors ne parlons pas des néophytes ou pseudos spécialistes …).

        Le problème et les motivations de Daech sont avant tout politique comme vous le précisez aussi. Mettre la religion de côté ne bloque donc aucun raisonnement mais permet au contraire de clarifier les choses en se concentrant sur le terrain des motivations politiques et du pourquoi de ces motivations sans permettre d’aider notre adversaire.

        Le seul point ou la problématique religieuse devrait avoir sa place serait dans le désendoctrinement lié aux sophismes religieux des terroristes. Mais cela reste l’affaire des spécialistes en religion musulmane (savants, imams, etc), et blâmer la religion musulmane par des non musulmans qui n’y connaissent pas grand chose n’aide pas du tout en ce sens. Bien au contraire, elle accentue la division des communauté voulue par Daech.

      • Pour montrer un exemple de clarté en sortant du registre religieux et en reprenant certaine conclusions de l’article :

        Les fanatiques de toute sorte ont besoin de trouver des bouc émissaires, ou plus précisément de se mettre en opposition et d’éliminer tout ceux qui ne pensent pas comme eux.

        Ensuite « tuer un innocent nous répugne … Mais pour les islamistes, tuer est la seule façon de restaurer l’ordre du monde »

        Déjà que dire des innocents qui meurent sous nos bombes au Moyen Orient ?
        Ensuite si l’on prend l’exemple de l’amérique latine qui a vu une suite de dictatures sanguinaire se succéder dans une zone chrétienne. Est-ce la faute de l’islam ? Là encore on comprend mieux le problème sous l’angle de régime dictatoriaux qui sévissent dans les pays du sud, musulman ou non et qui sévissent pour tout un tas de raison complexes. Tout régime dictatoriale voit dans l’utilisation de la force et du meyrtre une solution pour restaurer l’ordre du monde.

        Daech est même plus qu’un régime dictatoriale, il relève de régimes totalitaires.

        En sortant d’un point de vue religieux ne trouvez vous pas que les choses prennent plus de clarté (fanatisme, régime dictatoriaux et totalitaires, etc) et que l’on accède à une sorte d’universalisme dans la compréhension de la nature et des motivations de nos ennemis ?

  • les 7 erreurs…et si ce n’en était pas ?
    un choix se détermine en pesant le pour et le contre , il est plus intéressant pour un homme d’opter pour l’islam que pour la chrétienté , l’islam lui permet s’assouvir ses plus bas instincts comme dominer , tuer ,conquérir..je doute que le monde chrétien ait la force de lutter contre ce qu’il possédait hier et qu’il a perdu aujourd’hui..et en effet , il ne lutte pas , il encourage sa conquête ….a moins que tous les peuples se rebellent contre les pouvoirs en place , internet sera notre arme car il permet l’union mondiale contre nos états barbares

  • Enfin un article qui apporte quelques choses.

  • Un article clair , précis, sans bavures, qui va au fond . A rediffuser en masse. Grand Merci à JB. Noé.

