Par Jean-Yves Naudet.
Un article de l’Iref-Europe
En 20 ans, la dette est passée de 55% à 98,4% du PIB
Tous les discours sur la « maîtrise des finances publiques » ou la « disparition du trou de la Sécu » ne résistent pas un instant face à la réalité que les chiffres de l’INSEE ne peuvent dissimuler : la dette publique française, au sens de Maastricht, continue sa course folle. Les graphiques ci-dessous en disent plus qu’un long discours. En pourcentage du PIB, on est passé en 20 ans de 55% à 98,4% du PIB. Depuis près de 15 ans, nous sommes au-dessus des 60% prévus par les traités européens. La course folle ne s’est en rien ralentie depuis l’élection de François Hollande (300 milliards de plus).
La dette progresse de 700 à 2 170 milliards
Exprimée en milliards d’euros, la progression est encore plus spectaculaire : la dette a été multipliée par trois en 20 ans ! Au sens de Maastricht, elle est passée de 700 milliards à 2 170,6. L’astuce de l’INSEE, qui consiste à évaluer une dette nette, en en retirant les titres détenus par l’État actionnaire (203 milliards, moins de 10% de la dette) ne change guère la situation et l’État n’a-t-il pas mieux à faire de notre argent que de détenir des participations ?
La dette publique : 68 689 euros par ménage
Les chiffres trimestriels montrent que le ralentissement annoncé n’était que provisoire : la dette est repartie à la hausse depuis le début de l’année. Et ce ne sont pas les dépenses publiques prévues à l’approche des élections qui calmeront le jeu (y compris les fameux TGV d’Alstom). Ces chiffres globaux, donc abstraits, représentent en réalité une dette publique de 34 345 euros par habitant et de 68 689 euros par ménage ! La comparaison est pertinente, car qui remboursera, sinon les contribuables ?
Le tableau ci-dessus montre aussi que l’État, via le déficit budgétaire, est le principal responsable de la dette (80% environ), mais que les dettes des collectivités locales et de la Sécurité sociale ne sont pas négligeables non plus. Tout cela ne concerne que la dette au sens de Maastricht, et non l’ensemble des engagements de l’État, les fameux engagements hors bilans tels que les retraites à venir des fonctionnaires. Et la hausse a lieu en dépit des astuces du Trésor pour en diminuer le montant, en en transférant la charge vers le futur, comme l’IREF l’a expliqué (6 juillet 2016, La triche du Trésor pour réduire la dette publique).
D’autres pays ont réduit leur dette, grâce aux réformes
Pour réduire la dette publique, il faut revenir à l’équilibre budgétaire, afin de ne plus emprunter, et de rembourser peu à peu. Les Allemands l’ont fait : nous avons montré il y a deux semaines que la dette allemande est passée de 81% du PIB en 2009 à 69% aujourd’hui et elle sera à 60% en 2020. Le Danemark l’a fait (46,4% en 2011, 40,2% en 2015) comme la Suède (48,2% en 2005, 43,4% en 2015, alors qu’elle était à 80% il y a 20 ans !) ou les Pays-Bas (68,2% en 2014, 65,1% un an plus tard). En France, sans réduction drastique des dépenses, la course folle se poursuivra.
Les faibles taux masquent la gravité de la situation
Cette situation est immorale, puisqu’il faudra un jour rembourser, par des recettes fiscales, ce qui pèsera sur l’avenir. On parle beaucoup du développement durable, mais on oublie l’endettement durable, qui ruinera les générations suivantes. Nous ne le voyons pas, car les taux d’intérêt sont au plus bas, en raison de la politique de laxisme monétaire de la BCE (Quantitative easing et taux de base quasi-nuls) : la France emprunte aujourd’hui, à 10 ans, à un taux de l’ordre de 0,2% ; les taux sont même négatifs pour les échéances inférieures à 5 ans. Même avec 2 170 milliards de dette, la charge en intérêt est contenue, bien que déjà énorme (44,5 milliards dans le budget 2015, autant que l’enseignement scolaire- 48 milliards).
La hausse des taux fera exploser la bombe de la dette
Un jour, inéluctablement, les taux augmenteront : crise financière, changement de cap des politiques monétaires des banques centrales, crise de confiance. Quelle importance, car, pour la dette actuelle, les taux sont déjà fixés ? C’est oublier que l’échéance moyenne est de l’ordre de dix ans. En gros, chaque année, un dixième de la dette arrive à échéance et, faute de remboursement, il faut emprunter à nouveau.
