Les apprentis sorciers

La France est championne du monde de l’échec économique. Depuis plus de 40 ans, les décideurs politiques font l’inverse de ce qu’on devrait faire pour relancer l’économie. Constat implacable et solide du dernier ouvrage de Patrick Artus.

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Les apprentis sorciers

Publié le 6 juin 2013
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La France est championne du monde de l’échec économique. Depuis plus de 40 ans, les décideurs politiques font l’inverse de ce qu’on devrait faire pour relancer l’économie. Constat implacable et solide du dernier ouvrage de Patrick Artus.

Par Bogdan Calinescu.
Un article de l’Aleps.

Il existe des maladies dont on ne guérit jamais. La politique de relance par la consommation en fait partie. La France souffre de cette maladie et il y a peu de chances qu’elle s’en débarrasse bientôt. Pourtant, en 1973, notre pays affichait une croissance insolente, à la chinoise : + 6,5%. Le mot chômeur n’existait pas et même les Américains nous enviaient. Le Hudson Institute, un think tank conservateur américain, publiait des études qui vantaient les réussites économiques françaises. Aujourd’hui, ces études prennent la France comme « l’exemple à ne pas suivre »… Et puis arrive le choc pétrolier de novembre 1973. Panique chez les politiques de tous bords. La croissance stagne, le chômage commence à augmenter, les indicateurs passent au rouge. La mort de Pompidou aggrave les choses en déclenchant aussi une crise politique. Mais l’élection de Valéry Giscard d’Estaing et la nomination de Jacques Chirac comme Premier ministre se veulent rassurantes. Sauf qu’ils choisissent une… politique de relance pour redémarrer l’économie : 5 milliards de francs pour les personnes âgées et les familles, 13 milliards pour les routes, les ports et le TGV, 5 milliards pour la restructuration de l’industrie et aussi augmentation du SMIC et des salaires… La suite, on la connaît : le nombre de chômeurs passe de 500 000 à 1 400 000 entre 1974 et 1979 et le taux d’investissement des entreprises plonge.

Et puis arrivent les socialistes qui donnent le coup de grâce. Trois dévaluations du franc, hausse de l’inflation, explosion de la pauvreté. La France est isolée, grâce à M. Chevènement. Les magnétoscopes japonais doivent s’arrêter à Poitiers. Les socialistes enfoncent encore plus le pays dans le marasme économique : le taux d’emploi passe de 66,7% à 60,9% entre 1980 et 1987. Pendant ce temps, Thatcher et Reagan font les réformes nécessaires et leurs pays respectifs décollent. Le décalage ne sera plus jamais comblé depuis et la Grande-Bretagne va même dépasser la France en termes de PIB.

Faut-il encore revenir sur la situation de la France en 2013 ? Avec des dépenses publiques à 56,6% du PIB, l’économie est exsangue. On a continué avec les mêmes remèdes paléo-keynésiens pour aboutir aux mêmes résultats. Pourtant, on connaît les solutions : plus de flexibilité et de libertés pour les entreprises, moins d’État et de réglementations. Il faut passer à la culture de l’entrepreneuriat (les auteurs citent les travaux de l’IREF) et donner de l’air à ceux qui innovent. Le temps presse et d’autres l’ont déjà fait avec succès. Mais nos politiques – de droite ou de gauche – sont-ils prêts à le faire ? Rien n’est moins sûr et là nous sommes un peu moins optimistes que Patrick Artus. Les auteurs oublient les conséquences de l’emprise de l’énarchie sur la politique économique et fiscale, l’incompétence de hauts fonctionnaires à Bercy qui n’ont jamais connu l’entreprise privée. Changeons de conseillers économiques et – déjà – la France fera un grand pas vers le changement.

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  • Il est idiot de faire remonter les échecs à la période Giscard !
    Dans les années 70, il a fallut faire face à 2 crises internationales (pétrole et dollar) et de trés nombreuses crises internes (économiques, politiques, sociéatales, etc…)
    Il aurait fallut inclure dans les critiques soit les politiques d’avant 70, soit cibler un fil rouge (Chirac, au hasard, la némésis française), plutôt que le refrain du “Si j’avais été là….”