  • Pas trop pour le deuxième paragraphe. Certes de grands bourgeois on créé l’islam, ils étaient cultivés etc.
    Mais ceux qui l’appliquent, ceux qui sont « moins cultivés ». Intéressés par les idées du coran sans avoir lu plus de la moitié (en prenant en compte le fait qu’il sache lire, c’est tout de même assez répandu l’éducation scolaire de nos jours même en dehors de l’Europe). Et souvent pour assouvir ses bas instincts comme le dit reactitude.
    On a juste à voir certaines personnes, des ados par exemple dans les manifestations qui sont énervés pour être énervés,  » pourquoi tu est ici à manifester » =  » bah parce que c’est pas bien pour les salariés et qu’il faut se révolter ». Je parle bien évidemment de la loi travail et je parle en connaissance de cause puisque c’est ce que me disaientnt les gens qui partaient manifester globalement en rajoutant deux ou trois trucs qu’ils avaient lu ou entendu sans même avoir lu la loi travail intégralement et s’être forgé leur propre opinion.
    Ils aiment le fait qu’ils peuvent se défouler, se sentir plus libres et compris et trouvent plus significatif de barrer les entrées de leur lycée. Peut être qu’à notre âge, c’est extérioriser une rage qui provient d’autre part?
    Et c’est souvent ce que pêchent les psychologues qui reçoivent les personnes qui ont voulu faire un attentat ou partir en Syrie. Beaucoup d’ados, beaucoup d’idéalisme (des jeunes filles qui pensent y trouver un bon mari je rêve). Cibles faciles à manipuler.
    Moi même je me sens cible en réalité, je suis jeune et je veux un avenir qui convienne à mon idéal : je suis loin du monde adulte, j’ai encore cette barrière qui me sépare de mes responsabilités, pas de travail ni de salaire ni d’enfants, aucune relation avec le coran. Bien sûr je ne vais pas devenir paranoïaque, et j’ai lu assez d’article, vu assez de médias pour m’en séparer. Mais pourquoi pas? Un ou une ado ne pourrait pas être, tel un petit mouton égaré la proie idéale, la plus naïve et exploitable pour Daesh?
    En plus nous exploitons beaucoup les réseaux sociaux, nous sommes dans une période où nous nous cherchons etc.
    Donc, à part si être cultivé, c’est au moins savoir lire. Hum je crois qu’il faut plus que ça et le constater sur le plan psychologique : qu’elle personnes recherche Daesh, comment y parvient il? Je me serais penché sur ça.
    Voilà mon opinion.

    • @ Mamanifique

      Point de vue très intéressant et … riche! Vous n’êtes pas en contradiction avec l’article: vous êtes probablement instruit, vous êtes surtout éduqué!

      Quand on voit certains jeunes se radicaliser en quelques mois, partir en Syrie et en revenir « chargé de mission », il y a bien derrière cela, une manipulation psychologique qui s’appuie sur une « candeur », fruit d’une faiblesse psychologique, plus ou moins pathologique, dont le symptôme le plus fréquent est une perte de l’estime de soi.

      Si, dans ces conditions, on vous offre une mort conduisant vers un avenir paradisiaque, le sens (inepte mais avec une sensation d’ « utilité »))de votre vie qui vous manquait avant, en plus d’une certaine célébrité et d’une action de puissance (de destruction) que vous n’auriez pu acquérir autrement: bien présenté par quelqu’un d’habile, le piège est prêt à vous accueillir, dans votre illusion de solution « radicale » et faussement cohérente et, très probablement, si vous hésitez, vous ne reviendrez pas de Syrie vivant.

    • « Certes de grands bourgeois on créé l’islam, ils étaient cultivés etc. »

      Le prophète ne savait pas lire coco et quand on voit les prélèvements qu’il fait aux personnages bibliques on constate que même cela il ne le connaissait pas bien non plus………

      • C’est pourtant ce qui est écrit dans l’article :

        « L’islamisme n’est pas né en France, mais dans la zone arabe, au tournant du XXe siècle. Ses penseurs sont issus de la classe bourgeoise civilisée et éduquée. Dans les pays musulmans, ce sont souvent les élites urbaines cultivées qui soutiennent les mouvements islamistes. C’est vrai en Iran comme en Turquie. Ben Laden était un homme éminemment cultivé, tout comme les mollahs iraniens. »
        En fait je voulais dire l’islamisation et non l’islam.

  • Dire à la fois qu’il est inutile de submerger les rues de soldats (ce avec quoi je suis d’accord) et qu’il faut constituer des milices là où l’on peut anticiper le plus fort taux de bavures, j’ai du mal à comprendre.

  • Un mot sur le Coran : premièrement la plupart des terroristes ne l’ont jamais lu, ni en français et encore moins en arabe, seul versions « officielle ». Tout au plus ont-ils lu la littérature de l’État islamique, qui n’a pas grand-chose à voir. Ce n’est donc pas du Coran que viennent leurs idées. Deuxièmement, même si Le Coran est la parole de Dieu, la marge d’interprétation est considérable, ne serait-ce que parce que la langue est imprécise pour des raisons techniques (pas de voyelles, mauvaise utilisation de termes araméens…), Mais aussi du fait de la forme souvent poétique (images, paraboles…). Bien sûr il y a une littérature religieuse qui en fixe le sens, mais chacun des exégètes le fait de façon différente : il n’y a pas d’interprétation possible, prenez la mienne !

