Nous avons besoin d’une gauche forte et réformatrice

La France a besoin d’une gauche moderne qui reconnaisse la faillite du modèle social et qui propose des réformes blairistes. Les succès électoraux de la gauche réformatrice à l’étranger devraient l’inspirer et la convaincre de la nécessité de changer de cap.

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Nous avons besoin d’une gauche forte et réformatrice

Publié le 10 décembre 2016
- A +

Par Nicolas Lecaussin.
Un article de l’Iref Europe

Nous avons besoin d’une gauche forte et réformatrice
OECD Development Centre-Emmanuel Macron(CC BY-NC-ND 2.0)

La mine d’enterrement de François Hollande lors de son intervention télévisée en a dit long sur les pratiques françaises. Premièrement, il est très difficile de trouver une situation équivalente à l’étranger où le Président (ou le Premier ministre) s’invite au journal de 20 heures, en l’interrompant, pour faire une déclaration.

Le président des États-Unis, les Premier ministres britanniques ou allemands organisent des conférences de presse pour des sujets très importants. Ce n’était pas le cas lors de l’apparition de François Hollande pour entendre des affirmations mensongères concernant un pitoyable bilan.

Assumer la faillite du socialisme

La posture lucide et honnête aurait été, non pas d’annoncer qu’il ne serait pas candidat (ce qui aurait été impensable vu ses records d’impopularité) mais de reconnaître l’échec d’une politique. C’est l’échec de l’État, de l’interventionnisme et des politiques publiques. Assumer la faillite du socialisme aurait permis à François Hollande de partir la tête haute et aurait signifié le point de départ d’une nouvelle ère pour le Parti socialiste français. Car il ne faut pas se réjouir trop vite.

L’abandon de Hollande n’est pas qu’une bonne nouvelle pour tous ceux, très nombreux, qui ne supportaient plus sa Présidence. Il pourrait être interprété comme un signal pour un Mélenchon et autres Montebourg, des dinosaures de l’âge marxiste. Or, cet événement devrait, au contraire, provoquer un courant réformateur à l’intérieur de la gauche française.

Les exemples britannique et allemand

Il est temps de voir surgir un Tony Blair ou un Gerhard Schröder en France aussi. Le premier a compris que le socialisme ne marchait pas et a complètement transformé le Labour britannique en faisant des réformes libérales sur la voie de Margaret Thatcher.

En Allemagne, le Premier ministre Gerhard Schröder, leader de la gauche, a profondément transformé le marché du travail allemand entre 2003 et 2005. Il n’a pas hésité à faire appel à quelqu’un du secteur privé, Peter Hartz, industriel, ancien Directeur du personnel chez Volkswagen, pour libéraliser l’économie qui souffrait terriblement à l’époque.

Il n’a pas été question de « préserver un quelconque modèle » mais de reconnaître la faillite du modèle et le réformer en profondeur. Jean Chrétien au Canada a non seulement réformé le pays au milieu des années 1990 mais aussi le Parti libéral, de centre gauche.

L’ancien Premier ministre canadien a réduit les budgets des ministères de 18 à 30 % et a licencié des milliers de fonctionnaires, tout en gagnant trois élections législatives de suite, entre 1993 et 2000. Pareil en Suède, pays étatisé au bord de la faillite au début des années 1980 et soumis à une cure d’austérité sans précédent et à des privatisations massives (transports, postes, télécommunications, hôpitaux…) par un Premier ministre socialiste, Ingvar Carlsson, au pouvoir entre 1986 et 1996.

Les socialistes français devraient profiter de ce moment pour faire leur risorgimento. C’est le moment de la naissance, enfin, d’une gauche française réformatrice, débarrassée des vieilles lunes marxistes.

La France a besoin d’une gauche moderne qui reconnaisse la faillite du modèle social et qui propose des réformes blairistes. Les succès électoraux de la gauche réformatrice à l’étranger devraient l’inspirer et la convaincre de la nécessité de changer de cap. Tout le monde serait gagnant.

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À lire aussi : M. Valls, sauvez la gauche de la mort 

Voir les commentaires (17)

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  • Une gauche non marxiste? Ça s’appelle la droite! ?

