La révolution fiscale de Donald Trump

L’homme d’affaires a promis, lors de sa campagne, qu’il allait offrir aux États-Unis « la plus grande révolution fiscale depuis celle de Ronald Reagan » en simplifiant et diminuant drastiquement les impôts des entreprises et des ménages.

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La révolution fiscale de Donald Trump

Publié le 23 novembre 2016
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Par Virginie Pradel.

La révolution fiscale de Donald Trump
By: Ninian ReidCC BY 2.0

Le gratin politico-médiatique peut légitimement fustiger l’élection de Donald Trump, tant il est vrai que le personnage et certaines de ses propositions confinent à la caricature.

Il reste que le futur président américain a eu l’audace de proposer à ses électeurs une véritable révolution fiscale, laquelle pourrait fortement doper la croissance économique si elle venait à être mise en œuvre.

Le pragmatisme fiscal de Donald Trump

Tax reform that will make America great again”. Le slogan du programme fiscal de Donald Trump confirme, si besoin était, que ce dernier s’inscrit comme le phoenix de la communication politique, y compris fiscale.

L’homme d’affaires a promis, lors de sa campagne, qu’il allait offrir aux États-Unis « la plus grande révolution fiscale depuis celle de Ronald Reagan » en simplifiant et diminuant drastiquement les impôts des entreprises et des ménages. Lorsque l’on sait que la complexité et l’excessivité sont les deux principales tares des systèmes fiscaux contemporains, on ne peut que louer ces promesses « trumpiennes ».

La révolution fiscale de Donald Trump s’inscrit dans la continuité de celles opérées par deux de ses illustres prédécesseurs, à savoir John Kennedy et Ronald Reagan. Le premier, démocrate, et le second, républicain, ont pour point commun d’avoir mis en œuvre une politique de l’offre durant leur mandat qui s’est traduite par de substantielles baisses d’impôts. Ces dernières ont contribué à l’augmentation rapide et durable de la croissance économique américaine et à la réduction du chômage. Elles ont également eu pour effet paradoxal d’augmenter les rentrées fiscales américaines à moyen et long terme.

Les réformes fiscales proposées par Donald Trump

Les réformes fiscales annoncées par Donald Trump concernent aussi bien les entreprises que les ménages.

S’agissant des entreprises, les réformes fiscales visent à remédier à deux écueils : l’existence d’un taux facial d’imposition très élevé pour les bénéfices réalisés aux États-Unis (35%) et l’imposition confiscatoire des bénéfices réalisés à l’étranger au moment de leur rapatriement aux États-Unis.

S’agissant du premier écueil, Donald Trump a annoncé qu’il allait abaisser à 15% le taux facial d’impôt dû au titre des bénéfices réalisés aux États-Unis. Cette diminution prodigieuse de l’ordre de 20% serait opérée en contrepartie de la suppression de la plupart des niches fiscales existantes, à l’exception notable de celle concernant la recherche et le développement.

Cette stratégie fiscale consistant à élargir l’assiette imposable des entreprises afin de réduire leur taux facial d’imposition est judicieuse et éprouvée sur le plan économique. Elle est d’ailleurs préconisée depuis de nombreuses années par l’OCDE pour ses effets bénéfiques sur la croissance. Plusieurs États l’ont d’ores et déjà adoptée, dont le Royaume-Uni qui a diminué de 10% le taux facial d’imposition des entreprises entre 2000 et 2016, ce dernier passant de 30% à 20% durant cette période.

S’agissant du deuxième écueil, Donald Trump a promis que les bénéfices réalisés à l’étranger seraient désormais taxés au taux unique de 10% lors de leur rapatriement aux États-Unis sous forme de dividendes versés aux actionnaires.

Pour appréhender la portée de cette réforme, il est nécessaire de préciser que le système actuel de « deferral » permet aux entreprises multinationales américaines de différer l’imposition aux États-Unis de leurs bénéfices réalisés à l’étranger jusqu’à ce que celles-ci y rapatrient lesdits bénéfices. Compte tenu du coût fiscal exorbitant associé à un tel rapatriement, il va sans dire que ces entreprises tendent à conserver de colossales réserves de cash (estimées à environ 2.500 milliards de dollars) à l’étranger, en particulier dans certains paradis fiscaux et États proposant des régimes fiscaux attractifs (Irlande). La réforme envisagée par Donald Trump vise à endiguer ce système pernicieux, lequel n’est pas sans conséquence sur le niveau des investissements réalisés aux États-Unis, en incitant fiscalement les entreprises multinationales américaines à rapatrier leurs bénéfices.

Les ménages ne seront pas en reste puisque Donald Trump souhaite réduire de 7 à 3 le nombre de tranches du barème de l’impôt sur le revenu et ramener le taux facial le plus élevé à 33% contre près de 40% actuellement. En contrepartie, il est envisagé de supprimer un certain nombre de niches fiscales, lesquelles permettent actuellement l’optimisation fiscale agressive des contribuables les plus aisés. Il est également prévu de supprimer les droits de succession.