    • Je ne suis pas d’accord du tout, peu-importe la traduction et j’en ai lu au moins trois, le Coran est facile à lire, les appels aux meurtres de chrétiens et de juifs y sont clairs, répétés et sans ambiguïtés, comme la nécessité de battre sa femme et de l’esclavage comme butin de guerre.

      Même si l’on admet que vous ayez raison, que dire de la Sunna (environ 85% des musulmans sont des Sunnites) qui est la forêt sanglante qui se cache derrière l’arbre Coran. Et si l’on ajoute l’édifiante biographie du prophète avec ses passages génocidaires, on n’est pas sorti de l’auberge.

      Nous avons grandi, c’est l’angélisme des années 80 qui nous revient en pleine figure.

  • Un article très intéressant avec des points pertinents mais émanant visiblement d’un partisan de la chrétienté qui ne connaît pas ce qu’est l’islam modéré. Il s’inscrit donc dans une logique de guerre de religion alors que l’islam modéré est une religion plus moderne que le catholicisme et plus à même de développer la notion de société humaine pacifique. Au global, l’analyse est donc partiale et faussée, pour rester brute et ne pas dire fausse…

  • Pour rester neutre…

  • 5ème erreur : on peut réécrire le Coran

    C’est justement ce point qui est essentiel : toutes les versions existantes du coran ont été écrites par des hommes et donc sont imparfaites et ne représente qu’une image biaisée de la parole de Dieu. Considérer que le coran est « parole d’évangile » est un blasphème en soi, car cela revient à considérer que celui qui l’ a écrit, copié ou imprimé était l’égal de Dieu ….
    Quand un musulman dit « c’est dans le Coran » il suffit de répondre que le coran qu’il a n’est pas l’original mais une copie faite par des hommes et qu’en cela elle est imparfaite et discutable et si il prétend le contraire cela devient un blasphème de sa part de mettre celui qui a effectué la copie sur le même pied d’égalité que Dieu ou le prophète.

    CQFD

    • Assez d’arguties. Le problème n’est pas de savoir si c’est Dieu, son prophète ou ses successeurs qui ont écrit les appels au meurtre des « infidèles » qui truffent le Coran. On doit interdire la diffusion de ces textes sur notre territoire, et c’est tout. Si les musulmans français veulent se réunir en concile ou autre procédure et procéder à une réécriture, il faut les encourager, les aider, et les défendre contre ceux qui voudraient empêcher cette révision. N’en doutons pas, cela ne se fera pas sans douleur. Mais si nous ne faisons pas ça, nous allons vers la guerre civile. Elle est inévitable, et si nous attendons que la démographie fasse son oeuvre, les musulmans, plus nombreux que les chrétiens et agnostiques réunis, la gagneront. Qui est volontaire pour le sort des minorités sous le règle de Daesch ? Chercher des solutions raisonnables, des « interprétations » du Coran ne fait que nous paralyser face à la situation de conquête de notre pays qui est entrain de se mettre en place.

      • D’autant qu’on n’hésite pas à traduire devant les tribunaux des personnes qui font « l’apologie de la haine », mais seulement quand cette dernière vise certaines catégories que l’Etat a décidé de protéger… Beaucoup ne voient pas qu’il y a un problème!

  • Tous les terroristes sont issus de familles très nombreuse.
    En fait dans l’Islam, si les hommes tuent les « mécréants », les femmes font beaucoup d’enfants. Une forme d’agression expansionniste plus subtile de long terme.

  • Bon article, mais j’ai deux remarques.

    2ème et troisième erreur : il me semble qu’il y a là une confusion. La rationalité n’a rien a voir avec la culture. Un énarque par exemple a une culture immense, mais peut faire des erreurs de débutants sur un raisonnement logique. Il est courant d’entendre des raisonnements à rebours où les hypothèses sont confortées par les conclusions que l’on veut obtenir. L’Islam est irrationnel dans ses fondements. Par exemple la validation du Coran par lui-même (en boucle) est interdite dans un raisonnement scientifique. La rationalité devrait être enseigné en France comme une discipline spécifique dès l’école primaire. Un enfant devrait être capable de déceler des procédés dialectiques et les arguments d’autorité dans les discours. Mais cela n’arrange pas les politiques ni les associations qui développent un discours idéologique et qui nous abreuvent d’irrationalité. L’irrationalité est aussi chez nous.

