La quatrième session plénière (ou « plénum ») des membres du Comité central du Parti communiste chinois a débuté lundi 20 octobre, pour quatre jours à huis clos. Elle vise notamment à discuter de la planification économique pour les prochaines années, sur fond de longue crise dans l’immobilier, de faible consommation des ménages, et de tensions commerciales avec Washington. Ce que montre la croissance décevante du PIB chinois sur la période juillet-septembre, annoncé lundi par le Bureau national des statistiques, à +4,8% sur un an. Un niveau enviable pour les Occidentaux mais insuffisant au vu du « contrat social » implicite de la Chine, pas de libertés politiques mais hausse continue et substantielle des revenus.
Un plénum est une réunion plénière du Comité central du Parti communiste chinois, la plus haute autorité formelle du Parti, qui compte 205 membres élus pour cinq ans, même si les décisions les plus importantes sont prises par le Politburo, d’une quinzaine de membres.
Les médias d’Etat et les responsables chinois restent discrets sur les mesures concrètes qui pourraient être inscrites dans le 15e plan quinquennal (2026-2030), dont la préparation est au centre des discussions du plénum. Les perspectives sont assombries par le risque de guerre commerciale avec les Etats-Unis. Des négociations sont attendues plus tard ce mois-ci entre des hauts responsables chinois et américains pour tenter de résoudre les différends commerciaux après l’offensive de droits de douane lancée en début d’année par Donald Trump. Les craintes d’une escalade se sont toutefois atténuées après que le président américain Donald Trump a déclaré récemment que des droits de douane supplémentaires de 100% sur tous les produits chinois n’étaient « pas tenables ». Une rencontre entre M. Trump et son homologue chinois Xi Jinping pourrait même avoir lieu en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) qui s’ouvrira fin octobre.
Le plénum pourrait lancer une purge d’ampleur de l’appareil militaire par Xi Jinping qui n’y compte pas que des amis, euphémisme. Un nombre impressionnant de hauts dirigeants de l’armée et des forces connexes, notamment des forces stratégiques de missiles, ont été limogés, certains disparaissant sans laisser de traces, depuis deux ans, dans le cadre d’une tentative du numéro un chinois d’éliminer tout contre-pouvoir. Des évictions concernant jusqu’à 27 des 44 membres du comité central issus de l’armée, soit une purge sans précédent parmi les hauts gradés de l’armée, est évoquée par les fins connaisseurs de Pékin.