Par Nathalie MP.
L’histoire politique de Florian Philippot est extraordinairement touchante. Dès l’âge de 11 ans, jeune garçon sensible et effacé, sentimentalement attaché au Franc et à la figure de Marianne, il vit mal le traité de Maastricht (1992) et découvre à cette occasion son attachement à l’idée de Nation.
Deux ans plus tard, nouveau traumatisme fondateur. Les privatisations mises en oeuvre par le gouvernement Balladur l’horrifient parce que « l’État perd quelque chose » :
« Là, j’ai déjà une réflexion politique, avec un profond attachement à la France et à son État. » (L’Obs Le Plus, 2012)
Souverainisme et étatisme, voilà en deux mots ce qui, après les émotions de jeunesse, continue à définir et motiver Florian Philippot. Il lui faudra un petit peu de temps pour se trouver complètement, il visitera la plupart des boutiques spécialisées dans le domaine, mais finalement, en 2009, happy ending : il rencontre Marine Le Pen (MLP), fait la connaissance de ses chats, en adopte un, bref, c’est le coup de foudre immédiat et réciproque ! Marine Le Pen raconte :
« Au bout de dix minutes, je finissais ses phrases, il finissait les miennes. »
Quand on considère le Front national aujourd’hui, on est frappé de voir un bloc, une masse compacte et inébranlable, non miscible avec les autres partis, dont les scores aux dernières élections attestent de la solidité et confirment l’attrait du discours auprès de larges pans de la société française.
Sur le reste de l’échiquier politique, les forces en présence ont tendance à s’éparpiller, et beaucoup d’hommes politiques tentent régulièrement l’aventure soliste, quitte à revenir au bercail de la droite ou de la gauche au second tour.
Le FN fait bloc
Chez les frontistes, rien de tel. Alors que pour se faire une idée du poids de la gauche ou de la droite, il faut additionner plusieurs lignes dans les résultats électoraux fournis par le ministère de l’Intérieur, le décompte du FN est simple à faire.
Prenez par exemple le résultat du premier tour des élections régionales de décembre 2015, repérez la ligne FN et lisez : 27,73 % (abstention 50 %). Aucune autre ligne prise isolément n’atteint ce score, ce qui permet au FN de se déclarer aujourd’hui premier parti politique de France, en dépit d’un nombre d’élus relativement réduit du fait du scrutin majoritaire à deux tours dans la plupart des cas.
Cette position enviable avait été actée précédemment lors des élections européennes de mai 2014. Réalisées entièrement au scrutin proportionnel, elles avaient donné au FN la première place avec 25 % des suffrages (pour une abstention de 57 %) et le nombre d’élus français le plus important au Parlement européen (24 sur un total de 74 à pourvoir).
De quoi conforter Florian Philippot dans ses choix et ses projets. Il se propose précisément de suivre Marine Le Pen « jusqu’à la victoire, jusqu’à l’Élysée. Cela peut aller très vite, on sera au pouvoir dans moins de 10 ans, j’en suis sûr. »
Florian Philippot et la dédiabolisation
Alors que Jean-Marie Le Pen, président d’honneur et fondateur du parti (aujourd’hui exclu pour propos outranciers), avait accédé comme par inadvertance au second tour de l’élection présidentielle de 2002 avec un score de 16,86 % qui reflétait plus le mauvais résultat des socialistes sortants et l’émiettement des candidatures de gauche que ses propres mérites ou ses ambitions profondes, le parti présidé aujourd’hui par sa fille Marine est là pour gagner et le recrutement de Florian Philippot fait partie de la fameuse stratégie de « dédiabolisation » pour y parvenir.
Né en 1981 à Bondues, village très chic des alentours de Lille, Florian Philippot est le fils d’une institutrice et d’un directeur d’école. Après son bac S obtenu avec la mention très bien, il entre en classe prépa au lycée Louis-le-Grand et intègre HEC dont il sortira diplômé en 2005.
C’est là qu’il prend son premier engagement politique, conformément au souverainisme étatique qui a posé sur lui son empreinte indélébile depuis l’enfance. Lors de l’élection présidentielle de 2002, il préside le comité Grandes Écoles de soutien à Jean-Pierre Chevènement sous le slogan « HEC avec le Che. » Il voue une admiration particulière à son candidat qui a eu le courage de démissionner à plusieurs reprises de ses postes de ministre.
Éloge frontiste de Chirac
Chevènement ne recueille que 5,33 % des voix. Philippot est déçu et vote blanc au second tour. Le 21 septembre 2016, il confiait sur France Info :
« Jacques Chirac demeure dans l’inconscient collectif français comme peut-être le dernier vrai président. »
On comprend sans peine la manœuvre, les deux présidents suivants seront sans doute des adversaires directs de MLP en 2017, il importe de les banaliser autant que possible. Toujours est-il qu’en 2002, ni Chirac ni Le Pen ne l’intéressent. Il considère notamment que le programme économique de ce dernier est « incomplet » et que le rôle de l’État n’est pas exprimé avec assez de clarté.
En 2005, il milite pour le Non lors du référendum sur le Traité constitutionnel européen (TCE). À cette occasion, il se rapproche de Jean-Luc Mélenchon et lui apporte son soutien. Leur collaboration achoppera cependant assez vite car Mélenchon voit en Chevènement un nationaliste (donc un défaut) tandis que Philippot voit un patriote (donc une qualité).
Après HEC, il décide de préparer l’ENA « pour être au service de l’État, l’État étant un peu confondu avec la France à ce moment-là. » En 2007, il intègre la promotion Willy Brandt de cette école et rejoint l’Inspection générale de l’Administration (IGA) en 2009.