    5ème erreur : on ne réécrit pas le Coran : bien évidemment, mais l’exégèse scientifique du Coran pose des questions qui arriveront tôt ou tard dans l’oreille des Musulmans. Aujourd’hui, nous avons assez d’informations pour détricoter tous les changements intervenus dans le Coran depuis les discours Judeonazaréens. Mais peut-être que c’est ce questionnement et l’échec des interprétations classiques qui pousse quelques-uns à revenir vers le littéralisme. La violence peut être le signe d’un malaise profond qui touche les fondements même de l’Islam. Dans ce cas, nous verrons l’Islam disparaître en un ou deux siècle, mais dans quelle violence ?

  • « 6ème erreur : croire que l’État peut seul assurer notre sécurité »
    Mille fois d’accord. Le seul vrai rempart de la démocratie est le citoyen. Encore faut-il que l’état lui fasse confiance, au lieu de l’infantiliser et lui faire croire qu’il peut tout assurer. Armer tous ceux qui savent se servir d’une arme légère , (ex/policiers, ex/militaires, ex/gendarmes, et pourquoi pas chasseurs, etc.)
    En Israël 1 homme sur 5 dans la rue est armé. Les terroristes n’ont jamais le temps de faire des victimes en masse…Et aussi impliquer tous les citoyens dans la chaine du renseignement; la « vigilance » n’est pas seulement un mot, cela s’organise, avec des structures locales , des formations/sensibilisations…
    Sans cela il ne sert à rien de dire que nous sommes en guerre.

  • Excellent texte, très détaillé et en complète opposition à l’analyse gauchiste de café du commerce complétement à coté de la plaque

  • C’est clair, net et précis.

    Il y a également une notion que seuls ceux qui ont une culture religieuse peuvent comprendre, celle du péché.

    Quand un chrétien a péché, il lui faut reconnaître sa faute et faire pénitence.
    Le musulman aussi mais il a en plus un autre moyen à sa disposition, la guerre sainte.

    Prenons un jeune musulman vivant dans un pays athée de base morale chrétienne. Il est soumis à toutes sortes de tentations, le sexe, la drogue, l’alcool, le vol pour s’offrir tout cela et il devient un délinquant.
    A un certain moment, il revient à Dieu et veut expier ses fautes. Tuer des mécréants est alors la voie la plus rapide et celle qui assure la rédemption, avec la mort en martyr au combat qui lave tous les péchés – le martyr chrétien est celui qui ne renie pas sa foi devant la mort y compris infligée d’une manière pénible exemple les jeux du cirque..
    Les demi-sels auteurs des massacres chez nous sont, dans leur esprit, sur la voie de la rédemption qui leur assure la Vie dans l’autre monde.

    Un autre point signalé par un autre auteur concernant la différence entre Al Qaïda et Daesh.
    Al Qaïda a moins de religieux à son sommet que son rival dont les chefs sont des théologiens.
    Plutôt que d’extrémistes, il serait plus exact de parler d’intégristes appliquant les préceptes de leur religion à la lettre.

    Un musulman agnostique a dit récemment (je ne me souviens plus de son nom): « l’islamisme, c’est l’islam en action, l’islam, c’est l’islamisme au repos ».

  • Absolument pas d’accord sur le point deux.

    L’écrasante majorité des jeunes qui rejoignent IS sont en échec scolaire, ils ont étés incapables d’apprendre le français. Alors penser qu’ils sont capables de lire le Coran (Même en français…) pour ensuite lire les textes de divers savants puis se faire une opinion…

    Oui, il y a quelques universitaires, ingénieurs et autres intellectuels dans les rangs de IS. Mais c’est pour exactement la même raison qu’il y en avait dans les rangs des communistes.

    Ce sont des gens qui détestent la civilisation basée sur le marché car ils estiment que celle-ci ne leur accorde pas la place qu’ils méritent, voir que la société est organisé d’une façon faite spécialement pour rabaisser les gens « comme eux »….

