« Shōgun » montre pourquoi le deuxième amendement américain est si important

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« Shōgun » montre pourquoi le deuxième amendement américain est si important

Publié le 10 juillet 2024
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Shōgun est un bon rappel que le seul but moral d’un gouvernement est de protéger nos droits individuels, pas de les piétiner.

 

Article original paru dans la Foundation for Economic Education.

Ma femme et moi sommes en train de terminer Shōgun, la nouvelle minisérie de FX sur Hulu basée sur le livre de James Clavell paru en 1975. Shōgun est l’un des premiers livres qui m’a vraiment captivé. Je l’ai lu pour la première fois à l’âge de 13 ans, et je n’ai pas pu le lâcher.

Situé au début du XVIIe siècle, Shōgun raconte l’histoire d’un pilote anglais – John Blackthorne, un personnage inspiré de William Adams, un véritable marin anglais – qui se retrouve bloqué dans le Japon féodal lorsque son navire, l’Erasmus, s’échoue. L’intrigue suit les expériences de Blackthorne dans le « Japon », alors qu’il se retrouve mêlé aux intrigues politiques et aux luttes de pouvoir de seigneurs de guerre rivaux qui se battent pour dominer le Japon après la mort du Taikō. (Le Taiko est basé sur Toyotomi Hideyoshi (1537-1598), « le Grand Unificateur du Japon »).

L’adaptation par Hulu du best-seller de Clavell n’est pas la première. Une mini-série avec Richard Chamberlain dans le rôle de Blackthorne est sortie en 1980 et est devenue la deuxième mini-série la plus regardée (derrière Roots) à l’époque, attirant quelque 120 millions de téléspectateurs. Le succès de la minisérie originale a placé la barre assez haut pour la dernière adaptation de Shōgun, mais FX n’a pas déçu. La série a été plébiscitée par les critiques et le grand public, avec des scores respectifs de 99 % et 90 % sur Rotten Tomatoes.

Le public a raison d’être impressionné.

L’adaptation de 2024 est tellement bonne qu’elle pourrait bien être supérieure à la version de 1980 (qui a bénéficié de la participation de Clavell, décédé en 1994). Le dernier Shōgun est moins grandiose que le précédent, mais il est aussi moins intimidant. Les personnages sont plus racontables et moins archétypaux. Le Blackthorne de Cosmo Jarvis est fort, compétent et avisé, mais il est plus humain que le Blackthorne de Chamberlain.

L’une des plus grandes forces de la série est qu’elle emmène les téléspectateurs dans un pays étranger complètement différent de tout ce qu’ils ont connu, et les scénaristes indiquent clairement que la vie au Japon du début du XVIIe siècle n’était pas pour les âmes sensibles.

Si les Japonais étaient plus avancés que les Occidentaux à certains égards, ils étaient aussi plus brutaux et barbares que les « barbares » européens (leur terme désignant les Anglais et les Portugais) qui vivaient parmi eux. On le voit dès le début de la série lorsqu’un des compagnons de Blackthorne est bouilli vivant sans raison apparente, et lorsqu’un villageois est décapité sur place pour n’avoir pas montré le respect nécessaire à Omi, le seigneur samouraï du village.

Tout cela devrait inciter les spectateurs à se poser des questions importantes : Qu’est-ce qui fait qu’une société est bonne ? Qu’est-ce qui la rend juste ? Où doit se situer le pouvoir ?

Bien que le Japon féodal ne soit pas dépourvu de charme, nous constatons que quelque chose cloche dans sa structure politique. Même ceux qui ont du pouvoir, comme les samouraïs et les daimyos, sont à la merci de ceux qui en ont davantage. C’est Game of Thrones, mais en Orient, et les puissants ont peu de respect pour l’individu.

Blackthorne l’apprend très tôt dans la série. Après avoir fait naufrage de l’Erasmus au large d’un petit village de pêcheurs, lui et ses hommes sont jetés dans une fosse. Lorsqu’il est sorti de la fosse, il commence à faire des demandes à Omi, le samouraï qui dirige le village. Pour montrer que Blackthorne n’a aucun pouvoir au Japon, et qu’il n’a pas à faire de demandes, Omi le maintient au sol. Il urine ensuite sur le navigateur anglais.