  • sans vouloir vous offenser, nous avons surtout besoin d’autre chose que cette gauche française engluée dans une politique qui mène notre pays droit à l’abîme … La droite n’est pas mieux et ce n’est pas un Fillon qui à été aux affaires sous Sarkozy qui va faire mieux étant donné que ce quinquennat lui aussi a été désastreux pour la France … il serait enfin temps que nos « politiques redécouvrent ce que servir veut dire il est vrai qu’à une certaine époque ils avaient fait l’armée comme officiers et savaient ce que servir voulait dire ….maintenant leur devise serait plutôt  » se servir ou périr « …. drôle de différence quand on y pense …

  • Les succès électoraux de la gauche réformatrice à l’étranger ???
    Quels sont ils et où ? C’est plutôt la débandade de la génération Blair, Schrôeder.

  • Demander à un socialiste de reconnaitre les faits? impossible, car le socialo-communiste est un dogme, un credo, la seule vérité au monde.

    Et puis, c’est tellement bon de se faire élire en pleurant sur la misère des autres, puis s’empiffrer des deniers de l’Etat, de nos impôts, en se prenant pour Louis XVI.

    Je vois encore des élus socialistes venir à la télé en blouson-cuir populo, haranguer avec violence cette droite méprisable qui réduit les ouvriers en esclaves.
    Depuis que la gauche lui a donné un porte-feuille ministériel, certes pendant un court laps de temps, il parade en costume trois-pièces et ressemble à un petit notable de province parvenu.

  • Mr Schroder qui est parti à la fin de sa carrière politique chez….Rotschild qui a surement tenu à le remercier de ses belles réformes pour les oligarques de ce monde…voir ces magnifiques contrats à 2€ de l’heure en Allemagne…
    Quand à Blair, regardez la misère en Angleterre, avec ces contrats sans heures, ou les salariés peuvent être appelés pour bosser une heure dans la journée…Voir l’excellent film Palme d’or à Cannes.
    Alors non gardez vos réformateurs qui sèment la misère partout en Europe..Grèce, Espagne, Italie etc….
    Et arrêtez le mensonge Macron Homme de Gauche, Gauche By Davos et Rotschild)…
    Il est le plus à droite de la droite de tous les candidats.
    Un autre monde est possible que la dictature des marchés et l’exploitation de la misère humaine.

    • La dictature des marchés n’existe que par la faute d’irresponsables politiques ayant endetté le pays au delà du raisonnable. C’est la perte de la souveraineté financière qui permet aux acteurs de marché d’avoir un droit de regard sur les choix de politiques publiques.
      Et encore, nous sommes bien loin de ce que les créanciers ont imposé en Grêce ou en Espagne.

      Les contrats à 0h en Grande-Bretagne, c’est 2.5% des 2 Millions de nouveaux emplois créés…Une telle mauvaise foi frise la correctionnelle…

      A toute fin utile, je vous rappelle qu’un film est une fiction, même s’il a obtenu la palme d’or.

    • Vulgate marxiste sans intérêt.

    • Moi pas président: « contrats à 2€ de l’heure »

      Qui concerne les réfugiés qui touchent des aides de l’état, ce n’est éventuellement pas trop leur demander que de participer à leur propre financement par des travaux d’intérêt général ?

      Moi pas président: « Grèce »

      Qui a fait faillite 6 fois et dont l’état corrompu jusqu’à l’os était en faillite virtuelle dès sa création.
      Raison pour laquelle il a emprunté pour payer tous les copains employés alors qu’il n’était pas capable de rembourser.

      Enfin bref, vous racontez n’importe quoi sauce Libération.

      Un autre monde est possible que la dictature des marchés et l’exploitation de la misère humaine.