    Ils se radicalisent pour devenir islamistes ou communistes car ils se voient mener le mouvement vers une meilleure société, être respectés, prit au sérieux. Bref, ce sont des gens fondamentalement imbus de leur personne, mégalomaniaques, qui sont persuadés d’être méprisés…

    Ils développent des théories qui les rendent indispensables. Ils pensent avoir le devoir de lutter contre la société actuelle, qu’ils ont la solution pour régler tous les maux pourvu qu’on leur donne le pouvoir, qu’ils ont « tout compris »… Ils n’hésiteront absolument pas à sacrifier autant de leur disciples que nécessaire car ils les considèrent comme des gens inférieurs, qui ne sont pas assez intelligent pour être autre chose que des pions dans le « grand scheme of things ». Le « un millions de mort est une statistique » de Staline illustre très bien ceci.

    • La personnalité de Ben Laden est intéressante. Il était destiné à travailler pour le conglomérat industriel familial, sont avenir était tout tracé et il était tout sauf un oppressé. Il fait partie de ces gens qui avaient tout et qui à cause de ça s’estiment piégés dans une vie qu’ils n’ont pas choisi. Ben Laden voulait être reconnu, être un héro.

      Il a vu la guerre d’Afghanistan comme une magnifique opportunité, et il a réussit à être un héro à la fin de celle-ci. Sauf que le succès était éphémère, quelques années après seuls les afghans se souvenaient de lui. Il a ensuite tourné en rond en Arabie Saoudite à la recherche d’un nouveau moyen d’être reconnu. Il s’est lancé dans l’humanitaire, mais être constructeur de route ne fait pas le même effet qu’être chef de guerre.

      Comme toute personne mégalomaniaque, il ne pouvait pas pardonner cela, et s’est donc lancé dans une guerre contre l’occident. L’islamisme était bien pratique pour la justifier mais n’en était sûrement pas la cause. Revenir à « l’islam pure » n’était sûrement pas son but non plus, ses objectifs avaient tout à voir avec lui même. Il voulait retrouver la gloire qu’il estime lui être due.

      On pourrait aussi parler de celle de Poutine qui illustre bien la cas de l’inadapté à la société de marché. Si on pourrait résumer la jeunesse de Poutine il a simplement suivit ce que le régime soviétique prévoyait pour lui, il est resté dans les clous avec une servilité tout à fait remarquable et n’a jamais remit quoique ce soit en cause. Il a servit le régime et œuvré à la destruction de l’occident pendant toute sa carrière, avec détermination et sans jamais s’arrêter pour une quelconque introspection, qu’il considérerait comme un acte de traîtrise à la cause.

      Mais le plus intéressant sont ses choix lors des dernières années de l’URRS. On voit que Poutine était littéralement terrifié par la liberté, par la nécessité de prendre des initiatives, par le fait de réfléchir de lui même sur les buts et non plus seulement sur les moyens d’y arriver. Il a esquivé les grand moments historiques avec habilité. Il était caché à Dresde lors de la chute du mur de Berlin et caché dans une université à Saint-Pétersbourg lors du coup d’état des hardliners.

      C’est une forme de lâcheté qui ressort souvent chez les leaders de mouvements radicaux. Ce sont des gens qui n’ont jamais eu le courage de construire leurs propres opinions, leurs propres projets, leurs propre vie… Des gens qui au final n’ont jamais voulu avoir de responsabilitées et préfèrent donc n’être que les serviteurs dévoué d’une cause qui « les dépasse ».

      • Deux phrases sur la guerre du Koweït empêchaient le commentaire de passer. J’y explique que l’armée US a éclipsé sa proposition de libérer le Koweït avec l’aide des Talibans.

  • Le plus mauvais article de Contrepoints sur le sujet du terrorisme.
    Un vulgaire article de droite qui nous refourgue en douce la thèse du choc des civilisations.
    On se croirait sur Valeurs actuelles ! Contrepoints nous avait habitué à mieux. On attend des analyses libérales, pas des articles qui caressent le lecteur droitiste dans le sens du poil.

