Par Bérénice Moustial.
Un article de Trop Libre
À l’approche du déclenchement de l’article 50 du Traité de Lisbonne, invoquant la sortie immédiate du Royaume-Uni de l’UE, les entreprises britanniques s’apprêtent à perdre le passeport européen, outil leur permettant d’avoir un accès total au marché unique européen. Certaines d’entre elles envisagent de quitter le sol britannique afin d’échapper à cette fatalité.
Les capitales européennes s’affrontent dès lors dans une bataille dans lequel le vainqueur sera celui proposant les meilleurs avantages fiscaux et les processus les plus efficaces d’impatriation. Paris ne compte pas manquer cette opportunité et vise à mettre en avant plus que jamais ses atouts pour attirer relocalisation et emplois, notamment dans le secteur financier. Siège de multinationales, d’établissements bancaires de rang mondial (5 banques françaises dans le top 20 européen), sont autant d’atouts qui témoignent du positionnement avantageux de la France.
C’est dans cette optique que Paris s’empresse de mettre à disposition un one way ticket pour les établissements financiers et les startups implantés au Royaume-Uni. « Faire de Paris la capitale de la Smart finance », telle est l’ambition du Premier ministre Manuel Valls.
Une meilleure fiscalité et un assouplissement de la bureaucratie
Sur le plan fiscal, le gouvernement français compte tout d’abord modifier le régime des impatriés afin de permettre aux salariés venus de l’étranger de bénéficier de réductions fiscales pendant 8 ans (contre 5 aujourd’hui). Il souhaite aussi que toute prime d’impatriation soit exonérée de taxe sur les salaires. Si une baisse de l’impôt sur les sociétés a été annoncée par le président de la République, certaines mesures apparaissent néanmoins comme insuffisantes : la baisse du taux normal d’impôt sur les sociétés sera progressivement ramené à 28% contre 33% aujourd’hui, alors qu’au Royaume-Uni, il est aujourd’hui à 20% et risque de tomber à 15% voire moins. Pire, François Hollande envisagerait d’augmenter l’impôt sur les particuliers à hauts salaires pour financer l’assurance chômage.
Au-delà de ces promesses fiscales, des procédures d’accueil simplifiées sont mises en place pour les sociétés basées au Royaume-Uni par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) et l’Autorité du contrôle prudentiel et de Résolution (ACPR), comme l’instauration d’un « point d’entrée unique » pour faciliter les démarches administratives des entreprises étrangères souhaitant s’implanter en France, le 2 week ticket pour entamer les démarches de domiciliation au bout de 2 semaines seulement, ou encore la mise en place d’un coaching pour chaque établissement demandeur avec un chargé de dossier référent anglophone.
L’ensemble de ces mesures s’inscrit dans la perspective de faire de Paris la première place financière européenne suite au Brexit et de montrer le potentiel de la France comme terrain d’accueil.
Nouvelle carte à dessiner
Délocaliser une banque ou une salle de marché étant hasardeux, le président de l’association France Fintech Alain Clot explique que les startups sont les cibles premières. Or, comment attirer les fintechs britanniques alors qu’aucune startup hexagonale n’a encore atteint le statut de « licorne » (en dépassant la valorisation à plus d’un milliard de dollars), contrairement à plusieurs britanniques (Funding Circle, TransferWise), une néerlandaise (Adyen) et une suédoise (Klarna) ?
À l’heure où les cartes s’apprêtent à être rebattues pour déterminer la nouvelle première place financière d’Europe, la concurrence est vive avec Berlin qui a conclu cette année le plus gros deal en Fintech outre-Rhin (33 millions d’euros pour Finanzcheck), devançant nettement la plateforme française de financement participatif pour PME Lendix, avec 12 millions d’euros, mais aussi avec Dublin, le Luxembourg et Francfort (qui abrite la BCE et s’apprête à concrétiser la fusion entre les bourses de Francfort et de Londres).
Pour aller plus loin :
–Â Â http://www.huffingtonpost.fr/2016/07/06/brexit-finance-city-paris-annonces-valls_n_10829880.html
—
Avec une législation fiscale mouvante, rétroactive, sans aucune perspective de stablité durable, avec des lois sociales spoliatrices, avec des transports en commun défaillants, des grèves à répétition, une paix sociale défaillante, un environnement politique médiocre et nauséabond, et des politiciens tous plus mauvais et menteurs les uns que les autres, franchement, qu’elle entreprise anglaise aurait la mauvaise idée de venir s’installer en France ?
Le titre est déjà rigolo en soi.
C’est comme si on invitait les champions olympiques aux jeux paralympiques.