Les choses ne s’arrêtent pas là, bien sûr. Blackthorne est emmené à Osaka où il rencontre le puissant Lord Toranaga, qu’il aide à s’échapper.

Dans l’épisode 4, Blackthorne retourne au village de pêcheurs, où il retrouve Omi. Cette fois, Blackthorne est hatamoto, un honneur qu’il a reçu de Toranaga. Il est également armé d’une paire de pistolets à l’allure méchante qu’il a pu récupérer sur son navire.

Omi n’apprécie pas tout cela. Dans l’une des meilleures scènes de la série, le samouraï dit à l’interprète japonais de Blackthorne qu’il doit lui remettre ses pistolets.

Mariko : « Omi-Sama insiste sur le fait qu’il est interdit de porter vos armes aujourd’hui. »
Blacktorne : « C’est absurde, votre peuple porte des épées partout où il va. »
Mariko : « Il dit que les armes sont différentes. Vous devez les rendre. »

Blackthorne refuse, ce qui pousse Omi à faire un pas vers lui pour confisquer les armes. Blackthorne les met en joue et les pointe sur la tête d’Omi.

« Pour une raison ou une autre, je n’arrive pas à oublier le souvenir de notre première rencontre », dit-il à Mariko. Le message est clair. Désormais armé de ses pistolets et doté d’un statut de samouraï, Blackthorne n’a plus l’intention d’être impuissant.

Il y a là une leçon à tirer. Les armes à feu donnent du pouvoir aux individus. Elles offrent une protection contre les tyrans (grands et petits) qui voudraient gouverner les autres.

C’est la raison pour laquelle les Américains ont un deuxième amendement. Le droit naturel et protégé par la Constitution, et porter des armes n’a rien à voir avec la chasse. Il s’agit de les protéger de la tyrannie. « Désarmer le peuple est le moyen le plus efficace de l’asservir », a déclaré George Mason lors des débats constitutionnels de 1788.

Près d’un demi-siècle plus tard, le célèbre juriste Joseph Story (1812-1845) a développé ce point :

« Le droit des citoyens de détenir et de porter des armes a été considéré à juste titre comme la garantie des libertés d’une république, puisqu’il constitue un solide frein moral à l’usurpation et au pouvoir arbitraire des dirigeants et qu’il permet généralement au peuple de leur résister et de triompher, même si ceux-ci réussissent dans un premier temps. »

Shōgun montre à quel point une arme à feu peut être importante lorsqu’il s’agit de protéger ses droits et sa dignité. Blackthorne avait peut-être le statut de hatamoto lors de sa deuxième rencontre avec Omi, mais ce sont ses deux pistolets qui ont vraiment fait la différence (voir la scène ci-dessous). Shōgun est un bon rappel que le seul but moral du gouvernement est de protéger nos droits individuels, et non de les piétiner, comme c’est souvent le cas.

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  •  » le seul but moral du gouvernement est de protéger nos droits individuels »

    Allez donc expliquer ça à un peuple habitué depuis le berceau à être guidé par le gouvernement, à chaque étape de la vie!

  • C’est particulièrement le cas en ce moment où une foule de militants de toutes sortes se sentent le droit d’imposer leurs lubies ineptes à la population, en particulier les wokes qui bafouent la démocratie. Pour leur part les politiciens n’ont d’ailleurs jamais cessé, bien qu’ils soient nos représentants. Mais ils ne représentent en fait qu’eux mêmes et n’hésitent pas à passer par dessus notre volonté, grignotant petit à petit nos libertés!

  • Il est certain que nos casseurs d’extrême gauche Melanchonistes réfléchiraient à 2 fois avant d’aller casser une vitrine, si derrière, le propriétaire les attendait avec un fusil pour défendre son bien comme le prévoit la Constitution. Ce genre d’émeute n’arrive pas aux États-Unis qui défend la liberté de parole mais pas la liberté de tout casser. En France, priorité aux délinquants, aux trafiquants, aux squatters, aux violeurs, etc. C’est ça la démocratie socialiste initiée par Mitterrand et perpétuée par ses successeurs.

