Le seul coupable pour avoir signé les propositions de l’Institut pour la Justice suite à leur vidéo, c’est moi. Pour avoir confondu raisons et sentiments et cédé sans esprit critique au marketing.
Un article de Georges Kaplan.
Voici une vidéo qui circule beaucoup depuis quelques jours sur internet ; elle a été publiée par l’Institut Pour la Justice (IPJ) pour nous inciter à soutenir leur Pacte 2012 pour la Justice. Et voici les commentaires de Me Eolas sur son blog qui accuse l’IPJ de se livrer à une manipulation éhontée.
Raison et sentiments
J’ai un aveu à faire : j’ai reçu le lien vers cette vidéo par mail et je l’ai signée. Mais à la lecture du texte de Me Eolas, clairement, je regrette de l’avoir fait. Je ne regrette pas d’avoir signé parce que je juge désormais les propositions de l’IPJ mauvaises mais parce que Me Eolas m’a convaincu que j’ai signé un ensemble de propositions très vagues sur la base de l’émotion provoquée par cette vidéo. Ce faisant, j’ai fait précisément ce que je reproche à beaucoup de mes concitoyens en matière d’économie : j’ai confondu Raison et sentiments. Ce faisant, j’ai commis une faute non seulement intellectuelle mais aussi morale. C’est aussi une faute morale parce que j’ai apporté mon soutien à des idées dont je ne peux pas objectivement dire que je les connaisse vraiment ; des propositions avec lesquelles je ne suis, en réalité, peut-être pas vraiment en accord.
Entendons-nous bien : je ne porte pas de jugement sur ce que propose l’IPJ. En fait, je ne sais pas précisément ce qu’ils proposent. Je ne juge pas non plus la méthode qu’ils ont utilisée pour se faire connaitre – c’est du marketing qui, comme tout marketing, comporte sa part d’emballage flatteur et de vérité enjolivée. Le seul coupable ici c’est moi et, même si je ne partage pas certaines de ses critiques, Me Eolas m’a rappelé à l’ordre. Ou plutôt à la Raison. Grâce lui soit rendu et que ça me serve de leçon : la colère et la compassion qu’ont suscité en moi l’histoire d’un père qui a enterré son fils assassiné ont troublé mon jugement. C’est mal.
En relisant – attentivement cette fois – les points avancés par les uns (l’IPJ) et les autres (Me Eolas), je réalise que je suis en vérité en désaccord avec les deux parties sur un point de détail : le rôle même de la justice, des lois et des sanctions. Contrairement aux membres de l’IPJ et à Me Eolas, je ne suis pas juriste et mes connaissances en droit positif sont négligeables [1] ; je vais donc soigneusement éviter ce terrain sur lequel je suis bien incapable de dire autre chose que des imbécilités. Je vais donc vous parler, amis lecteurs, de philosophie du droit.
Une petite philosophie du droit
Il y a, dans les idées avancées par l’IPJ et Me Eolas un point commun qui me semble fondamental : c’est l’idée selon laquelle la justice doit être un appareil répressif dont la mission consiste, lorsqu’un crime a été commis, à réclamer et à mettre en application les sanctions et réparations voulues – ou supposées voulues – par la Société. Eh bien je ne suis absolument pas d’accord avec cette idée : je crois moi que le rôle de la justice, des lois, des sanctions et de leur mise en application n’est ni de punir (IPJ) ni de réparer (Me Eolas) les crimes commis mais d’éviter que des crimes ne soient commis. La justice ne doit pas être un appareil de répression mais un appareil de dissuasion.
C’est-à -dire que quand la police arrête un suspect, quand la justice le déclare coupable et quand l’administration pénitentiaire le met sous les verrous, nous n’avons pas affaire à un succès de notre appareil répressif mais à un échec de notre appareil dissuasif : un crime a été commis, quelque part en France, des parents pleurent peut-être leur enfant assassiné. C’est tout sauf un succès, quelle que soit la sanction, quelle que soit la réparation.
On peut croire que la punition servira de leçon au criminel et qu’une fois sa peine purgée, il ne recommencera pas. Mais ça n’enlève rien au fait qu’un crime a bel et bien été commis et c’est ignorer un peu vite ce que tout policier sait : la prison c’est aussi une formidable université du crime. On peut croire que la sanction, en reconnaissant le statut des victimes et en leur « faisant justice », atténuera leur peine ou leurs ressentiments mais – comme le note Me Eolas lui-même – c’est une illusion. Soyons clair : si quelqu’un devait tuer un de mes enfants, la seule sanction qui me semblerait appropriée s’apparenterait plus au génocide moyenâgeux qu’à une procédure pénale ; mais quand – épuisé et les mains couvertes de sang – j’aurais fini de mener ma petite vendetta, il me restera l’absence d’un enfant et mes yeux pour le pleurer. La punition et la réparation ne sont que de piètres sparadraps apposés sur une blessure que rien ne saurait guérir ; je tiens moi, que le rôle de la justice est de faire en sorte que cette blessure ne me soit pas infligée.
Tout ceci peut sembler bien éloigné des considérations pratiques de celles et ceux qui votent les lois et de celles et ceux qui sont chargés de les faire respecter. Mais les implications de cette simple idée sont, au contraire, tout ce qu’il y a de plus pratique. Pour que la loi soit respectée, elle doit être admise comme juste par le plus grand nombre, elle doit être dissuasive, elle doit être crédible et – last but not least – elle doit être connue de tous.
Quand une loi ne correspond pas à l’idée que le peuple auquel elle s’impose se fait de la Justice, tous – jusqu’aux forces de l’ordre et l’appareil judiciaire – cessent de l’appliquer ou, du moins, l’appliquent de manière aléatoire et discrétionnaire. Une loi qui n’est, de fait, pas appliquée ne l’est en général pas parce que les citoyens de ce pays ne supporteraient pas qu’elle le soit. Qu’attendons-nous pour nous en débarrasser ?
