Un bilan boursier peu flatteur pour Emmanuel Macron

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Un bilan boursier peu flatteur pour Emmanuel Macron

Publié le 29 juin 2024
- A +

Emmanuel Macron se complaît à brocarder les programmes économiques du Front populaire et du RN pour mieux les disqualifier : « on est chez les fous ». Le président a même déclaré récemment : « ce sont des programmes qui n’ont soit pas d’honnêteté politique, soit qui font porter un très grand danger, pas seulement à l’économie française et à ses taux d’intérêt, mais je crois à nos compatriotes, contribuables, épargnants ».

Une idée largement répandue voudrait qu’Emmanuel Macron serait meilleur pour attirer les investisseurs. Certes, la réforme de la fiscalité du capital au début de son premier quinquennat, avec la mise en place du prélèvement forfaitaire unique (PFU) a baissé le taux moyen d’imposition des actionnaires. Mais ces derniers se sont-ils enrichis durant les sept années de présidence d’Emmanuel Macron ?

Prenons l’exemple d’un actionnaire français ayant investi 100 euros au moment de l’élection d’Emmanuel Macron (performances du 5 mai 2017 au 21 juin 2024)

Indice Gain pour l’actionnaire Performance (%)
DAX 143 euros 43 %
CAC 40 140 euros 40 %
MSCI EMU 127 euros 27 %
MSCI EMU Small Cap 123 euros 23 %
CAC Mid & Small 99 euros -1 %

Deux constats s’imposent.

Le premier est que le CAC 40 (indice des 40 plus grandes valeurs françaises) a monté de 40 % sur la période, ce qui est une bonne performance, mais légèrement plus faible que le DAX (indice allemand).

Le deuxième est que les cinq plus grandes valeurs de l’indice CAC 40 sont des entreprises internationales réalisant plus de 90 % de leur chiffre d’affaires à l’international. Par conséquent, ces entreprises ayant leurs principaux débouchés en dehors de France, leurs performances boursières sont peu représentatives de la performance de l’économie française.

  Poids (en %) dans le CAC 40 Chiffre d’affaires (en %) en France
LVMH 10 % 8 %
Total 9 % 5 %
Schneider 7 % 6 %
L’Oréal 6 % 6 %
Sanofi 6 % 3 %

Il est donc plus intéressant de regarder la performance des plus petites valeurs avec le CAC Mid & Small qui est un indice boursier français composé de capitalisations boursières de l’univers des PME. Parmi les cinq premières valeurs de l’indice figure notamment des titres comme Spie (38 % des ventes en France), leader européen des services multi-techniques dans les domaines de l’énergie et des communications, et Elis (31 % des ventes en France), spécialisée dans le domaine du nettoyage et de l’hygiène.

La performance du CAC Mid & Small a été de -1 %. Certes, une part de la sous-performance s’explique par le fait que le segment des petites valeurs a davantage souffert que celui des grandes valeurs (avec la préférence des investisseurs pour la liquidité en phase de resserrement monétaire). Cependant, le MSCI EMU Small cap (qui suit les petites capitalisations des pays de l’Union économique et monétaire européenne) a monté de 23 %, battant largement l’indice français.

En conclusion, la perception qu’Emmanuel Macron a réalisé une bonne politique économique ne s’est pas reflétée par davantage de création de richesse pour l’actionnaire en actions domestiques françaises. Au contraire, ce dernier s’est appauvri. Heureusement pour notre président, contrairement aux États-Unis, la performance de la Bourse n’influe pas sur le cours des élections.

