La montre radioactive de mon père

Défendre le droit de détenir et de porter une vieille montre « radioactive » c’est prendre le risque de susciter une réprobation indignée de la part des anti-nucléaires.

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La montre radioactive de mon père

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 20 novembre 2016
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Par Michel Gay et Jean-Luc Pasquier.

montre radioactive
Montre avec du radium-Photo Jean-Luc Pasquier

La montre de mon père – une montre suisse des années 40 – peut être consultée de nuit avec presque autant d’aisance que de jour1. Ce « petit bijou » de mécanique retarde d’une minute par jour et ce décalage pourrait sans doute être réduit s’il était loisible de faire nettoyer ses vieux rouages par un restaurateur patenté.

Procédure banale mais désormais impossible, sauf à provoquer des récriminations outragées et même, peut-être, à encourir les foudres de la justice pour « mise en danger de la vie d’autrui »… Car cette montre contient d’infimes quantités de sels de radium à l’origine du phénomène de luminescence : elle est radioactive !

Une montre radioactive potentiellement dangereuse

Dans la période actuelle de chasse à la pensée rationnelle, ce motif est suffisant pour être accusé de porter atteinte à la santé d’un travailleur, fût-il informé, et être traduit devant les tribunaux.

La thèse officielle consiste en effet à postuler que toute trace de radioactivité présente un danger grave et préoccupant pour la santé des populations. De ce fait, en dépit de sa très faible radioactivité2, la montre de mon père entre aujourd’hui dans la catégorie des déchets radioactifs, donc des objets à faire disparaître ! Certains grands serviteurs de l’État ont d’ailleurs construit leur carrière en s’affranchissant délibérément de toute considération relative à la dose, et en jouant de manière opportuniste sur la peur que suscite la radioactivité dans l’opinion publique…

Ce point de vue sans nuances est largement diffusé par de braves gens, pour la plupart de bonne foi, désireux de protéger la santé de leurs enfants. Généralement sous l’influence d’habiles manipulateurs qui assimilent la radioactivité au mal absolu, ils sont terrorisés à l’idée de frôler à leur insu des petits Tchernobyl en puissance.

La radioactivité naturelle existe pourtant partout dans l’univers, et c’est même probablement un des moteurs de l’évolution des espèces3. Manifester contre la radioactivité a, par conséquent, autant de sens que de s’insurger contre la pesanteur au motif qu’elle est à l’origine de nos chutes !

La radioactivité : une simplification bien commode

De peur d’affronter la mise au pilori médiatique réservée aux « criminels de la radioactivité », peu de scientifiques osent affirmer publiquement l’innocuité de très faibles doses de radiations. Ou alors, ils le font si prudemment et de manière tellement alambiquée, qu’ils en deviennent inaudibles pour le public. Dire : « les radiations tuent » est beaucoup plus simple et percutant pour effrayer le public. Démontrer le contraire demande en revanche des centaines de pages que ce même public ne lira jamais.

D’invraisemblables scénarios d’expositions au radium ont été imaginés, comme l’ingestion de montres radioactives par des bébés gloutons !  Ce type de démonstration frappe l’imagination et interdit tout démenti. La catastrophe sera toujours crédible aux yeux des ingénus ! En 1986, en Corse, une rumeur prétendait que des nourrissons avaient été nourris avec un fromage (le brocciu) dopé au césium du nuage radioactif de Tchernobyl… et qu’ils avaient donc été gravement irradiés !

Défendre le droit de détenir et de porter une vieille montre « radioactive » c’est donc prendre le risque de susciter une réprobation indignée de la part des anti-nucléaires. Ces derniers oublient que leur propre corps contient des traces de radium et possède une radioactivité naturelle due au potassium 40 et au carbone 14.

La posture « écolo-intransigeante » ne manque cependant pas d’attraits. Les statuts sociaux de « lanceur d’alerte » et de « dénonciateur de turpitudes étatiques » sont les plus en vue. Rien de tel pour s’accaparer les faveurs des médias ! Ceux qui revendiquent ces nouvelles et enviables « qualifications », cherchent à les valoriser, sans s’embarrasser de subtils raisonnements sur la gradation des risques. Il faut tout dénoncer.