En dix ans, c’est toute la dette qu’il faut avoir remplacée. Or 1% de taux d’intérêt en plus, c’est plus de 20 milliards. Le Portugal emprunte déjà à 3,4% : ça ferait pour la France 60 milliards de plus et, il y a 20 ans, nous empruntions à 8%. Qui peut croire que l’économie va éternellement fonctionner avec des taux d’intérêt nuls, voire négatifs ? Évidemment, ils remonteront un jour, et la bombe de la dette française explosera. Mais le gouvernement a des préoccupations plus immédiates : ne fâcher personne d’ici l’élection présidentielle. Pourquoi se préoccuper de l’après 2017 ?
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Le problème de la France est minuscule par rapport à celui qu’auront les détenteurs de sa dette !
Les français eux mêmes avec leurs 2000 Md€ en Assurance Vie 😉
Cet article ferait sens… si la France était le seul pays… au monde.
L’auteur oublie que le fléau de la dette touche…. tous les pays développés (pour les autres, aucun intérêt les sommes sont trop faibles).
Je vous rappelle que même la vertueuse Allemagne est « endettée » (78 % du PIB, 2150 milliards d’euros, ça vous en bouche un coin hein ?).
Qui veut comprendre le problème de la dette doit observer l’italie par exemple. Ou le Japon. Voire bien sûr… les USA.
Ensuite, il faut également comprendre que dettes publiques et dettes privées, dans un monde globalisé, s’interpénètrent, finissent par se fondre. Ici, il faudrait regarder la Chine par exemple. Ou le Japon.
Et là vous serez réellement saisi d’effroi.
😉
Une fois passé le stade de la stupeur… La question (toute réthorique) que vous posez…. tombe d’elle-même : « quand les taux remonteront…. ? »
Voilà, vous commencez à comprendre : ils ne remonteront pas.
CQFD.
D’abord, parce que ce sont les banques centrales qui fixent les taux, et pourquoi voulez-vous qu’elles décident de faire exploser l’économie mondiale ?
C’est totalement absurde.
Et ensuite parce que… c’est totalement absurde.
Désolé pour la tautologie, mais rien de mieux ne permet d’expliquer le problème.
Alors vous allez dire : mais arithmétiquement ça ne peut pas durer comme ça !
Faux. Ca peut durer des DECENNIES (le Japon est un parfait exemple… ca dure depuis 25 ans chez eux).
Mais après ?
Après ce sera en effet le Grand Reset… Mais absolument pas par une « hausse des taux »… mais plutôt par une destruction du papier « trop plein »… Une destruction physique de toutes les surcapacités (y compris humaines). En clair ; la guerre.
L’Allemagne n’a et n’aura aucun problème pour faire rouler sa dette presque entièrement héritée du communisme est-allemand, en la réduisant progressivement, tant qu’elle conservera un budget à l’équilibre ou positif. Les investisseurs du monde entier s’arracheront les yeux pour être les premiers (ou les derniers) à bénéficier du sérieux et de la solvabilité allemande, quand bien même il faudrait assumer la nationalisation de Deutsche Bank.
Chaque pays endetté est confronté à l’impératif d’excédent budgétaire s’il espère échapper à l’effondrement de sa capacité d’endettement à venir. Peu importe le niveau des taux ni, à la rigueur, le montant du stock de dette à rembourser. Bien sûr, l’équilibre budgétaire à atteindre sans pouvoir recourir à des dettes supplémentaires a des conséquences budgétaires et fiscales dures pour y parvenir, sans oublier les conséquences politiques. Il n’y a pas la moindre chance qu’un pays comme la République Socialiste quasi-Soviétique Française, qui hait et méprise sa population productive, ses salariés du privé, ses entrepreneurs, ses investisseurs et ses riches, qui les agonise d’impôts, de taxes, d’injustices et d’injures bureaucratiques, puisse jamais parvenir à équilibrer son budget.
Pour que la dette devienne indolore, il est impérativement nécessaire, et pourtant suffisant, de renoncer au socialisme sous toutes ses formes.