Pour parler comme un économiste, la loi est dissuasive quand l’utilité négative procurée par la sanction est supérieure à l’utilité positive qu’on attend d’une transgression. Mais cela ne suffit pas. La peine qu’un criminel potentiel s’attend à subir est toujours pondérée d’une probabilité : celle d’être effectivement pris, jugé et condamné. Il est absolument inutile de voter des lois toujours plus sévères ; il faut commencer par appliquer les lois existantes et les appliquer systématiquement, partout et à tous.
Enfin, est-il utile de rappeler que ni vous ni moi ne connaissons la loi de notre pays ? « Nul n’est censé ignorer la loi » disait l’autre ; eh bien le fait est que même les meilleurs juristes de France ne connaissent pas toutes nos lois. Pléthoriques et en prolifération constante, elles forment désormais un maquis impénétrable qui favorise le procédurier bien conseillé et piègent l’honnête citoyen. Si vous avez dix mille réglementations, disait Churchill, vous détruisez tout respect pour la loi. Un pays où les règlements changent tous les quatre matins au grès de l’actualité, du « volontarisme » politique ou – pour parler plus crûment – du clientélisme de ceux qui gouvernent n’est plus un État de droit ; le règne des hommes a remplacé celui de la Loi.
Nous n’avons pas besoin de nouvelles lois ; nous n’avons pas besoin de lois plus sévères ; nous n’avons pas besoin de consacrer plus de ressources à la police ou à la justice. Nous avons besoin de moins de lois, des lois claires, connues de tous et appliquées systématiquement partout et pour tous. Paradoxalement, la marque du plus efficace des systèmes judiciaires est la même que celle du plus inopérant : les prisons sont vides.
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[1] Comment se fait-il que les bases du droit en vigueur dans notre pays ne soient pas enseignées à l’école de la République ?
Bonjour Mr Kaplan,
En effet je suis également la seule coupable à avoir signé ce pacte !!! J’ai 3 enfants et mon émotion à remporter sur ma raison. J’ai également lu le blog de Mr Eolas sur le sujet et cella m’a donné à réfléchir, même si tout comme vous je n’adhere pas à tout ce qu’il dit. Par contre là ou je vous rejoint c’est sur l’application des lois dejà existantes. Je suis ancienne éducatrice spécialisée (j’ai cessé mon activité pour élever ma petite dernière) et j’ai travaillé durant 10 ans auprés de mineurs délinquants mon dernier employeur était un centre éducatif renforcé (mineurs déliquants placé sous ord 45) et moi la première je me suis insurgé en voyant que l’on revoyait sans arret cette ordonnance alors qu’elle était complète mais qu’aucun juge pour enfants ne l’appliquais les raisons il y en a plusieurs. Elles sont pour la plupart d’ordre politique car comme disait victor Hugon « on ferme une prison on ouvre une école » qu’on fait nos gouvernements respectifs ??? chaque fois qu’il y’a eu un ministre qui osait faire bouger le mamouthe on criait oh scandale !!! Les maisons de quartiers les foyers des jeunes dans les zones hurbaines sensibles on fermaient peu à peu car l’état fermait les robinets. Ces structures avaient je le rappelle pour y avoir oeuvré et travaillé, à faire un travail en amont on appelait ça prévention de la délinquance !!! Quand est il aujourd’hui ??? On a parqué oui je dit bien parqué certaines populations dans les quartiers ne leur laissant pas le choix de s’intégrer avec notre société, comment peut on apprendre à parler notre langue si on se retrouve uniquement avec des personnes de la même culture ??? Les juges fautes de structures adaptés aux mineurs délinquants ou pas ceci dit, remettent les enfants les plus touchés dans leur famille qu’on sait pathologique et inexorablement l’enfant va recommencer les délits…
Enfin à force de mettre des « rustines » sur un pneu usé il risque d’éclater et à mon humble avis les rustines sont poreuses le pneu craquelle et c’est ce qui nous pousse à une émotion plus qu’à la raison
S.F
Si je partage votre conclusion j’ai plus de mal avec l’idée de base de votre raisonnement. En effet je ma rappel toujours la phrase que m’avais sorti mon professeur de droit pénal « Je préfère la répression à la prévention car la répression ne s’attache qu’au seul coupable, alors que la prévention atteint tout le monde ». Trop de prévention revient au même risque que l’excès de règlements: l’infantilisation. Bref je pense que la meilleur des préventions est l’application systématique de règles clairs et connues de tous 🙂
+1
j’ai trés peu fait de droit mais en revanche beaucoup de psychologie et quand je parle de pathologie je connais le sujet… trop de prévention dites vous mais il n’y en a plus tour à tour les centres ferment (qu’ils soient du social, de l’animation et de la prévention) et je me rappelle un quartier ou j’ai longuement travaillé lorsque nous avons ouvert « le bas d’immeuble » et bien nous avions moins de jeunes qui « soutenaient les murs des cages d’escalier » donc plus de sereinité avec les habitants…aprés quand vous parlez de l’application de la loi oui bien sur l’ord 45 n’a jamais vraiment été appliqué et si vous avez bien lu mon post vous auriez compris que je m’insurgeais du fait de ça non application et qu’on revenait sans cesse sur cette ord voila la rustine il fallait appliqué la loi sans en rajouté elle était à mon sens complete
Cordialement
SF
Votre conception de la Justice est, en effet, partagée par beaucoup de citoyens. Néanmoins je tiens à attirer votre attention sur ce principe de prévention dont vous parlez.
En théorie il est déjà très largement accepté et c’est ce qui est appliqué par l’esprit commun. J’entends par esprit commun la règle tacite qui dépasse le comportement théorique à suivre. En effet, il y a trop de lois et c’est ce qui conduit les juristes à suivre celles qui leur semblent, dans l’esprit commun, les meilleures. Or nous remarquons qu’avec le principe de prévention à l’esprit, la Justice se comporte paradoxalement.
De plus, si en théorie ce même principe est soutenu il ne sert qu’à alimenter le comportement paradoxal de la Justice.
