François Fillon s’inspire-t-il de Margaret Thatcher ?

Depuis dimanche dernier, le spectre de Margaret Thatcher a refait surface à l’évocation du programme de François Fillon. Retour sur le bilan des années Thatcher.

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Thatcher By: daliscar1 - CC BY 2.0

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François Fillon s’inspire-t-il de Margaret Thatcher ?

Publié le 27 novembre 2016
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Un article de Génération Libre

Thatcher By: daliscar1CC BY 2.0

Depuis dimanche dernier, le spectre de Margaret Thatcher a refait surface à l’évocation du programme de François Fillon. Diminuer les dépenses publiques de 100 milliards d’euros, supprimer 500 000 postes dans la fonction publique, favoriser les modalités du licenciement, déréguler la durée du travail, promouvoir une plus grande autonomie scolaire… autant de propositions du candidat qui le rapprochent de la Dame de fer.

Laetitia Strauch-Bonart1, analyse dans une note publiée par le think-tank GenerationLibre la conception des idées libérales selon Margaret Thatcher. Elle revient sur ses réformes fondamentales et dresse un bilan synthétique de ses deux mandats au pouvoir au regard des finances publiques, de la fiscalité, du chômage et de la précarité.

Selon Gaspard Koenig, président de GenerationLibre, « de nombreuses similarités existent entre l’Angleterre de la fin des années 1970 et la France d’aujourd’hui ». L’évolution de la situation économique du Royaume-Uni depuis 1970 justifie de s’intéresser de plus près aux idées de Margaret Thatcher.

François Fillon incarne-t-il ce virage vers une ère thatchériste ? Selon Laetitia Strauch-Bonart :

« Le programme de François Fillon ne peut être une reconduction de celui de Margaret Thatcher, pour la simple raison que certaines de ses grandes réformes – la fin du contrôle des prix, les privatisations, la baisse de l’inflation – ne sont plus d’actualité en France. »

Mais des points communs existent manifestement.

« C’est surtout dans la détermination de desserrer le carcan d’une économie trop régulée que l’affinité entre Fillon et Thatcher est indéniable. »

Selon GenerationLibre, les ressorts politiques du thatchérisme (un pays souffrant de blocages et dont la population aspirait à plus de liberté économique), sa philosophie fondamentale (la volonté de rééquilibrer les rapports entre l’État et la société civile à la faveur de celle-ci) et sa méthode (la conviction et l’obstination) restent d’actualité.

Si le bilan du thatchérisme doit être plus nuancé, sur le plan des inégalités par exemple, Margaret Thatcher a indéniablement posé les bases d’une économie ouverte et dynamique.

Laetitia Strauch-Bonart le rappelle :

« Ni le conservateur David Cameron ni le travailliste Tony Blair n’ont fondamentalement remis en cause les apports du thatchérisme. »

Et Gaspard Koenig de conclure :

« À la France de s’en inspirer pour bâtir un programme libéral adapté aux enjeux de la modernité. »

 

À lire : Laetitia Strauch-Bonart, « Margaret Thatcher : Libérale, oui, mais comment ? » [PDF]

  1. Laetitia Strauch-Bonart est chercheur à l’université Queen Mary of London et essayiste.
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  • dame de fer et coeur de pierre ….j’étais gamine à l’époque mais j’ai ouie dire qu’elle avait laissé mourrir de faim des grévistes qui étaient en prison et qui faisaient justement la grève de la faim …..

  • le tchaterisme n’est pas une bonne solution des amis anglais disent tres souvent la dame de fer a fait plus de mal que de bien pour certains et pour d’autres c’est l’inverse il reste encore des stigmates dans certains comté anglais

  • je suis d’accord « de nombreuses similarités existent entre l’Angleterre de la fin des années 1970 et la France d’aujourd’hui ». Excellent article, clair et interessant.

  • Chiche faisons le bilan !

    Allez par exemple sur le site de l’OCDE. regardez l’indicateur du PIB du RU entre les dix années précédant Thatcher et les 10 années de ses mandats. Il augmente à la même vitesse !

