Députés de la majorité : osez votre Nuit du 4 août !

Parlementaires socialistes, élus du peuple français et premiers menacés par les élections qui viennent, le moment est venu de vous réveiller et d’agir ! Osez l’impopularité face à vos pairs, demandez l’abolition des privilèges des politiques !

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Députés de la majorité : osez votre Nuit du 4 août !

Publié le 17 décembre 2016
- A +

Par François Garçon.

Députés de la majorité : osez votre Nuit du 4 août !
By: Adrian TombuCC BY 2.0

À coup sûr, lors des prochaines élections législatives programmées vers juin 2017, la plupart des députés socialistes, c’est à-dire l’actuelle majorité à l’Assemblée nationale, perdront leur siège. À moins d’un miracle improbable, peu seront réélus, les autres seront balayés. Les électeurs les remplaceront par d’autres têtes, plus centristes, plus à droite.

Comme l’indiquent les sondages, le mouvement de balancier a commencé. Tel est le contexte idéal pour que, à l’image d’Hernan Cortez brûlant ses vaisseaux, ou des Helvètes qui, après la mort d’Orgétorix selon César1, mirent le feu à leurs villes et villages pour s’interdire tout retour en arrière, la cohorte de députés socialistes sur le départ marque à jamais le Parlement où les électeurs les ont envoyés, sans doute pour faire une politique différente de celle conduite actuellement. Une occasion unique est en effet offerte à ces élus promis au reclassement professionnel de laisser une trace dans l’histoire, comme l’ont fait les Constituants de 1789.

Grâce aux médias, aucun Français n’ignore les privilèges que nos élus se sont octroyés depuis des décennies. Ces avantages catégoriels sont non seulement exorbitants au regard du droit commun mais, dans un pays obsédé par l’égalitarisme, sont sources de ressentiment et colère.

Démocratie du soupçon

Alimentant la « démocratie du soupçon », ce favoritisme corporatif produit un populisme vigoureux qui, désormais, débouche sur la dénonciation d’une caste qui s’est arrogée des privilèges indus. Pour les élus de la nation, le moment est venu de montrer qu’ils sont décidés à s’appliquer à eux-mêmes la morale qu’ils prêchent le dimanche sur les marchés et sur les plateaux de télévision, mais qu’un grand nombre rechigne à pratiquer. Il reste moins d’un an à tous les députés socialistes pour écrire et faire voter une batterie de lois où figureraient, notamment :

  • Exigence d’un casier judiciaire vierge pour tout élu,
  • Alignement des peines sur le régime commun en matière de fraude dans la déclaration de patrimoine de l’élu,
  • Alignement des régimes retraites des parlementaires sur le régime des salariés du privé,
  • Obligation de justificatifs sur l’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM),
  • Suppression de la gratuité à vie à la SNCF ; suppression pour les anciens ministres, leurs conjoints et leurs enfants de la gratuité à vie des vols Air France,
  • Suppression du service spécial pour les fraudes impliquant un élu,
  • Obligation pour les mairies de se porter partie civile quand un élu de la commune est impliqué dans une affaire lésant les intérêts de la ville,
  • Limitation à 67 ans de la fonction d’élu parlementaire.

Cette liste, bien entendu, n’est pas exhaustive et nombreux sont ceux qui, ayant dénoncé ce qui est faisandé dans le milieu parlementaire français, pourraient vous seconder dans l’établissement des mesures visant à l’exemplarité de votre métier. Car parlementaire est malheureusement devenu un métier, vous qui, aux yeux de tous, gagneriez à n’être que des miliciens.

Différences entre Nord et Sud

Les quelques extravagances listées ci-dessus et dont jouissent nos élus prolifèrent surtout dans les pays latins. Plébiscitant les feuilletons télévisés nordiques, les Français ont eu l’occasion de noter que, sitôt qu’on monte vers le nord de l’Europe, voire qu’on se tourne vers la Suisse ou l’Allemagne, les abus et détournements de fonds publics sont sévèrement sanctionnés.

Voilà pourquoi le temps est venu pour les élus de publiquement voter la renonciation à leurs privilèges qui, personne n’en doute, discréditent les parlementaires. Profitez encore de l’aubaine pour voter la suppression de toutes les niches fiscales, insultes au principe républicain d’égalité devant l’impôt.

Parlementaires socialistes, élus du peuple français et premiers menacés par les élections qui viennent, le moment est venu de vous réveiller et d’agir ! Osez l’impopularité face à vos pairs. Assumez la précarité qui s’annonce et jouissez de la liberté de savoir que vous n’aurez plus l’occasion de croiser très longtemps encore vos adversaires parlementaires.

Ne craignez pas de perdre les bénéfices que vous confère votre charge : la majorité d’entre vous les perdra de toute façon, au lendemain de la présidentielle de 2017 et des législatives qui suivront.