    • Pour le coup je trouve celui-ci mesuré et intelligent. Vous n’avez pas du beaucoup lire CP en début d’année…

  • Billet effectivement intéressant. Je veux revenir sur un point. Le 3ème

     » 3ème erreur : la rationalité gagne toujours, l’irrationalité perd

    On se plait à croire que les islamistes sont des fous et qu’en les éduquant ils reviendront à plus de rationalité et donc qu’ils arrêteront leurs crimes. Là aussi, c’est accumuler plusieurs erreurs.  »

    Le communisme n’est pas tombé parce que l’on a éduqué les dirigeants des pays du bloc de l’est et leurs adeptes de l’ouest mais parce qu’il était irrationnel. Ces derniers ( le adeptes de l’ouest ) même une fois le mur tombé ont plutôt cherché des excuses avec la pire des mauvaises foi à l’échec de leur idéologie plutôt que de devenir rationnel. Mais la rationalité à gagné contre le communisme. L’islamisme ne va pas perdre comme vous le dites en croyants éduquer les djihadistes terroristes, mais parce que c’est irrationnel de vouloir aliéner éternellement une frange de la population musulmane pour une cause perdue d’avance.

     » D’autre part, si la rationalité gagnait toujours cela ferait longtemps que la plupart des mesures proposées par les libéraux auraient été appliquées  »

    Mais le libéralisme a quand même gagné dans les grandes lignes face à l’échec du communisme et du socialisme à la sauce vénézuélienne . Toutes les grandes causes idéologiques comme le communisme le nazisme et le fascisme se sont effondrées parce que elles n’étaient pas rationnelles. L’islamisme idéologique suivra le même chemin car il est irrationnel. ça mettra peut-être plus de temps que les autres grandes idéologies mais son tour est déjà programmé.

    D.J

  • Tout à fait exact. Il suffit de lire les Pseudo-clémentines, corpus judéo-chrétien des premiers siècles, pour constater que toute la théologie coranique est directement issue du judéo-christianisme (qui n’a rien à voir avec ce que croit la vulgate inculte d’aujourd’hui). La science historique et philologique montre à l’évidence que l’islam ne peut pas être une révélation prophétique. Il faut donc affirmer très clairement ce que la raison scientifique permet de savoir sur l’islam. Le choix sera alors très simple: la science d’un côté, l’obscurantisme de l’autre, mais on ne doit plus pouvoir dire que la religion relève d’une option personnelle intime et inaliénable. La seule alternative est: la raison ou l’erreur, et un dieu qui s’appuie sur une erreur n’est pas très crédible.

  • Le communisme, le marxisme léninisme pour être précis, était une pseudo-religion (Hannah Arendt) tout comme le nazisme qui lui n’a pas eu le temps de lasser les peuples, il a été écrasé sous les bombes et les chenilles des chars.
    Il s’est effondré tout simplement parce que les gens n’y croyaient plus à commencer par les élites de la nomenklatura qui se transformèrent en oligarques quand le système implosa de l’intérieur.

    « à quoi bon l’empire s’il n’y a plus de défenseurs de l’empire » (Saint-Ex., Citadelle)

  • En principe, c’est artificiel, une génération fait trente ans.

    En pratique pour ce qui concerne l’URSS, il y a la génération qui a fait la guerre de 14 suivi de la révolution et de la guerre civile. Lénine, Staline, Trotsky etc.. en faisaient partie.
    Cette génération a donc connu la Russie d’avant et l’urss d’après et était donc capable de comparer.
    Les générations suivantes ont été instruites par le Parti.

    Il y a eu la génération de ceux qui étaient enfants en 1917 (exemple Soljénytsine) ou nés après 1920, qui ont été éduqués par le parti, Komsomols (jeunesse communiste) et sélectionnés par le Parti pour ceux qui poursuivraient leurs études jusqu’à l’université. C’est la génération qui a fait la seconde guerre mondiale.

    Il y a eu ensuite une troisième génération née après la guerre, correspondant à notre « baby-boom » occidental, entièrement baignant dans les dogmes marxistes-léninistes et y nageant comme le poisson dans l’eau. Pour elle, le monde soviétique est le monde normal.
    Né en 1952 peu avant la mort de Staline donc, Poutine représente cette génération de baby-boomers qui a fait ses classes primaires, secondaires et universitaires dans le cadre soviétique avant de servir la Patrie des Travailleurs à la place que celle-ci leur fixait. Vu les pertes humaines subie par la Russie depuis 1914 et la réécriture de l’histoire imposée par le régime, cette génération avait donc peu de chances d’avoir les correctifs donnés par la tradition familiale. S’ils étaient encore vivants, les anciens qui n’avaient pas servi le régime avec enthousiasme se taisaient.