La rencontre Marine-Florian Philippot
Et justement, en 2009, c’est LA rencontre. Tout ce qui, aux yeux souverainistes et social-étatistes de Philippot, manquait dans le programme de Le Pen père, il le trouve dans l’approche de Le Pen fille. L’entente entre eux avait été immédiate.
Il commence à travailler pour le FN en utilisant des pseudonymes car il est toujours fonctionnaire à l’IGA. À la même époque, et jusqu’en 2011, il est aussi blogueur associé pour le site internet du magazine Marianne.
En 2011, Philippot adhère au FN, abandonne les pseudos et devient directeur stratégique de la campagne présidentielle 2012 de MLP. Dans ce cadre, il présente le programme économique du parti à la presse. Celui-ci est toujours en ligne actuellement dans l’attente des ajustements et des nouvelles idées de Philippot pour 2017. La fameuse formule répulsive « les puissances d’argent », c’est lui.
Florian Philippot vice-président
Après les législatives de 2012 qui le voient échouer au second tour pour un siège de député en Moselle, il devient l’un des vice-présidents du FN, en charge de la stratégie et de la communication. Son influence est telle qu’il est toujours présenté comme le n°2 du parti.
En 2014, il est élu député européen. Lors des élections régionales de décembre 2015, il est tête de liste en Alsace Champagne-Ardennes Lorraine mais échoue à prendre la première place au second tour et doit se contenter d’un simple mandat de conseiller régional.
Lors du congrès du Front national de 2014, Philippot réalise un score moins bon que Marion Maréchal-Le Pen, Louis Aliot et Steve Briois pour son élection au Comité central du Parti. Les militants de longue date se méfient de cet homme dont l’influence paraît excessive auprès de la patronne, dont la formation HEC/ENA ridiculise les prétentions anti-systèmes du parti, et dont l’implantation en Moselle apparaît comme un vulgaire parachutage tout aussi peu anti-système après ses déclarations de solliciter les votes de sa terre natale du Nord.
Philippot, symbole du New FN
Dans ces conditions, Florian Philippot sera-t-il capable d’imposer le new FN, plus policé, plus social-conscient, plus étatiste – c’est-à-dire finalement plus conforme aux canons de la politique française, droite et gauche confondues – sera-t-il, disais-je, capable de l’imposer aux militants du FN canal historique, aux fidèles du fondateur, qui s’identifient plus à une ligne à la fois iconoclaste, anti-système et fortement identitaire ?
La question se pose, car derrière le bloc apparent, les tensions et les divergences existent. Récemment, l’avocat Gilbert Collard, député du Gard sous les couleurs du Rassemblement Bleu Marine (entité proche du FN), avait à cœur d’expliquer que « contrairement à ce que tout le monde croit, Florian Philippot ne décide rien (…) Il ne dit et ne fait que ce que Marine lui dit de dire et de faire. »
Toujours d’après Collard, c’est un vice-président parmi d’autres qu’on entend beaucoup car il se lève tôt et participe à beaucoup de matinales, 65 en 2015 d’après le décompte du Lab d’Europe 1.
Ambiance :
http://lelab.europe1.fr/gilbert-collard-explique-quau-fn-florian-philippot-ne-decide-rien-2834992
Ne parlons pas de l’opinion de Jean-Marie Le Pen. Il le prend pour un « jeune con » qui a comploté spécialement pour le faire éliminer du parti. De son côté, Philippot l’a traité de « vieux chanteur qui a du mal à partir et qui veut faire un dernier tour de scène ». Encore une fois, ambiance. Tout cela paraît très raccord avec ce que l’on sait de la vie au sein des partis politiques. Le positionnement anti-système n’a pas l’air de créer de grandes différences à cet égard.
En réalité, ces querelles ne sont pas aussi superficielles qu’elles en ont l’air. Derrière Jean-Marie Le Pen, ou plutôt devant lui maintenant, avance Marion Maréchal Le Pen, petite-fille du fondateur et nièce de MLP. Plus en phase que son grand-père avec les jeunes générations qui sont arrivées au FN depuis 2012, elle n’en représente pas moins la continuité avec le parti d’origine, contre MLP et Florian Philippot qui tentent de dédiaboliser le FN en tuant le père.
Le coup de génie de Florian Philippot
Or Philippot a réalisé un coup magnifique en lançant en vue de l’élection présidentielle le slogan Marine2017 qui efface impitoyablement toute allusion au nom Le Pen, pour ne garder que le prénom Marine, et écarte symboliquement le père, mais aussi et surtout la nièce. La rivalité qui s’est installée entre Philippot et Marion Le Pen ressemble à une querelle pour l’héritage du parti, mais elle est plus profonde encore car elle montre clairement que l’apparent bloc FN est composé de deux tendances idéologiques opposées.
Pour s’en convaincre, on pourra s’intéresser à la façon dont la loi Travail a été appréhendée au FN. D’un côté MLP et Philippot n’avaient pas de mots assez durs pour dénoncer « l’infâme loi El Khomri » qui menace les travailleurs de « précarisation » et de « dérégulation » selon des instructions directement reçues de Bruxelles. De l’autre, Marion Le Pen (député) secondée par Gilbert Collard déposait des amendements (elle devra les retirer) afin de soutenir la position des chefs d’entreprise.
Interdire le voile
Quant aux déclarations récentes de Philippot sur l’intention du FN d’élargir la loi de 2004 sur l’interdiction du voile et autres signes religieux ostensibles à l’école à tout l’espace public, elles répondent non seulement au besoin de confirmer à l’électorat frontiste la fermeté totale du parti à l’égard des musulmans, mais aussi à celui de se démarquer des positions catholiques intégristes de Marion Le Pen, quitte à se fâcher avec une frange des catholiques d’extrême droite.
