Par Claude Robert.
Grâce à l’avènement de l’Internet, il est possible de se livrer à des études d’un genre nouveau. Il suffit par exemple de consulter sur Google les photos successives de François Hollande, depuis son élection en mars 2012 jusqu’à cette triste fin octobre 2016, pour se rendre compte de la tardive mais néanmoins considérable évolution de ses mimiques.
François Hollande, président des sourires de façade
À la condition bien sûr de se livrer à ce genre d’exercice de façon honnête et détachée, en sélectionnant les photos les plus représentatives du moment, et non pas de biaiser en cherchant des images de façon orientée, l’accès à une bibliothèque quasiment infinie de photos datées de notre Président permet de tirer de façon chronologique une sorte d’expression moyenne de son faciès. Ce qui n’est rien d’autre qu’un baromètre de son état psychologique.
Bizarrement, peu de commentateurs se sont offusqués de ce sourire de façade qui ne quittait plus l’hôte de l’Élysée. Ce phénomène est pourtant rare chez les Présidents des grandes démocraties (et particulièrement mal vécu par les citoyens en difficulté). Or, si l’on considère les photos de François Hollande prises tout au long des premières années de son mandat, force est de constater que ce sourire était extrêmement fréquent. Il s’est considérablement estompé à partir du milieu 2014, et a quasiment disparu depuis. Très récemment, au contraire, est apparu un étrange rictus. Que s’est-il passé ?
Un sourire à l’opposé des résultats
En réalité, l’évolution de l’expression du visage de notre Président est tellement décorrélée  des résultats de sa propre politique, ou, pour rester plus gentil, cette corrélation est tellement tardive, qu’elle amène à envisager les hypothèses suivantes :
- le Président souffre d’un excès de confiance en lui
- le Président est déconnecté de la réalité sociale et économique
- le Président n’est atteint que par ce qui peut entraver sa réélection
Au lecteur de faire son choix…
Le Président souffre d’un excès de confiance en lui
Dans son livre Anatomie du Pouvoir, John Kenneth Galbraith écrit : « le pouvoir échoit toujours à ceux qui sont capables de trancher dans l’inconnu avec la plus parfaite assurance. Le pouvoir n’élit pas ceux qui savent mais ceux qui, souvent par bêtise, croient savoir et ont le don d’en persuader les autres » (page 48 ; Histoire Immédiate/Seuil). Ce constat est triste mais réel. Imaginons un instant qu’une catastrophe vienne de se produire. La foule prisonnière dans un amphithéâtre se doit de prendre une décision très rapidement pour sauver le plus possible de vies humaines. Par chance, la foule ne panique pas, et fait en sorte que ceux qui ont une idée de la meilleure façon de procéder puissent monter sur la scène et l’exposer (sorte d’élection métaphorique). Devinons l’effet produit par un postulant un peu introverti, très angoissé par la situation car parfaitement conscient des difficultés, mais mal assuré du résultat final (admettons d’ailleurs que personne ne puisse connaître avec exactitude ce qui va se passer). Il est donc hésitant, peu à l’aise, il soulève les vraies questions, mais transmet à l’assemblée une impression qui ne la rassure pas, quand bien même ses propositions sont parfaitement rationnelles. Prenons maintenant le cas d’un postulant qui a du charisme, mais qui n’a qu’une vision faussée de la situation car il n’en a pas compris tous les risques potentiels. Il est sûr de lui et tient un discours triomphant malgré des propositions dangereuses. En s’adressant à leur personnalité primitive, il va rassurer la majorité des personnes présentes, et va emporter l’adhésion de la foule.
Selon diverses études, la confiance en soi est l’élément clé pour convaincre en politique (il serait d’ailleurs lié au volume du corps, lui-même influençant la confiance). Il est donc tout à fait probable que François Hollande fasse partie de ces personnalités politiques qui ont été élues non pas sur leurs compétences, mais grâce à cette absence de doute (qui, au-delà d’un certain seuil, n’est plus une qualité mais un sérieux handicap). Cet excès de confiance leur ont permis de se présenter à des élections sur un poste pour lequel n’importe quel recruteur dans une entreprise, en lisant leur CV, leur aurait immédiatement adressé une fin de non recevoir (dans le cas de François Hollande : endettement record à Tulle, absence de réalisations significatives hormis le fait de barboter dans les cercles mitterrandiens, absolument rien qui prédispose à de telles responsabilités). Il est donc possible que ce soit cet excès de confiance qui ait permis à François Hollande de ne pas souffrir des mauvais résultats de son gouvernement, et de conserver aussi longtemps son sourire indéfectible. Au passage, on notera que ce sourire se nourrit forcément d’une très faible considération pour autrui. Car il est évident que l’excès de confiance en soi signifie symétriquement une sous estimation des compétences d’autrui.