Venons en au deuxième point contre lequel vous défendiez le principe de prévention: la répression par la loi.
Je suis d’accord avec vous les prisons ne sont pas une solution dans l’absolu. Mais sommes nous réellement, à l’heure actuelle, dans une société ou la Raison est plus forte que le Sentiment ? Force est de constater que la barbarie est privilégiée au dépens de la vie et de la bonne santé de l’autre. Ce n’est pas pour autant que la prison est une solution, cependant la confrontation à la Justice est un choc et c’est cela qui dissuade beaucoup des récidives.
Les avocats le savent et un juriste m’a dit une fois que « le pilori est un grand moment de honte et parfois je me laisse dire qu’il serait plus efficace que toutes les procédures »
Certe la prison n’est pas une solution dans l’absolu… Et pourtant même si je suis plus sur un versant préventif (ma formation va dans ce sens) il m’est arrivé lors d’audience avec les juges pour enfants de dire que l’éducatif et le préventif avaient échoué donc malgré un grand désaroi j’ai vu des mineurs repartir à la case prison…Pour certains cella fut un choc (je parle des mineurs) pour d’autres l’académie du banditisme !!! Cella ouvre sur un autre débat l’incarcération et le suivie psychologique, les soins, la réinsertion… Michel foucault dans « surveiller et punir » donne une certaine approche du sujet.
La justice est engorgée, et on ferme des tribunaux comment à un moment donné peut on répondre en temps et en heure aux infractions (parfois plus de deux ans d’attente pour juger un délit)
La raison peut parfois entrainer le sentiment d’insécurité
Cordialement
SF
J’ai signé et fière de l’avoir fait! En effet, votre laïus sur vos regrets et votre conception vieillotte de la justice m’aurait interpelé il ya 20, voire 30 ans où le respect d’autrui, des forces de l’ordre et de la loi étaient encore force courante. Cette vidéo m’a émue,c’est certain…pour sûr l’incarceration des coupables n’aurait pas réconforté les parents de la victime, mais de les voir libérés pour « vice de procédure » n’est qu’insultes et irrespect pour la victime. Et si la justice a un rôle de dissuasion, je pense qu’elle a fait chou blanc, car elle n’aura qu’ouvert les portes de l’impunité à tout autre criminel. Une citoyenne solvable comme moi sait pertinemment que si qui que ce soit de ma famille  » dérapait » se verrait automatiquement sanctionné pécunièrement et physiquement. De la place en prison « Club Med » 5*, ils en trouveront…. Alors, on parle de dissuasion?!?
Il n’a pas été remis en liberté il est en attente de jugement.
Belle envolée ! Mr ??
Nous avons surement asse de police (quoique ) mais a quoi elle sert ??
Ou plutôt à quoi l’utilise t’on ?.
Votre résonnement ne peut être qu’un vœux pieux, et dans notre société, espérer ne plus avoir besoin de prison ? ?
Et donc, bien sur, remettre (avec délicatesse) des tueurs (c’est bien le terme ? ) en liberté est une action de bon sans.
Et s’il faut parler d’émotion pour signer une pétition comme celle que conseil Mr Censier, je REVENDIQUE HAUT ET FORT l’avoir fait sous le coup de l’émotion.
Et si par extraordinaire les ‘juges’ pouvait de temps en temps être ‘émus’ ça éviterais peut’être de libérer de la racaille comme il dit, ou qu’une personne soit condamner pour un (légé) coup de pied au Q à un môme qui viens de caillasser sa vérandas (excusez j’ai rien de plus grave sous la mains) mais même ça, c’est dire au môme en question : tu peut y aller on te couvre …
Je vous rejoindrais sans doute sur l’idée que les lois sont beaucoup trop nombreuses et du même coup inapplicables.
Mais il suffis d’un fait divers face la une des 20H pour qu’on en remette une couche alors que tout le ‘’matériel’’ existe déjà , mais que les gens, s’ils sont là , n’ont aucun moyen pour le mettre en œuvre.. ( suivis de délinquants sexuel etc etc …)
A l’heure ou on est un ‘délinquant’ dangereux pour la société en roulant à 110 sur une national, et ce, sans l’ombre d’une ‘remise de peine’ c’est sur que tous le monde se sent plus en sécurité.
Faudrais penser à « libérer » la vitesse pour éviter les exes de vitesse . . !
Bon sans mais c’est bien sur ! ! !
Même si je suis d’accord avec certaines (pas toutes) des remarques de M Kaplan, je vais quand même signer la pétition, car dans le cas de Joël Censier, TROP, c’est TROP!
Lisez ça: http://www.maitre-eolas.fr/post/2011/11/12/Attention-manip-%3A-le-pacte-2012-de-l-Institut-pour-la-Justice
Bonsoir,
Mr Kaplan, le sujet est bien la protection des citoyens, et votre petit traité de philo frole l’indécence. Je vous invite à remettre les pieds sur Terre et à signer cette pétition.
Je vais signer, pour Monsieur et Madame Censier et pour tous les Citoyens. J’espère qu’un candidat s’engagera sur ce pacte.
allez voir le blog de Me Eolas et vous aurez tôt fait de changer d’avis… il ne faut pas croire tout ce qu’on dit à la télé;
il faut bien voir que bcp de crimes ne sont pas commis en fonction d’un calcul rationnel de est que le gain attendu est supérieur à l’espérance (ie la moyenne pondérée) des punitions possibles (y compris rien dans le cas de l’impunité)?
du coup l’efficacité de la prévention est diminuée
Je regrette d’avoir signé cette pétition. Je ne sais comment faire pour me désengager.
Je ne regrette pas d’avoir signé cette pétition qui a l’air de géner les messieurs bien-pensants, qui préfère s’attendrir sur les coupables plutot que sur les victimes…Vous n’avez jamais aucun mot de compassion pour celles-ci
qui elles n’avaient rien demandé!