Mais beaucoup de militants, qu’ils se perçoivent comme new FN ou canal historique, sont moins préoccupés de la ligne politique détaillée du FN que de donner une leçon durable aux autres partis, notamment PS et LR, pour leurs échecs répétés sur le plan économique comme sur le plan régalien. Le discours anti-immigration et anti-Europe n’a pas besoin d’être très affiné, il représente surtout l’illusion qu’on n’aurait pas tout essayé et que le FN aurait donc, seul contre tous les autres, une véritable politique alternative à proposer.
Le FN profite de sa virginité
Au fond, le FN profite actuellement surtout de sa virginité gouvernementale. Si le rêve du jeune Philippot devait se réaliser, si le FN devait un jour parvenir au pouvoir, on peut cependant être certain qu’il se trouvera des centaines de petits Philippots enfiévrés par les idées d’État et de Nation ou simplement par leur ambition personnelle pour se porter soudain au secours de la victoire. Et on peut être tout aussi certain que cela ouvrira une période de repli douloureux.
Car contrairement à ce que le matraquage sur l’anti-système veut nous faire croire, les options économiques et sociales du FN, basées sur la protection et les décisions d’un État tout puissant, souvent proches de ce que propose un Mélenchon par exemple, ont déjà été essayées à divers degrés en France ou ailleurs (Venezuela, Grèce avec Syriza1) et elles ne marchent pas du tout.
Les privatisations révulsent Florian Philippot car « l’État perd quelque chose ». Est-ce bien la question ? Ne faudrait-il pas plutôt s’interroger sur ce que les citoyens, les vrais gens, gagnent ou perdent ?
Article initialement publié en septembre 2016.
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- Dans ses attributions de vice-président chargé de la stratégie et de la communication, Florian Philippot anime aussi une cellule de « veille et prospective » qui a pour rôle de suivre de près les programmes des extrêmes-gauches européennes telles que Podemos en Espagne et Syriza en Grèce. Le FN a intégré dans son programme de nombreuses mesures populistes directement importées de ces partis : augmentation brutale du salaire minimum et des petites pensions, baisse de l’âge de départ en retraite à 60 ans, baisse des tarifs de l’énergie etc. ↩
La question est surtout de savoir si Florian Philippot sera celui qui transformera la SARL qui fait vivre le clan Le Pen aux frais du contribuable depuis trois générations en un véritable parti national socialiste.
Ce n’est pas déjà le cas ? La différence entre Le FN version Marine et Mélenchon, pour moi, consiste dans le nationalisme du premier et l’internationalisme du second; ce qui fait bien du FN un parti national-socialiste sur le plan idéologique.
La preuve : z’ont raflé Zemmour.
« Après les législatives de 2012 qui lui procurent un siège de député en Moselle ». Il ne me semble pas qu’il soit député.
Le FN a un programme économique à géométrie variable selon les régions : dans le nord et l’est, un discours très interventionniste, car il récupère l’electorat ouvrier, et dans le sud et l’ouest, un discours liberal-conservateur, car il récupère un électorat de droite catho décomplexé, plutôt riche et bien installé.
Ça risque de poser certains problèmes de cohérence au niveau national, où le FN va se brûler les ailes.
Mais pour l’instant ça marche, étant donné la place qu’occupe les problèmes de religion, « l’insécurité » et le terrorisme dans les médias, c’est justement les seuls points où les différentes tendances FN sont raccords.
Vous oubliez le souverainisme qui est un point fondamental de leur programme. Sans pouvoir total de décision sur ses grandes orientations intérieures et extérieures que peut faire un pays qui a accepté de se plier aux ordres de l’étranger? Quand les grands problèmes qui minent la France depuis quarante ans auront été règlés, une économie équilibrée entre le régalien et le privé sera réalisable. Par exemple, hier chez M Pujadas, M Montebourg ferraillait sur les difficultés de Peugeot avec un syndicaliste, mais qui a évoqué les difficultés induites par le blocus de l’Iran qui était grand importateur de Peugeot? Personne. Qui a parlé des difficultés des agriculteurs, induites par l’obstination hollandique du blocus anti-Poutinien?…
Et que peut faire un pays qui pour vendre quelques voitures en plus accepte de traiter amicalement un pays gouvernés par des tarés à turbans ? Si les difficultés de Peugeot viennent de là et non de notre magnifique modèle social que tout le monde nous envie, alors les cadres et actionnaires de Peugeot peuvent être remplacés par les premières années de n’importe quelle classe de marketing/stratégie qui eux savent qu’il est risqué d’investir dans un pays totalement instable… BM vend ses bagnoles aux USA!
« Il ne me semble pas qu’il soit député. » : vous avez raison, il est battu au second tour.
il est dit en bas de l’article qu’il a été ecrit en 2016
ce qui montre que la prévision eest un art difficile , surtout quant elle s’applique a l’avenir (pierre dac)
Le FN nouveau parti communiste d’après l’anti libéral d’extrême droite Zemmour…
Dommage, l’article avait bien commencé. Mais il se termine par une imbécilité consistant à rapprocher le FN de Mélenchon. C’est une imbécilité parce qu’on n’a jamais vu le Front national manifester aux côtés des ouvriers pour défendre les droits sociaux. Où était le FN lors des manifs sur les retraites ? Où était le FN lors des manifs contre la loi « travaille ! » ? Le parti de la millionnaire Le Pen a toujours été du côté du manche. Tiens, vous devriez vous intéresser sur la façon dont les Le Pen sont devenus millionnaires. Tapez sur votre moteur de recherche préféré Le Pen + ciments Lambert.