    Regardez le PIB par habitant ! En 1990, il n’a toujours pas atteint son niveau de 1973 ! Il ne devient durablement supérieur à celui de 1978 ou 79 qu’à partir de 1987 !

    Le taux de pauvreté, qu’on le mesure au seuil de 50% du revenu médian ou 60%, augmente sous Thatcher : 12,9% en 1974, 17,4% en 1985, 22% en 1990 !

    Un bilan assez minable en somme.

    J’ajoute que j’ai du mal à comprendre comment on peut parler de modernité en évoquant l’action de Thatcher (et encore moins de libéralisme sauf à n’avoir rien compris aux principes du libéralisme) qui date d’il y a plus de 25 ans !

    • Certes cette dame avait une très vilaine coiffure 80’s, avait à n’en pas douter une balayette dans le fondement et ne plaisait pas à Renaud
      Mais je me demande quel aurait été le bilan, et donc à quoi ressembleraient vos jolies chiffre, si elle n’avait pas fait ses vilaines réformes.

      • la réponse à votre question est implicite dans mon commentaire. Sans maggie, la pauvreté n’aurait pas autant augmenté, la classe moyenne ne se serait pas autant délitée, et la financiarisation de l’économie aurait été bien moindre.

        • gunsten: Chiche faisons le bilan !

          Vous voulez dire « sortons quelques chiffres du contexte » dans la plus pure tradition socialiste plutôt ?

          Le royaume uni était qualifié « d’homme malade de l’Europe » en phase de désindustrialisation rapide et sous perfusion du FMI avec une inflation de 15%. Le PIB par habitant avait chuté de -42% comparé à la France entre 1960 et 1978 certains parlaient de « pays en voie de sous-développement » avant Thatcher.

          Le pays était en faillite à courte échéance, si vous voulez voir ce que ça donne en termes de pauvreté, regardez la Grèce ou l’Argentine.

          .

          .

        • Heu, avant Thatcher, la classe moyenne était inexistante au GB. Thatcher a créé la classe moyenne. Le Royaume Uni avant Thatcher était dans une situation comparable voire pire à la Grèce de 2008. Thatcher a redressé l’économie. Elle a pris le pouvoir dans un pays en ruine. Soit vous êtes de mauvaise foi soit vous êtes ignorant, je pencherais pour la première solution. Personne ne peut nier que Thatcher a un excellent bilan: redresser un pays en ruine. Pourquoi les conservateurs ont gagné tant d’élections d’après vous ? Parce qu’ils sont débiles ?? Les travaillistes n’ont repris le pouvoir que quand ils ont accepté de se centriser et de ne pas remettre en cause l’héritage de Thatcher tout en menant une politique plus sociale. Même les travaillistes ont rendu hommage à Thatcher qui est considéré comme la meilleure des premier ministre par les anglais.

      • Ce n’est pas un argument: « je demande ce qui ce serait passé si »: personne ne peut répondre à cette question! C’est malin!

    • « Regardez le PIB par habitant ! En 1990, il n’a toujours pas atteint son niveau de 1973 ! Il ne devient durablement supérieur à celui de 1978 ou 79 qu’à partir de 1987 !  »
      Pourriez-vous nous donner l’origine de vos chiffres? Parce que ceux de la banque Mondiale sont tout autres. Le BIP/habitant du RU de 1979 est supérieur (> x2) à ceux de 1973. Tout au long de la durée du ministère de Tatcher il a toujours été supérieur à celui de 1979 pour atteindre plus de 2.5 fois celui de 1979 en 1990, date où M.Tatcher a quitté son poste. Un PIB/habitant multiplié par plus de 2.5 en 11 ans, pas mal non?
      http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.PCAP.CD?locations=GB