Après l’inventaire des réformes fiscales promises par Donald Trump, une question fondamentale reste toutefois en suspens : ces réformes seront-t-elles adoptées telles quelles où seront-t-elles en définitive largement édulcorées par le Congrès ? Ce dernier pourrait assurément se montrer réticent à voter les baisses d’impôts annoncées par Donald Trump compte tenu du coût faramineux de celles-ci pour les finances publiques américaines.

Donald Trump vise à restaurer les incitations productives et donc la croissance

Les réformes fiscales de Donald Trump visent à relancer les incitations productives des contribuables américains, lesquelles ont été fortement entravées ces dernières années par le niveau élevé des impôts. Force est en effet de constater que les ménages et les entreprises sont moins disposés à faire des efforts de travail, d’épargne, d’investissement ou d’innovation lorsqu’ils se voient in fine privés par l’État d’une partie substantielle du rendement de leur activité.

Il s’ensuit que permettre aux contribuables de conserver une part plus importante du fruit de leur travail ou de leur investissement via des baisses d’impôts ne peut qu’inciter ces derniers à travailler ou à investir davantage et donc à générer de la croissance. Il s’agit là d’une règle de bon sens économique que de nombreux politiciens s’évertuent à ignorer !

La révolution fiscale de Donald Trump aura certes un coût notable (mais inéluctable !) pour les finances publiques américaines à court terme. Il s’agit cependant du prix à payer pour parvenir à recréer, sur le long terme, un cercle économique vertueux se traduisant par une forte croissance, une diminution du chômage et des rentrées fiscales exponentielles.

Pour notre part, espérons que cette révolution fiscale américaine puisse enfin faire prendre conscience à la classe politique française de la nécessité de réformer notre système fiscal apocalyptique !

« Avec un Gouvernement juste, il y a peu d’impôts » disait justement Thomas Paine.

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  • On diminue le taux facial et on supprime des niches… c’est exactement ce qu’il faut faire chez nous!

  • 1) Les entreprises américaines ne vont pas rapatrier les 2500 milliards de dollar en cash qu’ils ont dans les paradis fiscaux parce que Trump va baisser leur taxation de 35% à 10% . Ce montant colossal de cash va rester dans ces paradis fiscaux et rien ne sera rapatrié tout simplement parce que dans les paradis fiscaux ils sot taxés à 0.7% voire à 1% pour la plus part et c’est infiniment moins de charges que les 10% que propose Trump .
    La solution serait que l’Etat Américain renonce à taxer les profits issus des filiales étrangères mais c’est peu probable parce qu’ils ont besoin de financer Medicare , Medicaid , Social Security , The Affordable Care Act et le Pentagone … La vrai réforme eut été de supprimer purement et simplement les 4 premiers et de plafonner le dernier à 100 milliards (c’est toujours 100 milliards de trop) parce qu’en réalité les Etats Unis n’ont aucun ennemi , aucun .
    2) Réduire la tranche marginale supérieur de l’impot sur le revenu de 40% à 33% est ce une bonne idée ? En réalité Trump , qui a admis de façon hallucinante dans un débat ne pas payer d’impots fédéraux depuis 1995 , en réalité va se faire voter une réduction pour lui meme puisque sa niche fiscale arrive à terme en 2017 justement , c’est bien pour lui mais est ce bien pour la classe moyenne américaine . A moins de baisser les dépenses , que Trump propose d’augmenter avec 1000 milliards d’infrastructures et 1000 milliards de budget de la défense (oh mon dieu !) , si on taxe moins Trump et ses copains , va bien falloir surtaxer un autre groupe et c’est les travailleurs mexicains et les smicards de Mc Do et de Wallmart qui vont payer pour cette politique . Est ce bien pour la croissance ? ou pour les déficits ? et quid de la dette dans ces conditions ? Les Etats Unis sont déjà à 90% de dette/PIB .
    En réalité c’est un retour aux recettes économiques de Bush fils , qui n’ont pas marché et qui ont préparé la crise de 2007 , dont les U.S ne sont pas sortis jusqu’à maintenant .
    En réalité , l’Empire Américain a trois problèmes : son endettement public et privé , son faible niveau de production par rapport à l’année 2000 ( 70000 fermetures d’usines net et 17% de production industrielle en moins depuis 2000) et le manque de formation de sa force de travail .
    Une administration américaine sérieuse aurait fait trois choses : Supprimer l’Etat providence , supprimer le Pentagone et se consacrer exclusivement au payement de la dette . Justement leur budget est de 4000 milliards . Ils en doivent 21 000 . Trump doit se dire s’il veut sauver les U.S , je supprime tous les programmes , socialisme et guerres , et je met tout le budget à rembourser la dette . Mais puisqu’il n’est pas à ce niveau d’intelligence et de conscience économique et politique , il ne le fera pas et la crise américaine ( et mondiale sauf chinoise ) continuera .

