Par Frédéric Mas.
Manuel Valls s’est décidé à déclarer sa candidature aux primaires à gauche. Le timing n’est pas forcément le meilleur puisqu’en profitant quasi immédiatement de la défection de François Hollande, il risque fort de se voir associé au bilan catastrophique du gouvernement, celui-là même qui a fait plonger le président de la République dans les sondages.
Seulement, une fois encore, le Premier ministre n’était pas libre de son calendrier et a dû attendre la dernière minute, celle où François Hollande a finalement renoncé, pour se déclarer.
Alors que la gauche n’en finit pas de s’émietter, Manuel Valls se présente, avant Emmanuel Macron, comme le grand modernisateur de la social-démocratie.
Un Sarkozy de gauche ?
En effet, on oublie trop souvent à quel point ses déclarations fracassantes et ses prises de position l’ont classé comme « social-libéral », en rupture avec un certain socialisme ancien à la Mitterrand. Ici, par social-libéral, il faut entendre à la fois à distance de l’extrême gauche anticapitaliste et d’une certaine gauche rupturiste, cherchant à sortir de l’économie de marché par la nationalisation et l’étatisation.
Seulement, petit à petit, en se conformant à l’exercice du pouvoir, le moderniste Valls s’est découvert républicain « à la Clémenceau », insistant sur les valeurs républicaines, l’autorité de l’État, jusqu’à user et abuser de l’appareil policier pour imposer l’agenda socialiste dans le pays. Ses ennemis, fort nombreux à gauche comme à droite, lui ont même collé l’image d’un « Sarkozy de gauche » : moderniste, autoritaire, parfois jeuniste.
Républicanisme autoritaire
En tant que Premier ministre du gouvernement Hollande Manuel Valls a endossé toutes les réformes plus autoritaires, voire liberticides.
Plus encore, c’est son style personnel qui a aussi agacé à gauche, notamment au moment du passage, en force, via le 49.3, de la loi Travail. Contrairement à l’image moderniste qu’il s’était construit, le recours au 49.3 a eu pour effet de lui accoler une image de dirigeant cassant, voire méprisant et incapable de nouer le dialogue avec les autres partenaires sociaux.
Manuel Valls devrait être attentif à ce qui s’est passé hier en Italie, où un Matteo Renzi, jugé trop autoritaire face à son camp, une gauche désorganisée et éparpillée, a été acculé à la démission. S’il peut incarner l’aile droite du parti socialiste sans trop de difficulté, il va falloir qu’il mette un peu d’eau dans son vin pour ne pas subir le même destin que son homologue italien.
Pourquoi cette mise en garde ? Notre petit Valls n’a pas fait ce qu’à fait Renzi, il ne sera porteur d’aucun grand projet ni même d’une quelconque réformette positive et in fine ne sera pas élu !
Valls dehors, contrairement à macron, il est socialiste et devra composer avec les composantes les plus radicales de ce parti marxiste planificateur. Donc impossible d’insuffler le libéralisme. …C’est clairement le message de macron qui a été empêché d’avancer sur cette voie pendant son mandat!
Comment Macron peut’il se constituer une majorité parlementaire sans les députés Socialiste ?
Même avec un torrent de propagande, je ne vois pas comment M. Valls pourrait remporter la primaire du PS, sans parler de l’élection présidentielle. Car, enfin, tous les clignotants sont au rouge :
– sa cote de popularité n’est pas fameuse (30%, avec le bidonnage habituel);
– il a fait 5% aux dernières primaires de la gauche;
– pendant son règne il s’est appliqué à torturer l’aile gauche de son parti au point qu’elle aligne un bataillon de candidats contre lui;
– « sortez les sortants »;
– enfin je prends le pari que les électeurs de droite trouveront spirituel d’aller remercier ceux de gauche de leur aide contre M. Sarkozy.
La vérité est que le PS a toujours eu besoin de l’extrême gauche pour arriver au pouvoir et qu’il n’y a pas de gauche de gouvernement avec une doctrine commune, à part le discours « social » dont il se garde toujours, en période électorale, de préciser les moyens (à part quelques phrases-choc sur les riches).
Il sera viré comme Renzi. Qui se ressemble, s’assemble dit-on. Et j’aiderai les frondeurs à le mettre à la porte de la vie politique française, comme d’autres l’ont fait avec Juppé. 2 ex premier ministres hors jeu, les journalistes vont avoir de quoi « broder », et les français nationaux simples, de se découvrir un peu plus « libres » de la pensée unique socialisante et anesthésiante.
Ben, comme il ne passera pas les primaires, on s’en fiche un peu. Suffit de voir en quelques heures la sympathie et l’aide annoncée que ses camarades de jeu lui ont manifestées…
« Un train peut en cacher un autre ». Valls est l’idiot utile de Hollande. Il va se démener comme un fou pour justifier le bilan de Hollande (bien obligé !) alors que celui-ci remonte déjà dans les sondages (allez comprendre…). Il va donc endosser tout seul (avec sa grande gueule, ce ne sera pas difficile) le fiasco du quinquennat. Pendant ce temps, tous les clowns-candidats de la Gauche se battront comme des chiffonniers. Ce sera un tel bordel que les socialos seront contents de voir Hollande revenir … comme candidat (Macron étant chargé de lui apporter les voix qu’il aura pu glaner au Centre). Eh oui, il a dit qu’il n’était pas candidat, il n’a pas dit qu’il ne serait pas candidat. Et avec un type aussi tordu et nombriliste, tout est possible. Même sa réélection (!), dans un pays où la majorité des électeurs est accro à la subvention et au soi-disant « service public ».
Analyse utile pour 2022.
La moche gauche 2017 a besoin de renaitre de ses cendres.
Or, le bucher est loin d’avoir commencé.
M. Mas, le chemin est encore long, voyez vous, avant que vous ne puissiez comparer Renzi a Vals.
L’Italie ne s’est pas récemment déshonorée a La Havane dans une cacophonie de négationisme, et de hurlements dérisoires et émasculés.
Intellectuellement, la France est très loin de l’Italie.
Peut être que c’est cette prise de conscience qui sera salutaire a ce pays que j’aime, malgré tout, autant.