C’est la dose qui fait le poison

Ces fossoyeurs du progrès, adeptes opportunistes de l’impossible « risque zéro » ne servent en réalité que leur propre cause. Le radium est certes une substance radiotoxique. Il peut provoquer des lésions graves à forte dose et des cancers en cas d’exposition chronique… Pour autant, cela rend-elle la montre de mon père dangereuse au point de la transformer « ad aeternam » en un dangereux déchet radioactif ?

« Sola dosis fecit venenum » (Seule la dose fait le poison).

Cet aphorisme attribué à Paracelse (1493-1541), médecin précurseur de la toxicologie prend ici tout son sens. L’exposition aux rayonnements émis par cette montre peut-elle porter un quelconque préjudice sanitaire à celui qui la porte et à ses proches ? Il s’agit d’un problème d’expertise doublé d’une interrogation politique. Le droit nucléaire considère aujourd’hui qu’il est injustifié de fabriquer des produits de consommation, des jouets, des cosmétiques en y introduisant délibérément la moindre substance radioactive ! Mais cette législation n’est pas opposable à la montre de mon père, fabriquée antérieurement à son adoption… Seule devrait donc se poser la question de sa dangerosité éventuelle.

La dose au contact du verre de la montre de mon père n’a jamais mis évidence de valeurs supérieures à deux fois le bruit de fond du rayonnement naturel en région parisienne. Le poignet d’un porteur permanent serait donc exposé à hauteur des doses naturelles du Finistère ou des Alpes, alors que le reste de son corps, pratiquement hors de la zone d’influence du rayonnement de la montre, se situerait plutôt en région parisienne.

À ces niveaux de très faible dose à très faible débit, aucun effet direct délétère n’est à redouter. La probabilité du risque cancérogène radio-induit par des expositions chroniques pendant plus de quarante ans d’exposition ininterrompue au rayonnement de cette montre, (calculée à partir d’hypothèses conservatives sur les effets de faibles doses) n’excède jamais 0,1% sur la vie entière. Pour toutes les autres causes, ce même risque est actuellement évalué à 25%…

Autrement dit, la montre est (et était) sans danger pour son propriétaire, a fortiori pour ceux qui l’entourent. Si un dément ouvrait cette montre et parvenait à lécher le cadran jusqu’à ingérer toute la quantité de radium qui s’y trouve, la dose qu’il accumulerait pour sa vie entière serait de l’ordre de trois fois l’exposition naturelle annuelle.

Radioactivité : le mot magique

La frénésie officielle et irrationnelle qui consiste à vouloir faire disparaitre tous ces objets du passé parfaitement inoffensifs, dès lors que le mot « radioactivité » est prononcé, repose sur un raisonnement simpliste qui refuse d’aborder la complexité du sujet. C’est à la fois une faute pédagogique et contre la Raison.

En réalité, ces généralisations hasardeuses permettent à des idéologues et à quelques administratifs craintifs d’adopter des postures d’incorruptibles défenseurs de la santé. Pourtant, le mieux est souvent l’ennemi du bien !

Le vieux chêne de notre société qui paraît s’étioler ne doit pas masquer les jeunes pousses hardies qui bourgeonnent à son pied et qui représentent l’avenir. Je garderai donc la montre radioactive au radium de mon père. Miracle, elle rayonne encore alors que le siècle des Lumières semble s’éteindre.

  1. Cet article est une synthèse modifiée du texte de Jean-Luc Pasquier La montre au radium de mon père ! J’y tiens… écrit en 2013 et consultable sur son site.
  2. Les déchets de très faible activité sont définis par l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (ANDRA).
  3. Selon Darwin et les scientifiques actuels, les deux principaux moteurs de l’évolution des espèces vivantes sont le hasard et la sélection (que Monod appelait la nécessité). L’environnement (dont la radioactivité) intervient pour forcer le hasard (cassure des brins d’ADN par exemple) et aussi pour opérer la sélection (adaptation).
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  • Merci pour cet article qui remet les pendules à l’heure! J’aimerai connaitre le pourcentage de personnes irradiées ,ou contaminées en France en 2016….