    C’est néanmoins cette génération qui a perdu la Foi en se rendant compte que l’idéologie issue du Scientisme du XIX° siècle et de la machine à vapeur ne fonctionnait pas et le régime s’est écroulée parce que plus personne ne croyait en lui.

    Les génération suivantes correspondent à nos générations X et Y, les X étant jeunes adultes ou ados quand l’URSS s’est écroulée en 1991 c’est à dire il y a 25 ans et ont fait leur vie d’adulte dans la Nouvelle Russie. Les Y quand à eux n’ont connu que la Russie.
    J’ai visionné la parade de la victoire à Moscou. Tous les jeunes soldats qui défilaient derrière les drapeaux militaires russes, copies de ceux des anciens régiments impériaux d’avant la révolution, n’ont connu que la Russie, leurs sous-officiers anciens et leurs officiers de grade intermédiaire n’ont connu de l’URSS que l’ère Gorbatchev, seuls les officiers supérieurs et généraux ayant l’âge de Poutine ou plus jeunes ont connu l’URSS de Kroutchev et Brejnev.

  • J’ai entendu dire que Allah etait en realité un homme ayant réellement existé, et pas l’idée de Dieu au sens où ce mot est généralement perçu et employé à tord et à travers. Que penser de cette affirmation, si elle se révèle exacte?

  • point de vue très interressant sur le bouc-émissaire. Article très interessant. Est-ce qu-il n’y a pas aussi à étudier la dimension politique de l’islam où chefs religieux et chefs temporels peuvent être directement liés ? Pour l’église, s’il y a eu des dérives administratives (nos premiers érudits fonctionnaire qui ont maillé le territoire, s’il y a eu des collusions entre les pouvoirs et l’église, la distinction entre le message intemporel religieux et la gouvernance des humains est bien plus clair. Jesus n’a jamais voulu être reconnu comme roi.

  • « Les religions archaïques »: toutes les religions du monde ayant pignon sur rue sont archaïques, en fait dérivées du chamanisme en vigueur au Paléolithique. Elles ont peuplé le monde d’êtres surnaturels qui gouvernent nos vies et nos pensées, et donc de robots, car quiconque croit que sa vie obéit à des puissances surnaturelles, c’est-à-dire qui sont au-dessus des lois de la nature, est un robot, un robot pensant peut-être, mais un robot !
    Les « religions du livre  » sont toutes trois des branches d’une même culture, occupent la même niche écologique, et pour cette raison se combattent férocement, la culture patriarcale néolithique qui a commencé à se développer au Moyen-Orient il y a un peu plus de 10 000 ans, caractérisée par l’adoration d’un Dieu unique, un clergé dominateur et la servitude des femmes.
    Prétendre que la religion chrétienne est différente dans ses principes et s’est mieux comportée que les autres est vraiment abusif. Lors de la conquête de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud, les prêtres catholiques considéraient que les populations soumises, parce qu’elles n’étaient pas chrétiennes, n’étaient pas des hommes, leur offraient le choix entre le bûcher et la christianisation, et détruisaient les idoles. De la même façon que les Talibans et les Djihadistes actuellement considèrent et traitent les non-musulmans. Et rappelons-nous la Saint-Barthélémy, entre catholiques et protestants. Le judaïsme s’est mieux comporté, mais peut-être parce qu’il est rapidement passé de persécuteur à persécuté. Observons en passant que beaucoup des problèmes du monde actuel dérivent de la persécution du judaïsme par les catholiques en Europe pendant des siècles et jusqu’à la deuxième guerre mondiale.
    Le problème n’est pas la religion musulmane, mais l’esprit religieux, ses dérives, et la pensée magique, qui semblent indéracinables, même après des centaines d’années de progrès dans la connaissance de la nature. Peut-être un problème génétique toujours présent malgré l’évolution? On pourrait le croire en observant que les idéologies  » modernes », communisme, libéralisme et maintenant écologie politique sont structurées et se comportent comme des religions.

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