Votre point de vue ne manque pas d’intérêt mais il est symptomatique de ce que vous reprochez à l’appareil judiciaire français et à la succession de responsables trop frileux pour agir : il ne propose rien, se contente de réfléchir à vide, et n’est absolument pas orienté vers l’action.
Votre article est bien tourné, parfois convaincant, parfois moins.
Mais la justice de ce pays a-t-elle plus besoin de « philosophes » comme vous, ou de gens qui agissent et tentent de faire bouger des lignes et des positions qui sont devenues, cf la video, insupportables?
Avez-vous vraiment envie de continuer à « penser » alors que c’est de mouvement que la Justice a besoin?
Ca fait des décennies que la Justice est malade de trop s’interroger sur elle-même, plutôt que d’appliquer les textes existants.
Avez-vous vraiment envie de voir encore passer des années avant que ce système inique et malade de l’intérieur soit enfin réformé par des responsables courageux?
Avez-vous vraiment envie de rejeter, même si vous avez signé (mais comme vous regrettez…), un acte de rassemblement citoyen pour une cause a priori juste, même si ses commanditaires sont encore flous dans leur discours et leurs propositions?
Ne pensez-vous pas que les 800.000 personnes qui ont déjà signé ce pacte l’ont fait, non seulement par compassion, mais aussi pour AGIR?
Il est grand temps d’arrêter la parlote et la masturbation intellectuelle.
Votre acte de contrition me fait réfléchir mais m’écoeure aussi : si vous avez signé, pourquoi venir nous dire que vous regrettez ce geste?
Assumez, bon sang!!!
Votre raison n’est pas votre seule alliée : votre coeur et votre solidarité le sont tout autant!
Thomas
La fin ne justifie pas les moyens.
Minority report a deja explorer la question de la prevention. Cet outil vous conviendrait bien. Quand vous avez une idée pousser a fond son concept. Ca permet de voir les defauts d’une idee qui seront accentués par une new techno. Cf big brother et les possibilites techniques offertes par le net.
Un très bon article qui fait réfléchir. C’est tout ce que l’on demande. Merci
J’ai signé et j’en suis fier. Même si la vidéo joue sur le mélodrame, même si l’IPJ manipule pour attendrir, même si pour ce cas il n’y a peut-être pas eu de vice de procédure, de coupables relâchés, ma signature ira pour tous les autres cas, où les victimes sont trop souvent oubliées.
Toute violence volontaire doit être sévèrement punie. Toute récidive doit être lourdement sanctionnée.
On a le droit à l’erreur une fois, deux fois mais pas trois. Qu’on les envoie au bagne tous ces barbares qui ne respectent rien ni personne.
Qui peut réellement ici prétendre avoir lu le contenu du pact avant sa signature ? Peu, voir même pas le 1% et je m’en explique. Quand vous regardez la vidéo qui es posté sur FB, vous devez attendre que celle ci finisse, puis on vous invite à signer un document, donc le contenu intégral n’est pas disponible avant signature, il es pourtant légitime de savoir pourquoi on vote me semble t’il ? Et bien non, vous ne le saurez qu’un fois votre signature sur ce document. Donc en résumé si vous n’êtes pas en acccord sur le contenu, et bien trop tard votre signature es prise en compte, et n’essayez même pas d’en demander de le retrait, personne ne vous répondra, expérience faite avec de nombreuses personnes qui peuvent en témoigner… Vous avez donc voté par votre sensibilité et non votre raison, et c’est une grave erreur, surtout quand on fait des recherches pour savoir qui se cache derrière ce pact qui se dit apolitique, pas si apolitique qu’ils veulent bien le prétendre…
oui, il attend un jugement…mais oui il a été remis en liberté !
Même sans aucune vidéo, j’aurai signé le pacte… que j’ai évidemment signé !
Pas la peine de faire de long discours, comme Eolas qui n’a d’ailleurs pas accès au dossier !!! (Voir la réponse de l’IPJ sur leur site).
Des cas comme celui de Joël Censier, il y en a des tonnes….. et le racisme ANTI-BLANCS est très présent en France…. les vieux, les femmes, et même les handicapés se font tabasser, violer, tuer, etc……. et quand les victimes veulent se défendre, la justice les enfonce encore d’avantage (voir le cas de Marie-Neige Sardin)……….. ALORS STOP !
Fier d’avoir signé le PACTE 2012 pour le Justice, la France en a vraiment besoin, et j’incite chaque personne à le signer !
PS: je n’ai pas signé ce pacte par sentiments, mais bien par raison !
quel est le rapport avec le racisme anti blanc? ce ne sont pas des noirs ou des arabes qui ont été inculpés.. nous n’avons pas besoin d’accès au dossier pour savoir les éléments de la procédure..
Il ne faut pas oublier que le suspect a bénéficié d’une disposition prise après l’affaire Outreau, pour éviter les gardes à vue trop longue. Car parfois, les accusés sont innocents. Alors quand on est face à une erreur judiciaire d’ampleur comme Outreau, on trouve la justice trop sévère, on prend donc une mesure pour que d’éventuels innocents se retrouvent en garde à vue à faire de la prison pour rien. Maintenant, à cause de l’affaire Censier, on devrait revoir ce dispositif? Ne pourrait-on pas plutôt se demander s’il est normal qu’un père de famille se retrouve à attendre plus de deux ans pour que le procès ait lieu et pour qu’il puisse enfin faire son deuil? Il me semble que ce serait une bonne question.
En fait, ce pacte apporte beaucoup de mauvaises réponses. Elire les procureurs par les citoyens, c’est une bêtise: les élections désignent rarement le plus compétent, juste le meilleur causeur. Ce système en place aux Etats-Unis est fortement critiqué, les candidats les plus fortunés étant forcément les plus privilégiés. Le droit est trop complexe pour le confier à des citoyens.