« Dommage, l’article avait bien commencé. Mais il se termine par une imbécilité consistant à rapprocher le FN de Mélenchon » outre l’insulte gratuite, vous devriez mieux regarder les programmes des 2 comiques troupiers MLP et JLM. c’est économiquement du pareil au même. etle fait que Mme Le Pen soit une riche héritière ne change rien à l’affaire: son programme est interventionniste et socialiste au dernier degré comme Nathalie Mp le fait justement remarquer.
la seule différence entre les deux est le volet préférence nationale du FN.
ouvrez les yeux.
de tout temps l’extréme droite et l’extreme gauche sont jumelle
le parti national socialiste allemand (en abrégé nazi) avait choisi un drapeau rouge pour bien marquer son implantation a gauche
Le parti republicain americain est represente par la couleur rouge, c’est donc un parti de gauche ?
Florian Philippot est d’ores et déjà cuit, mais pas forcément à court terme, pour trois raisons :
– Il est numéro 2 du parti, ce qui ne porte pas vraiment chance, demandez à Mégret ou Gollnisch ce qu’ils en pensent.
– Il ne s’appelle pas Le Pen. À ce sujet, même si les affiches de la présidentielle 2017 gomment ce nom, le Français le plus inculte en politique connaît parfaitement bien le nom de famille de MLP. Je trouve surtout que Marine 2017 est un slogan court et facilement mémorisable, je le trouve bon d’un point de vue purement marketing.
– Marion Maréchal Le Pen est jeune et jolie. Lorsque l’on sait que les socialistes ont par exemple en partie choisi Ségolène Royal en 2006 parce qu’elle était plus belle que Fabius et DSK, il est impossible de nier l’importance que cela peut avoir.
Maintenant, le sort à court terme de Philippot dépendra du résultat de la présidentielle. Si MLP ne passe finalement pas le premier tour ou si son score est décevant, il servira de parfait fusible à la présidente du FN pour se racheter une virginité. En revanche, si MLP fait de gros scores et que le FN arrive par exemple à constituer un groupe à l’assemblée, ou à défaut s’il n’en est pas loin, alors Filippot restera protégé, au moins jusqu’à ce que la situation électorale se dégrade, si elle se dégrade un jour, ou s’il voulait, comme Mégret, devenir calife à la place du calife car ça, seule MMLP peut se le permettre.
Le PCF pour les blancs.
Le vrai socle du FN est la haine/peur de l’islam.
Le deuxième attrait du FN est le nationalisme, tendance conservatrice, présente chez de nombreux français (demandez aux syndicalistes par exemple).
En revanche et grâce au fait que la très grande majorité des français ne connait/comprend rien à l’économie, le côté communiste du programme économique passe un peu inaperçu, sauf le fait de quitter l’euro. C’est à mon sens la seule raison qui fait que Philippot n’a pas encore été viré.
A quoi bon s’attarder sur ce petit parti familier des scandales, dont le programme va dans le sens du vent, qui se revendique anti-système tout en en étant le produit, dont les rares élus (et transfuges) ont presque tous trempé dans des magouilles ? Son terreau est l’aigreur des petits vieux qui ont peur du noir et le crétinisme du beauf moyen. Ils n’ont ni cadres ni intellectuels (sauf simili et médiatiques), mais leurs accointances sont des plus douteuses (identitaires, Gud, groupuscules skins) et le cursus de certains de leurs stratèges donnera à réfléchir à qui souhaitera se pencher sur la question, au-delà des rodomontades du fossile et des tentatives de sa filles de donner à croire que ce petit parti peut jouir d’une quelconque crédibilité.
– Sans Philippot ; le FN n’aurait jamais autant percé ces dernières années dans le Nord et dans l’Est…Philippot à l’école du Ché a parfaitement assimilé les idées de NDA . MLP, le cul assis entre 2 chaises le freine dans ses envies de Brexit et essaie de conserver une autre partie d’1 électorat anti-migrants présent surtout dans le Midi. Le FN est resté 1 monstre utile répandu dans les médias subventionnés alors que 2 autres partis franchement europhobes ( le FN et le PRCF ) en restent proscrits malgré leur audience sur les réseaux sociaux : https://www.upr.fr/actualite/cette-rentree-2017-lupr-conforte-1er-rang-de-parti-politique-plus-consulte-internet la fréquentation du site du Front national dégringole lourdement et chute spectaculaire de l’audience des sites Internet des anciens partis de gouvernement assez discrédités sans doute.
– Il y a le problème de son plafond de verre, inhérent au passé du FN malgré sa conversion au souverainisme et son europhobie. En période électorale (depuis Mitterand ), cette méthode inconvenante cherche à nous persuader que le Front National est aux portes du pouvoir (pour le plus grand bonheur ou le contraire selon le camp). Pourtant ce raisonnement est fortement improbable parce que “l’Occupation” a laissé une empreinte durable dans l’esprit collectif des français, et que “la Collaboration” est un fait incontestable dans la genèse du FN… comme le PCF était l’oeil de Moscou autrefois. Ce jeu malsain est rendu possible grâce à la complaisance du système médiatique qui s’emploie à donner aux représentants du parti d’extrême droite une visibilité toujours croissante, tout en les diabolisant au moment voulu en rappelant les racines du FN. Mélenchon et Asselineau nous ont servi la lithanie de cet épouvantail favorisant le victoire de Macron au second Tour et Hollande aurait donné 1 coup de pouce électoral selon Michel Onfray, pour faire passer le FN devant FI… mais à qoi bon revenir sur cette mascarade électorale ?…
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/front-national-un-monstre-utile-au-193424
Vous êtes ridicule. Il faut arrêter le complotisme. Il n’y a pas de complot du système pour avoir un FN fort pour permettre au système de survivre.