Voir les commentaires (7)

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  • Qualifier la politique économique du PR uniquement a travers des infices boursiers me paraît extrêmement réducteur
    C est la vieille technique du petit bout de la lorgnette…….😄😄😄😄

    -9
  • Qui a dit que grâce à Macron nos entreprises se portent mieux ? Elles n’ont pas gagné en compétitivité, elles n’ont donc rien gagné en part de marché à l’export. Elles n’investissent pas car la situation de leurs taxes est chaotique : elle change tous les 5 ans au grès des gouvernements. Et encore plus aujourd’hui, elles savent qu’il va falloir financer la dette de 3000 milliards. Ajoutons à cela que plus de 30% des Français considèrent que c’est bien d’être pauvres et stigmatisent la richesse.
    En France, si tu as des idées, que tu es entrepreneur et que tu veux devenir riche, une seule voie possible : l’expatriation qui t’évitera d’être stigmatisé, agressé par la gauche et des syndicats haineux et spolié. Exception : si tu joue au foot ou que tu es un artiste. Alors là, tu bénéficies de tout un tas de réduction sur tes impôts. Il est vrai que ces 2 catégories distraient les gueux.
    Un patron de Selentis qui gagne une prime de 36 millions pour assurer le travail direct de 45.000 personnes + les sous traitants est scandaleux face à Mbappé qui touche une prime de 100 millions juste pour être transféré.

    • La politique de l offre initiée par le PR a commencé sous le quinquennat de F Holland et dure depuis 10 ans avec une grande stabilité fiscale vis à vis des entreprises
      Grâce aux nombreux efforts du PR, la situation s ameliore mais demande de la continuité
      Le NPF va casser bien sur cette dynamique, quant au RN le flou artistique domine….

      • Source ?
        Parce que ce n’est absolument pas le constat des PME ou TPE de mon entourage qui voient bien que leurs charges fiscales ont augmenté, par la création de nouvelles taxes, l’augmentation du taux des existantes. La dernière en date : la FNAL, une taxe patronale, sur les salaires, augmente.
        Pourquoi n’a-t-il pas amélioré le niveau de formation économique des Français ? 7 ans à la tête de l’Etat et nos élèves sont toujours aussi mal formés, je dirais même encore plus mal avec l’introduction de thèmes qui n’ont rien à voir avec la scolarité. Réformer l’EducNat en profondeur est nécessairement la priorité d’un PR qui veut améliorer l’économie du pays, sinon ce sera toujours grèves et manifestations. Toujours plus de fonctionnaires également, or ils occupent la majorité des rangs des manifestants.
        Un PR qui ne s’occupe pas de former la génération suivante sur ce point capital n’est absolument pas un PR qui veut améliorer l’économie.
        Que dire de la stupidité des subventions « retouches », « réparation vélo » et je ne sais quoi encore ?! Si ce n’est qu’elles compliquent encore la tâche des TPE-PME ! Pour entraîner au final une augmentation des prix, comme cela a toujours été le cas des subventions.
        Ce PR est finalement pire que Hollande, le niveau était pourtant très bas.

        • Entièrement d’accord avec vous : la prime reprisage chaussettes est un modèle d’économie libérale tout comme le bonus malus pour l’achat d’une voiture.
          Si vous achetez une Renault Kangoo, véhicule utilitaire pour famille modeste, vous vous acquittez d’un malus de 1000€ qui servira à alimenter le bonus de 7000€ de celui qui a les moyens de se payer une Tesla de 40000€.
          Ce gouvernement socialo communiste n’aime décidemment pas les pauvres !

        • Encore heureux pour la France, les entreprises françaises et les français eux-mêmes (dont j’en suis) que M. Macron n’est pas un  » Marley » mais un « Mozart » (il y a aussi M. Le Maire) de l’économie et de la finance. Sinon, où en serions-nous ?

  • Avatar
    The Real Franky Bee
    29 juin 2024 at 9 h 36 min

    Plusieurs choses :
    1) Le DAX est calculé avec dividendes réinvestis. Par conséquent, sa performance ne peut se comparer directement à celle du CAC.
    2) Les indices small cap ont souffert partout dans le monde depuis 2022. Rien à voir avec Macron (que je ne soutiens pas).
    3) Cela fait belle lurette que la performance boursière ne reflète plus la réalité économique des pays développés, les banques centrales ayant fait de la valeur patrimoniale une priorité absolue (sans jamais l’avouer) quitte à jouer avec le feu de la spéculation et à créer des effets de concentration monstre.

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