Le problème qu’ont la plupart des commentateurs ici, c’est que vous pensez que vous n’avez AUCUNE chance de vous retrouver en garde à vue. Détrompez-vous: les accusations fantaisistes, cela peut exister. La justice parfaite n’existe pas: soit elle relâche des coupables, soit elle condamne des innocents. Je n’ai pas signé le pacte car si le problème de Joël Censier est réel, les réponses apportées sont mauvaises. Simplifions le droit, comme le dit Kaplan, faisons en sorte que les instructions soient plus rapides, favorisons en effet les accès aux éléments à l’accusation ET à la défense (car encore une fois, on peut être accusé à tort)….
Bref, le procès de la justice qui y est fait et uniquement à charge et jamais à décharge… Prétendre comme le fait Joël Censier que la justice est laxiste, c’est faux, des centaines de milliers de dossiers sont instruits chaque année, il a peut-être été victime d’une erreur (mais il semble que c’est plus la longueur de l’instruction qui devrait être remise en cause ici) mais de là à généraliser… Ils ont certes des témoignages de victimes, mais cela représente combien d’injustices en proportion? Certainement pas la majorité…
a quand votre fils ou votre frere qui se fera tabasser par quelques
voyoux vs ne regretetras pas d avoir
signé
jsnesui pas srur de bnien comrpendr.
Je suis tout à fait d’accord avec vous sur le fait que la loi doit non seulement punir (c’est indispensable pour apaiser le corps social) mais surtout dissuader.
Par contre, je pense que si, la justice et la police souffrent d’un cruel manque de moyens et que cela a des conséquences directes sur la dissuasion.
A quoi sert qu’un petit délinquant soit jugé 2 ans après les faits parce que le juge est submergé de dossiers et n’a plus de greffier ? Soit il a continué son parcours criminel (donc pour la dissuasion, c’est trop tard), soit il s’est rangé et une éventuelle sanction risque de lui faire perdre son emploi, le désinsérer de la société.
Si la gravité de la peine a peu d’impact sur la criminalité, la probabilité d’être pris est au contraire très dissuasive (même si la sanction est légère, on perd le fruit de son acte illégal). Il faut donc donner à la police le temps et les moyens de faire correctement son travail, pas juste des arrestations qui ne pourront servir à rien pour remplir des cases.
Et puis un peu de moyen pour l’éducation aussi. Tous ceux qu’on laisse au bord de la route alors qu’on avait des professionnels qui les aidaient à reprendre confiance en eux et se réapproprier l’école vont être lâchés sans espoir, sans respect pour eux ni pour les autres… et après il sera facile de leur souhaiter le bagne (et hélas, leurs actes le justifieront). Là encore, on manque beaucoup d’occasion de prévention.
Pour ceux qui voudraient aller un peu plus loin, je viens de publier une analyse détaillée des techniques argumentatives utilisées dans cette vidéo. Et clairement, on n’est pas très loin des procédés de manipulation…
C’est à lire ici : http://www.aequivox.fr/billets/chronique-rhetorique/quand-les-emotions-devancent-la-raison-le-pacte-2012-pour-la-justice/
Merci pour cette analyse, j’ai moi même voté pas par conviction mais par émotion. Puis suite aux critiques à propos du post Eolas j’ai fait des recherches sur l’IPJ, et autant dire le constat es alarmant. Nous avons demandé a l’IPJ de répondre à quelques questions à propos de nos recherches, en autre leurs appartenances politique, résultat : post supprimés. Puis nous avons démontré par A plus B qu’il était impossible pour celui qui voulais connaître le contenu intégrale du pact, celui-ci ne pouvais le faire qu’une fois sa signature apposé, ce qu’ils sont formellement démenti ou nous faisant passer pour des menteurs, bein voyons ? J’estime que les gens ont le droit de savoir pour quoi ils apposent leurs signatures me semble t’il ?
Ensuite un message de l’institut sur leurs groupe FB tenant ces propos : Que vous soyez pour ou contre le pact vous êtes les bienvenus pour échanger vos idées, je dois admettre que ce Monsieur à de l’humour, car une fois de plus pour ceux qui ont eux la vidéo sur FB, il n’est pas possible de rejoindre le groupe tant que la signature n’es pas faite, ce qu’ils sont encore démenti.
Alors oui Monsieur Eolas, a certes des propos virulent qui peuvent choquer la sensibilité, mais si on analyse ces propos on peut y voir plus clair dans les zones d’ombres de cette affaire. Et si on regarde cette vidéo http://www.institutpourlajustice.com/video on constate que c’est exactement le même procédé que la vidéo de Joel Censier. Pour ma part et cela n’engage que moi, j’ai le net sentiment que l’IPJ à profiter de la détresse d’un père comme ils l’on fait avec l’affaire Laëtitia Perrais, et l’affaire Anne-Lorraine Schmitt (dont le père étais un membre actif à l’IPG avant de lui-même démissionner), et ceci qu’a des fin électorales, pas plus ni moins…
En fait je crois qu’ici c’est bourré de gauchos qui aiment le blabla…… adieu !
Bonjour,
Pour ma part j’ai signé sur le coup de l’émotion et par la suite j’ai vu tout un tas de post d’un peu tout le monde… je vais vous dire à quoi ca m’a fait penser, à une bande de chiens enragés qui grognent un peu partout à la recherche de soit disant la vérité!
La vérité est juste devant vous, certe on a eu l’exemple de monsieur censier, mais il n’est pas le seul a avoir eu un cas d’injustice j’en fais aussi parti comme beaucoup d’autres personne j’en suis convaincue, et là ca ne fait que geindre pour un groupe! on nosu propose une évolution pour notre justice dans le pacte 2012 on ne nous dit pas de voter droite ou de voter gauche!
Alors posez vous là dans vos tete cette question! voulez vosu que notre justide devienne juste ou preferez vous continuez à jacter sur tout un tas de blog et laisser la seule chance que vous avez de contribuer à l’évolution de cette justice!
Pour ma part j’ai signé et si l’occasion se présente à nouveau je signerais à nouveau car je suis pour l’évolution de notre justice afin qu’elle fasse enfin son travail comme il se doit!