Vous devriez un peu vous renseigner sur l’électorat du FN. Les deux motivations principales de l’électorat du FN sont l’immigration et le FN. Toutes les études d’opinions le montrent. Celle ci faite lors des dernières élections présidentielles: http://www.fdesouche.com/851033-les-enjeux-prioritaires-pour-les-electeurs-de-le-pen-limmigration-la-lutte-contre-le-terrorisme-et-la-securite#
L’électorat votant FN base son choix sur l’immigration, la défense de l’identité francaise et la sécurité. Et non sur l’Europe.
Bien sûr, l’électorat du FN a des tendances europhobes mais ce n’est pas cela qui décide son vote.
Je vous conseille de lire les travaux du politologue Joël Gombin, spécialiste de l’analyse fine du vote FN. Ce qui a permis l’élargissement de l’électorat FN ce n’est pas tant le discours social, le souverainisme, l’europe,….mais le lissage du FN. Bon nombreux d’électeurs réceptifs aux idées du FN sur l’immigration, l’islam, l’identité francaise,…n’osaient pas voter pour un tel parti du temps de Le Pen père tant le parti était mal vu. C’est une chose d’être anti immigration c’est une autre de voter pour un type tenant des propos négationniste et antisémite. C’est cela le vrai facteur de l’élargissement de l’électorat du FN.
Et lisez mon commentaire tout en dessous. Il faut arrêter de faire une mauvaise lecture de la situation: la ligne Philippot n’existe pas, c’est la ligne de MLP qui existait avant Philippot. C’est juste que Philippot l’a développé et perfectionné. Le fait de lisser le FN, d’avoir un discours économique plus social, d’être sociétalement plus progressiste….tout cela c’est la. ligne de MLP qui existait avant Philippot. Philippot lui a perfectionné cette stratégie mais il n’en est pas l’inspirateur. Et d’ailleurs, MLP a clairement dit qu’elle ne changerait pas cette ligne avec le départ de Philippot.
Expliquez moi pourquoi des cadres comme Steeve Briois (qui sont clairement sur une ligne social, sociétalement assez progressiste,…) sont restés au FN si ce départ était dû à un changement de ligne.
Ce que vous ne comprenez pas c’est que le départ de Philippot est surtout une querelle d’égo bien plus qu’une querelle idéologique
« Sans Philippot ; le FN n’aurait jamais autant percé ces dernières années dans le Nord et dans l’Est » Philippot n’est pas étranger aux résultats électoraux car c’est lui qui a perfectionné la stratégie du FN. Alors oui en tant que stratège politique, le succès électoral du FN lui revient (en partie) mais il ne faut pas oublier qu’il ne suffit pas d’être un bon stratège politique (la preuve, personnellement, il a toujours échoué électoralement mis à part son poste d’eurodéputé). MLP a aussi une part de responsabilité dans le succès du FN. C’est elle qui a la plus grosse part de responsabilité. L’extrême droite fonctionne sur un chef charismatique. Le succès du FN s’explique en bonne partie par le changement de chef au FN: du père à la fille plus respectable.
Si Philippot décide de lancer son parti, il ne fera que quelques pourcents. C’est la preuve que faire de Philippot le seul responsable du succès du FN est insensé. Il est l’un des responsables mais pas le seul.
Si Philippot est un stratège politique très habile, on peut se poser certaines questions sur son dogmatisme. En effet, son accent mis sur l’Europe n’a pas beaucoup de sens quand on voit que la majorité des électeurs FN votent pour ce parti pour l’immigration, l’identité francaise et la sécurité. Bien sûr, le FN doit parler d’autres sujets et ne peut pas laisser de côté en tant que parti nationaliste la question de l’union européenne. Cependant, mettre autant l’accent sur le sujet c’est insensé. C’est le reproche fait par certains cadres à Philippot il ne s’agit pas tant de vouloir un changement de ligne qu’un changement de priorités. Philippot a raison: si le Fn veut être crédible il doit parler d’autre chose que l’immigration. C’est vrai. Mais il ne faut pas non plus oublié que l’immigration c’est le point fort du FN ce qui motive les électeurs à voter pour ce parti.
La seule chose qui va changer au FN avec le départ de Philippot: c’est que le FN parlera plus de l’immigration et d’islam et moins union européenne mais il ne s’agit pas de changement de ligne.
« 2 autres partis franchement europhobes ( le FN et le PRCF ) » J’imagine que vous voulez dire FI au lieu de FN ? (Au sinon votre commentaire n’a pas beaucoup de sens). Déjà c’est faux, il y a d’autres groupuscules à l’extrême droite et extrême gauche méconnu qui sont europhobes. Le PRCF est méconnu non pas à cause de son europhobie mais parce qu’il s’agit d’un groupuscule d’extrême gauche très extrémiste. Leur extrémiste rends leur discours inaudible pour l’immense majorité des gens.
Pour FI, c’est une blague j’espère de dire qu’ils ne sont pas entendus par les médias ? Que les médias ne leur donnent pas la parole ? C’est juste totalement faux. En ce moment, il y a que cela. Il faut vraiment être de mauvaise foi pour dire que Mélenchon est marginalisé médiatiquement.
« malgré leur audience sur les réseaux sociaux » le meilleur indicateur c’est les urnes. Et ne vous en déplaise, le FN est l’un des principaux partis politiques francais au contraire de la secte UPR. L’UPR fait quoi ? 1% ? Cela s’est des faits objectifs. Désolé mais que l’UPR prétende qu’il est le premier parti consulté sur internet j’ai du mal à croire. Il est très facile avec des trolls de booster sa popularité sur internet. C’est marrant mais je me souviens lors des européennes, quelques mois avant, il y avait pleins de trolls commentant partout sur les résaux sociaux appelant à voter UPR. Dès le lendemain des élections, il avait tous disparus.