C’est en effet le seul moyen de se débarrasser d’une classe d’âge et de ses mauvaises habitudes. La Premiere Guerre Mondiale a ainsi accéléré la fin de la France agricole…
pour les autres commentaires. lors de la crise grecques d’autre pays avaient des dettes mais il n’ont pas subit les mêmes problèmes de financement.
Si quand même, ça a senti le roussi pour certains Etats et certaines banques européennes. L’imprimeur fou Super Mariole leur a sauvé la mise avec son fameux « What ever it takes », mais c’était temporaire. Seulement retardée, l’heure de vérité approche pour les Etats obèses, impécunieux notoires.
44,5 sur 2170 cela fait un taux moyen à environ 2%, non? Donc pour le moment, les nouvelles lignes de prêt sont négociées à 0%, ce qui devrait faire baisser la charge moyenne..? De plus, pour que vos présages se réalisent, il faudra que les taux négociés dépassent 2%, n’est-ce pas? Donc on est encore loin de la catastrophe annoncée?
Cela étant, que la charge de la dette soit égale au cout de notre éducation pose question!
Donc pour le moment, les nouvelles lignes de prêt sont négociées à 0%
Non, les taux sont à 5 ou 6%, mais avec une prime en faveur de l’emprunteur. Cela lui fait de la trésorerie… pour gaspiller… pour être réélu 🙁
Une solution simple et indolore : annulation partielle de la dette, tant dans les comptes des États que dans celui des banques et autres organismes financiers. Un peu comme une dévaluation généralisée. Les ratios d’endettement des banques changeraient, certes, mais globalement l’économe « réelle » n’y verrait que du feu.
En gros. A la louche. Au comptoir devant un peti Calva…
Ou, en gros, à la louche, en se servant dans les économies des petites gens. L’assurance vie des français, par exemple, constitue un magnifique collatéral.
Le patrimoine des Français est là pour cela, n’en doutez point.
Et l’inflation, après laquelle courent tous nos édiles aidera aussi nos dirigeants parfaitement incompétents à « rembourser » cette dette avec vos liquidités, quand à vos immeubles, le loyer virtuel servira à vous ponctionner joyeusement et à faire baisser vos avoirs.
Pas d’inquiétude, nos politiques et énarques auront beaucoup d’idées pour vous ponctionner.
Le problème est qu’aujourd’hui on n’hésite pas à appauvrir son propre peuple alors que hier on allait piller le voisin et accessoirement réduire le chômage chez nous au son des fanfares joyeuses et patriotiques.
C’est la dévaluation de l’Euro que vous décrivez là.
Oui, consolidation générale à l’échelle de l’UE, après nationalisations générales. La dette serait réduite des deux tiers, au moins.
@Pukura Tane:
On va faire un truc. Tu vas me prêter 10.000 euros. Ensuite, on annule partiellement ma dette envers toi. Tu ne vas rien sentir, il paraît que c’est indolore.
annulation partielle de la dette
Et qui en fera les frais ❓ Tiens, l’assurance-vie Euro, et par exemple ceux qui espéraient mettre en rente leur capital. Cool, ils vont adooooooooooooooorer ce genre de mesure.
Quant aux autres ❓ Haha, ben, ils ne vous prêteront plus.
Allez, bouh, faites nous peur avec votre prétention à nous faire peur, hé hé
pas une bombe à retardement, une bombe tout simplement.
la dette doit être vue du point de vue moral plutôt que mathématique.
pas de diminution de dette sans une meilleure efficacité de la dépense publique.
c’est la mauvaise utilisation de l’argent publique qui est source de chômage et de misère.
par « effet papillon » les bombes qui tombent aujourd’hui sur Alep sont, au moins en partie, les bombes de la dette.
L’excès d’argent public implique nécessairement son mésusage. Et puisque tout ce qui dépasse 15% à 20% de dépenses publiques est excessif, le mésusage apparaît massif dans notre pauvre pays laminé par son socialisme compulsif.
Et on ne parle que de 2015…
Attendez 2017 et la GRANDE générosité de notre président actuel portera ses fruits… empoisonnés.
Et oui, on n’attrappe pas les mouches avec du vinaigre ! Quant à la dette de la France il s’en contrefout… Nous serons là pour payer ses largesses!
Et ca pour voir large votre président, il voit large.
C’est un menteur.