Bonjour à tous,
personnellement j’ai vu cette video, j’ai lu les propositions de l’IPJ, j’ai réfléci à ma propre expérience et j’ai signé. Ce n’est aucunement l’émotion mais à 100% ma raison qui m’a fait signer. Et j’ai lu très sérieusement le texte d’eolas: cet avocat ne fait que me conforter dans mon opinion négative du système juridique français. Et son texte est partisan, jugeur, truffé d’erreurs (cf par exemple la réponse de l’IPJ à son texte).
-Je le sais pour l’avoir expérimenté qu’il est fréquent que l’avocat d’un individu ou d’une entité aussi coupables qu’on peut l’être cherche à tordre la loi dans tous les sens (les vices de forme étant une bonne arme) pour aboutir non à la vérité et à des peines justes, mais à des situations totalement amorales.
-Je constate comme tout le monde qu’il y a un manque chronique de place dans les prisons, que 80000 peines fermes ne sont pas exécutées, que les juges hésitent à donner de la prison pour cette raison
-Je constate qu’on relâche dans la nature des prédateurs sexuels que l’on sait dangereux. J’ai entendu de mes propres oreilles un pédophile relâché dire qu’il avait suivi un gamin dans la rue et avoir été à deux doigts de lui sauter dessus.
-Je constate que le jeux des remises de peine permet de réduire considérablement la sentence: à quoi sert elle dans ce cas là ? La Badaoui d’Outreau qui a violé quatre enfants et à brisé la vie des innocents qu’elle a accusé a pu sortir après dix ans de prison alors qu’elle était condamnée à quinze.
Eolas dit « c’est la loi », le pacte dit « il faut changer la loi ». Nombre des gens qui ont signé ce pacte veulent une justice plus ferme avec les coupables. C’est tout.
Que de discours…j’ai signé et je ne le regrette pas ,TROP c’est TROP
JA
Vous faîtes beaucoup de fautes, c’est grave un niveau si bas, qui d’ailleurs se situe au même niveau que votre raisonnement…de gros lourd inculte, vous ne connaissez rien au droit et au système judiciaire.. les juges doivent agir avec émotions.. les juges appliquent les lois strictement, ils ne donnent pas leurs avis personnels, sinon nous serions tributaire de leurs de bon vouloir
Il est amusant de voir que chez les opposants à une reforme de la justice revient souvent l’argument « ce n’est pas de la faute des juges ». Mais qui a dit que c’était de la faute des juges? C’est principalement de la faute des législateurs, et c’est bien pour cela que cette pétition est adressée aux candidats à la présidentielle, et non aux juges.
Et on ne vOn n’a pas besoin de naz*s ici.
Maitre Eolas n’est aussi pas le seul à analyser cette vidéo :
http://www.aequivox.fr/billets/chronique-rhetorique/quand-les-emotions-devancent-la-raison-le-pacte-2012-pour-la-justice/
Et pendant ce temps une adolescent en attente de son procès pour viol mais remis en liberté car jugé « non dangereux » par des « experts » a violé et tué une autre gamine. Qu’est ce qui compte le plus: la liberté de mouvement d’un violeur ou la vie d’une gamine innocente?
Le pacte fait référence à ce type de criminel en réclamant « la surveillance à vie des délinquants sexuels ». C’est assez peu précis, comme l’ensemble des propositions. Mais c’est un appel général aux candidats à la présidentielles qui doivent savoir à quoi s’en tenir concernant les attentes de certains citoyens.
j’hallucine sur ceux qui regrette d’avoir signé!!!!! personnellement j’ai écouté, j’ai lu, j’ai réfléchit et oui j’ai signé et j’encourage mes proches à le faire, il faut que ça bouge et je trouve que cette idée de pacte est bonne c’est un pacte modulable aux idées de chacun, par contre il faut s’investir, pour que les propositions soient viables et efficaces, j’y crois! et oui à la prévention, dans les quartiers, pour les pédophiles, la sécurité routière, etc etc…il nous faut plus de tout, plus d’écoles, plus de tribunaux plus de personnel compétent bref il faut inversé le courant actuel et cela peu passer par ce pacte, j’espère!!!!!!!!
Sur votre commentaire, je ne suis pas tout à fait d’accord. A mon sens, tout système judiciaire doit être à la fois dissuasif (préventif) ET répressif, l’aspect répressif ayant une certaine part de dissuasion.
Si un système est uniquement préventif mais qu’il n’implique pas de sanction effective, ce sera alors l’anarchie totale, les gens sachant qu’ils ne risquent rien. A l’inverse, un système uniquement répressif mettra certes les contrevenants en prison pour un temps seulement, et à leur sortie, ceux-ci n’auront pas compris l’utilité de leur sanction et récidiveront plus facilement (indépendamment du fait que la prison soit une école pour criminels).
La meilleure solution reste la mise en place d’un système système hybride avec un coté préventif (prévention, réinsertion, contrôles judiciaires…) et de l’autre un coté répressif réellement efficace, c’est-à -dire avec une application effective et efficace (ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui notamment avec les peines avec sursis ôtant tout caractère répressif à la sanction) et systématique des peines encourues (l’aspect systématique de la sanction, fut-elle minime, fait toujours réfléchir les gens à deux fois avant de commettre une bévue)
Comme vous le dites, nous n’avons pas besoin de lois plus sévères, ni plus nombreuses. Toutefois, pour que leur application puisse être systématique, nous avons fortement besoin de plus de moyens, de plus de ressources à consacrer à la justice. Les tribunaux ne cessent de se plaindre depuis des années du manque d’effectifs et de moyens face à l’explosion des arrestations due à la politique du chiffre menée depuis plusieurs années.
Et avec tout ça, j’ai oublié de commenter le principal: le pacte 2012 pour la justice.
Après avoir vu la vidéo, les critiques et le pacte 2012 (disponible sur leur site sans pré signature obligatoire), je ne peux constater que deux choses:
– primo: la méthode utilisée par l’ipj est contestable, il en ressort une certaine malhonnêteté intellectuelle en faisant appel à nos émotions plus qu’à notre raison.