L’UPR est plus qu’une secte qu’un parti politique. Vous reprenez leurs arguments classiques pour expliquer pourquoi l’UPR ne reste qu’un vulgaire groupuscule. C’est parce qu’il y a un complot du système qui pousse les gens à voter FN au lieu de l’UPR mais c’est ridicule. D’autant plus, que ce qui décide le vote des électeurs FN c’est l’immigration, l’identité francaise,…pas l’OTAN ou l’UE.
L’UPR est condamné à rester marginal car pour résumé, ce parti se contente de dire qu’il suffit de sortir de l’union européenne et de l’OTAN et que tout ira bien en France qui deviendra un paradis. C’est absurde. Je pense que la plupart des gens s’apercoivent très vite de l’absurdité de cette logique.
Il faut arrêter de faire du FN le bouc émissaire de l’échec de l’UPR.
Et tenez ceci: http://www.historia.fr/actu/non-robert-schuman-et-jean-monnet-n%E2%80%99%C3%A9taient-pas-des-agents-de-la-cia
Asselineau critique sa marginalisation médiatique. En vérité, cela lui va bien de faire des conférences où il n’a pas de contradicteur. Car je n’ai déjà vu lors de débats, il est nul lorsqu’il a un contradicteur.
Philippot, Asselineau,….des énarques. Ce n’est sans doute pas un hasard. Accuser l’UE de tous les maux sert à oublier la lourde responsabilité des hauts fonctionnaires francais en particulier les énarques dans le déclin francais. Perso, je n’aimes pas trop les fonctionnaires européens mais je les préfère mille fois à nos énarques et hauts fonctionnaires francais dont l’arrogance n’a d’égal qu’avec leur incompétence.
Onfray, Mélenchon, Asselineau,…Vous n’avez personne de plus crédible ? Il faut apprendre ce que c’est l’esprit critique. Car désolé mais citer ces trois personnes qui n’arrêtent pas de raconter n’importe quoi, il y a mieux
« l y a le problème de son plafond de verre » oui et c’est justement l’une des raisons principales du départ de Philippot. Philippot est contesté par les cadres parce que selon eux, sa stratégie ne permets pas de percer le plafond de verre électoral pour permettre au FN d’accéder au pouvoir. Seul l’avenir nous dira s’ils ont raison ou non.
Et non, il n’est pas impossible que le FN arrive au pouvoir. Malheureusement, c’est possible. Il suffit que la situation continue à se dégrader (ce qui va être le cas) pour que ce soit possible que Le Pen ou Mélenchon devienne président. Cela dépendra aussi des partis classiques mais vu leurs nullités on peut craindre le pire.
Au sein de l’UE, les grandes décisions sont prises par les états. Et force est de constater que les pires décisions ont été prises le plus souvent sous l’implusion de la France. Qui a eu l’idée de faire rentrer la Grèce dans l’Europe et puis qui après a voulu faire entrer la grèce dans la zone euro pour contrebalancer l’influence de l’Allemagne ? La France.
PAC qui est faite de manière désastreuse a été fait comme cela à cause de la France.
Je pourrais donner bien d’autres exemples.
A quoi bon parler encore de ce petit parti qui n’aura été qu’une entreprise de spectacle politique. Après avoir définitivement déçu le public élargi dont il avait réussi momentanément à retenir l’attention, il ne peut que quitter la scène et disparaître.
@ Virgin
« il ne peut que quitter la scène et disparaître »
Vous oubliez le travail d’entretien des autres partis qui joue sur la « peur » et le « mal » pour se faire élire aux élections.
Ce portrait montre à la fois un homme intelligent et instruit, mais d’une psycho-rigidité certaine. Ne pas avoir changé d’idées depuis l’âge de 11 ans n’est pas un bon signe d’aptitude à gouverner.
Le FN était sans doute le meilleur terrain pour y gagner du galon, mais le parti et ses dirigeants, dont Philippot, se neutralisent mutuellement. Il y a peu de chance, ou peu de risques, que la situation évolue dans un sens favorable.
– L’éviction de Phillipot ex-chevènementiste qui n’avait pas sa place dans 1 tel parti, va clarifier les choses sur la vraie nature de ce parti menacé de rétrécissement. Le FN ne sera plus l’épouvantail commode depuis Mitterand qui ne franchira jamais 1 plafond de verre ( j’allais dire caution.. ) au 2e tour des Présidentielles, pour l’Oligarchie, de sa Presse et de la Finance.. servant de prétexte en France pour imposer politique réac, antisociale & européïste que les gens débectent.
« pour imposer politique réac, antisociale & européïste que les gens débectent. » lol.
il faut lire « La France injuste : 1975-2006 : pourquoi le modèle social français ne fonctionne plus » de Timothy Smith qui est social démocrate, celui ci démontre comment le modèe social francais loin d’être redistributif envers les plus pauvres sert à certaines catégories de personnes (notamment les fonctionnaires). Cet ouvrage démontre, dans une perspective de centre gauche, que le modèle français est : premièrement, de manière générale, non redistributif envers les pauvres ; deuxièmement, il est lui-même la cause principale du chômage ; troisièmement, il est injuste pour les jeunes, les femmes, les immigrés et leurs descendants ; enfin, quatrièmement, il est intenable financièrement.»
