Ce petit recueil de réflexions poétiques sur la beauté de l’univers  incite le lecteur à une prise de conscience   du mystère de la création. Avec humilité F. Cheng se lance dans une explication quasi scientifique sur ce  miracle tout à fait explicable. Lors d’une nuit passée au bout de la presqu’île de Crozon, il se réveille  angoissé  par le battement des flots contre la paroi rocheuse. Mais bien vite il s’habitue au flux et reflux   qui lui donne la clé du secret divin. L’interaction entre la lune et la terre n’est-elle pas à l’origine d’une   énergie dynamique grâce à laquelle a lieu l’ équilibre entre l’immensité du Cosmos et la fragilité de la Vie,  entre la permanence  et  l’éphémère, entre un mécanisme répétitif et un devenir incertain ? Une question est alors inévitable : la Puissance Créatrice n’est elle pas en droit d’attendre un échange de notre part comme  donner un sens à la création, une dignité à toute vie humaine,  un lien entre la vie et  la mort, entre le Crucifié par l’existence du Mal et le Ressuscité par le don de l’Amour?
Certes le mysticisme de F. Cheng se métamorphose en une poésie mais aussi en une leçon indispensable, celle des voie/voix  d’Orphée , qui conseille de ne pas oublier « nos morts ni notre propre mort » mais de transmuer « les absents en d’ardentes présences »… François Cheng a peut-être cent ans mais une espérance immaculée. Si certains passages nous dépassent, son message reste clair et l’écriture toujours belle.