    • « Le taux de pauvreté, qu’on le mesure au seuil de 50% du revenu médian ou 60%, augmente sous Thatcher : 12,9% en 1974, 17,4% en 1985, 22% en 1990 ! Un bilan assez minable en somme.  »
      Le RNB (Revenu National Brut) par habitant du RU est augmenté de plus de 2.5 entre 1979 et 1990. Si on garde le même calcul du seuil de pauvreté, le seuil à partir duquel quelqu’un est considéré comme pauvre, augmente quand le RNB par habitant augmente lui aussi. Il est donc logique que, même si la population dans les derniers déciles de la courbe de répartition des revenus, a ses revenus inchangés, l’effectif de la population considérée comme étant sous le seuil de pauvreté augmente automatiquement. Ce n’est pas le signe d’un appauvrissement en terme de revenus.
      De 1974 à 1990, le RNB par habitant est multiplié par plus de 4 (4.2) or dans le même temps, la quantité de population sous le seuil de pauvreté n’est multipliée que par 1.7 (chiffres de gunsten que je n’ai pas vérifiés…). Si les revenus de ces personnes des derniers déciles étaient restés stables, l’effectif des personnes sous le seuil de pauvreté aurait du être multiplié par 4 au minimum (en fait plus car la répartition de la courbe des revenus/effectif est plutôt du type courbe de Gauss). Une multiplication seulement de 1.7 de l’effectif de la population sous le seuil de pauvreté entre 1974 et 1990 alors que le RNB par habitant est multiplié par plus de 4, traduit donc une augmentation des revenus de cette population des derniers déciles. Certes, cette augmentation n’est pas parallèle à l’augmentation moyenne des revenus du reste de la population. Mais il y a augmentation de leurs revenus quand même.
      Certains pourront objecter une augmentation globale de la population du RU pendant ce laps de temps (1974-1990) mais elle est de moins de 2% donc négligeable.
      In fine, cette faible augmentation de la population sous le seuil de pauvreté en 16 ans alors qu’il y a une très forte augmentation du RNB par habitant est plutôt le signe d’une réussite économique et non d’un bilan minable.
      Mais comme toujours, il est plus long et difficile d’expliquer des chiffres semblant simples mais utilisés de manière biaisée.

      http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GNP.PCAP.CD?locations=GB
      http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SP.POP.TOTL?locations=GB

    • La pauvreté est une notion statistique relative. Un exemple : si les revenus du décile le plus pauvres se maintiennent au même niveau et que ceux du décile le plus riche augmentent beaucoup, les statistiques traduiront cela comme une hausse de la pauvreté car plus de ménages se trouveront sous le salaire médian qui aura mécaniquement augmenté, alors même que les revenus des plus pauvres n’auront pas baissé. Il me semble plus pertinent de rappeler que sous ses mandats, 90% de la population britannique avait un revenu plus élevé en 1990 qu’en 1979 ce qui là encore me parait être un remarquable succès de politique économique n’en déplaise aux gauchistes. la proportion de familles vivant en-dessous du seuil de pauvreté [càd 50% du salaire moyen] est de 8% en 1979 et 22% en 1990. l’inégalité a donc augmenté. TOUTEFOIS, cette assertion doit TOUJOURS être relativisée avec le fait que les revenus de tous les autres déciles de la population ont augmenté sous sa mandature, ce qui a permis l’émergence d’une classe moyenne inexistante sous les travaillistes! En outre, elle a été celle qui a permis aux allocataires sociaux bénéficiant de logements sociaux d’acheter l’immeuble qu’ils habitaient et devenir ainsi propriétaires, ce qui constitue une avancée sociale dont même les travaillistes n’auraient pas rêvée! Venir dire – ce que vous n’avez pas dit j’en conviens! – que Thatcher a « cassé » les plus pauvres et que son libéralisme n’a profité qu’aux plus riches est donc un mensonge éhonté alimenté par les gauchistes jaloux de ne pas compter dans leurs rangs un homme d’Etat d’une telle envergure et avec un tel bilan.

      l’accusation des gauchistes d’avoir détruit l’indistruie est absurde.Simplement qu’il s’agissait en majorité d’emplois situés dans des secteurs et des entreprises non rentables (en particulier les mines de charbon) et qui donc détournaient des sommes considérables de l’argent du contribuable britannique, lequel était utilisé pour subventionner ces emplois au lieu d’être alloué dans des secteurs productifs. Par ailleurs, ces destructions d’emplois doivent être mises en perspective avec le fait que Margaret Thatcher a diminué de moitié le taux de chômage anglais entre 1983 et 1990 (de 13 à 6%) ; chose dont on n’ose même plus rêver en France. d’ailleurs, la part de l’industrie dans l’économie britannique était de 23% en 2011 contre 17% pour l’économie française.