Il faut arrêter de voir des complots là où il n’y en a pas. La vérité c’est que le socialisme n’a jamais marché et ne marchera jamais. La est l’un des pays les plus socialistes d’europe, il suffit de regarder les chiffres (dépenses publiques 57%, la fonction publique représente pres de 7 millions de personnes dans la fonction publique (http://www.observatoiredessubventions.com/2010/combien-de-fonctionnaires-en-france/
), 73 au rang des libertés économiques selon Heritage Foundation après le Cap-Vert, le Kazakhstan ou encore la Jamaïque, l’un des plus haut taux d’imposition ( la France est championne d’europe des prélèvements obligatoires et championne d’europe des dépenses publiques ),….. certains partis de gauche dans le reste de l’europe comme le SPD sont plus libéraux économiquement que LR. la france est championne du monde en dépenses sociales. la france possède 60 code et est ultraréglementé (plus de 500000 lois et décrets). le pire s’est que le nombre de fonctionnaires augmentent. http://www.lepoint.fr/economie/les-fonctionnaires-sont-toujours-plus-nombreux-18-12-2014-1890940_28.php
En 33 années, la France a fini par appliquer à peu près tous les points du programme du parti communiste de 1981. http://h16free.com/2014/04/01/30201-il-y-a-33-ans-deja
Notre modèle est responsable du chômage de masse (par la rigidité du marché du travail et par l’énorme pression fiscale). Ce n’est pas du tout un modèle juste. Le programme de Fillon vu comme extrémiste par la plupart des francais proposait simplement que la France devienne moins socialiste et rejoigne la moyenne européenne. C’est loin d’être ultra libérale.
Il faudra m’expliquer s’il y avait un vaste complot pour promouvoir une politique anti sociale (ce qui ne veut strictement rien dire mais cela s’est un autre sujet), réac,…? Pourquoi les médias ont tant attaqués Fillon qui avait un programme bien plus « anti social » (selon vous) et réac que Macron ? Pourquoi les médias n’ont pas appuyés Fillon ? Et ne venez pas me dire que c’est à cause des affaires judicaires car les attaques médiatiques contre Fillon ont commencé bien avant. Dès le soir du premier tour de la primaire de la droite.
Et d’ailleurs, pourquoi dans la primaire de la droite, les médias ont soutenu Juppé (bien plus mou que les autres) ?
Les réactionnaires se sont les gauchistes dans votre genre qui vivent dans le passé et qui s’accrochent à un modèle dépassé et à des politiques qui partout où elles ont été mise en oeuvre ont échoué.
La France depuis 40 ans est en déficit mais selon vous, on peut continuer éternellement. Les gauchistes c’est comme les gosses: ils croient en l’argent gratuit. Ils croient qu’on peut éternellement vivre au dessus de ses moyens sans problème. Et puis quand la réalité les rattrape au lieu de se remettre en cause, c’est à cause de la méchante finance. C’est juste pathétique. Il faut grandir
Si dans l’immédiat, le FN est affaibli par le départ de Philippot. Ils ont le temps de s’en remettre car les prochaines élections sont dans longtemps. On verra s’il y a eu un rétrécissement du FN.
Ce qui est fascinant avec les gens dans votre genre c’est qu’ils ne se rendent pas compte que plus on attends pour faire les réformes structurelles nécessaires pour redresser ce pays plus elles seront douloureuses à faire. Le plus intelligent ce serait de les faire les plus vite possible. Le problème c’est que comme les politiciens n’ont pas de courage et que les francais râlent sur tout. On les fait. Juste quelques réformettes comme Macron. Mais tôt ou tard, cela finira mal. Et quand la situation nous obligera à les faire comme on aura attendu, cela sera très douloureux
– J’ai capté cette vidéo où Asselineau parle du cas Philippot et en profite pour accabler le FN : https://www.youtube.com/watch?v=pgW9zLtx3mM
j’en connais un qui doit vibrer de joie (c’est le vieux Le pen ) il est arrivé a ses fins. Moi , je votais marine et maintenant, je rejoins Philippot
a part critiquer les autres partis ….
ils les copies….
Je crois que beaucoup de gens se trompent. Ils pensent qu’il s’agit d’un conflit de ligne alors qu’il s’agit d’un conflit d’égo.
La ligne Philippot n’existe pas en tant que tel: c’est la ligne de MLP. Philippot l’a développé et perfectionné mais ce n’est pas lui qui a crée cette ligne. Cette ligne existait avant lui et venait de MLP.
MLP l’a dit ce matin: « Le départ de Florian Philippot ne va pas entraîner de changement de ligne, c’est faux. Je défends la même depuis 2002. »
Et c’est totalement vrai.
La seule chose qui va sous doute changer c’est que Philippot en tant que souverainiste avait une sorte d’obsession avec l’euro et l’union européenne. Alors que les électeurs votent avant tout FN pour l’immigration et l’islam (même s’ils sont eurosceptiques). Donc, il est probable que le FN parle plus de l’immigration et d’islam et moins union européenne mais il ne s’agit pas de changement de ligne. L’actualité explique aussi ce changement: avec le Brexit, les francais sont moins chauds sortir de l’europe. Donc forcément, vu ce qui se passe en GB, il est normal que le FN parle moins Union européenne et plus islam.
Philippot était tout puissant. Aucun autre numéro deux était aussi puissant. Dans l’histoire, c’est assez unique d’avoir un numéro deux aussi puissant. MLP ne lui a jamais rien refusé, elle lui a tout donnée. A la fin, on pouvait se demander qui dirigeait le FN ? MLP ou Philippot ?
De plus, Philippot était une puissance médiatique. C’était l’une des figures de proue médiatiques du FN. Il me semble que c’est l’élu FN le plus présent à la télé.
Tout cela lui est monté à la télé. Cela devait forcément finir en clash avec MLP.
Le problème c’est que si Philippot est un brillant stratège, qu’il présente très bien médiatiquement, il n’est pas une figure charismatique, il n’est pas une figure électorale. Electoralement, il a toujours échoué (mis à part son élection au Parlement européen).
C’est un peu le paradoxe: c’est lui qui a permis au FN d’élargir son électorat, c’est lui qui a permis par sa stratégie de donner des victoires électorales au FN mais de l’autre côté, personnellement, il a échoué électoralement, il ne pèse pas lourd électoralement.