    -1
  • Morbleu, Contrepoints est une publication francophone n’ayant pas vocation à se faire régulièrement l’écho de prises de positions étasuniennes dans un débat étasunien : si c’est gens-là veulent maintenir la « chance » pour leurs gosses de se faire flinguer dans leurs écoles et, plus généralement, leur droit à s’entre tuer pour le plus grand profit des fabricants et marchands d’armes et de leurs larbins de la « NRA », grand bien (ou plutôt grand mal) leur fasse.
    Quelques chiffres extraits notamment d’articles du « Devoir » [Québec] et de la version anglophone de Wikipédia, nettement plus à jour que la francophone sur ce sujet :
    – 393,3 millions d’armes étaient en circulation parmi les civils étasuniens en 2017, soit 120 armes pour 100 habitants ;
    – au cours des 145 premiers jours de 2022, les États-Unis ont connu 213 fusillades de masse, selon le groupe de recherche Gun Violence Archive : cet organisme comptabilise dans cette catégorie les événements ayant fait au moins quatre victimes (décédées ou blessées), auteur des tirs exclus ;
    – au cours des 5 premiers mois de 2022, au moins 17 434 personnes sont mortes par arme à feu, selon Gun Violence Archive ; parmi les victimes, 7732 (44 %) ont été tuées lors d’un homicide, volontaire ou involontaire, alors que 9702 (56 %) sont décédées par suicide ;
    – toujours au cours des 5 premiers mois de 2022, 138 incidents impliquant des armes à feu ont eu lieu dans des écoles de niveau maternelle à secondaire ; ces incidents n’ont pas nécessairement tous fait des victimes ou des blessés ; en 2021, on recensait près de 250 incidents, 135 de plus qu’en 2020 ;
    – selon les dernières statistiques collectées par l’ONU, le taux d’homicide pour 100 000 habitants est de 6,83 aux États-Unis, 1,15 au Royaume-Uni, 1,1 en Suède, 0,531 en Corée du sud, 0,808 aux Pays-Bas, 2,436 en Lituanie, 0,233 au Japon, 0,545 en Italie et de 1,560 en France (en dépit des efforts méritoires des individus les plus dynamiques à Marseille ou dans le 9-3 dont les touristes étrangers vont découvrir le sens de l’accueil lors des tous prochains JO).
    Et puis surtout, je préférerais lire des textes sur des pays aussi importants, comme l’Allemagne, l’Italie, le Japon ou la Corée du sud plutôt que de devoir me taper les « marronniers » de l’été des Étasuniens.

  • Ajoutons que glorifier l’attitude d’une brute qui viole le droit du pays étranger où il est présent – belle parabole de la conception étasunienne du droit international – est typiquement étasunien : il s’agit d’un impérialisme totalement décomplexé, parjure [il suffit de voir comment, depuis 1919, les États-Unis violent unilatéralement leurs engagements sous tous les prétextes possibles] aussi brutal qu’unilatéral, qui prétend imposer ses normes – y compris juridiques – dans le monde entier en foulant au pied les autres civilisations. Cas exemplaire, l’invasion de l’Irak en 2003 sans motif sérieux autre que de vouloir mettre la main sur les hydrocarbures de ce pays constitua et reste un véritable acte de piraterie internationale qui déstabilisa les relations internationales et contribua grandement à inciter certains pays à s’équiper d’armes nucléaires, en particulier la Corée du nord [dont le régime est haïssable au-delà de toute expression ; mais ce n’est pas la question ici]. Franchement, si l’on repense aux négociations entre la Corée du nord et les États-Unis il y a quelques années, quel pays irait renoncer à son armement nucléaire contre la promesse des États-Unis de ne jamais les attaquer ? Kim Jong-un et sa bande sont des criminels mais pas des niais !
    « Grâce » à l’hubris incontrôlé de l’hyperpuissance, le monde est devenu plus instable et dangereux et on en vient à se réjouir qu’il existe des contrepoids, à commencer par la Chine quelque soit la nature dictatoriale et même largement totalitaire de son régime.
    Glorification du « Big Gun », du « Big Stick », « F… the rest of the world », voilà la « Kultur » véhiculée par ce film. Je préfère les États-Unis du Sundance Festival de Robert Redford.

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