Le Président est déconnecté de la réalité sociale et économique
Après tout, le Président n’était peut-être pas aussi convaincu de son génie, et pas autant imbibé d’un sentiment de supériorité vis-à -vis d’autrui que l’on pourrait le supposer. Dans ce cas, la seule hypothèse qui pourrait expliquer son comportement serait une déconnexion totale vis-à -vis des résultats de sa propre politique. Il reste toutefois difficile d’imaginer que son entourage ait passé son temps à lui expliquer que les organismes de statistiques (Pôle Emploi, INSEE, CE, Rexecode…) et que la Cour des comptes étaient peuplés de menteurs qui dégradaient les chiffres pour ternir son exceptionnel bilan. Cette hypothèse ne semble pas très solide en comparaison de la première…
Le Président n’est atteint que par ce qui peut entraver sa réélection
Il s’est passé un changement très tardif chez François Hollande. On pourrait dire sans trop se tromper que le Président a cessé de sourire à tout va courant 2014, c’est-à -dire au moins deux ans après son élection et les mauvais résultats de sa politique. Il s’est produit un autre phénomène, encore plus récent, qui semble lié aux difficultés rencontrées concernant sa réélection et le livre qu’il vient de publier : le rictus. En effet, cesser de sourire est une chose, mais pincer les lèvres en est une autre. Les psychologues savent que la tension des lèvres est l’expression d’un stress, d’une angoisse, d’un désarroi, surtout lorsque le pincement est combiné avec le regard d’une personnalité traquée. Alors qu’il était quasiment impossible de trouver de telles images de François Hollande sur internet, jusqu’à ces dernières semaines, celles-ci se sont tout d’un coup multipliées.
Il serait bien sûr un peu cruel de faire remarquer que cette hausse de la fréquence d’expressions angoissées de notre Président est concomitante d’une relative amélioration de la courbe du chômage. Il serait malintentionné de penser qu’une meilleure orientation de cet indicateur ne déclenche pas un sentiment de satisfaction chez notre Président. Ne rappelle t-il pas régulièrement qu’il lie sa candidature en 2017 à un progrès significatif en matière d’emploi ?
Alors, quelles peuvent être les raisons de ces grimaces à répétition, qui trahissent une subite souffrance psychologique ? Ne coïncident-elles pas avec les difficultés croissantes que rencontre le Président vis-à -vis de son camp (démission de Macron, accueil foudroyant de son livre, prises de positions adverses chez ses proches ministres…) ? À croire que seul son avenir politique personnel le concernerait, très loin devant les conséquences de sa politique et l’intérêt même de son pays ?
À lire aussi : François Hollande, le naufrage de la communication politique
Article uniquement à charge et partisan. La dette de la France est visible à http://www.journaldunet.com/economie/magazine/1041647-dette-publique/. Le précédent quinquenat a été de ce point de vue le plus record pour endetter nos enfants pour le bénéfice d’un seul homme à se faire réélire sur un feu de paille de croissance. Pour l’emploi, en regardant à http://france-inflation.com/chomage_dares.php, on voit que sous le précédent quinquenat, c’est 34% en plus, et 20% sous le quinquenat courant. Sur Tulle, ce que vous dites est faux car j’ai lu exactement le contraire: donnez vos sources. Plus globalement, le pire, c’est que votre article ne propose aucune solution. Cette campagne déjà délétère rejoint ce que vous dites au début, c’est-à -dire que même des personnes comme vous peuvent écrire des torchons et considérer que cela fait avancer le schlimblick. On cherche la faute, les erreurs au sein d’un système que tout le monde comprend qu’il est dépassé. Cette manière de faire est juste délirante. Pour changer un système, il faut soit repartir de zéro ce vers quoi on tend inéluctablement de manière dramatique, soit être capable de restructurer ce système par rapport à une vision de l’avenir. Votre vision, c’est quoi ?
Birdie 92
http://www.contrepoints.org/2016/08/16/254002-chirac-sarkozy-hollande-nos-gouvernements-efficaces
Le précédent quinquenat a été de ce point de vue le plus record pour endetter nos enfants
Hors sujet. Il n’est écrit nulle part dans l’article que NS a fait mieux que FH.
Sur Tulle, ce que vous dites est faux car j’ai lu exactement le contraire: donnez vos sources.
Donnez vos sources, vous aussi… ou pas car à vrai dire entre gérer une collectivitié locale comme Tulle ou la Corrèze et gérer le pays il ya un monde.
Votre vision, c’est quoi ?
Ce n’est pas l’objet de l’article. Chacun son job.