  • Chambre à brouillard : Puisqu’il n’y a rien de plus parlant que la science en « image », la visualisation des rayonnements d’une aiguille au radium ici: https://youtu.be/PAYDae9zhrs … ça vient du site http://www.cloudylabs.fr . C’est fabuleux ! Toutes les écoles devraient être équipées de ce genre de machine afin que la jeune génération s’approprie rationnellement le phénomène complexe de la radioactivité, leur évitant de tomber un jour dans la superstition antinucléaire.

  • Exploiter les peurs irrationnelles est un métier qui fait vivre beaucoup de monde !
    La radioactivité à haut dose est incontestablement dangereuse. Tout comme les brulures d’ailleurs qui font bien plus de victimes ! Ce qu’il ne faut pas oublier c’est que tout les stress que nous subissons s’ajoutent jusqu’à ce que l’organisme soit débordé. Le bon sens est alors de combattre en priorité les stress les pus importants. Par exemple combattre le tabagisme et le sucre plus que l’hypothétique risque du radon. Ne pas oublier aussi que beaucoup d’activité à risques ont aussi des effets bénéfiques. Si je vais faire une randonnée en montagne, je prendrai une petite dose supplémentaire de radioactivité mais prendre l’air et faire un peu d’exercice aura un effet favorable faisant plus que compenser le risque hypothétique de cette petite dose de radioactivité.
    J’ajoute enfin que si trop de stress peut tuer, un peu de stress stimule l’organisme. Un organisme actif (et donc sujet à des stress comme des fatigues temporaires) se porte beaucoup mieux qu’un sédentaire qui évite tout effort.

  • Monsieur Gay, votre article est un petit bijou d’intelligence et lumineux comme le cadran de votre belle montre.

    • @ Mariah

      Voir la note de bas de page: le « bijou » n’est pas de lui!

      Il ne s’agit donc que de l’ « X »ième article de Michel Gay, monomaniaque du « pro-nucléarisme » qui concerne tout son intérêt exclusif (ses intérêts?), en tout cas, sur ce site.

      Il est certain qu’il a « pris » plus de rayons comme pilote de chasse (comme tous les pilotes volant encore plus haut que les Alpes) qu’avec la montre d’un monsieur qui n’était pas son père: il ne s’agit pas de son histoire mais de la montre de Maurice Pasquier, qui l’a achetée chez un horloger bijoutier de la rue d’Alsace à Angers en 1948, d’après le récit de son fils, Jean-Luc Pasquier!.

      Dans l’article, aucun chiffre de physique, aucune équation ne soutient la « démonstration », si ce ne sont que des pourcentages glanés on ne sait où! Mais le plaidoyer accuse une « propagande » supposée démente et sans plus de respect de la « vérité », totalement opposée à ses « vérités » personnelles!!

      Il aurait pourtant été simple et « pédagogique » de livrer cette seule première information:

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_en_carr%C3%A9_inverse

      L’ « auteur » a bien sûr le droit (d’expression) de se gausser des retombées (y compris atmosphériques) de la catastrophe de Tchernobyl! (Ce n’est pas forcément de bon goût ni respectueux pour les victimes)

      Pas le droit de nier les réalités. Réalités que Fr.Hollande a bien dû affronter en février 2016 sur un autre sujet!

      Il y a un conflit ridicule, en France, entre l’organisation à grands frais de la COP21, pour le « prestige » (le concret et le financement, on verra évidemment plus tard!) et une réalité persistante du « tout nucléaire » vieilli et qui ne tient plus ses promesses, la clientèle extérieure d’EDF subissant des interruptions de fourniture, à causes des multiples centrales à l’arrêt!

      Le site de l’ « auteur »: http://www.vive-le-NUCLÉAIRE-HEUREUX.com. (Heureux? Vraiment?)

      La France avait-elle besoin, dans les circonstances actuelles, d’un tel hiatus ridicule entre discours et réalités? Business is business, les discours, c’est autre chose! Il faudra vous y faire! Si au moins EDF et Areva étaient largement bénéficiaires!

      À propos, Marie Curie est bien décédée grâce au radium provocant sa leucémie mortelle!

      Un autre argument? https://fr.wikipedia.org/wiki/Radium_Girls

      • miky stouffs: et une réalité persistante du « tout nucléaire » vieilli et qui ne tient plus ses promesses

        Vous pouvez m’expliquer ce point sachant que tous les projets et financement ont été sabotés par les anti-nucléaire depuis 30 ans ?