– deuxio: malgré cette méthode contestable de publicité, les propositions évoquées dans le pacte, même si elles n’ont que peu de rapport avec l’affaire, n’en sont pas moins des propositions logiques et réalistes, et même en majorité légitimes.
Les points 1, 2, 3 et 5 du plan sont à mon sens peu discutables et légitimes, il n’y a pas grand chose à y redire.
Seul le point 4 peut être assez discutable: sur la surveillance à vie des délinquants sexuels, chaque cas étant particulier, le juge devrait toujours avoir un certain regard sur la mise en œuvre de cette application.
C’est-à -dire que la levée de cette surveillance devrait être possible mais sous deux conditions: qu’elle fasse figure d’exception et qu’elle soit sérieusement motivée par le juge.
D’accord avec l’esprit de votre article mais en désaccord sur deux choses ; à mon avis ce n’est pas le rôle de la justice d’éviter que le crime arrive, mais celui de l’éducation, où qu’elle soit dispensée. Et les programmes de l’Education nationale comportent au niveau de la classe de quatrième un enseignement consacré à la justice et à ses fondamentaux, au nombre des quels la présomption d’innocence, l’instruction à charge et à décharge, bref, autant de points qui étaient absents du message de monsieur Censier.
Plus de stage de voile et de balade en poney pour les criminels voilà ce qu’il faut… Sans blague la répression c’est mal ! On doit donner sa chance a un jeune discriminé qui subit la pauvreté, lui expliquer que c’est pas très très gentil de s’attaquer à un ado à 10 contre 1, le poignarder de 7 coups de couteaux et de l’achever à coup de pied… Cotisons une belle caravane pour ces jeunes manouches en perte de repère !
‎ »L’association doit le début de sa notoriété à Philippe Schmitt, le père d’Anne-Lorraine, une étudiante de 23 ans tuée de 34 coups de couteau en novembre 2007 dans le RER D par un récidiviste, Thierry Devé-Oglou. L’horreur de ce crime avait choqué la France entière.
L’été suivant, le général Schmitt devient président du comité de parrainage de l’IPJ. On trouvera aussi dans ce comité Cynthia Sardou, la fille du chanteur, victime d’un viol au début des années 2000, ou Sophie Leverrier, dont les deux parents ont été assassinés sous ses yeux en 1982, alors qu’elle avait 12 ans, par un récidiviste.
Aujourd’hui, Cynthia Sardou (que Rue89 n’a pas pu joindre) a quitté l’association « pour des raisons personnelles », selon Xavier Bébin, qui dit conserver « d’excellents rapports » avec elle.
Sophie Leverrier est aussi partie. On lui avait demandé de rédiger un témoignage, qui devait servir pour une campagne de mailing, mais elle avait refusé qu’il soit réécrit sans les nuances qu’elle apportait :
« Mon sentiment, c’est que l’IPJ se préoccupe moins des victimes que de la surface médiatique et de l’argent qu’elles peuvent rapporter. »
Le général Schmitt, lui, a quitté l’association en mars 2010, pour des raisons similaires :
« Je suis parti parce que j’avais des doutes sur le fait que l’argent soit bien utilisé, et parce que je réprouvais ces appels aux dons incessants. »
« On n’a jamais eu de réponse sur la destination des fonds », ajoute Sophie Leverrier. »
Une expertise « un peu instable », des experts disparus
Le délégué général Xavier Bébin se présente comme « juriste criminologue ». Il est en fait diplômé du master de recherche « histoire et théorie du politique » de Sciences-Po Paris, promotion 2005. « J’ai aussi un diplôme de criminologie du Cnam », ajoute-t-il.
Bébin est l’auteur d’un livre, « Pourquoi punir ? », dont le titre fait écho à « Surveiller et punir », de Michel Foucault, qu’il critiquait sur son blog en 2006.
L’IPJ affiche deux catégories de personnes sur sa page dédiée aux experts, qui se trouve sur un site spécial intitulé « Centre d’analyses et de publications sur la justice » :
•treize (puis douze experts) associés ;
•onze (puis dix) contributeurs.
Parmi les premiers, on note la présence de deux sommités du droit pénal et de la criminologie : le Français Jean Pradel et le Québécois Maurice Cusson.
Le criminologue Xavier Raufer disparaît de la liste
Il y a aussi l’avocat Gilles-William Goldnadel, notamment connu pour sa défense constante et passionnée de la droite israélienne.
Ou l’ancien directeur de la police judiciaire parisienne Olivier Foll, qui s’était rendu célèbre en 1996 pour avoir refusé d’assister le juge Halphen dans sa perquisition au domicile du maire de la capitale à l’époque, Jean Tiberi.
Bizarrement, le criminologue Xavier Raufer a disparu de la liste des experts associés de l’IPJ après notre entretien avec Xavier Bébin, jeudi 17 novembre en fin d’après-midi (il y figurait encore le matin). Raufer, un ancien militant d’extrême droite, est controversé.
Les contributeurs sont les personnes ayant accordé un entretien à l’IPJ. L’un d’eux a aussi disparu du site dans la soirée du 17. Il s’agit de Philippe Bilger, ancien magistrat devenu conseiller spécial du cabinet d’avocats D’Alverny, Demont et Associés. »
En dehors du débat passionné concernant l’IPJ, votre conception du rôle premier de la justice me laisse tout de même perplexe.
Espérer un effet dissuasif des peines, cela me semble assez illusoire (on là vous arriverez rapidement à l’escalade).
La peine de mort aux Etats-Unis (je ne vois pas ce qu’on peut imaginer de plus dissuasif), n’y entraîne pas pour autant un taux de criminalité plus bas qu’ailleurs … (dans le même registre, l’accès aisé aux armes est défendu également sur des thématiques de capacité de dissuasion voire de riposte face à des malfrats)
Et surtout, cela présuppose en effet que tant la justice que les forces de l’ordre aient des moyens vraiment suffisant pour ce faire (pour attraper les coupables, les juger rapidement et en toute sérénité, pouvoir appliquer les peines sans considération de limitation de moyens, éviter d’accuser des innocents …).