    • Plutôt que de s’adonner à une énième diabolisation de Thatcher, l’intelligentsia ferait mieux de relire ses discours qui sont toujours d’actualité http://www.lopinion.fr/edition/politique/l-ultramoderne-liberalisme-preuve-thatcher-115127?utm_content=buffer87c37&utm_medium=social&utm_source=twitter.com&utm_campaign=buffer

      Expliquez moi la logique de la gauche française. Elle hait Thatcher et la diabolise mais rends hommage à castro, un dictateur sanguinaire vivant dans le luxe pendant que son peuple vit dans la misère. La gauche française préfère un dictateur responsable de près de 90 000 morts à un dirigeant d’une démocratie. En rendant hommage à castro, la gauche insulte aussi toutes les victimes du terrorisme d’extrême gauche qui a été soutenu par Cuba. Cuba a aidé l’ira, les farc, l’eta,… Sans oublier le soutien de Cuba à des dictatures communistes en Afrique. La gauche trouve fillon arriere parce qu’il admire Thatcher mais elle admire castro pas vraiment un exemple de modernité. Après ça ose donner des leçons de morale. Cuba avant castro était l’un des pays les plus riches d’Amérique du Sud. Aujourd’hui c’est l’un des plus pauvres.

    • Que l’on puisse faire certains reproches à Thatcher d’accord (sa brutalité dans ses réformes,….) mais que l’on dise qu’elle a un mauvais bilan c’est être de mauvaise foi. Les gauchistes oublient bizarrement de parler de la situation économique désastreuse quand elle est arrivé au pouvoir. Redresser un pays en ruine à cause du socialisme c’est pas rien. La GB était dans une situation comparable à la Grèce de 2008. Ce qui a permis à Thatcher de prendre le pouvoir c’est les syndicats anglais qui bloquaient de manière violente toute réforme ce qui a exaspéré la majorité des anglais. Avant Thatcher, le FMI avait pris le pouvoir. Il faudrait vous renseigner de manière sérieuse sur Thatcher et son bilan.

    • Je vous recommande la lecture de son « Statecraft, Strategies for a changing world ». Lisez ce livre et osez dire qu’il est ridicule de s’inspirer de Thatcher et de sa pensée. S’inspirer ne veut pas dire imiter. Bien sûr que la situation française actuelle est différente de la situation britannique de 79. Personne ne le nie. Personne ne dit qu’il faut copier la politique de Thatcher. C’est impossible. S’inspirer ne veut pas dire imiter ou copier. La première chose dont fillon a besoin c’est d’un plan crédible pour réformer le pays chose qu’avait Thatcher avant d’arriver au pouvoir mais que n’a pas fillon et c’est bien dommage.

  • Le programme de Fillon ne contient aucune réforme structurelle de l’enfer réglementaire qui plombe l’activité économique. Fillon n’est pas Tatcher. http://www.politico.eu/pro/the-problem-with-frances-would-be-thatcher-where-is-reform-francois-fillon/

    Non, François Fillon n’a rien, mais alors rien à voir, avec Margaret Thatcher. Les deux points communs sont la même vision de l’Europe et le droit du travail
    http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/francois-fillon-est-il-la-version-francaise-de-margaret-thatcher-2311-887773.html

  • Le meilleur article sur fillon que j’ai lu: http://www.wsj.com/articles/france-flirts-with-a-free-market-revolutionary-1480286697
    Fillon n’est pas Thatcher.
    Fillon n’a pas contrairement à Mrs Thatcher de programme détaillé pour réformer le secteur public. Contrairement à la GB de 79, la France ne sera pas très incité à réformer car ni pression interne ni externe. La GB était ruiné donc forcément obligé de se réformer ce qui n’est pas le cas de la france. Fillon ne s’attaque pas au problème central de la France : l’écart grandissant entre les protégés et les exclus. Fillon se concentre sur les impôts. Sans refonte radicale droit du travail et Etat providence il ne fera rien pour les exclus.
    Thatcher avait un plan crédible pour réformer la GB. Là où Fillon n’en a pas.

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