    • C’est à partir des années Giscard que l’on est entrée dans la période de l’ingérence étatique dans tous les domaines, l’augmentation du nombre de fonctionnaire et surtout l’habitude de la dette publique.

    • +1/-1 breizh
      Giscard a dit lui même que le socialisme commençait quand l’état pesait 40 % du PIB. Seuil qui fut franchi pendant sa présidence.
      Par contre on ne peut pas attribuer à Giscard “l’ingérence étatique dans tous les domaines, l’augmentation du nombre de fonctionnaire et surtout l’habitude de la dette publique”. En 1980 la dette était quasi nulle, et elle avait servit à des trucs qui ont prouvé leur utilité (centrales nucléaires notamment)

  • De l’aveu même de Giscard : “Au delà de 40% de dépenses publiques, cela devient un régime socialiste”. Ce qu’il s’est empressé de faire.

    Giscard, Chirac, Rocard .. Tous des énarques. Que dire de plus ?

  • Bonjour
    Personnellement j’ai toujours pensé que le décrochage économique français débute en mai 68 avec les accords de grenelle (smic augmenté de 35%) avec pour conséquence du debut du chomage.
    Mais 68 a aussi terrorisé toute la droite et celle-ci est depuis tétanisée par les vociférations de la gauche.

  • Tant que les politiques croient qu’un fonctionnaire payé à brasser du papier crèe de la richesse et de l’emploi car il doit dépenser son salaire, on ne s’en sortira pas. De tout temps, l’accroissement de la richesse est venue de l’augmentation de la productivité qui a réussi à libérer de la masse salariale pour remplir de nouveaux besoins. A la préhistoire, tous le temps était passé à satisfaire les besoins basiques (manger, boire, avoir un toit) de façon primitive. Le progrès a permis de progressivement améliorer tous les aspects de notre vie. La politique socialistes existant en France consiste en permanence à tout compliquer et à ajouter des fonctionnaires producteurs de papiers et de réunions à tous les étages. Quand ces boulets on réussi à contrecarrer les améliorations naturelles de productivité, ils ont fait appel à la dette pour perpétuer le mouvement. Maintenant que la dette est au maximum, ils ne veulent toujours pas revenir sur les erreurs du passé.

  • Je confirme mon accord avec votre article .

  • Avant l’entrée en crise majeure, ou au cÅ“ur du délitement, les politiques français sont souvent déconnectés des réalités, une situation qui leur convient très bien. Ils disent qu’ils ont des solutions à la crise : ils rassurent les électeurs en disant que des moyens existent où seront mis en place le moment voulu. ” Les trente glorieuses sont devant nous ” disait en 2011 Karine BERGER l’actuelle représentante du pouvoir socialiste ! Il serait temps de se rendre compte qu’ils sont complètement dépassés par l’actuelle crise sans précédent, de surcroît qu’ils n’ont pas les aptitudes pour solutionner quoi que ce soit. Cependant, jusque-là, ils ont su se satisfaire amplement de la situation sociale et de la position sociétale qu’ils occupent.

    ” Dieu rit de ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes ” disait à ce sujet Jacques BOSSUET.

    Toutefois, la condition actuelle de délitement des Etats-nation et des populations n’est pas fortuite, n’en déplaisent aux naïfs, aux incrédules, aux insouciants, ceux-là-même qui ne veulent pas approfondir la situation. ” Le pire ennemi de la connaissance n’est pas l’ignorance, mais l’illusion de la connaissance ” Stephen HAWKING.

    Pour voir à qui l’on a vraiment à faire en matière de gestion des biens privés et des biens publics, voir ici, c’est édifiant et parfois hilarant : la gestion du pays par les ENARQUES –
    Cette vidéo vérité : http://www.youtube.com/watch?v=ppXzHy_AhpY

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