      Oui oui…. vous parlez de ces pays là sans aucun doute:
      https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tat_communiste#.C3.89tats_communistes_actuels

    • En France on a mieux que les contrats à 2€/h ou les contrats sans heure : on a les « y’a pas d’embauche à temps plein et à durée indéterminée mon pôv môsieur ».
      Durant les années de galère, j’aurais préféré pouvoir bosser pour une misère, sans garantie de travail d’un jour sur l’autre, que devoir quémander aux uns et aux autres des subsides quelconques. J’aurais préféré ça à faire la manche.
      Mais je n’ai jamais eu l’âme d’un assisté, ceci peut expliquer cela…

  • Bien d’accord. Il faudrait que les socialistes français se débarrassent enfin du marxisme.

  • Le seul mal chronique est le marxisme ambiant, qu’un Zapatero a réintroduit en España en 2004 laissant le pays exsangue
    La France avec un PCF a plus de 25%en 45 n’a jamais pu se guérir de ce lourd fardeau

  • « La France a besoin d’une gauche moderne  »
    Ah bon ? Pour quoi faire ?
    On peut très bien se passer de « gauche »

  • Non Monsieur, nous n’avons pas besoin d’une gauche réformatrice. Nous n’avons pas besoin de gauche du tout. Et encore moins blairiste ! L’expérience blairiste s’est traduite par un peu plus de centralisation au Royaume-Uni, un peu plus d’Etat, beaucoup plus de réglementation, et le triomphe du politiquement correct (exemple : la moindre critique des prêches haineux fait hurler à l’Islamophobie les milieux bien pensants, jusqu’à maintenant). D’ailleurs, Blair est invariablement détesté dans son pays. Rien à voir avec Schröder, mais rien de rien !

    Le socialisme est sans doute finissant et le débat de demain n’est pas de savoir comment le faire rebondir en lui donnant une forme acceptable. Le débat de demain, il est entre une droite conservatrice et peu libérale et le libéralisme plein pot. La droite qui gouvernera – il faut l’espérer quand même – lors des la prochaine mandature ne remet pas vraiment en cause les rôles que s’est donné l’Etat et qu’il n’a aucun titre à exercer plus longtemps, mais seulement la gestion catastrophique de ses prédécesseurs. C’est déjà ça. Mais on ne peut pas être conservateur en matière sociale et libéral en matière économique.

    Le véritable clivage porteur d’avenir est là. C’est un débat constructif et pouvant se dérouler dans un climat relativement civilisé, à condition de ne pas donner trop de gages aux extrémistes du conservatisme.

    Le véritable méfait intellectuel et politique, c’est celui de l’égalité. Non seulement elle est hors d’atteinte, mais il est contre-productif de la poursuivre, comme des décennies de socialisme l’ont démontré et tout récemment l’anéantissement de l’enseignement auquel elle a conduit. En définitive, il est probable qu’elle ne soit pas véritablement un but que poursuivre les citoyens de ce pays ou de quelque autre, car tout démontre que le but de chacun est d’accroître son propre bien-être. Il suffirait d’arrêter de censurer cette évidence pour qu’elle se révèle dans toute sa généralité.

    La quête de l’égalité, quant à elle, se traduit immanquablement par la nécessité d’un pouvoir accru car celle-ci ne fait partie d’aucune pente naturelle, d’aucune nécessité. Il faut l’imposer et l’on sait très bien pour l’avoir vécu depuis 35 ans dans ce pays, ce que cela signifie. La perte des libertés et l’appauvrissement généralisé, en définitive.

    Nous n’avons pas besoin de gauche du tout. Laissons l’histoire envoyer tous ces bavards prétentieux et tartuffes à la poubelle.

  • Aucun argument dans cet article affligeant…
    Pourquoi aurions « nous » besoin d’une gauche, d’une droite etc… qui ne sont que des catégories de marketing politique ???
    L’auteur at-il besoin de retrouver ses illusions de jeunesse, pour sauver son système de pensée ?

    Ce qui caractérise le mieux la gauche, c’est sa duplicité qui prétend faire le bien pour ceux qui en ont le plus besoin, et qui ne leur prépare qu’un désastre encore plus grand. Les quelques cas cités doivent leur succès éventuel à la dose de libéralisme employée….

    Donc évidemment non, pas besoin de gauche et de prêt-à-penser.

  • A-t-on le droit de ne pas pleurer à la disparition de la gauche ?

  • Nous avons besoin d’une gauche … ben non.

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