  • J’ai moi aussi une monte suisse radioactive : les heures et les aiguilles sont enduites de tritium, pendant des années elle m’a même servi de lampe quand je me levais la nuit tant elle était lumineuse.
    Montre de l’armée suisse : j’aimerais bien un jour en mesurer l’activité radio résiduelle : elle a presque 15 ans et à bien perdu de sa brillance.

    • Normal, le tritium perd la moitié de sa radioactivité tous les 12 ans et en plus le tritium n’est qu’une variété (un isotope) d’hydrogène qui est assez difficile à conserver et a donc une grande tendance à s’échapper et se mélanger ensuit avec l’hydrogène ordinaire qui est omniprésent. Vous aurez beaucoup de mal à mesurer quelque chose (seuls des laboratoires exceptionnellement équipés le peuvent) car le tritium n’émet que des rayonnements bêta (des électrons) qui sont arrêtés par une feuille de papier et à fortiori par le boitier et le verre de la montre. Le radium utilisé dans les anciennes montres émettait à la fois des particules alphas, elles aussi très facilement arrêtées, et un peu de gamma beaucoup plus pénétrant mais dans le bruits de fonds naturel. A moins d’être assez vicieux pour concasser sa montre et l’avaler, il n’y a guère de soucis à se faire. En revanche le radium n’est pas anodin mais il faut quand m^me se donner beaucoup de mal pour en accumuler des quantités significatives. A l’époque de Marie Curie (ayant souffert des radiations mais à cause des radioscopies -l’ancêtre des radiographies qui soumettait l’opérateur à des doses énormes- qu’elle a pratiquées pendant la guerre et non à cause du radium), il avait fallu manipuler des tonnes de minerais pour en extraire des quantités ridiculement faibles de radium !

      • @ JCB

        « A l’époque de Marie Curie (ayant souffert des radiations mais à cause des radioscopies -l’ancêtre des radiographies qui soumettait l’opérateur à des doses énormes- qu’elle a pratiquées pendant la guerre et non à cause du radium) »

        Très intéressant! Vous sortez ça d’où?

        Encore maintenant, si la dosimétrie par surface ou volume devient techniquement assez fiable, quand elle est volontairement contrôlée (c’est le cas chez le patient, en thérapie) en pratique, pour le personnel attaché à ces services, les mesures sont déjà plus approximatives!

        Alors, du temps de Marie Curie, faire la part des doses responsables de sa maladie, d’une source ou de l’autre, me parait encore autrement plus téméraire, dans la même veine que l’article!

        • Effectivement, entre les X et le Polonium, il est difficile de démêler la cause principale. Je maintiens cependant que les doses liées au rayons X qu’ont subi les premiers radiologues étaient énormes et sans commune mesure avec ce que l’on appelle faibles doses aujourd’hui (c’est à dire en gros ce qui est de l’ordre de grandeur de la radioactivité naturelle). Les dégâts liés aux X à haut dose sont avérés (amputations, leucémies…).

        • Votre moulin à vent de 2MW au dessus de votre ferme, il va comment ❓

        • miky stouffs: Alors, du temps de Marie Curie, faire la part des doses responsables de sa maladie, d’une source ou de l’autre

          Elle a manipulé pendant des années des tonnes de minerais pour en extraire et concentrer des matières très radioactives comme l’uranium, le polonium, le radium et sa maladie avait tous les symptômes d’une leucémie radio-induite.

          miky stouffs: me parait encore autrement plus téméraire, dans la même veine que l’article!

          Ce qui me parait téméraire c’est d’avancer des critiques sans même avoir pris quelques secondes pour se renseigner.

        • La famille Curie n’était pas non plus très prudente (selon les connaissances d’aujourd’hui). Certaines pièces de leur appartement de Sceaux sont désormais condamnées par le lourdes plaques protectrices, tellement la radioactivité y était élevée.

  • Etes vous sûr qu’elle n’a pas tué votre père?

  • 5 gouttes, c’est la posologie il a dit le docteur. Et de la posologie au veuvage, c’est une question de gouttes (Michel Audiard, dans Archimède le clochard)

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