Votant maintenant l’abolition de vos privilèges, vous aurez de surcroît le plaisir de savonner la planche pour tous les députés de l’opposition qui se réjouissent de vous survivre et qui, nous en sommes convaincus, ne songent aucunement à renoncer aux privilèges de leur statut, dont ils comptent bien profiter longtemps encore.

Votant ces abandons de privilèges, quel exemple ainsi vous donneriez ! Après des décennies de parlementarisme d’enregistrement des orientations fixées par l’exécutif, les représentants de la nation reprennent leur destin en mains ! Il ne s’agirait donc plus d’évoquer abstraitement la citoyenneté, mais de prouver en actes votre attachement à l’idéal républicain.

Le jour du vote de l’abolition de vos privilèges, le Parlement fera le plein et l’ambiance dans l’hémicycle sera indescriptible. Lors du dépouillement, vous entonnerez, en cœur, la Marseillaise. On verra bien qui, sur votre droite (et parmi vous), reste assis, muet, opposé à ces mesures de bon sens voire, considérant l’état éruptif du pays, de salut public. Et l’on célèbrera longtemps ceux qui, parmi vous, seront les nouveaux vicomte de Noailles, Le Guen de Kérangal et autre évêque de La Fare !

On sera pareillement attentifs aux arguments qui vous seront opposés pour rejeter ces lois fondées sur l’éthique, la morale de la raison, le souci d’égalité entre les citoyens.

On sourira à voir les opposants ramer à contre-courant, ceux-là même qui, par leurs comportements souvent indignes, ont alimenté la vague de populisme qu’il est seyant de dénoncer sur les plateaux de télévision. N’en doutez-pas, vos débats seront largement suivis.

Députés de la majorité, osez donc votre Nuit du 4 août ! Vous rentrerez dans l’Histoire de la France.

  1. César, La guerre des Gaules, Livre I, chapitre V.
Voir les commentaires (15)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (15)
  • « Députés de la majorité, osez donc votre Nuit du 4 août ! Vous rentrerez dans l’Histoire de la France. » je pense que dans quelque temps ils vont surtout en sortir. S’ils avaient voulu faire et appliquer cette liste de plombier, pour laquelle je suis entièrement d’accord, ils pouvaient mais je pense que la gamelle est trop bonne. Quand on voit que Mr Valls qui n’est plus rien officiellement bénéficie d’un protection de quinze personnes il y a encore du boulot. La nuit du 4 août est encore loin.

  • Il est bon d’espérer. Mais je crains qu’il ne se passe rien du tout. L’espoir d’être réélu plus tard …. En ayant fait un intérim bien au chaud dans une administration, une mairie ou une collectivité territoriale. Mais pleinement d’accord avec l’auteur cela aurait de la gueule quand même !!!

  • « I had a dream ! » Malheureusement, cela restera un beau rêve, la cohorte de parasites qui vit à nos crochets n’aucun intérêt à se saborder et surtout aucune once d’envie de le faire. Je crois sincèrement qu’ils se disent que les citoyens grognent de temps en temps, font leur mauvaise tête lors des élections mais qu’ils ne feront rien de plus et qu’alternance aidant, ils retrouveront à plus ou moins brève échéance leurs postes en ayant pantouflé dans une administration quelconque ou une entreprise privée dirigée par des copains de promotion.
    C’est triste mais je pense que cela va très mal finir et qu’il y aura une nouvelle révolution contre les « nobles » avec tous les malheurs qui ont suivi la première. Et que comme à l’époque, seules les têtes changeront.
    Tout ce que j’espère, c’est que ça dure encore quelques années, que mes enfants soient assez grands pour être partis à l’étranger.
    Ce pays est vraiment foutu.

    • « Cette liste, bien entendu, n’est pas exhaustive »: oh que non ! Le pantouflage devrait être parmi les premiers interdits. Et vous avez raison, avec le temps, les parasites arrivent toujours à réapparaître. Cela dit, les électeurs ont leur part de responsabilité. « Mon » maire, de droite, est un repris de justice élu au premier tour ! Ceci met en lumière un sacré dilemme qui pourrait être un étalon de mesure de la popularité du socialisme aujourd’hui: un repris de justice de droite vaut-il mieux qu’un socialiste quel qu’il soit? Par exemple, Juppé était pressenti à droite tant que les électeurs ignoraient qu’il y avait une relève.
      Quant à une nouvelle révolution, elle n’est pas pour demain. Même essorés depuis des décennies par ces bandits, nous avons encore trop à perdre dans une telle aventure. Je ne sais pas si « ce pays est vraiment foutu », mais ce qui est sûr c’est qu’il ne pourra s’améliorer si trop de Français comme aujourd’hui restent épris d’étatisme et addicts aux subventions. Et voilà une autre réforme qui devrait être ajoutée à la liste: la suppression des subventions tous azimuts et pas seulement des niches fiscales.