    • les Etats Unis n’ont aucun ennemi , aucun

      Si eux-même, la preuve par Bush Jr. :mgreen:

      Pour le reste si vous ne croyez pas aux dires de l’OCDE…

      • Oui eux mêmes vous avez raison . Je voulais dire aucun ennemi extérieure . Les 600 milliards du Pentagone + 100 milliards des agences de renseignement sont « officiellement » désignés pour les ennemis extérieurs . Or oui , les Etats Unis n’ont aucun ennemi extérieure . Alors pourquoi ces 700 milliards ? Pour comprendre pourquoi ces 700 milliards il faut comprendre à qui profitent les 700 milliards . Ils profitent à Boeing , Raytheon , Northrop-Grumman , Lockhead-Martin , à 220 contractants grands , moyens et petits , aux gros vendeurs de logiciels de surveillance , les usines de la guerre emploient souvent dans des circonscriptions républicaines et démocrates dont les sénateurs et les congressman promettent le maintien de ces emplois pour se faire réélire , y a donc du populisme , la professionnalisation de la politique et la politique qui devient un métier alimentaire , donc on promet pour maintenir son gagne pain et on se fiche de qui meurt ou de qui a le droit de vivre dans le monde tant que on maintient sa position au congrès et vous ne trouverez jamais un politicien qui ne soutient pas son usine de bombes et de missiles , lancés par des drones qui frappent des piques niques et des mariages au 4 coins du grand moyen orient ce qui amplifie la haine et crée du terrorisme puis on dit on lutte contre le terrorisme qu’on fabrique puisque ces gens n’ont rien demandés avant d’etre bombardés et de perdre un oncle , un fils dans ces bombardements depuis un bunker au Texas , bref .. , la R&D américaine qui passe par le militaire . Ajoutez à cela une vision raciste du monde de la part de généraux américains , le but de l’affaiblissement des voisins d’Israel pour garantir la survie d’Israel parce que ces peuples voisins et cousins n’ont pas pu se parler , en plus le mépris de certaines élites américaines au pouvoir des concepts fondamentaux de souveraineté des nations , du secret des correspondances et de la liberté tout court et vous avez ce cocktail : Lobbies industriels + lobbies politiques + lobbies de la politique étrangères + maintient de la R&D + nationalisme des élites + ignorance des élites = 700 milliards de budget de la défense américaine et des millions de morts innocents . C’est effectivement la politique du pire , où comment les intérêts de quelques uns , pas plus de quelques centaines de personnes , parce que les dirigeants de ces groupes + et le congrès + les hauts gradés du Pentagone + les lobbies des affaires étrangères c’est tout au plus 1000 personnes . 1000 personnes qui décident de nos vies , de nos libertés , de notre souveraineté et là vous avez ce que l’on appelle la décadence . On devine ici une certaine décadence non pas de la civilisation américaine , mais de notre civilisation tout court , parce que notre civilisation française et la cvilisation américaine sont cousines et on voit que les deux souffrent des memes maux et on y applique les memes mauvaise solutions . Alors que serait la solution ? Bah faut demander au philosophes , ce dont je ne suis pas !

        • Alors que serait la solution ?

          Arrêter la production de barils de Moraline et destruction du stock existant.
          Vendre moins d’armements offensifs genre GBU, avions…
          On ose plus rien dire à certains pays car on espère vendre ces merdes mortelles.
          Et en plus on s’étonne que d’autres veuillent faire pareil, et on prétend leur interdire de le faire. Trop fort.

          • Alain Badiou préconise la révolution de masse et populaire . Une révolution à l »échelle de la planète . Une révolution communiste et humaniste . Pour lui , si nous on sommes là c’est à cause du capitalisme qu’il faut abattre . Michel Onfray préconise les mico révolutions . Des micro révolutions libertaires et socialistes . André Comte Sponville préconise des révolutions individuelles . Pour lui chacun doit dire non et essayer de trouver en lui la lumière et c’est la somme des lumières individuelles qui changent l’humanité . C’est la vision de ces trois philosophes athées , libertaires et de gauche . Alors je partage trois points commun avec eux , je suis moi aussi athée , libertaire et mordu de philo mais je ne suis pas de gauche . Pascal Brukner et Regis Debré sont sur une position progressiste qui consiste à dire oui y a des problèmes , peut etre que le capitalisme en est à l’origine mais au final l’humanité fait plus de bien qu’elle ne fait de mal , y a une marge positive disent ils et il faut compter sur la progression de cette marge à travers le temps pour venir à bout des problèmes types libertés , guerres , climat … etc . Avec Bruker ne je partage rien , avec Debré peut etre son anti impérialisme .

  • Oui
    c exactement ce qu il faut faire en France
    mais aucun n est dans cet optique
    tout ça est dramatique

  • A la vitesse ou Trump abandonne ses promesses de compagnes on peut douter que ces reformes voient jamais le jour…

  • Petite précision une différence entre deux taux s’exprime en points (pour être exact en point de pourcentage)
    En passant de 35% à 15% il s’agit d’une baisse de 20 points.
    Si vous exprimez la baisse en pourcentage entre 35% et 15%, il s’agit d’une baisse de 57% (et non pas 20%)

    https://fr.wiktionary.org/wiki/point_de_pourcentage

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