Et cela, on en est loin, et ce serait probablement le premier point à traiter, avant de vouloir « tout changer » !
Enfin, même avec une justice dissuasive à souhait, vous n’empêcherez pas – malheureusement – des drames de survenir, même chez des gens apparemment équilibrés et posés.
Un petit billet pour y réfléchir :
http://www.huyette.net/article-des-criminels-presque-ordinaires-90010930.html
Je ne suis pas un philosophe du droit, mais tout cela me donne l’impression de beaux principes énoncées mais quant est-il de la réalité ? Apparemment elle est tout autre, pourtant c’est bien elle qui nous gouverne tous, à croire que la pensée est circulaire et donc uniformément partagée dans cette profession, car dépourvue de contradicteur désintéressé.
Par exemple, vous opposez raison et sentiment, un éternel débat pourtant depuis longtemps réglé par un humaniste et non des moindre, le dernier peut-être, M Victor Hugo déjà cité ci-dessus. Cette opposition n’a pas de sens car c’est tout simplement « le coeur qui raisonne ». Ce sujet est uniquement d’ordre éthique et il ne doit pas être parasité par d’autres considérations du moment, et nous le voyons bien à la lecture de votre post : politique « complexification de la loi de la part des élus,.. », financier « manque de moyens,… », « nia nia nia et patati et patata », bref idéologique….
Par ailleurs, j’admire particulièrement votre stoïcisme « moderne », votre raison froide devant le drame vécu par l’autre que vous vous appropriez habilement pour illustrer et appuyer votre thèse, sans l’avoir vécu c’est plus facile : « Soyons clair : si quelqu’un devait tuer un de mes enfants, la seule sanction qui me semblerait appropriée s’apparenterait plus au génocide moyenâgeux qu’à une procédure pénale ; mais quand – épuisé et les mains couvertes de sang – j’aurais fini de mener ma petite vendetta, il me restera l’absence d’un enfant et mes yeux pour le pleurer. »
« Soyons clair, …les mains couvertes de sang… » Des belles images, je suis kinesthésique quand c’est nécessaire, comment pouvez-vous aussi bien connaître ce drame sans l’avoir même effleuré ?
Le manque de réponse devant un acte odieux ne permettra pas à la famille victime de commencer son deuil qui se verra ainsi infligé d’une deuxième souffrance, d’une deuxième peine, d’une dernière destruction.
Il y a beaucoup de grands principes dans tout ça. Votre profession s’enchevêtre dans ce système judiciaire « dysfonctionnant », je dysfonctionne, tu dysfonctionnes, nous dysfonctionnons,… cette abstraction n’existe pas dans le Bescherelle, j’ai cherché »… : je subis actuellement 6 années de « dysfonctionnements » avec deux enfants mineurs qui se détruisent devant mes yeux, j’en suis lucide pour 27 000 euros de frais d’avocats, de psy, de procédures, de santé… et croyez moi, je ne fais que constater le manque de réponse efficiente d’autres comme vous : les « tatillons du point virgule », les « grands humanistes », les « grands sachants »,… C’est effroyable de médiocrité, forcément de mépris.
Tout ce petit monde « ultralibéraux aux dents acérés versus gauchistes frustrés » se nourrie bien de se terreau idéologique fertile et uniquement producteur de mauvaises herbes.
Je pleure pour mes deux enfants.
Évident et clair qu’il faudrait d’abord appliquer les lois existantes, une lapalissade puérile… En même temps, durcir les lois existantes et arrêter de trouver des circonstances atténuantes aux coupables ferait le plus grand bien aux victimes et dissuaderait certainement beaucoup de délinquants. Quand dans certains pays au-delà de la Méditerranée on coupe la main d’un voleur, ça dissuade beaucoup d’entre eux, CQFD! Là -bas, effectivement, tout le monde est au courant de ce type de loi…En France, beaucoup savent, à l’inverse, que de tuer quelqu’un ne risque d’entraîner que quelques années effectives de prison au pire!…
Si on donnait, comme dans ces pays, plus de pouvoir répressifs aux forces de l’ordre, nos rues seraient un tantinet plus sûres…avec un contrôle efficace des forces de l’ordre en question, ça va sans dire, pour éviter l’arbitraire ou la corruption comme dans ces pays pré-cités.
En France, on conditionne les forces de l’ordre à tendre l’autre joue, à baisser la culotte. On a une Justice qui trouve toujours les pires circonstances atténuantes aux auteurs, culpabilisant même les victimes parfois, on marche à l’envers! Le sentiment d’injustice est au plus fort et une réaction extrême risque, par conséquent, de voir le jour de la part de nos concitoyens…
Les délinquants se sentent de plus en plus forts face aux forces de l’ordre et la Justice.
Je viens de recevoir la vidéo, nous sommes en décembre. Je n’ai encore rien signé. J’ai surfé sur de nombreux sites, lu beaucoup d’avis divergents avant de faire quoi que ce soit. La seule chose que je puis dire c’est que le cynisme Maître Eolas ne s’accorde pas avec une quelconque conception de la moralité.
Vous sentir coupable est un peu fort… vous avez juste oublié de prendre de la distance.
Les faits relatés dans la vidéo sont comme un film en accéléré sur les rouages d’un système autour duquel beaucoup s’accordent à dire qu’il fonctionne mal. En écoutant l’appel lancé par l’institut, j’avais le sentiment d’être dans une conversation de bistro, avec son lot d’amalgames et d’inepties, mais sur laquelle je formais tout de même un avis, voire une adhésion. Pourquoi ne pas voir ce que les politiques font d’un tel pacte (même flou), c’est sans doute cela qui importe au fond.
Georges Kaplan, excellente démonstration, bravo !