La raison c’est que Philippot est un apparatchik. Il a réussi à transformer le FN, à faire de ce parti qui n’était rien d’autre qu’une PME familiale un véritable parti avec des ambitions électorales. Il a permis à ce parti de se doter de cadres. En tant que brillant stratège politique, il a développé la stratégie électorale du FN.
Mais son côté apparatchik , énarque est aussi un frein pour les électeurs du FN. Voilà pourquoi il n’était pas apprécié par les militants ou même les électeurs.
Le véritable déclencheur de son éviction c’est les léglislatives. MLP ne s’attendait pas à gagner la présidentielle. Le vrai but de ses élections c’était d’engendrer un nombre de députés permettant de donner une crédibilité au parti pour l’élection en 2022.
Les meilleurs circonscriptions du FN ont été donné aux proches de Philippot et pourtant, aucun de ses proches n’a été élu. Les députés FN élus ne font pas parti de la garde rapprochée de Philippot qui a recu les meilleurs circonscriptions. C’est un comble. Voilà ce qui a déclenché son éviction. Ce constat a poussé les cadres du FN pas proches de Philippot à se dresser contre lui.
Ajouter à cela que MLP avait besoin d’un bouc émissaire pour son échec aux présidentielles et aux législatives. Philippot a aussi sa part de responsabilité. Plus précisément son égo démesuré. Comme il était habitué à tout avoir de MLP, il n’a pas accepté les reproches de MLP. Il aurait pu rester au FN s’il avait accepté de perdre son influence (qui est énorme pour un numéro deux).
Les partis d’extrêmes droites fonctionnent toujours avec un leader charismatique. MLP est un leader charismatique. Philippot non.
Philippot n’a pas d’avenir politique. S’il décidait de lancer son parti ce serait un nouveau Nicolas Dupont-Aignan: il ferait 2, 3 pourcents.
Pas une vraie menace.
Actuellement, très peu de cadres ont quittés le FN. Tout au plus une trentaine de élus (des conseillers régionaux et municipales). La seule élue d’importance c’est Sophie Montel, eurodéputée (mais ce n’est pas une surprise c’est une fidèle de Philippot). Il y
a aussi un maire qui a quitté le FN. Le maire de Brachay, village de 55 habitants. Autrement dit, on est loin d’assister à une hémorragie de cadres. Les principaux cadres restent au FN. Il y a juste quelques cadres de moyenne importance qui quittent le FN. On est loin de la scission de Mégret où les principaux cadres avaient quittés le FN
Il ne faut pas oublié le calendrier. C’était le meilleur moment pour que Philippot quitte le FN tout en permettant au parti de limiter les dégâts. En effet, il vient d’avoir les élections les plus importantes (présidentielle et législatives). Les prochaines élections sont dans longtemps. 2019 les européennes. 2020 municipales. 2021 régionales et départementales. 2022 présidentielle et législatives.
Tout cela laisse le temps au FN de se reconstruire. A l’heure actuelle, le FN est fragilisée par ce départ mais comme les élections sont dans un temps relativement long, le parti a le temps pour s’en remettre. En plus, les prochaines élections les européennes ne sont pas très importantes pour le FN. Elles ont comme principal utilité de donner un salaire aux cadres FN. Mais comme 4 eurodéputés FN ont été viré du parti ou ont quitté le parti (Philippot, Montel, JMLP, Aymeric Chauprade), que des cadres comme MLP ou Aliot ont été élus députés. Sans oublier Marie-Christine Arnautu et Bruno Gollnisch, deux proches de Jean Marie Le Pen actuellement eurodéputés mais dont on peut supposer qu’ils seront écartés lors des prochaines élections en raison de leurs proximités avec le patriache. Tout cela pour dire que même si le FN perds des sièges aux européennes ce n’est pas grave car ils ont besoin de moins de sièges pour leurs cadres qu’avant.
N’oublions pas qu’il peut se passer plein de choses en l’espace de deux ans. Il suffit de voir qu’on est passé en l’espace de 5 ans d’un PS tout puissant (2012) à une quasi disparition de ce parti (2017).
Le FN a fortement changé entre 2012 et 2017. Il est devenu bien plus puissant. (En grande partie grâce à Philippot). Le FN est devenu un vrai parti avec des cadres ayant des ambitions pas juste une plateforme pour un leader. De plus, avant le vote était avant tout un vote de rejet, de colère. Aujourd’hui, on est de plus en plus dans un vote d’adhésion.
Tout cela pour dire que ceux qui espèrent que les récents événements amènent une destruction de FN se trompent. Peut être qu’à terme, cela va amener un affaiblissement du FN à terme mais ce parti restera l’un des principaux partis francais.
Sur le long terme, difficile de prédire quelles seront les conséquences du départ de Philippot. Aucunes ou si cela affaiblira quand même le FN.
Si MLP s’est permis de dégager Philippot c’est sans doute qu’elle sait qu’elle en avait plus besoin. En effet, la stratégie de diabolisation a réussi. Personne ne considère le FN comme du temps du FN père. Elle a réussi à transformer le FN (faire un parti avec les cadres) et elle a virée le père. Je ne vois pas en quoi le départ de Philippot détruirait ses acquis. En fait, la question est plutôt comment détruire le plafond de verre pour accéder au pouvoir. Et c’est là que le départ de Philipot peut changer quelque chose. Peut être qu’avec lui, elle aurait pu accéder au pouvoir ou à l’inverse, peut être qu’elle arrivera au pouvoir sans lui (ce que je n’espère pas).
cela ne changera rien…
qu’il soit de gauche ou de droite …
objectif d’un parti être au 2ème tour d’une présidentielle. ..contre le FN.
il est sûr d’être élu comme un dictateur. ..
et ceux qui votent au 2ème tour FN c’est pour éviter que le candidat élu n’obtienne un score de dictateur +80%…