L’objet de l’article est de juger sur le faciès, c’est cela ? Comment peut-on encore croire en 2016 que les problèmes de la France sont des problèmes de personnes ? François Hollande, nous risquons fort de le regretter amèrement. Vous ne pouvez pas dire qu’il est déconnecté des réalités et en même temps expliquer qu’il vient de Tulle (ainsi que sa propre directrice de Cabinet). La COP21, vous croyez que c’est anodin ? Plutôt que de s’intéresser à chercher des défauts, mieux vaudrait voir ce qui a été réussi comme le Grenelle d’un N. Sarkozy qui a nous mis la chair de poule à se dire qu’il allait enfin faire bouger les choses, et cette COP21 réussie grâce à une bonne équipe menée par un expérimenté L. Fabius. Et se dire que ces critiques de personnes n’apportent rien. Chercher la faute, c’est croire qu’il suffit de gérer alors que nous avons des énarques qui sont faits pour cela. Aller vers le changement, c’est d’abord de proposer des projets.
Lorsqu’il y a de bons résultats, cela mériterait d’être salué. Cela a été le cas de la COP21 en parallèle de cette vague d’attentats. C’est après cette COP21 que les erreurs se sont enchaînées, comme celle sur la nationalité … Dans un pays aussi critique et aussi dogmatique, je crois que le prochain Président aura peu de temps pour agir, il vaudrait mieux consacrer du temps pour discuter des programmes.
Peut-être commence t’il enfin à comprendre qu’il a peu de chance d’être réélu ? …
Il ne faut jamais enterrer un homme politique trop vite. Regardez Juppé… Il suffit que le système médiatique soit mobilisé à la fin du quinquennat pour vanter deux ou trois bonnes mesures (non financees évidemment)…
Et comme dirait l’autre ( qui est déjà éliminé lui aussi), casse toi pauvre c…, sauf que c’est un autre pauvre c…qui arrive de Bordeaux pour prendre la relève. On en sortira pas des pauvres c…
Excellent regard !
tant qu’il est payé, pourquoi ne sourirait-il pas ?
C’est tellement clair!
Clair que la foule suivra plus facilement une grande gueule qu’un intello torturé par ses interrogations! La politique est encore un vrai combat et, comme en temps de guerre: mieux vaut une mauvaise décision que pas de décision du tout! Et comme en temps de guerre, les détails seront à régler plus tard: l’oral plutôt que l’écrit valant mieux, vu l’absence de trace: et que je trahisse « mon ami », et que je « retourne ma veste »! L’important est de survivre ou de rester « en place », quel que soit le prix à payer (surtout par les autres!).
Il faut déjà être anormal pour se croire capable de diriger 66 millions de Français et manifestement, ce n’est plus le but du jeu politique depuis des années. Le but poursuivi est clairement un narcissisme qui s’embarrasse peu de déontologie ou d’éthique pour conquérir la puissance (politique, argent, violence): le pouvoir séduit les femmes mais fascinent les hommes (il y a des exceptions!).
Le « pouvoir », c’est croire qu’on est au-dessus des lois qu’on édicte pour le « peuple », c’est trouver dans « l’exception », la preuve de son génie personnel qui n’est, en somme, que de la force de persuader qu’un être « X » est apte à changer l’avenir! « Tout seul », comme le prétendait (quasi) votre précédent, une dizaine ou une douzaine de fois consécutives (mais seulement en Français, tiens, tiens!) en sortant des sommets européens et en prétendant qu’il avait « définitivement » réglé le problème de la dette grecque … « avec Angela » (quand même!)!
La première fois, on se pose des questions, la seconde, on sait à qui on a à faire! (ou avec qui on n’a plus envie de faire affaire!). Quel « responsable » réengagerait celui qu’il a viré, sans nouvel élément essentiel? Aucun (sauf pour un Steve Jobs!). Pourtant, ça vous pend au nez: à gauche comme à droite! Ce n’est évidemment pas sérieux!
Mais qui voudrait défier ce psychologiquement fragile (sans précision d’identité) à qui on a confié le bouton de « La » bombe, comme si le nucléaire français ne posait pas, déjà , assez de problèmes internationaux!
François Hollande parait tout simplement avoir un comportement de schizophrène……
Vous publiez des articles uniquement à charge, sans faire de comparaison objective avec les précédents quinquenats ni sur l’emploi ni sur l’endettement. Ce que vous dites sur Tulle est faux. Enfin, des points de vue sont en fait du prosélystime de personnes qui omettent de préciser qu’ils appartiennent à un parti. Et il semble que vous pratiquiez la censure, en ayant rejeté mon commentaire. Publier des articles nivellant vers le bas comme celui-ci et censurer, cela signifie que vos articles de qualité finiront pas ne plus être lus non plus.
http://www.contrepoints.org/2016/08/16/254002-chirac-sarkozy-hollande-nos-gouvernements-efficaces