  • Bonjour à toutes et à tous,

    Voilà une idée qu’elle est bonne ! Excellentissime, même, et facile à mettre en oeuvre de surcroît …

    J’y ajoutera juste la division par deux des effectifs du Parlement, actuellement le plus nombreux du monde, mais qui est loin de briller par la qualité des textes de lois produits et l’efficacité de leur mise en application. En particulier : quels sont les résultats attendus d’une loi « économique » et quels sont ses indicateurs de réussite au-dessous desquels il faut l’abroger ou l’amender fortement ?

    Amitiés,

    Pierre

  • Accrochés comme ils sont TOUS au pouvoir et aux privilèges qui en découlent, à moins d’une révolte sérieuse du pays, je doute que dans un élan de solidarité et de justice, ils décident de les abolir… d’ailleurs la nuit du 4 août eut lieu parce que la révolte grondait et que dans certaines régions, les paysans s’en prenaient aux seigneurs et à leurs biens… c’est la peur qui les fit agir…

  • Si j’avais un peu de pouvoir, je demanderai aux dieux que le Rhône, la Loire, la Garonne, la Seine et autre Rhin, charrient jusqu’à la mer, les corps de tous les saigneurs de la France depuis 40 ans.
    Aucun de nous ne verra la fin de leurs privilèges de leurs plein gré. Seuls nos enfants et nos petits enfants paieront notre lâcheté et nous reprocheront de ne pas avoir tenté d’arrêter ces vols organisés par nos élites politisées.

  • Comment se fait il que  » l’éthique » du parlementaire- conflit d’intérêt – ne soit pas dans la liste des privilèges à abolir ?.
    Concrètement : un ELU haut fonctionnaire ou de la fonction publique nationale ou territoriale, devra quitter la Fonction Publique: durant son mandat + 3 ans.
    Pour les nombreux élus socialistes -fonctionnaires de L’Educ Nat en particulier – ce serait une belle fin pour les vaisseaux socialistes.

  • z’avez oublié la retraite des ex dirigeants ; qui nous coutent plusieurs millions d’euros par ans ; non seulement , quand ils avaient le pouvoir , ils ont rarement étaient positif , mais en plus , une fois à la retraite ( et quelle belle retraite !!!!) ils nous coutent encore plus cher ; ça aussi cela devrait changer ;

  • envoyé à mon député, si on l’envoie tous à notre député, qui sait, ils peuvent se ressaisir ?! qui ne tente rien n’a rien.

    En désaccord toutefois avec :
    – le casier judiciaire vierge, car si la dette à la société est payée, pourquoi pas redevenir élu ?
    – la limite à 67 ans, créatrice d’inégalité

    En revanche, j’ajouterai bien la suppression de la réserve parlementaire.

  • Si seulement ils osaient. Mais ils sont tous copains et coquins et pensent revenir le plus vite possible. Eux peuvent dire  » belle France ».

  • Cette proposition sera reçue par un haussement d’épaules de la part de nos élus de tout bord et les journalistes les conforteront en ne voyant qu’une démarche « populiste » de plus. Et tous en choeur clameront qu’il n’y a pas tant de privilèges que ça.

  • Mettez cet excellent texte en pétition et soumettez le!

  • Cela aurait de la gueule, oui. Mais, ces gens en ont une grande, parfois très grande …

  • On peut toujours rêver …..
    Par contre, ce qui peut arriver un jour, ce n’est qu’une question de temps, c’est qu’on ressorte l’ouil de Mr Guillotin ….

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
7
Sauvegarder cet article

Michel Barnier vient d’arriver, et avec tout le brio d’un teckel neurasthénique, il forme son nouveau gouvernement qui saura, on n’en doute pas, relever les défis qui l’attendent. Parmi ceux-là, l’établissement d’un budget vaguement crédible.

Eh oui, il va falloir trouver « un pognon de fou ».

Bien sûr, la voie choisie consistera à augmenter les impôts (parce que, pourquoi pas, après tout, ces cochons de riches – lire « classes moyennes » – pourront bien payer et l’intendance suivra, hein). L’alternative, bien trop libérale au g... Poursuivre la lecture

La nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre n’aurait pas dû surprendre. Il est probablement l’homme politique qui représente le mieux la configuration actuelle de l’Assemblée nationale. Les sondages montrent tous que le pays est à droite. Logiquement, l’Assemblée nationale est donc nettement à droite. S’il en était autrement, les élections ne seraient qu’une farce.

 

Étant donné les dérives du discours politicien, relayées complaisamment par beaucoup de médias, il est nécessaire d’examiner par soi-même la r... Poursuivre la lecture

3
Sauvegarder cet article

Il y a 28 ans, l'ancien ministre du Travail et des Retraites Jose Piñera revenait sur la révolution libérale qu'il avait lancée au Chili en 1980.

Un spectre hante le monde : celui de la faillite du système de retraite de l’État. Le système de retraite par répartition qui règne en suprématie à travers la plus grande partie de ce siècle a un défaut fondamental enraciné dans une fausse conception sur le comportement de l’être humain : il détruit à un niveau individuel le lien essentiel entre l’effort et la récompense. En d’autres termes, ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles