Par Serge Federbusch.
Dissipons l’écran de fumée.
Tout d’abord, comme sous Hollande, la France fait moins bien que la plupart des autres grands pays industrialisés sans même évoquer les nouvelles économies développées d’Asie.
L’OCDE prévoit que l’économie mondiale connaîtra une croissance de 3.6 % cette année, de 3.7 % en 2018 puis de 3.6 % en 2019. Ce résultat peut paraître mirobolant à l’aune française mais il traduit en réalité un léger ralentissement par rapport aux années qui viennent de s’écouler et, surtout, il est à la merci de la fragilité du système financier mondial.
Si l’on regarde dans le détail, aux États-Unis, la croissance devrait ressortir à 2.2 % en 2017 puis atteindre 2.5 % en 2018 avant de redescendre à 2.1 % en 2019. Mais Trump, avec sa politique agressive de baisse d’impôt, de relocalisation des activités industrielles et de baisse du dollar, fait tout pour doper ce chiffre.
Au plus grand bénéfice de l’Allemagne
Dans la zone euro, la croissance devrait s’établir à 2.4 % en 2017 et 2.1 % en 2018 pour revenir à 1.9 % en 2019.
Mais tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. Une fois de plus le système mis en place dans l’Euroland bénéficie à l’Allemagne de manière cumulative puisque, plus le temps passe, plus l’économie allemande capitalise sur un taux de change qui l’avantage par comparaison avec ses partenaires européens, ces derniers y étant entrés avec une productivité industrielle bien inférieure.
En Allemagne, l’économie devrait donc croître au rythme de 2.5 % en 2017, 2.3 % en 2018 et 1.9 % en 2019 alors que la France devrait enregistrer une croissance de 1.8 % seulement sur la période 2017‑18 et de 1.7 % en 2019.
Comme sous Hollande, seule l’Italie fera moins bien parmi les grands pays européens. Macron et sa politique ne font donc rien à l’affaire si ce n’est perpétuer nos handicaps.
Car la politique fiscale et budgétaire de Macron aura un effet dépressif qui viendra limiter la croissance induite par celle des échanges mondiaux et l’investissement spontané des entreprises.
Dépression fiscale
La hausse de la CSG et les relèvements de taxes sur le tabac et les carburants vont fortement affecter les ménages en début d’année 2018. Les soi-disant compensations (baisse de la taxe d’habitation et des cotisations sociales, transformation de l’ISF…) auront un effet partiel et fragmenté.
Dès le 1er janvier, la CSG augmentera de 1,7 point. Si Macron a claironné la suppression des cotisations salariales chômage et maladie, cette diminution n’interviendra qu’en deux temps : une baisse de 2,2 points au 1er janvier puis de 0,95 point en octobre et, surtout, elle ne concerne pas des catégories importantes de la population : retraités, indépendants et fonctionnaires notamment. Pour ces derniers, les compensations promises sont encore nébuleuses.
Quant à la fiscalité des produits énergétiques, en particulier des carburants, elle va être revue à la hausse au 1er janvier du fait de la montée en charge de la taxe carbone, tandis que les prélèvements sur le tabac vont augmenter en mars (après une première hausse en novembre dernier).
Enfumage fiscale hollandiste
La transformation de l’ISF en impôt sur l’immobilier ne jouera qu’au moment de son paiement, à partir du deuxième trimestre, tandis que la baisse de 30% de la taxe d’habitation, elle, n’aura d’effet qu’en novembre pour les contribuables non mensualisés, soit les deux tiers d’entre eux, rappelle l’Insee. 20% des contribuables n’auront pas de ristourne mais ce sont souvent ceux qui paient le plus !
Bref, on est dans la plus pure tradition de l’enfumage fiscal hollandiste. La politique de Macron va dégrader d’au moins 0,7 point le pouvoir d’achat des ménages au 1er trimestre 2018 selon l’Insee. Sur l’ensemble de l’année, les prélèvements obligatoires devraient augmenter de 4,5 milliards d’euros, soit une baisse de 0,3 point de pouvoir d’achat en moyenne annuelle.
Tout cela pèsera sur la croissance. Et pour quelle raison ? Complaire comme toujours aux désidératas européens dont Macron veut se présenter comme un champion dans sa narcissique entreprise.
Mais les faits sont têtus. Malgré le bourrage de crâne et la complaisance extrême de médias aux mains d’oligarques qui vont empocher cash, eux, les effets de la suppression de l’ISF dans sa partie biens mobiliers, la situation économique française ne s’améliorera que peu. Que l’Euro grimpe encore face au dollar, le pétrole du fait des bisbilles Iran-Arabie et les taux d’intérêt du fait des incertitudes financières et la baudruche macronienne finira par dégonfler.
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Macron n’y est pour rien. La raison principale est probablement la faiblesse de l’offre, qui elle-même est largement due à l’échec de la formation d’environ la moitié des élèves. Le remède sera priorité au primaire (en cours) et la réforme de l’apprentissage sur le modèle allemand ou suisse. Mais le résultat ne sera pas immédiat !
D’accord, sauf pour la première phrase. Le point essentiel, où Macron a refusé de s’engager comme sur un boulevard, était de rétablir dans l’opinion le lien entre efforts/compétence et rémunération/promotion sociale. Macron aurait dû assumer d’être le Président des riches en affirmant qu’avec lui, le nombre de riches allait exploser et que tous ceux qui travailleraient dur et honnêtement pour le devenir auraient toutes les chances d’y parvenir. Le « Chinois, enrichissez-vous ! Il est glorieux de s’enrichir ! » de Deng qui a révolutionné la Chine. La formation ne suscitera la motivation des parents et des intéressés que quand elle permettra de s’élever et qu’elle sera récompensée. Aujourd’hui, un poste de fonctionnaire, avec un traitement identique pour les bons et pour les mauvais, reste la récompense suprême en France.
La récompense n’est t’elle pas d’abord profitable à la variété de parasites qui gravitent autour du système étatique, bien plus que le fonctionnariat du démérite qui n’est que le sommet de l’iceberg.
Une fois les pauvres devenus riches et les parasites ultra-riches, il sera toujours temps de s’attaquer à ces derniers. Mais de grâce, n’empêchons pas les pauvres de s’enrichir dans l’idée d’éviter que parmi eux ne se glissent des parasites passagers clandestins…
Oui bien sûr cependant même au mérite un fonctionnaire pauvre deviendra t-il riche, plus riche oui mais riche au sens actuel ? D’ailleurs le but n’est pas la richesse en soi, c’est de prospérer et éventuellement de devenir riche sans entrave si on le souhaite ou si on le peut.
Effectivement tout porte à croire que E.MACRON préfère l’Europe aux français. L’état de la France exigeait un remède de cheval comme le préconisait F.FILLON. Une bonne gestion exige un bon équilibre des finances publiques. Comment les européens pourront croire que la France est un bon leader européens avec un tel déficit. E.MACRON a tout faux dans son raisonnement
Très juste, il psalmodie, roule des mécaniques, mais vu qu’il refuse toujours d’engager les réformes exigées par l’UE il ne sera ni considéré comme crédible, et encore moins un leader.
« Malgré le bourrage de crâne et la complaisance extrême de médias » effectivement ! Heureusement que Contrepoint nous apporte un autre éclairage de la réalité, différente des « vérités » macronistes
De passages (au pluriel) au centre des impôts pour des problème de CFE (foncier entreprise), 4 inspecteurs des impôts différents m’ont prévenu que le foncier entreprise allait exploser en 2018 (Paris notamment). Ils semblaient même effarés eux-même.
« Complaire comme toujours aux désidératas européens dont Macron veut se présenter comme un champion dans sa narcissique entreprise. »
L’Europe n’a rien demandé de précis, sauf de rentrer dans les clous: Macron ne veut pas toucher à la dépense, c’est son choix, pas celui de l’Europe.
Mais son comportement dans l’affaire du glyphosate a considérablement terni son image au sein des partenaires européens.
Bref, c’est bien un clone de Hollande!
Ce qui plombe la croissance, ce n’est pas forcement Macron, c’est le poids de l’état.
Du coup Macron condamne la France à une croissance molle en attendant la prochaine crise car il n’aura jamais le cran de sabrer dans la dépense public.
@GN
Bonjour,
Qui Macron accusera-t-il comme responsable de la porchaine crise ? Hollande avait la finance pour ennemi.
La dépense publique est ce qui le fait vivre, lui et les autres parasitocrates d’ailleurs, ils ne tailleraont pas dedans à moins d’y être obligés.
Qui dit croissance dit consommation et pour consommer il ne faut pas des montagnes de dettes.la pseudo croissance observée n’est que la perte de pouvoir d’achat de l’Euro..je ne vois pas ce que Macron peut y faire, ce n’est pas lui qui decide mais la BCE,donc les Américains ou plus largement les anglo-saxons. Est-ce vraiment important que la France ameliore son économie pour l’Europe ? . Rien que pour l’agriculture notre stagnation est profitable à tous les autres pays européens quant à l’industrie….purement française où ?
Le seul truc qui nous est permis est le luxe , le léger pas l’industrie lourde comme les voitures , un peu les logiciels mais uniquement de luxe .on permet aussi l’aviation mais dans des niches ,le nucléaire , c’est fini, le spacial…l’Europe participe surtout aux bénéfices si ils existent réellement, j’en doute pour la France avec le poids guyanais.
Alors , que reste t il pour faire de la croissance ?
L’innovation et tous le monde crie en cœur , Oui. Sauf qu’elle n’existe pas , ce n’est pas nos trois chercheurs couvert de toiles d’araignée et en permanence à la recherche de budget qui vont la faire. Comme disait un ancien comique , l’innovation française , ça eut existé ,ça n’existe plus….
Mais que cela ne tienne, c’est la faute de l’état et donc..des fonctionnaires…plutôt du manque de salariés et d’entreprises privées mais cela dépend par quel bout vous regardez d
ans la lorgnette.
Pour que cela change , une seule solution, supprimer l’impôt sur le revenu pour faire un choc…mais l’Europe veille , cela ne se réalisera jamais , la France est trop grosse , obèse, elle serait une catastrophe pour l’Europe des sangsues.
« Mais tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. Une fois de plus le système mis en place dans l’Euroland bénéficie à l’Allemagne de manière cumulative puisque, plus le temps passe, plus l’économie allemande capitalise sur un taux de change qui l’avantage par comparaison avec ses partenaires européens, ces derniersy étant entrés avec une productivité industrielle bien inférieure. »
BEN VOYONS MON CON !!!!
Est-ce que Emmanuel Todd et Eric Zemmour sont les nouveau « penseurs » économiques de contrepoints ?
« Ma dévaluation compétitive, ma dévaluation compétitive, je veux ma dévaluation compétitive »
Voyons ça plutôt comme : l’Allemagne à permis à toute la zone euro un accès au crédit et donc à l’investissement à des taux inimaginable avant l’euro. Et nous savons tous que c’est l’investissement qui créé la croissance, pas faire joujou avec la monnaie.
Et qu’on fait les pays socialistes de cette opportunité ? Clientélisme, corruption, absence de réforme, stagnation, augmentation de la sphère publique etc…
On se demande bien que sera l’excuse le jour ou le Bitcoin prendra une place importante dans l’économie ? Le complot des chinoix?
C’est bien plus simple. Lors de la mise en place de l’euro, M. Gave avait déjà prédit que cela allait concentrer la production industrielle en Allemagne, la construction en Espagne et le fonctionnariat en France. Nous y sommes. La monnaie unique et un comportement social cohérent avec l’histoire de chacun ont suffi.
Les socialistes ne font que ce qu’ils savent faire, de toute façon. La seule chance de ce pays de s’en sortir est de s’en débarrasser. Et ce n’est pas avec un pur produit socialiste (sphère publique, clientélisme, corruption, pour reprendre votre liste) que cela risque d’arriver.
Dès le début 2018 matraquage important, puis fin 2018 petit à petit quelques cadeaux, comment croire que la confiance revienne à la fin de l’année alors qu’une majorité aura été écœurée dès le départ Le timing meilleur eut été matraquage petit à petit puis cadeau d’une traite.